Limoges Saint Léonard et retour
1905 – Premier Limoges – Saint Léonard et retour.
Au début du siècle dernier, la grande majorité des courses cyclistes sur route se déroulait sous la forme de courses en ligne , d’une ville à l’autre, sous forme d’un aller retour. C’était notamment le cas de Limoges-Saint Léonard mais aussi de Limoges-Aixe sur Vienne, de Limoges-Séreilhac, de Limoges-Saint Junien, de Limoges-Bellac ou encore de Limoges-Bessines pour ne citer que les principales de la région.
Progressivement, toutes ces courses en ligne ont été remplacées par des épreuves en circuit, plus faciles à organiser mais aussi, plus spectaculaires pour le public.
Limoges-Saint Léonard et retour a survécu à cette évolution et durant près de 100 ans cette épreuve va rester le rendez-vous incontournable du début de saison.
Le 2 avril 1905, le Racing Club Limousin organise la première édition. Villette en est le premier vainqueur. C’est, malheureusement, la seule information que nous avons pu retrouver en feuilletant les archives.
1906 – Victoire de Paul Mazabraud.
Paul Mazabraud l’emporte en 1906. Là encore, nous n’avons pas trouvé d’autres éléments en parcourant les archives.
Paul Mazabraud a été le premier grand cycliste Limousin. Il a remporté toutes les grandes épreuves sur route de la région durant la première décennie du siècle dernier avant de devenir un bon pistard, dans les années 1920, sur la piste du vélodrome du Grand Treuil à Limoges. Parmi ses principales victoires sur route, il faut citer quatre Limoges-Périgueux et retour 1906,1910,1911 et 1912, quatre Brevets Militaires des 100 km 1906, 1909,1910 et 1913, deux Trophées de France 1910,1911. Il a également remporté, en 1913, le Grand Circuit de la Haute Vienne.
1907 – Adolphe Saraudy vainqueur. Les amateurs meilleurs que les pros.
Le 21 avril 1907, ils ne sont que neuf à s’aligner sur la ligne de départ et parmi eux, il y a deux professionnels et sept amateurs. A cette époque, il semble que les catégories amateur et professionnelle ne reflètent pas toujours le niveau sportif comme en témoigne les résultats de cette édition 1907. Deux classements séparés ont été établis. Un pour les professionnels, avec la victoire de Jean Texier devant Robelais et un pour les amateurs avec la victoire d’Adolphe Saraudy qui devance dans l’ordre Maraud et Merrienne, tous les autres concurrents ayant abandonné. Mais, si Jean Texier a couvert la distance en 1h 17′, Adolphe Saraudy n’a mis que 1h 9′ pour accomplir la distance. Les amateurs se sont donc montrés meilleurs que les pros lesquels cependant sont les seuls à pouvoir percevoir des prix en espèces.
1908 – Camille Vallet et Maureil dead heat.
Le 26 avril 1908, les dirigeants du Racing Club Limousin classent ex aequo (Dead Heat était le terme employé à cette époque) Camille Vallet et Maureil qui ont couvert la distance en 1h 12′ 38″. Rayé prend la 3ème place à deux longueurs. Il n’y a que cinq coureurs classés. Les deux premiers reçoivent une médaille de vermeil et les suivants une plaquette artistique.
1909 – Doublé de Camille Vallet
Fin Février, dans la presse régionale, les dirigeants du Racing Club Limousin présentent leur première épreuve de la saison, Limoges Saint Léonard et retour qui doit se dérouler le 2 mai 1909. Quatre prix récompensent les coureurs. Au premier, une paire de chaussures, au second, une potence réversible de la Maison J. O. au troisième, une médaille d’argent dorée du Racing Club Limousin et au quatrième une médaille de bronze du Racing Club Limousin.
Le départ est donné à la borne 3km 900, sur la route de Saint Léonard, à 9 h du matin. Camille Vallet franchit la ligne en vainqueur en 1h 10′ 8″ renouvelant ainsi son succès de la saison précédente. Son second, F Henry termine à 3′ alors que le 3ème et dernier classé, Catherinaud accuse un retard de 20′.
1910 – Jean Texier se montre le meilleur.
Le Racing Club Limousin a choisi la date du 1er mai pour organiser sa première épreuve sur route, Limoges Saint Léonard et retour. Pour cette édition, les dirigeants informent les coureurs qu’un maximum de temps fixé à 1h 30′ est accordé aux coureurs. Le rassemblement de ces derniers se fait à 8 h devant l’Hotel de Ville de Limoges. Le départ et l’arrivée ont lieu en haut de la côte de Fargeas. Quant aux prix, ils sont au nombre de 14 avec au 1er, un étui à cigarettes en peau, offert par la Maison Haviland, au second, une médaille argentée offerte par la Maison Cumner de Paris, au 3ème une breloque argentée offerte par l’Auto, du 4ème au 6ème une bouteille Norvège offerte par la Maison Nouhaud, du 9ème au 14ème une boîte de madeleines perchoises offerte par M Aublanc de Saint Yrieix La Perche.
Ils sont 15 à prendre le départ. Trois coureurs victimes de chute ne vont pas terminer l’épreuve. Le premier à franchir la ligne d’arrivée est Jean Texier qui s’impose au sprint, en 1h 10′. Il devance Henri Pariset, Machette et Marquet. Les niveaux sportifs sont plus équilibrés puisqu’on retrouve huit coureurs à moins de 2′ du vainqueur.
Causerie Sportive.
Le sport cycliste est en plein développement et cela donne du grain à moudre aux journalistes de l’époque comme en témoigne cet article intitulé, Causerie Sportive, signé Della Fossa, paru dans la presse régionale. Cet article est une apologie du sport cycliste. L’article fait aussi une analyse des conséquences de l’apparition des premiers véhicules à moteur sur le développement du sport cycliste. En cette période de crise économique et écologique que nous traversons, cet article, par certain côtés, redevient d’actualité avec en toile de fond une certaine lutte des classes.
Parmi les sportmen limousins, combien, il y a quelques années, méritaient le titre de coureur. Beaucoup, direz-vous, avec un guidon plus bas, le corps penché en avant, en avait un peu la tournure, mais c’était tout !
En effet, il n’y a pas encore longtemps, le vrai sport, le bon sport n’existait pas ou du moins n’existait plus, car les anciens coureurs avaient renoncés aux courses. A quoi attribuer cette décadence ?
Tout simplement à l’invention des machines à pétrole et à l’inaction de certains dirigeants de sociétés alors existantes qui occasionnaient chez nos sportmen un complet découragement.
Incapables, comme autrefois, de figurer en bonne place dans les courses, l’âge aidant et aussi le sport automobile qui sied mieux à une époque de la vie, les vieux pédaleurs d’autrefois avaient abandonné pour toujours la petite reine d’acier et de nickel.
Fi les égoïstes ! Que ne pensaient-ils à ces vieux amateurs complètement désintéressés qui, jadis, les encourageaient et qui, aujourd’hui, ne tournent plus l’oeil sur la jeune génération, toute frétillante de vivacité, aimant la liberté des routes et l’air pur de la campagne, ne rêvant, chaque dimanche, que de s’envoler hors de la ville.
Le moteur ! Le moteur ! Ce maudit de la bicyclette tout le monde l’admire, mais il n’est pas démocrate lui ! Il n’est fait que pour le riche, que pour celui qui peut se l’offrir.
Parlez-moi d’une bonne bécane, dit l’ouvrier, c’est l’engin qui nous convient. Ce moyen de locomotion devient de plus en plus favorable au petit peuple qui, à défaut de cette bonne « galette », conserve encore assez de vigueur pour faire tourner à des vitesses quelquefois surprenantes les pédales motrices de la docile cavale qui, entre les moments de turbin, transporte fidèlement à domicile, le travailleur de l’usine et de la campagne.
La mode dit-on est à l’automobile et tend vers l’aéroplane. Oui, pour la classe aisée, mais la bicyclette pour le prix modique est accessible à toutes les bourses, compte non seulement ceux qui vivent du fruit de leur travail, mais aussi, des amateurs fortunés. A ces derniers, quand ils ne vont pas jusqu’à se mettre en ligne, qui éprouvent tant de plaisir à voir nos courses cyclistes et admirer l’effort produit par les muscles de nos coureurs, à ces derniers, disons- nous, nous faisons appel pour encourager les jeunes sportmen qui désireront tenter de se classer dans les courses. Amateurs de sport, allez à l’arrivée de nos courses : nos coureurs se fortifient, la lutte devient de plus en plus chaude, l’intérêt va sans cesse grandissant.
Sont-ce bien des coureurs que nous avons ? Oui, une bonne douzaine méritent ce qualificatif. C’est qu’ils ont travaillé les gaillards ! Ils s’entraînent presque journellement et, à leur suite, on voit des nuées de cyclistes, les coureurs de demain, ceux qui progressivement augmentent leur vitesse et qui pourront bientôt tenir en échec les premiers.
Courage donc camarades, le sport voila la bonne distraction : les courses, voila qui forment les muscles. Soyez prudent dans vos premiers essais. Faîtes un entrainement rationnel. Point de surmenage et vous constaterez que vos forces décupleront. Vous mériterez le titre que l’on vous donne déjà sans que de mauvais plaisants vous crient au passage : baisse la tête t’auras l’air d’un coureur.
Ne désespérez jamais. En Limousin il y a des athlètes tout comme ailleurs. N’avons nous pas vu autrefois des nôtres lutter et se défendre avec honneur contre les meilleurs coureurs français et étrangers. Qui ne se rappelle de Chauvin, un compatriote qui, il y a 13 à 14 ans enleva plusieurs premiers prix sur la piste de Paris, de Des Fosses de Bersac et de Mazabraud, lequel, le mois dernier, s’est classé dans les huit premiers de Paris-Le Havre.
La saison sportive va bientôt battre son plein. Attention, l’heure approche des courses sensationnelles. Limoges, la ville ouvrière, ne pouvait rester en arrière. Elle veut essayer de disputer le pas aux cités plus riches et plus aristocratiques qui dépensent des sommes colossales pour attirer, dans leurs murs, les étrangers amateurs des choses du sport et aussi du progrès. Conséquences : augmentation du commerce local à la grande joie des patrons aussi bien que des ouvriers; attractions saines et morales auxquelles s’intéressent le vieillard comme le tout jeune bambin, l’homme comme la femme, riches et pauvres, le bourgeois à la bourse bien garnie comme le pauvre sans galette.
C’est ainsi que le 1er mai 1910, a été pour notre ville, une occasion exceptionnelle pour montrer l’intérêt que l’on prend aux organisations sportives. Sur cette route de Saint Léonard qui peut évaluer le nombre de curieux, la plupart ouvriers qui pendant toute la semaine enfermés à l’atelier, avaient profité du repos hebdomadaire pour assister aux préparatifs de départ de Limoges Saint Léonard et retour organisé par le Racing Club Limousin.
Avec quelle satisfaction n’avons-nous pas vu l’arrivée des sociétaires de ce club entourant M Parot, leur actif président.
Cela faisait plaisir à voir l’enthousiasme de cette foule qui allait assister à l’arrivée et cela gratuitement sans qu’il leur en coûte un centime. Libre à ceux qui pouvaient se le permettre d’entrer chez le marchand de vin d’à côté qui, avec un empressement tout naturel, servait les consommations demandées en attendant l’annonce des coureurs de tête.
Nous sommes heureux de dire que, selon nos prévisions le meilleur a gagné. Texier a fini premier devant Pariset battu à l’emballage. Nous ne parlerons pas de la chute regrettable d’un groupe de coureurs malheureusement trop entassés à quelques kilomètres du départ. Nous ne saurions trop recommander aux starters dans les prochaines épreuves de veiller à ce que les partants ne soient pas à plus de cinq de front comme il est d’usage.
1911 – Jean Texier récidive.
Le 2 avril 1911, le Racing Club Limousin ouvre sa saison avec Limoges Saint Léonard et retour. La distance à parcourir est de 36 km. Jean Texier, Champion de France de vitesse 1910, se montre, une nouvelle fois, le plus rapide. Il devance au sprint Machette et Dupont. 15 coureurs ont terminé l’épreuve.
1912 – ????.
Par voie de presse, le Racing Club Limousin annonce que sa traditionnelle course d’ouverture aura lieu le 31 mars 1912. Nous n’avons pas trouvé de compte rendu de cette édition. Il est possible que l’épreuve n’ait pas été disputée faute de concurrents ou bien en raison des conditions météo ce qui arrivait assez souvent à cette époque.
1913 – Maume
En 1913, le 23 mars les conditions météo ne sont pas favorables et ce sont seulement sept concurrents qui se présentent sur la ligne de départ. Maume devance au sprint Téty et Parlet. Louis Machette, l’un des favoris, victime d’une chute à 150 mètres de la ligne n’a pas pu défendre ses chances. Il doit se contenter de la 6ème place.
La rivalité entre les clubs de Limoges explique ce faible succès sportif. Une nouvelle société, le Sporting Club Limousin, a vu le jour à Limoges lors des semaines précédentes et cette société a organisé une épreuve réservée à ses licenciés, huit jours plus tôt, sur le même itinéraire. La victoire est revenue à Paul Mazabraud.
1914 –Lasvergnas le meilleur au sprint.
Annoncée dans un premier temps pour le 5 avril 1914, Limoges Saint Léonard et retour a finalement lieu le 12 avril 1914. Les dirigeants du Racing Club Limousin sont heureux d’annoncer la participation de leurs jeunes routiers que sont les Pierre Lebeau, Joseph Laclautre, Paul Boissou, Téty, Louis Lafarge, Henri Lebon, Durousseau.
Huit concurrents se présentent au départ, à 9 heures, en haut de la côte de Fargeas. Les conditions météo sont idéales. Jusqu’au contrôle du virage, au Pont de Noblat, l’allure est plutôt lente. La course se débloque sur le chemin du retour où les meilleurs vont se dégager. A l’arrivée, sous le regard d’un grand nombre d’habitués des courses sur route, trois coureurs se présentent ensemble. Lasvergnas l’emporte en 1h 10′ 49″. Il devance Louis Lafarge et Téty.
Limoges Saint Léonard et retour durant la première guerre mondiale.
La première guerre mondiale va interrompre, en partie, les activités sportives dans notre région. Le 2 août 1914, le Racing Club Limousin ferme ses portes.
D’autres clubs vont cependant continuer d’organiser quelques compétitions. Ainsi, le 14 mars 1915, l’Union Sportive Limousine organise Limoges Saint Léonard et retour. Le départ est donné à 14h 30 et sur les 15 engagés, 13 se présentent au départ.
Chenel et Pierre Lebeau victimes d’ennuis mécaniques sont contraints à l’abandon, peu après le départ. Au virage du Pont de Noblat, quatre coureurs passent en tête. Sur le retour la sélection s’opère. Paul Boissou passe la ligne en première position après 1h 11′ de course. Il précède de 20 mètres Petit, puis arrivent successivement Gabriel Briquet et Marcel Cadet.
Le 24 juin 1917 c’est le Sporting Club Limousin qui prend le relais pour organiser Limoges Saint Léonard et retour. On parle déjà de record à battre. Paul Mazabraud en est le détenteur avec 1h 2′ et 30″. Auguste Paugnat remporte cette édition.
Le 5 mai 1918, les dirigeants du Sporting Club Limousin sont à nouveau sur le pont. Le départ est donné à 14h 50, à La Cidrerie, au terminus du Pont Neuf. La victoire se joue au sprint. Jean Veyrat se montre le meilleur. Il a couvert la distance en 1h 19′ 9″. Il devance de deux longueurs Léon Vareille et de 10″ Louis Pany.
Dès la fin de la guerre, le Racing Club Limousin reprend les rênes.
Début 1919, le Racing Club Limousin annonce la reprise de ses activités. Roger Leburg inscrit son nom au palmarès de l’épreuve. Roger Leburg est alors en tout début de carrière. Il va, par la suite, remporter Limoges Saint Junien et retour en 1921 et en 1923, Limoges Chalus et retour en 1922 et en 1925, Limoges Bellac et retour en 1921 et Limoges Bessines et retour en 1926.
En 1920, la victoire revient à un autre homme fort du moment, Filleul, lequel va surtout s’illustrer, par la suite, sur la piste du vélodrome du Grand Treuil à Limoges.
1921 – Second succès pour Roger Leburg sur une distance plus réduite.
Le 20 mars 1921 le Racing Club Limousin organise Limoges Saint Léonard et retour mais suite aux conditions météo la distance est réduite. Les coureurs font demi tour au Grand Salé soit une distance de 18,5 km. Roger Leburg l’emporte en 38′ 27″. Il devance Roger et Jean Granger.
Comme on le voit sur la photo ci-dessous, les mauvaises conditions météo n’ont pas rebuté les très nombreux spectateurs.
1922 – Revanche de Léon Granger.
Le 12 mars 1922 Léon Granger prend sa revanche. Léon Granger va, par la suite, s’illustrer sur la classique Paris-Limoges en entrant, à trois reprises, dans les 15 premiers. 12ème en 1928, 15ème en 1927 et en 1929.
1923 – Seconde victoire pour Filleul.
Le 18 mars 1923, 3 ans après son premier succès, Filleul remporte à nouveau Limoges Saint Léonard et retour devant un très nombreux public. Il devance, au sprint, Roger Leburg, François Demaison et Léon Granger. 22 coureurs sont classés.
1924 – Robert Debernard et les Cycles Ravat Wonder à l’honneur.
Le 16 mars 1924, les prix en nature sont remplacés par des prix en argent. Les cinq premiers reçoivent 40, 30, 10, 10 et 5 francs. La course reste ouverte aux seuls membres du Racing Club Limousin, licenciés ou non. Le départ est donné à 43 coureurs, à 15 h au sommet de la côte de Fargeas. 200 m après le départ, Roger Leburg, victime d’une crevaison, voit ses chances s’envoler. Au sommet de la côte de Ferré, Louis Pany, Robert Debernard et François Demaison conduisent un peloton réduit à quinze unités. La sélection se fait surtout par l’arrière. Au retour, l’allure s’accentue. Léon Granger, un instant retardé par le bris d’un cale pied, parvient à recoller au groupe de tête. Malchance pour Monroy, un bon sprinter, qui voit son boyau rendre l’âme à l’approche de la ligne. Au sprint, Robert Debernard s’impose en 1h 6′. Il devance Filleul et Léon Granger. Les marques de cycles ont fait leur apparition. M. Jouhaud, marchand de cycles à Limoges, représentant les cycles Ravat Wonder est heureux. Trois de ses poulains se classent dans les cinq premiers Robert Debernard 1er, Filleul 2ème et Louis Pany 4ème.
1925 – Domination de la famille Leburg.
Le 29 mars 1925, comme le souligne la presse locale, le Racing Club Limousin organise, à la perfection, Limoges Saint Léonard et retour. Cette épreuve marque, une nouvelle fois, l’ouverture de la saison sur route. Des centaines de spectateurs se sont déplacés pour assister, au départ et à l’arrivée plaine de Fargeas, mais aussi, sur tout le parcours, à Panazol, au Grand Salé, à Royères ou au Pont de Noblat. Par un temps idéal, à 15 heures, 39 coureurs prennent le départ. L’allure est lente et le début de course est marquée par la crevaison de plusieurs coureurs, dont l’un des favoris Charles Bontemps. L’espagnol Biasqui et Roche sont le plus souvent aux avant-postes du peloton.
Pour la première fois des primes sont distribuées sur le parcours. Paul Boissou et Filleul empochent la prime de Royères. Sur le chemin du retour, Camille Leburg fausse compagnie au peloton. La chasse s’organise mais Camille Leburg insiste. Très courageux, il va passer la ligne avec 500 mètres d’avance sur un groupe de huit coureurs réglés par Roger Leburg qui devance Robert Debernard. Marcel Leburg complète le succès de la famille Leburg en prenant la 4ème place. Camille Leburg, sur Cycles Le Chemineau, a couvert la distance en 1h 9′. 36 coureurs sont classés.
1926 – Onésime Boucheron s’offre Limoges Saint Léonard et retour avant son titre de Champion de France.
En 1926, quelques jours avant l’épreuve, les dirigeants du Racing Club Limousin font appel aux propriétaires de véhicules automobiles pour suivre officiellement la course. Le 28 mars, à 15 heures, 36 coureurs se présentent sur la ligne de départ. La victoire revient à Onésime Boucheron en 1h 6′ 59″, sur cycles Ravat Wonder, pneus Dunlop. Il devance Roger Leburg et Paul Boissou. 15 coureurs sont classés. Les primes ont été remportées par Robert Debernard et Onésime Boucheron. Ce dernier va devenir, quelques semaines plus tard, Champion de France des Aspirants.
1927 – Emile Chabeau en solitaire.
Le 10 avril 1927 Emile Chabeau se montre le plus fort en lâchant ses compagnons de route dans la côte du Grand Salé. Il passe la ligne en vainqueur en 1′ 11′ 25″ malgré un très beau retour de Roger Leburg qui prend la seconde place à 20″. L’ancien, Léon Granger s’empare de la 3ème place devant le débutant René Laroudie. 24 coureurs sont classés. Emile Chabeau chevauchait une bicyclette La Torpille, Roger Leburg une bicyclette France Sport à la plus grande joie de leur sponsor, M. Vareille, agent de ces deux marques de cycles, rue François Chénieux, à Limoges.
1928 – Fernand Mazaud au sprint.
Le 1er avril 1928 la lutte s’annonce passionnante sur les 36 kilomètres de l’épreuve entre les jeunes et les vieux du Racing Club Limousin. Les vieux conservent toutefois la faveur des pronostics avec Camille Leburg, Roger Leburg, Buisson, Charles Bontemps Léon Granger et Fernand Mazaud. La distribution des dossards se déroule au restaurant le Chalet, plaine de Fargeas, à partir de 14 h 30. C’est sous la pluie que le départ est donné, à 15 heures. Malgré les conditions météo défavorables, l’épreuve connait un très grand succès populaire. Les spectateurs se sont déplacés en masse.
Dès le départ, un train rapide est mené successivement par Buisson, Camille Leburg, Léon Granger et Fernand Mazaud. Toutefois, jusqu’à la côte du Petit Salé, le peloton reste groupé. A 100 mètres du sommet, Camille Leburg place une violente attaque ce qui provoque de nombreuses cassures. Au Pont de Noblat, le groupe de tête comprend Fernand Mazaud, Camille Leburg, Vincent Buissan, Léon Granger, François Chiappino, A Lachalussie, B Laurent et Louis Planteligne. Ce dernier, victime d’un saut de chaine provoqué par la boue, est définitivement décroché.
Sur le chemin du retour, dans la côte du Grand Salé, Vincent Buissan provoque la panique en démarrant en force. Il prend rapidement 200 mètres d’avance. Léon Granger, après une énergique poursuite, parvient à rejoindre le fuyard. Alors que la victoire semble assurée pour les deux hommes de tête, le final, plus roulant, permet un regroupement de huit coureurs. La victoire se joue au sprint. A ce jeu, Fernand Mazaud se montre le plus rapide. Il laisse Camille Leburg à deux longueurs lequel précède François Chiappino et Léon Granger. 20 coureurs sont classés. Fernand Mazaud a triomphé sur Cycles Le Chemineau.
1929 – Le doublé pour Fernand Mazaud.
31 mars 1929 , parmi la trentaine d’engagés, les favoris sont Fernand Mazaud, A Lachalussie, les frères Soudanas Albert et Lucien , Léon Granger Leburg, Penaud. Pour la seconde année consécutive, la victoire revient à Fernand Mazaud. Il bat au sprint A Lachalussie et Henri Fagnanas. Pour Fernand Mazaud, ce double succès s’ajoute aux très nombreuses victoires acquises sur les routes limousines de 1925 à 1939. Il a notamment remporté le Premier Pas Dunlop de la Haute Vienne en 1926, le Championnat de la Haute Vienne de Fond en 1927, en 1928, en 1929, en 1930 et en 1931, le Prix de la Chapellerie Lebur en 1927, le Brevet Militaire des 50 km en 1928, le Prix Le Chemineau en 1928, le Circuit Lacote à Saint Junien en 1929, en 1931 et en 1932, le Prix de la Chapellerie Esperaza en 1930, le Prix Batin à Brive en 1930, le Prix Conchon Quinette en 1932, en 1934, en 1935 et en 1937, le Prix Holderer en 1932 et en 1936, le Prix du Conseil Municipal de Saint Junien en 1932, le Circuit de Beauze à Aubusson en 1932, le Prix Esders en 1932, le Circuit Dorachon en 1932, le Circuit de la Grande Fabrique en 1933, le Prix Gibbs en Creuse en 1933, le Prix de la Ville et des Commerçants à Limoges en 1933, en 1934 et en 1935, le Prix Dony en 1934, le Prix du Populaire du Centre à Limoges en 1934.
1930 – Sprint massif. Victoire de Penaud.
Le 13 avril 1930, les hommes forts du moment sont Georges Latié, Louis Latié, André Teillaud, Lamiral, Louis Planteligne, Roger Bontemps, Auguste Pérucaud, Darfeuille, Puydenus, Carneira, Filleul, Martial Sarre. Nouveauté pour cette 23ème édition, les coureurs ne font plus demi tour au Pont de Noblat. Ils doivent escalader la côte de Saint Léonard et revenir sur Limoges après un tour de boulevard. 150 francs de primes en espèces et en nature sont prévues pour récompenser les coureurs. 10 prix à l’arrivée.
Sur les 49 engagés, 47 se présentent au départ. A noter une très grosse affluence au Grand Salé et à Saint Léonard où les primes sont disputées devant un public survolté. Malgré de nombreuses attaques tout au long du parcours, c’est un peloton de dix huit coureurs qui se rapproche à vive allure de la ligne d’arrivée ce qui va donner des sueurs froides au juge à l’arrivée. Penaud est déclaré vainqueur devant Martial Sarre, premier des débutants. Tous les deux sur cycles Alcyon. Auguste Pérucaud prend la 3ème place. 15 coureurs sont classés ex aequo à la 4ème place.
1931 – Mesmain bat au sprint Jean Colombier.
Le 24ème Limoges Saint Léonard est inscrit au calendrier le 12 avril 1931. Les responsables du Racing Club Limousin, soucieux de la sécurité des coureurs, ont fait installer des barrières aux abords de la ligne d’arrivée. Ils lancent également un appel au public pour qu’il ne ferme pas la route aux coureurs qui disputeront les primes en haut de la côte de Saint Léonard. Un classement spécial pour les jeunes sera établi et ces derniers porteront un dossard rouge. Foule énorme à l’arrivée.
40 partants sur 43 engagés prennent le départ. La course est jouée en haut du Grand Salé Mesmain et Jean Colombier passent très largement détachés. Malgré la chasse menée principalement par Roger Barraud, les deux hommes de tête se disputent la victoire au sprint devant une foule énorme. Mesmain, sur Cycles Terrot, pneus Hutchinson, s’impose devant Jean Colombier qui termine à une roue. Roger Barraud devance Louis Latié et Poncet pour la 3ème place.
1932 – Jean Colombier prend sa revanche.
Le 10 avril 1932 pour la 25ème édition, les coureurs vont en découdre en grimpant la succession de côtes tout au long des 40 kilomètres. La côte du Grand Salé est la plus réputée et chacun s’attend à ce qu’elle provoque son habituelle sélection. Les coureurs doivent désormais accomplir deux tours de boulevard à Saint Léonard. La lutte s’annonce chaude entre les coureurs du Racing Club Limousin d’autant plus que la rivalité des marques de cycles qui équipent les principaux candidats à la victoire, n’est pas la seule raison pour les Racingmen de se tirer la bourre. Une rivalité de clocher existe aussi. Ainsi, on retrouve au départ un trio de Saint Léonard de Noblat composé Loreau, Caillaud et de Courty. La ville de Rochechouart est représentée par Jeannin, Bouchaud et Blanchet , vainqueur du Premier Pas Dunlop 1928. Les principaux favoris restent cependant Louis Latié, Martial Chaput, Henri Sarre, Martial Sarre, Roger Barraud, Henri Capet, Georges Alix, Roger Bontemps, Auguste Perrucaud, Louis Calay.
A 15h 15, face au restaurant Le Chalet, plaine de Fargeas, 35 coureurs répondent à l’appel du starter. Le départ très rapide morcelle immédiatement le peloton. Une courte accalmie permet aux plus accrocheurs de rejoindre la tête de course. Quelques kilomètres plus loin, Roger Barraud fait connaissance avec le macadam. Beaubatier connait le même sort. Un groupe compact attaque la côte du Grand Salé. Au sommet, Louis Latié empoche la prime devant Martial Sarre et Jean Colombier. Tous les trois poursuivent leur effort. Dans la côte de Royères, Jean Colombier attaque, Louis Latié marque le pas. Il est repris par le peloton où figurent Martial Chaput, Roger Bontemps, Auguste Perrucaud, André Dussartre et Henri Sarre. A Saint Léonard, acclamés par un très nombreux public, Jean Colombier et Martial Sarre sont toujours en tête. Ils empochent la prime, dans cet ordre, en haut du boulevard. Henri Capet sorti du peloton s’octroie la 3ème prime. Sur le second tour de boulevard, Jean Colombier multiplie les attaques. Martial Sarre, écoeuré, se relève et laisse Jean Colombier filer vers Limoges. Henri Capet rejoint Martial Sarre Les deux hommes vont unir leur effort pour résister au retour du peloton. En passant la ligne d’arrivée, Jean Colombier reçoit l’ovation méritée de milliers de spectateurs. Il a bouclé le parcours en 1h 11′ 12″. Pour la seconde place, Henri Capet prend le meilleur sur Martial Sarre. Le sprint des poursuivants est remporté par Louis Calay.
1933 – Jean Colombier confirme sa supériorité.
La 26ème édition se déroule le 9 avril 1933. Limoges Saint Léonard et retour est devenue la grande classique du début de saison mais aussi la plus ancienne de la région. L’intérêt des spectateurs ne faiblit pas. Un concours de pronostic est organisé. Pour gagner il faut donner le nom du vainqueur, son temps ainsi que le nombre de participants au concours.
On retrouve au départ les habitués que sont Louis Latié, Jean Colombier, Roger Barraud, François Chaput, Louis Calay, Auguste Perucaud. Henri Lapeyre et Dumonteix s’ajoutent à la liste des favoris. S’il n’y a que 21 partants, les spectateurs se comptent par milliers, à l’arrivée, mais aussi sur tout le parcours. Jean Colombier, en très grande condition, renouvelle son succès de la saison précédente mais, il doit, cette fois, attendre le sprint pour s’imposer face à Auguste Perucaud. Pour 8 secondes, Jean Colombier ne bat pas son record personnel. Roger Barraud un instant distancé, au Grand Salé, réussit à prendre part à la lutte finale. Il prend la 3ème place. Jean Monnerie s’empare de la 4ème place.
1934 – François Chaput prive Jean Colombier du triplé.
Le 8 avril 1934 pour la 27ème édition, le montant des primes offertes aux coureurs s’élève à 160 francs dont 100 francs sur le tour du boulevard à Saint Léonard. Une trentaine de concurrents prennent le départ. La victoire se joue au sprint. François Chaput prive Jean Colombier d’un 3ème succès consécutif. Il parcourt la distance en 1h 14′ 44″. Jean Colombier monte sur la 2ème marche du podium, la 3 ème étant occupée par Martial Sarre.
1935 – Jean Colombier inscrit son nom pour la 3ème fois au palmarès de l’épreuve.
Le 31 mars 1935, la 28ème édition que les amoureux de cyclisme dénomment le Limoges Petit Paris-Roubaix Limousin connait son succès habituel. La presse écrite souligne l’organisation impeccable du Racing Club Limousin avec une arrivée parfaitement dégagée par des barrières ce qui a permis au sprint de se dérouler très régulièrement malgré la présence de milliers de spectateurs. Jean Colombier devient le premier coureur à inscrire son nom pour la 3ème fois au palmarès de l’épreuve. Jean Colombier a bouclé la distance en 1h 11′ 25″. Il devance André Teillaud. Tous les deux sont sur cycles Royal Barbier, agent Vareille, rue François Chénieux à Limoges.
1936 – André Teillaud en solitaire.
Le 29 mars 1936, les vainqueurs des éditions précédentes Jean Colombier, François Chaput doivent faire face à de redoutables adversaires que sont les André Theillaud, Louis Latié, Lucien Decroix, André Roussy, Jean Monnerie. Le concours de pronostics passionne les limougeauds comme en témoignent les 432 bulletins parvenus au siège du Racing Club Limousin.
31 coureurs s’élancent de la plaine de Fargeas et cette 29ème édition démarre à une allure extrêmement rapide, ce qui laisse entrevoir que le record de l’épreuve va être battu et ceci malgré les fortes averses qui perturbent l’avancée des coureurs. Le second de l’édition précédente, André Teillaud, s’est dégagé peu avant l’entrée de Panazol. Il résiste avec brio au retour du peloton et s’impose en 1h 6′ 40″ battant ainsi le record de l’épreuve. Il devance deux autres favoris Louis Latié et François Chaput.
1937 – Louis Latié justement récompensé mais la fête n’est pas complète, le Racing Club Limousin et le Cyclisme Limousin sont en deuil.
En ce 21 mars 1937, comme se plait à le souligner la presse limousine Limoges-Saint Léonard et retour est l’épreuve que tous veulent gagner et qui soulève, à l’aube de la saison estivale, les plus grands enthousiasmes et le plus grand retentissement. La lutte s’annonce passionnante entre les Louis Latié, François Chaput, René Grany, Maurice Boutaud, Roger Geneste, Amédée Michelon et Fouétillou. 800 francs de prix vont récompenser les 798 participants au concours de pronostics. De leur côté, les membres de l’Union Sportive de Saint Léonard ont prévu d’apporter une aide précieuse pour sécuriser le passage de l’épreuve dans la cité des massepains. La 30ème édition s’annonce donc comme la plus réussie et pourtant, au départ des 24 engagés, l’ambiance est morose.
La veille, le coureur du Racing Club Limousin, André Raynaud, a trouvé la mort sur la piste du vélodrome d’Anvers. Suite à l’éclatement d’un pneu lors d’une épreuve de demi fond, il chute et glisse sur la piste, l’entraineur de l’italien Severguini parvient à l’éviter mais Pasquier qui entraîne le belge Ronsse ne peut en faire de même. Sa moto passe sur la poitrine d’André Raynaud. Griévement blessé, André Raynaud va décéder peu après.
Dans une atmosphère très lourde d’émotion, une minute de silence est observée au moment du départ à la mémoire de l’un des plus grands champions cyclistes limousins.
Au terme des 40 kilomètres, deux coureurs se présentent ensemble à la flamme rouge. La victoire va se jouer entre deux sprinters, Louis Latié et François Chaput. Louis Latié prend le meilleur sur François Chaput d’une demie longueur. Il a bouclé la distance en 1h 7′ 10″. A 2′ 10″ terminent René Grany et Maurice Boutaud. Amédée Michelon prend la 5ème place à 3′ 20″ du vainqueur.
1938 – Le beau doublé de Louis Latié.
Le 27 mars 1938, la 31ème édition démarre sur les chapeaux de roue. Louis Latié, Roger Bontemps, J Missou, André Roussy animent les premiers kilomètres. A Saint Léonard, François Chaput, J Missou, Louis Latié et André Roussy passent en tête avec 1′ 30″ d’avance sur Roger Bontemps et Yves Glomot. Ces deux derniers vont parvenir à rejoindre le quatuor de tête lors du retour vers Limoges. Mais, Louis Latié, en très grande condition, ne tarde pas à s’isoler. Il se met rapidement hors de portée de ses adversaires et c’est avec un écart impressionnant de 4′ d’avance qu’il remporte l’épreuve pour la deuxième fois consécutive. André Roussy, François Chaput, Roger Bontemps et Yves Glomot prennent les places d’honneur. J Missou a craqué dans le final, il prend la 6ème place à 6′ du vainqueur qui a bouclé la distance en 1h 9′ 30″.
1941 – Victoire de l’ex charentais Beau.
Le 30 mars 1941, le Cyclo Racing Club Limousin organise le 32ème Limoges-Saint Léonard et retour. Le Commissariat Général à l’Education Générale et aux Sports a institué en août 1940 un comité privé qui a pris les mesures suivantes concernant les sociétés sportives : Regroupement souhaitable des petites sociétés à budget précaire et à effectif réduit. Cette décision a entraîné la fusion du Racing Club Limousin avec le Cyclo Club Limousin pour former le Cyclo Racing Club Limousin.
Ce même comité a aussi supprimé la catégorie des Indépendants. Il n’y a désormais plus que deux catégories de coureurs: les professionnels qui peuvent toucher des prix en argent et les amateurs qui ne peuvent percevoir que des prix en nature. Marc Parot, tout nouveau président de l’Union Vélocipédique Limousine et créateur de Paris-Limoges, donne son avis sur cette nouvelle mesure ce qui nous permet de constater que la problématique que pose l’argent dans le sport ne date pas d’hier : La catégorie des Indépendants permettait à ceux qui disputent les compétitions de pouvoir se défrayer des frais assez importants. Ces Indés avaient tous un métier été comme hiver. Leurs prétentions étaient minimes. Ils avaient simplement le souhait de récupérer leurs débours sans parler même de manque à gagner. L’industrie du Cycle, précisons le, occupe plus de deux millions de travailleurs dont un fort contingent est occupé au sport cycliste. En l’état actuel des choses, si les amateurs 100% ou considérés comme tels ne reçoivent que des prix en nature, vélos ou autres, ils ne devront pas, mais ils pourront tout de même revendre leurs prix. Conséquence : la plupart des amateurs seront des faux amateurs. Cet amateurisme marron sera alors la pire des plaies.
Louis Latié le double dernier vainqueur, avant la déclaration de guerre, est le grand favori de cette 32ème édition. Parmi les outsiders les noms qui reviennent le plus souvent sont Martial Sarre, André Roussy, Jean Monnerie, Maurice Gauthier, Roger Ricou, Etchevarria, Beau, Jean Lacorre, Mondy, Martial Chaput, Chabeaudie, Pierrard et Dupuy.
Le départ est donné à 15h 30 par M. Laroudie. Sur les 75 engagés, 52 ont répondu à l’appel avec une majorité de jeunes coureurs. De suite, l’allure est rapide. Marcel Alix en fait les frais. Lombardy et Raoul Deluguet décrochent à leur tour mais, tenace, ce dernier va parvenir à rejoindre le peloton suite à une brève accalmie. En tête, le train est mené tour à tour par André Roussy, Désobrie, Dewanlander, Louis Latié et Martial Sarre. Le peloton s’étire mais ne casse pas. A 6 km du Pont de Noblat, une chute se produit en queue de peloton. Huit hommes se retrouvent à terre, heureusement sans gravité. La dernière côte, avant la mi course, rejette à l’arrière Paloque, Cadet, Placé, Lombardy, Mauret, Pierre Chaput et Lacombe. Le gros de la troupe est conduit par Louis Latié, Dewanlander, Dupuy, André Roussy et Martial Sarre. A Saint Léonard, où les spectateurs sont nombreux et le service d’ordre rigoureux, Louis Latié entame en tête les deux tours de boulevard.
Sur le chemin du retour, le train reste soutenu. Sont définitivement lâchés Nicolas, Montazaud, Faure, Saumard, Borderie et Dewanlander, à bout de souffle. Labrot, Maugis, Désobrie, Desmoulins, Thomas, Robert Aucher, Paul Puydenus, Ribette, Raoul Deluguet Péchéras et Vinour doivent, à leur tour, lever le pied quelques kilomètres plus loin. Ce sont finalement quinze hommes qui se disputent la victoire finale au sprint. L’ex charentais, Beau, l’emporte devant Lamarche, Couronnet et Louis Latié. Tous les autres sont classés ex aequo. Beau a couvert la distance en 1h 10′ 38″.
1942 – Roger Fayol règle au sprint un peloton de 22 coureurs.
Le 29 mars 1942, Roger Fayol s’impose au sprint en 1h 9′ 24″. Il règle un peloton compact de 22 coureurs. Roger Ricou prend la seconde place. Tous les deux sont sur Cycles Blondin Sport. Les places d’honneur reviennent à Marcel Vignaud, René Faye et Maurice Gauthier. Les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin ont été contraints de classer ex-aequo tout le reste du peloton.
1943 – Maurice Gauthier de bout en bout.
Le 28 mars 1943, la 34ème édition est dotée par la Maison Gibbs. Sur les 41 engagés, Martial Laroudie donne le départ à 35 coureurs. Maurice Gauthier, le poulain de Blondin, démarre dès le départ et possède déjà 2′ d’avance à Royères. Roger Roux, Louis Latié et Roger Fayol vont se lancer à sa poursuite. Après une lutte de plusieurs kilomètres, ils opèrent la jonction avec le fuyard. Mais, Maurice Gauthier n’a pas dit son dernier mot, il trouve suffisamment de ressources pour s’imposer très nettement au sprint. Roger Roux, second, termine à 10 longueurs. Louis Latié et Roger Fayol terminent respectivement 3ème et 4ème. Maurice Gauthier a triomphé en 1h 8′ 9″.
1944 – Victoire de Pécout.
Très peu d’éléments pour cette 35ème édition qui se déroule le 26 mars 1944, Pécout s’impose. 33 coureurs ont pris le départ.
1945 – Victoire du Champion de la Haute Vienne de Cyclo Cross Roger Roux.
Le 25 mars 1945, lors de la 36ème édition, le Racingman Roger Roux couvre la distance en 1h 14′ 7″. A noter que les coureurs de l’Union Vélocipédique Limousine ont pris part à cette épreuve aux côtés des licenciés du Cyclo Racing Club Limousin. Georges Jammet, de l’UVL, termine à 20 mètres. Parmi les favoris, François Chaput et André Roussy ont été victimes de crevaisons et René Dufour a connu des ennuis avec son dérailleur.
1946 – Hugues Gillet principal animateur mais doublé de Roger Roux.
Le 7 avril 1946, pour la 37ème édition Hugues Gillet se montre le plus entreprenant. Peu après le départ de la plaine de Fargeas, Hugues Gillet se sauve. Il ne sera repris que dans la cité des massepains par l’avant garde du peloton conduite par Martial Sarre, Léon Marmier et Maurice Gauthier. C’est un peloton compact qui reprend la route de Limoges. Hugues Gillet, intenable, place une nouvelle attaque à 3 kilomètres de l’arrivée. Il ne peut pas résister au retour du peloton dans les derniers mètres et c’est le vainqueur de l’édition précédente, Roger Roux qui s’impose devant Maurice Gauthier.
1947 – Hugues Gillet revanchard.
Le 23 mars 1947, ils sont 48 à s’être engagés mais, au départ au Chalet, seuls 30 coureurs s’alignent au départ, à 15h 30, devant un nombreux public. Roger Roux, double vainqueur, est le grand favori. Dès le départ, la lutte est serrée entre les coureurs de Blondin Sport avec Roger Roux, Marcel Jourde, Hugues Gillet et Raymond Bureau et ceux de Dayen avec Georges Jammet, Raphanel, André Toupinier et Maurice Gauthier. Deux kilomètres après le départ, François Chaput est éliminé sur crevaison. A Saint Léonard, six hommes se disputent les primes sur les deux tours de boulevard. Roger Roux les enlève devant Marcel Jourde et Raymond Bureau.
Sur le chemin du retour, dans la côte de Royères, Raymond Bureau prend les devants suivi comme son ombre par Maurice Gauthier. Tout est à refaire dans la côte du Grand Salé où on retrouve à l’avant Roger Roux, Georges Jammet et Marcel Jourde. Dans la descente qui suit, Hugues Gillet fait un beau retour en entraînant dans sa roue Raphanel et Roger Fayol. Les six hommes se disputent la victoire. Le sprint est très serré. Hugues Gillet prend sa revanche sur l’an passé en devançant le rapide Roger Fayol d’un quart de roue. Roger Roux prend la 3ème place à un pneu. Hugues Gillet a couvert les 43 km en 1h 7′ 30″
1948 – Roger Fayol confirme son succès d’avant guerre.
Le 21 mars 1948, pour la 39 ème édition la liste des prix est en augmentation sensible. Au premier, une culotte golf offerte par la maison Jack d’une valeur de 3000 francs puis aux suivants 1500, 1200, 1000, 800, 600, 500, 400, 250, 150, 100, 100, 100.
Le départ est extrêmement rapide. Aux Chabannes, Robert Gervais, Roland Gally et Georges Jammet s’échappent. Ils vont porter leur avance à 50″ avant d’être repris dans la montée de Saint Léonard où Maurice Gauthier, Marcel Jourde, Louis Latié, Roger Fayol et René Dufour se montrent les plus entreprenants. Sur les tours de boulevards, Roger Fayol et Marcel Jourde empochent les primes.
Sur le retour vers Limoges, Louis Latié, Marcel Jourde, Roger Fayol et René Dufour creusent nettement l’écart. Georges Jammet et Maurice Gauthier sortent en contre précédant le gros du peloton d’une centaine de mètres. A Royères, Louis Latié, le plus rapide des échappés, est malheureusement victime d’une crevaison. Le sprint est très serré entre les trois hommes de tête. Roger Fayol, plus puissant, l’emporte d’une demi roue sur le jeune Marcel Jourde et sur René Dufour. Raymond Bureau, bien revenu dans le final, devance au sprint Maurice Gauthier et Georges Jammet. Roger Fayol, sur cycles blondin, a couvert la distance en 1h 8′.
1949 – Marcel Jourde, sur ses terres s’offre la 40ème édition .
Le 27 mars 1949, la 40ème édition est courue sur un rythme élevé. Un trio va dominer les débats. Marcel Jourde, le cycliste de Royères qui deviendra quelques années plus tard le talentueux constructeur de cycles réputé dans tout l’hexagone, l’emporte au sprint devant Georges Jammet et Pierre Marinier. Les 42 kilomètres ont été couverts en 1h 7′. Les écarts sont conséquents, le 4ème, René Dufour, termine à 3′. Le peloton réglé par Roger Fayol accuse un retard de 3′ 30 ».
1950 – L’année de tous les records – Albert Treuil en solitaire.
Le 26 mars 1950, la 41ème édition reste ouverte aux seuls membres du CRCL. Comme pour les années précédentes, l’épreuve se déroule sur son itinéraire devenu classique qui fait la réputation de la plus vieille épreuve limousine, populaire entre toutes. C’est désormais l’épreuve la plus cotée et la plus attendue du calendrier d’ouverture. Avec 102 engagements, le record est largement dépassé. Ils seront finalement 78 au départ et 74 à l’arrivée.
Le départ est donné par Martial Laroudie et dès le baisser de drapeau, René Dufour s’enfuit. Le peloton qui reste compact réagit. Aux Chabannes, c’est au tour du tout jeune Jacques Tranchant de mettre le nez à la fenêtre mais tout rentre à nouveau dans l’ordre. René Dufour, très en verve, place une nouvelle attaque dans la côte du Grand Salé. Il passe au sommet avec 100 m d’avance sur Henri Perret et Louis Latié qui conduisent le peloton. A nouveau, le peloton se reforme. René Mannat tente, à son tour, l’aventure en compagnie des deux jeunes coureurs Aixois, Nicolas et Raynaud. Albert Treuil parvient à rentrer sur le trio de tête bientôt imité par son coéquipier de marque René Dufour. Les cinq hommes virent ensemble à Saint Léonard. René Mannat, en difficulté, ne tarde pas à être lâché. Roger Fayol tente de rentrer seul sans y parvenir.
Sur le chemin du retour, le peloton éclate en plusieurs groupes. Derrière les quatre de tête, quinze hommes luttent pour combler le trou. Il y a là, Raymond Bureau, Roger Fayol, Maraillac, René Chazelas, Henri Perret, Louis Latié, Bernard Uberti, A Lacorre, Serge Lajat, René Mannat, Georges Jammet, Marc Peylet, Collet et Pierre Marinier. Ce groupe va perdre Henri Perret, victime d’un saut de chaine puis Roger Fayol, Maraillac et René Chazelas qui chutent en abordant la descente du Petit Salé. A l’avant, sur le plat après le Petit Salé, Albert Treuil décroche ses compagnons d’échappée et file seul vers l’arrivée. Il franchit la ligne en vainqueur après 1h 3′ de course pulvérisant ainsi le record de l’épreuve. A 30″, René Dufour complète le succès des Cycles Blondin en battant, au sprint, Nicolas. Raynaud qui a été décroché à la flamme rouge est battu, au sprint, par Pierre Marinier revenu très fort en compagnie de Bernard Uberti.
1951 – Première victoire de Maurice Réjasse.
Le 25 mars 1951, le Populaire du Centre patronne le 42ème Limoges Saint Léonard. Le concours de pronostics est, à nouveau, organisé. Parmi les favoris, on note, le vainqueur de l’édition précédente, Albert Treuil, René Dufour, Pierre Marinier, Henri Perret, René Mannat sans oublier les jeunes Jacques Eble, Jean Peylet, Jacques Tranchant, Michel Roche, Pierre Durousseau, Collet, Georges Aymard. 76 coureurs vont affronter la neige qui va les accompagner durant toute la course. Ces conditions hivernales n’ont pas découragé les milliers de spectateurs venus applaudir les coureurs. L’ancien vainqueur des années 20, Fernand Mazaud, donne le départ à 15 h 30 et d’entrée, comme à son habitude, René Dufour passe à l’attaque ce qui va entraîner un étirement du peloton lequel va rapidement se désagréger. Au Grand Salé, René Dufour possède 50 m d’avance sur René Mannat suivi 50 m plus loin par Jean Peylet, Georges Aymard et Albert Treuil. Plus loin, dans un petit groupe, on retrouve Henri Perret, Maurice Réjasse et Pierre Marinier. A Saint Léonard, passent groupés, Albert Treuil, Jean Peylet, Henri Perret, Georges Aymard, René Dufour, René Mannat. Maurice Réjasse, légèrement décroché, va revenir dans la descente sur le Pont de Noblat. Il est imité par Pierre Marinier qui ne se remettra pas de ce violent effort.
Sur le chemin du retour, René Dufour repasse à l’attaque. Maurice Réjasse et Jean Peylet ramènent le groupe de tête sur le fuyard malgré la présence d’Albert Treuil qui protège son équipier. A Royères, le trou est bouché. C’est le moment que choisit Maurice Réjasse pour placer un contre. René Dufour tente en vain de prendre la roue. Albert Treuil et Georges Aymard essaient, à leur tour, de combler les 50 mètres qui les séparent de Maurice Réjasse. Ils n’y parviendront pas. Ces accélérations ont été fatales à Jean Peylet, à René Mannat et à Henri Perret. Dans les deux derniers kilomètres c’est un véritable match poursuite qui s’engage entre Albert Treuil et Maurice Réjasse mais ce dernier ne faiblit pas. Après 12 kilomètres d’échappée en solitaire et malgré un vent défavorable, c’est avec cinq petites secondes d’avance que Maurice Réjasse remporte ce 42ème Limoges Saint Léonard en 1h 4′ 50″. Le poulain des cycles Simoun a vaincu les favoris. René Dufour s’empare de la 3ème place à 10″, il devance Georges Aymard. A 33″ terminent Jean Peylet, René Mannat et Henri Perret.
1952 – Albert Treuil, au dessus du lot, bat son record de 1950.
Le 29 mars 1952, la 43ème édition est toujours patronnée par le Populaire du Centre très impliqué dans les courses cyclistes de l’époque. Parmi les 80 engagés, les noms qui reviennent le plus souvent dans les pronostics sont Maurice Réjasse, Albert Longequeue, Georges Aymard, AlbertTreuil, Pierre Marinier, Jacques Tranchant, René Mannat, Collet, André Roussy, Serge Lajat. Pour la première fois, Limoges Saint Léonard se dispute un samedi et le départ donné à 17 heures. Serge Lajat est le premier animateur imité peu après par Michel Roche. René Mannat, à son tour, parvient à se dégager en compagnie de Robert Aucher. Au Petit Salé, ils ont 200 m d’avance. Robert Aucher qui ne peut pas suivre le rythme est absorbé par le peloton dans la descente du Grand Salé. Dans la descente de Royères, Albert Treuil se lance à la poursuite de René Mannat. Il rejoint le fuyard dans la montée de Saint Léonard au passage à niveau. Le peloton, conduit par Albert Longequeue, Pierre Durousseau et Pierre Marinier, accuse un retard de 30″. Après avoir effectué les deux tours de boulevard, Albert Treuil se débarrasse de René Mannat dans la descente vers le Pont de Noblat.
En solitaire, Albert Treuil va couvrir la vingtaine de kilomètres restante et franchir la ligne en 1h 1′ 30″ battant ainsi le record de l’épreuve qu’il détenait. Derrière lui, la lutte pour la seconde place a été chaude. René Mannat a résisté longtemps mais Georges Aymard est le premier à le rejoindre à Royères imité plus tard par Maurice Réjasse qui a été retardé, un instant, par un ennui mécanique. Les trois hommes sprintent pour la seconde place. Maurice Réjasse est le plus rapide. Il devance Georges Aymard et René Mannat. L’écart avec le vainqueur est de 40″. Le sprint pour la 5ème place est remporté par Jacques Tranchant à 1′ 15″ du vainqueur.
1953 – Albert Longequeue devance, au sprint, le principal animateur René Mannat.
Le 22 mars 1953, pour la 44ème édition, les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin ont, de nouveau, fait le plein avec 94 engagés. Un instant annoncés au départ, Jacques Vivier et Michel Brun, les deux nouvelles talentueuses recrues du Cyclo Racing Club Limousin, grippés, n’ont pas retiré leur dossard mais la lutte s’annonce tout de même très intéressante entre Georges Aymard, Albert Treuil, Jacques Eble, Maurice Réjasse, Jacques Tranchant et Serge Lajat. Ils ne sont finalement que 74 à s’élancer de la plaine de Fargeas. René Mannat et Pierre Marinier vont être les principaux animateurs jusqu’à Saint Léonard qu’ils atteignent avec 30″ d’avance sur le peloton.
Au retour, une attaque d’Albert Treuil permet un regroupement général. Au Petit Salé, Serge Lajat, bien qu’étroitement marqué parvient à s’extraire du peloton. Il entraîne avec lui Michel Roche, Albert Longequeue, René Mannat et le jeune espoir Maurice Benoiton. A Royères, René Mannat et Albert Longequeue provoquent une légère cassure. Ils vont augmenter leur avance sur le plat. Les deux hommes de Dilecta se disputent donc la victoire au sprint. Albert Longequeue triomphe en 1h 1′ 35″ soit à 5″ du record détenu par Albert Treuil. Jacques Tranchant prend la 3ème place à 25″. Il précède Maurice Benoiton et Georges Aymard en retrait dans le final afin de protéger les deux hommes de tête ses équipiers de la marque Dilecta, agent Moulin, route du Sablard à Limoges. Maurice Réjasse, autre favori, a vécu une journée difficile ayant dû mettre pied à terre à quatre reprises suite à un dérailleur récalcitrant. Sa course s’est résumée à 45 kilomètres de poursuite.
1954 – Cavalier seul de Georges Aymard.
Pour la 45ème édition, le 28 mars 1954, on retrouve les mêmes au départ. Maurice Réjasse, Jacques Eble, Jacques Tranchant, René Mannat, Serge Lajat et Georges Aymard sont tous décidés à battre le record de l’épreuve détenu par Albert Treuil qui entend bien améliorer, lui aussi, son temps de 1h 1′ 30″. Le grand favori est toutefois Jacques Tranchant qui vient d’effectuer une bonne saison de cyclo cross et qui se prépare pour la Route de France. Roger Royer, jeune espoir et le poulain de Blondin Sport cher à Pierre Célérier, récent vainqueur du Critérium des Espoirs peut également causer la surprise.
A 15h 30, plaine de Fargeas, 80 coureurs prennent le départ devant une double haie de spectateurs sous le regard de l’ancien président du Cyclo Racing Club Limousin, Louis Marchadier et du vétéran Alfred Mazaud. Premier incident pour Maurice Benoiton qui doit mettre pied à terre, sa roue s’étant décentrée. Il va perdre un temps précieux. Bernard Bouby et Robert Moulinier sont les premiers lâchés mais ils réussissent à rejoindre le peloton qui roule à faible allure. Au Grand Salé, Georges Aymard passe à l’attaque alors que Robert Moulinier, Raymond, Claude Dumas et Félix sont décrochés. Malgré le train devenu beaucoup plus rapide, Georges Aymard conserve son avance sur le peloton conduit par l’invité du jour, André Bernard, qui porte les couleurs du club de La Briance. Au passage à Saint Léonard, Georges Aymard est toujours seul en tête. Jacques Tranchant, Pierre Doirat et Jacques Eble se sont lancés à sa poursuite, le peloton suit à quelques longueurs conduit par Adrien Paillier. Ce dernier victime d’une crevaison dans la descente est contraint à l’abandon.
Sur le retour une course poursuite s’engage entre Georges Aymard et la meute lancée à ses trousses. Maurice Réjasse, Jacques Eble, Pierre Doirat et Jacques Tranchant sont les plus actifs. Dans la descente du Grand Salé, Pierre Bontemps voit son boyau rendre l’âme. Dans la dure rampe du Petit Salé, Georges Aymard commence à éprouver des difficultés ce qui permet aux poursuivants de se rapprocher. Au courage, le poulain de Carrara résiste et réussit à maintenir son faible avantage jusqu’à l’arrivée où il ne possède plus que 5 secondes d’avance sur Maurice Réjasse qui voit s’envoler de peu son espoir de le sauter sur la ligne. Georges Aymard a couvert la distance en 1h 1′ 57″, sur Cycles Carrara, agent Vareille, rue François Chénieux à Limoges. Pour la seconde place, Maurice Réjasse devance Jacques Eble et Jacques Tranchant. A 15″ du vainqueur, René Mannat prend la 5ème place.
1955 – Magnifique course poursuite. Record battu pour Serge Lajat.
Le 27 mars 1955, le Populaire du Centre patronne toujours Limoges Saint Léonard et retour. Le Paris Roubaix Limousin a vu triompher tout ce que l’avant et l’après a connu de champions. La presse écrite n’hésite pas à mentionner que seules les grandes épreuves peuvent prétendre à rivaliser avec la course chère au Cyclo Racing Club Limousin. Marc Latié dont la pointe de vitesse fait trembler ses adversaires est l’homme à battre de cette 46ème édition. Il doit toutefois se méfier de Georges Aymard, le vainqueur de l’an passé, et des ténors du CRCL que sont Maurice Réjasse, Serge Lajat et René Mannat.
Cette 46ème édition va être d’une limpidité absolue. Il est 15h 30 quand, sous un beau soleil, Martial Laroudie libère les 76 participants. Le départ au sprint fait immédiatement des victimes qui n’ont pas pris la précaution de s’échauffer d’autant plus qu’un fort vent favorable favorise l’avancée peloton. Dès la plaine de Panazol, quatre coureurs se font la malle : Serge Lajat, Henri Picot, Gilbert Deloménie et Maurice Tricard. A l’arrière, les lâchés se multiplient, Sénamaud, Siardeu, Guy Villoutreix, Adrien Paillier, Yves Frugier, Chatard, Levacher, Chartier, Léomont ne reverront plus le peloton. En tête, Maurice Tricard est rapidement décroché par Henri Picot, Serge Lajat et Gilbert Déloménie qui montent, au sprint, la côte du Petit Salé. Robert Aucher, Michel Dussouchaud, Claude Lagrange sont éjectés du peloton conduit par Pierre Bontemps et par Charles Adam. Les trois hommes de tête roulent à bloc. Leur avance oscille entre 20 et 30 secondes sur un peloton où René Mannat, Jacques Eble et Maurice Réjasse ont pris les choses en main. Les lâchés sont de plus en plus nombreux en raison de l’allure infernale. Dans le 2ème tour de ville à Saint Léonard, Henri Picot qui, jusque là, a fait un très gros travail, perce. Ils ne sont désormais plus que deux en tête de course.
Au Pont de Noblat, Serge Lajat et Gilbert Deloménie entament le retour avec un vent défavorable. Le jeune Gilbert Deloménie semble fatigué mais Serge Lajat fait un gros travail dans les côtes. Une pluie violente fait son apparition ce qui rend la course encore plus difficile. L’écart entre les deux échappés et les poursuivants où l’on note les efforts de Pierre Bontemps, de Georges Aymard, d’Atanga, d’Alexandre Laruelle, de Jean Pierre Weber et de Robert Defaye, se réduit de plus en plus. Les deux hommes de tête n’ont plus que 200 m d’avance. Serge Lajat donne le rythme, Gilbert Deloménie s’accroche. Les fuyards qui ont fait une course splendide maintiennent le faible écart. Au sprint, Serge Lajat s’impose sous un soleil revenu. Gilbert Deloménie termine à deux longueurs. Marc Latié remporte le sprint du peloton qui n’a jamais pu boucher le trou. En couvrant la distance en 1h 0′ 30″ Serge Lajat, sur cycles Lancia, agent Bénévent à Limoges, devient le nouveau détenteur du record de l’épreuve. Serge Lafat qui a maintenu sa condition en pratiquant le basket durant la période hivernale est tout heureux de sa victoire. Félicité sur son esprit combatif de bout en bout il déclarait, peu après l’arrivée : Même s’ils étaient revenus je repartais aussitôt à bloc. Le jeune Gilbert Deloménie, seulement 4ème catégorie, a lui aussi fait une course remarquable.
1956 – Maurice Réjasse, pour la seconde fois, avec record de l’épreuve en prime.
La 47ème édition se déroule le 25 mars 1956 avec pour principal partenaire Le Populaire du Centre. De la liste des 50 engagés, deux noms ressortent celui de Jacques Tranchant et celui de Georges Aymard. S’ils sont grands favoris de nombreux autres racingmen peuvent jouer les troubles fêtes et parmi eux Serge Lajat, Marc Latié, Maurice Réjasse, Gilbert Deloménie, Jacques Eble, Henri Picot et André Coignac.
Au moment du départ la foule est fidèle au rendez vous. Après un début de course plutôt lent le rythme s’accélère dans la côte du Grand Salé. Maurice Réjasse passe à l’attaque. Serge Chauprade saute dans sa roue et peu après Albert Villechaise se joint à eux. Le trio fait rapidement le trou. Dans la côte de Saint Léonard, Serge Chauprade connait un coup de moins bien. Après deux tours de boulevard Maurice Réjasse et Albert Villechaise possèdent 30″ d’avance sur le peloton.
Sur le retour, dès le Pont de Noblat, Georges Aymard, Jacques Arlequin et Serge Lajat se lancent à la poursuite des deux hommes de tête. La lutte va être passionnante jusqu’à l’arrivée mais Maurice Réjasse et Albert Villechaise vont réussir à conserver un maigre avantage. Maurice Réjasse s’impose face à Albert Villechaise. A 5 petites secondes, Serge Lajat devance Georges Aymard et Jacques Arlequin. 20 secondes plus tard, Marc Latié remporte le sprint du peloton. Maurice Réjasse sur cycles Géminiani, agent Vareille à Limoges, a couvert la distance en 1h 0′ 17″, il devient donc le nouveau détenteur du record.
1957 – 3ème victoire pour Maurice Réjasse qui rejoint au palmarès de l’épreuve Jean Colombier.
Le 31 mars 1957, pour la première fois, Limoges-Saint Léonard et retour va se dérouler sans celui qui fut l’âme du Racing Club Limousin avant de l’être au Cyclo Racing Club Limousin, Louis Marchadier disparu quelques jours plus tôt. En son hommage, les dirigeants du CRCL ont décidé d’attribuer le Trophée Louis Marchadier au vainqueur de l’épreuve. Georges Aymard, en grande condition, est à nouveau le grand favori mais, si l’arrivée se joue au sprint, nombreux sont ceux qui voient Jacques Tranchant l’emporter. Tous ces pronostics vont être balayés par un homme qui a fait de Limoges-Saint Léonard sa course préférée. Vainqueur surprise en 1951, second en 1952 et en 1954, vainqueur en 1956, Maurice Réjasse va à nouveau triompher en 1957.
Des 44 partants, Georges Aymard est le premier attaquant avant Royères mais, de suite, Maurice Réjasse va placer un contre. Il prend rapidement du champ. A Saint Léonard, il est sur le point d’être repris mais, il en a gardé sous la pédale et il accélère de nouveau sur le chemin du retour. Georges Aymard est sorti en contre. La lutte est intense entre les deux hommes, ils creusent un écart conséquent sur les poursuivants qui se tirent la bourre. Malgré ses efforts, Georges Aymard ne va pas parvenir à rejoindre un Maurice Réjasse déchainé qui franchit la ligne après 1h 41″ de course. Georges Aymard termine à 28″. Le sprint du peloton est remporté par Serge Lajat, 1′ 19″ plus tard. Avec ce 3ème succès, Maurice Réjasse égale le record de victoires de Jean Colombier.
1958 – Sprint à deux. Jacques Tranchant devance Maurice Réjasse.
Le 30 mars 1958, ils sont 25 prétendants à la succession de Maurice Réjasse. Parmi eux, Serge Lajat, Georges Aymard et Jacques Tranchant, tous les trois anciens vainqueurs, font figure de favori malgré la présence de nombreux jeunes.
C’est seulement au moment d’aborder la rampe de Saint Léonard qu’à lieu la première attaque sérieuse, déclenchée par Serge Lajat. Les hommes forts se retrouvent tous à l’avant et sur le chemin du retour Maurice Réjasse et Jacques Tranchant prennent le large. Un groupe constitué de Georges Aymard, de Serge Lajat, de Pierre Rousselle, de Lino Favaro et du jeune Guy Labergerie se lance à leur poursuite. Malheureusement pour eux, l’entente ne règne pas au sein de ce groupe ce qui profite aux deux fuyards. A l’arrivée, l’écart est de 3′. Après un sprint très serré entre les deux hommes, Jacques Tranchant l’emporte en 1h 1′ 25″ devant un Maurice Réjasse dépité et amère qui reproche à son adversaire son manque de collaboration dans les derniers kilomètres. Pour la 3ème place, Serge Lajat ne laisse aucune chance à ses compagnons de route.
1959 – Domination de Jacques Tranchant qui s’offre la 50ème édition.
Le 22 mars 1959, pour fêter la 50ème édition laquelle est patronnée par le Populaire du Centre et par les vêtements Jean Lafarge, les dirigeants du CRCL ont décidé de faire disputer, en lever de rideau, la 1ère étape du Critérium des cadets ouverte à tous les cadets du Comité du Limousin. Le jeune Henri Rabaute va dominer cette épreuve en laissant entrevoir un avenir brillant.
Autre innovation, le 50ème Limoges-Saint Léonard est ouvert, sur invitation, à quelques coureurs non licenciés au CRCL. Le trophée Louis Marchadier est, par contre, réservé aux seuls coureurs du club. L’épreuve est dotée de 8000 francs de prix dont 1000 francs au premier. Ont été retenus pour cette épreuve : Jacques Tranchant, Maurice Réjasse, Serge Lajat, Pierre Rousselle, Lino Favaro, Guy Labergerie, Albert Villechaise, Gilbert Deloménie, Raymond Villechaise, Edouard Bednarczyk, Jean François Pressicaud, Robert Deloménie, Jean Claude Bancaud, Jean Claude Billard, Jean Pierre Devaud, Jean Brandicourt, Yves Couvidou, Raymond Tallet, Louis Expert, Georges Aymard, tous du CRCL, Jean Lenfant du VC Arédien, Raymond Poulidor de l’AC Creusoise, Jean Folch de la Pédale Marchoise, Jacques Pradaud, Yves Chabrier de l’UVL.
Peu après le départ, Jacques Tranchant se fait la malle. Il va rallier Saint Léonard en solitaire mais, sous l’impulsion de Maurice Réjasse, il est repris dans la côte de la gare. Lorsque les coureurs amorcent le retour vers Limoges, Albert Villechaise qui jusque là s’était montré très à l’aise, se retrouve au tapis. Peu avant le Petit Salé, Yves Chabrier place une attaque. Maurice Réjasse sentant le danger se lance à sa poursuite. Le peloton, sous la conduite de Jean Folch, Georges Aymard, Serge Lajat, Jacques Pradaud et Jacques Tranchant chasse furieusement. Tour à tour, Maurice Réjasse et Yves Chabrier sont repris. Le sprint semble inévitable mais Jacques Tranchant sort, à nouveau, du peloton à 2 km du but et cette fois, c’est la bonne. Il passe la ligne avec 15″ d’avance sur Jean Folch qui bat dans l’ordre Jacques Pradaud, Serge Lajat, Yves Chabrier et Raymond Poulidor. Jacques Tranchant sur cycle Stella, boyaux Chillaut, agent Moreau à Saint Cyr a couvert la distance en 1h 1′ 33″.
1960 – Nouveau duel entre Maurice Réjasse et Jacques Tranchant. 4ème succès pour Maurice Réjasse.
Le 27 mars 1960, pour la 51ème édition, seuls les coureurs du CRCL peuvent participer à l’épreuve. La lutte promet d’être rude entre anciens Maurice Réjasse, Serge Lajat, Jacques Tranchant et les jeunes Claude Siméoni, Jacques Arlequin, Hubert Parinet, Guy Labergerie, Albert Sabathier, René Raguet.
Cette 51ème édition tient toutes ses promesses malgré un vent violent qui ne va pas permettre aux coureurs de battre le record de l’épreuve. Dès le départ, l’allure est rapide et quelques jeunes sont décrochés. Malgré les escarmouches, c’est un peloton groupé qui passe au Pont de Noblat. Yves Couvidou est le premier à allumer la mèche dans la difficile côte conduisant aux boulevards de la Cité des Massepains. Jacques Tranchant est le plus prompt à réagir et comme c’est souvent le cas, c’est lors du second tour de boulevard que la course se dessine. Au second passage au Pont de Noblat, Maurice Réjasse, Jacques Tranchant, Yves Couvidou, Claude Siméoni et Guy Labergerie passent en tête. A 15″, Gilbert Deloménie et Jacques Arlequin tentent de limiter les dégâts. Plus loin, Alexandre Laruelle, Guy Blanchon, René Raguet, Hubert Parinet, Raymond Tricard, Jean Pierre Chaput, Jean François Pressicaud semblent déjà résignés à lutter pour les places d’honneur.
En tête de course, le rythme augmente et les plus costauds ne vont pas tarder à faire la sélection. A 10 km de l’arrivée, Maurice Réjasse et Jacques Tranchant haussent encore le ton. A la faveur des 200 m de montée du Petit Salé, ils laissent sur place Claude Siméoni et Guy Labergerie. Yves Couvidou s’accroche un instant mais il doit vite renoncer, lui aussi. Maurice Réjasse et Jacques Tranchant s’envolent vers la victoire. A l’approche du but, les deux hommes qui se connaissent parfaitement se surveillent étroitement. Maurice Réjasse lance le sprint de loin, il laisse Jacques Tranchant à une longueur. Yves Couvidou qui a fait une course remarquable prend la 3ème place à 5 secondes. 25 secondes plus tard, Claude Siméoni devance Guy Labergerie pour la 4ème place. En couvrant la distance en 1h 9′ 30″, Maurice Réjasse n’a pas battu le record de l’épreuve mais il vient d’ajouter un 4ème Paris Roubaix Limousin à son palmarès.
1961 – Et de 5 pour Maurice Réjasse qui devance le tout jeune Albert Peter.
Le 25 mars 1961, la 52ème édition est patronnée par Conord. Quatre anciens vainqueurs Maurice Réjasse, Jacques Tranchant, Serge Lajat, Georges Aymard vont avoir pour farouches adversaires, parmi les 62 engagés, tout un lot de prétendants sérieux : Henri Rabaute, récent champion de France des Débutants, Albert Sabathier, Champion du Limousin Cadet, Albert Peter, René Raguet, Jacques Arlequin, Alexandre Laruelle, Raymond Tallet, Maurice Pougeas, André Coignac, Lucien Gervais.
Ce samedi après midi, le temps est splendide et la foule nombreuse. Le départ est donné par Marcel Puymirat président du CRCL. Dès le drapeau baissé, l’allure est rapide et tout coureur victime d’une crevaison est dans l’impossibilité de reprendre sa place dans le peloton. Ainsi Jacques Tranchant doit renoncer dès le 3ème kilomètre. Le peloton reste compact malgré les nombreuses tentatives d’échappées. Peu avant Saint Léonard, Henri Rabaute tente sa chance. Il amorce le retour vers Panazol seul en tête. Derrière lui, le peloton réagit sur la conduite de Serge Lajat, Guy Labergerie, Jacques Arlequin et Maurice Réjasse. Henri Rabaute repris, celui qui se montre le plus entreprenant n’est autre que le jeune Albert Peter. Il démarre une première fois puis deux, puis trois et même une 4ème fois. A nouveau repris, il est contré par l’expérimenté Maurice Réjasse qui prend rapidement une centaine de mètres d’avance. A la surprise générale, Albert Peter, encore lui, va réussir l’exploit de combler le trou. Les deux hommes vont unir leurs efforts et derrière eux, le peloton tente de réagir mais la lutte est inégale. Henri Rabaute, malade, est contraint à l’abandon. Serge Lajat a des ennuis avec son dérailleur. Un groupe formé de Lucien Gervais, Jacques Arlequin, Guy Labergerie, Georges Aymard et Albert Sabathier entame la poursuite mais malgré tous leurs efforts, ils ne reverront jamais les deux fuyards. Au sprint, le puissant et rusé Maurice Réjasse se montre le meilleur face à Albert Peter qui mérite amplement sa seconde place. Maurice Réjasse a couvert la distance en 1h 1′ 1″ sur Cycles Géminiani, groupe Sant Raphaël, agent Vareille, rue François Chénieux à Limoges. A l’image d’Albert Peter, les jeunes se sont montrés à leur avantage lors de cette 51ème édition puisque le jeune Lucien Gervais remporte le sprint du groupe de contre en devançant Guy Labergerie, Jacques Arlequin, Georges Aymard et Albert Sabathier. Tous sont revenus à 15″ des deux premiers. Le sprint du gros du peloton est remporté par Serge Lajat qui termine à 40″.
1962 – Cavalier seul d’Henri Rabaute.
Le 25 mars 1962, une centaine de participants est annoncée pour la 53ème édition. Le groupe des anciens, Maurice Réjasse, Georges Aymard, Gilbert Deloménie, Jacques Arlequin, André Coignac va devoir composer avec les jeunes ambitieux des verts et rouges qui ont pour nom : Henri Rabaute, Lucien Gervais, Albert Peter, Albert Sabathier, Georges Nadalie, Henri Fournier. Henri Rabaute reste toutefois le grand favori même si le vieux renard Maurice Réjasse entend bien lui mener la vie dure.
Le temps splendide a attiré une foule considérable. Tout au long du parcours, de très nombreux spectateurs sont venus applaudir les 85 partants libérés à 15h 30, plaine de Fargeas, par Martial Laroudie, vice président du CRCL. A peine le drapeau baissé, les jeunes cadets prennent le commandement du peloton. Roger Desport est le plus remuant. Après trois kilomètres de course, sept hommes se retrouvent à terre dont Lucien Gervais et Giry qui sont contraints à l’abandon. Jusqu’au Pont de Noblat, le peloton reste groupé. 75 hommes passent ensemble. Henri Rabaute profite de la montée de Saint Léonard pour porter l’estocade. Il possède rapidement 100 mètres d’avance sur groupe composé de Maurice Réjasse, Jacques Arlequin, André Coignac et Gilbert Deloménie alors que le peloton est conduit par Guy Labergerie. A l’issue des deux tours de boulevards, Henri Rabaute a augmenté son avance.
Sur le chemin du retour, l’ancien Champion du Dunlop continue de faire fructifier son avantage. Derrière lui, Maurice Réjasse multiplie les coups de butoir ce qui provoque de nombreuses cassures. Dans un style élégant, ne faiblissant absolument pas, Henri Rabaute n’est plus inquiété. Il passe la ligne d’arrivée avec 1′ 20″ d’avance sur Maurice Réjasse qui se fait un point d’honneur à règler l’avant garde du peloton au sprint. Jacques Arlequin, Albert Sabathier et André Coignac prennent les places d’honneur. Henri Rabaute a couvert les 44 km en 1h 3′ 59″.
1963 – Albert Peter prend sa revanche sur Maurice Réjasse.
Le 31 mars 1963, Maurice Réjasse est le super favori de la 54ème édition. JacquesTranchant, Georges Aymard, deux anciens vainqueurs. mais aussi Albert Peter, Albert Sabathier, Guy Faucher, Roger Desport, se déclarent prêts à faire mordre la poussière à celui qui est devenu avec ses 5 victoires et ses 4 places de second, Monsieur Limoges-Saint Léonard.
Le départ est donné ,à 15h 30, à 50 coureurs, par Gilbert Desport, ancien Champion de France Universitaires. Le public est toujours aussi nombreux malgré le mauvais temps. Un vent violent rassure Maurice Réjasse. Son record ne devrait pas être battu. A l’aller, le rythme est élevé mais le peloton reste groupé. A Saint Léonard, André Laroudie, seul en tête, enlève la prime. Le peloton est conduit par Maurice Réjasse, Albert Sabathier et Roger Desport. Maurice Réjasse est un instant retardé par un saut de chaîne. Dès son retour dans le peloton il place une violente attaque à laquelle seul Albert Peter peut répondre. On assiste alors au même scénario qu’en 1961, Maurice Réjasse et Albert Peter sont seuls en tête et ils vont rallier l’arrivée ensemble. Mais contrairement à 1961, c’est la jeunesse qui l’emporte, Albert Peter devance Maurice Réjasse. Albert Peter sur cycles Peugeot, agent Célérier, avenue Georges Dumas à Limoges a couvert la distance en 1h 5′ 35″. A une roue, Maurice Réjasse prend la seconde place pour la 5ème fois. Albert Sabathier termine 3ème à 25″. Il bat, dans l’ordre, Roger Desport qui termine premier cadet, et Guy Faucher. Tolentino Francisco, Daniel Boine, Henri Bézie, Jean Louis Couturier, Guy Labergerie et André Pressicaud sont tous classés ex aequo à la 6ème place. A noter que Henri Fournier et André Laroudie ont vu leur chance s’envoler sur crevaison.
1964 – Jacques Pradaud le plus rapide d’un groupe de douze coureurs.
Le 22 mars 1964 pour la 55ème édition, la nouvelle vague des verts et rouges avec le trio Albert Peter, Roger Desport et Jean Pierre Sénamaud est favorite. Ils ont pour opposants des garçons plus expérimentés comme Daniel Samy, Jean Pierre Merle, Hubert Parinet ou Georges Aymard mais leurs plus sérieux adversaires restent Maurice Réjasse et Jacques Pradaud.
A 15h 8′, le président Puymirat libère 60 concurrents. Le jeune Gérard Grenier victime d’une crevaison profite de l’allure modérée pour faire un rapide retour au sein du peloton. Au Petit Salé, on note un abandon de marque celui de Georges Aymard. signe d’une fin de carrière annoncée.
C’est un peloton groupé qui aborde la montée sur Saint Léonard. Comme bien souvent, les tours de boulevards vont être décisifs. Au second passage au Pont de Noblat, 13 hommes sont ensemble. Malheureusement pour lui, André Laroudie, victime des silex doit laisser partir ses compagnons de route. Dans ce groupe de douze, les plus fougueux sont les jeunes. Louis Georges Chatenet, Roger Desport, Michel Leborgne, André Deschamps et le jeune cadet Jean Pierre Sénamaud sont les plus actifs alors que les anciens veillent au grain. Malgré les attaques, les douze hommes de tête abordent ensemble la longue ligne droite conduisant à la plaine de Fargeas. Tout se joue au sprint. Jacques Pradaud, sur cycles Flandria, agent Fretz, avenue Gabriel Péri à Limoges est le plus rapide. Il a couvert les 44 km en 1h 4′. Maurice Réjasse doit se contenter de la seconde place pour la 4ème année consécutive. Il devance Albert Peter, Roger Desport et Michel Leborgne. Le premier cadet Jean Pierre Senamaud prend la 11ème place. Les anciens ont damé le pion aux jeunes racingmen.
1965 – Daniel Samy en solitaire. Le record de l’épreuve détenu par Maurice Réjasse tombe mais …
Le 28 mars 1965, pour la 56ème édition, une centaine de partants est annoncée. Seuls deux vainqueurs sont parvenus à descendre en dessous des 1h 1′, Serge Lajat 1h 30″ en 1955 et Maurice Réjasse 1h 17″ en 1956. Ce dernier ,qui a pris sa retraite, va assister avec une certaine crainte à la lutte que vont se livrer les anciens Jacques Pradaud, Henri Rabaute, Albert Peter, Hubert Parinet, Albert Sabathier, Georges Nadalie et les jeunes Jacques Michel, Michel Leborgne, Daniel Samy, Jean Claude Daunat, Jacques Guillot et Jean Pierre Sénamaud. Son record risque fort d’être battu.
Par un temps magnifique, 75 coureurs s’élancent. Malgré le vent contraire, le peloton rallie Saint Léonard à très vive allure. Au sein des véhicules suiveurs nombreux sont ceux qui pensent que le record sera effectivement battu. C’est un peloton compact qui fait demi tour à Saint Léonard mais Daniel Samy qui profite du vent dans le dos ne tarde pas à prendre le large. Poursuivi par Jacques Pradaud et Albert Peter qui précèdent un petit groupe, Daniel Samy bien connu par sa puissance poursuit son effort. Bien en ligne, il ne sera plus rejoint. Il a couvert les 44 km en 58′ 17″ sur cycles Peugeot, agent Fretz, 4 avenue Gabriel Péri à Limoges. A 20 secondes, Jacques Pradaud devance, au sprint, Albert Peter, Roger Desport, Jacques Michel et Jean Claude Daunat. Jean Pierre Sénamaud règle le reste du peloton, 1′ 15″ plus tard.
Le record est donc pulvérisé c’est du moins ce que pensent les nombreux spectateurs présents sur la ligne d’arrivée mais il y a de la contestation dans l’air et finalement, le temps réalisé par Daniel Samy ne sera pas homologué. Après vérification, Maurice Réjasse conserve son bien.
1966 – Georges Nadalie crée la surprise.
Le dimanche 27 mars 1966, les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin organisent la 57ème édition. Pour la première fois, la course se déroule le matin. Le vieux club limougeaud est le plus grand club du Comité du Limousin et son nombre de licenciés ne cesse de progresser. Pour cette 57ème édition, seuls les seniors sont autorisés à participer et pourtant, ce sont 80 coureurs revêtus du maillot vert et rouge qui s’alignent au départ prévu à 10 heures. Le grand favori n’est autre que le vainqueur de l’an passé, Daniel Samy. Parmi les autres hommes forts du moment il faut citer : Charles Vallet, Jacques Pradaud, Henri Rabaute, Roger Demartin, Daniel Gauthier, Jacques Guillot, Jean Claude Sansonnet, Roger Desport et Jean Pierre Sénamaud.
La course ne se décante que dans le final. Un trio s’est dégagé et la surprise vient de Georges Nadalie qui parvient à devancer, au sprint, Jean Claude Sansonnet. Georges Nadalie a ainsi déjoué tous les pronostics de cette 57ème édition disputée sous les averses. Il a couvert la distance en 1h 4′ 24″. Charles Vallet prend la 3ème place à 10″. A 35″, Roger Desport remporte le sprint d’un groupe de 10 coureurs en devançant Robert Pécher et Jacques Pradaud. Les autres sont classés ex aequo.
1967 – André Pressicaud déjoue les pronostics.
Le 1er avril 1967, une bonne vingtaine de coureurs peut espérer l’emporter : Henri Rabaute, ancien Champion de France, Georges Nadalie, le vainqueur de la saison précédente, Roger Demartin, Charles Vallet, Hubert Parinet, André Laroudie, Daniel Boine, Robert Ratinaud, Jean Marie Leborgne, Roger Desport, William Bayle, Michel Merle, Michel Sudrot, Jean Claude Sansonnet, Daniel Savary, Jean Claude Fermigier, Claude Louis, Christian Thimonnier, Jean Rusek, Raymond Breuil, Jean Paul Dussouchaud.
Il y a trop de costauds dans le peloton et les meilleurs vont se neutraliser. L’allure est vive, les attaques se multiplient mais le peloton reste groupé. L’attaque la plus sérieuse est l’oeuvre de Charles Vallet, sur le chemin du retour, mais, une nouvelle fois, tout rentre dans l’ordre. Les spectateurs présents sur la plaine de Fargeas vont assister à un sprint massif. Alors que nombreux attendent la victoire du chef de file du CRCL, Henri Rabaute, c’est André Pressicaud qui vient couper l’herbe sous le pied de tous les favoris. André Pressicaud, poulain des Cycles Mercier, route de Bellac à Limoges a couvert la distance en 1h 1′ 3″. Il devance, dans l’ordre, Henri Rabaute qui va passer pro dans les semaines qui suivent, Roger Demartin et Daniel Pecher.
1968 – Roger Demartin le meilleur à l’emballage final.
Disputé le 23 mars 1968 le 59ème Limoges-Saint Léonard et retour n’enregistre que 26 partants. Cette baisse de participants est due au fait que l’épreuve est limitée aux coureurs du CRCL de 1ère, 2ème et 3ème catégorie. Les 4ème catégories en sont exclus. Cette décision a été prise par mesure de sécurité. Lors des éditions précédentes, la différence de niveaux entre les participants occasionnait de gros écarts ce qui mettait en danger les attardés pris dans circulation sur cet itinéraire de plus en plus fréquenté.
Malgré cette baisse de participation, la lutte pour la victoire s’annonce toujours aussi palpitante entre les meilleurs éléments du vieux club limougeaud que sont André Laroudie, Tony Lebourg, Lucien Sautier, Roger Desport, Christian Thimonnier, Roger Demartin, Henri Chabrier, Daniel Pecher, Dominique Cassez, Daniel Savary, Daniel Boine, Raymond Breuil, Georges Nadalie, Jean Claude Sansonnet, Jean Rusek. De son côté, Maurice Réjasse, le détenteur du record de l’épreuve depuis 1956, va, comme les années passées, s’assurer que la ligne de départ et d’arrivée est bien fixée au bon endroit. Il sera anxieux durant toute l’épreuve en attendant, avec impatience, la sentence du chrono. Mais le sympathique Maurice sera certainement le premier à féliciter son successeur.
Dès le départ les attaques fusent. Daniel Boine, Henri Chabrier, Christian Thimonnier, André Laroudie, Roger Demartin sont les plus remuants. L’allure trop rapide et le vent de face au retour ne va pas favoriser les échappées. Comme l’an passé, les spectateurs vont donc assister à un sprint massif. Roger Demartin, bien amené par ses équipiers Gitane, s’impose en 1h 2′ 29″. Il devance Lucien Sautier également sur Cycles Gitane, agent Latié, 105 avenue Aristide Briand à Limoges. Viennent ensuite dans l’ordre, Roger Desport, Henri Chabrier, André Laroudie et Jean Rusek.
1969 – Exploit de Jean Claude Sansonnet.
Le 22 mars 1969, la doyenne des épreuves limousines fête son 60ème anniversaire. Georges Nadalie et André Pressicaud, deux anciens vainqueurs, espèrent réaliser le doublé mais ils ont pour farouches adversaires Philippe Barraud, Daniel Altmeyer, Daniel Boine, Tony Lebourg, Jean Claude Sansonnet, Christian Thimonnier, Raymond Breuil et Roger Desport.
Monsieur Malignier, président d’honneur du CRCL, donne le départ à 37 coureurs. Disputé par un temps pluvieux avec un vent de face à l’aller, ce 60ème Limoges-Saint Léonard connait le succès sportif et populaire habituel. Le jeune Jean Claude Sansonnet va être l’homme du jour en s’échappant dès le départ. Le jeune espoir, Jean Pierre Majeux l’accompagne un instant, mais au Petit Salé, Jean Claude Sansonnet poursuit sa chevauchée en solitaire malgré des conditions atmosphériques très défavorables. Il creuse régulièrement l’écart et à l’arrivée, il se permet d’approcher le record détenu par Maurice Réjasse de 10 petites secondes. Jean Claude Sansonnet sur Cycles Peugeot, agent Frugier, route de Bellac à Limoges a couvert les 44 km en 1h 0′ 27″. 1′ 20″ plus tard neuf hommes se disputent la seconde place, Tony Lebourg devance Daniel Boine, Jean Louis Soudanas, Christian Thimonnier et Philippe Barraud.
1970 – Jean Claude Sansonnet à nouveau sur la plus haute marche.
Le 14 mars 1970, pour la 61ème édition le record de Maurice Réjasse tient toujours. Certes, le nombre de costauds présents au départ laisse envisager un temps record mais encore faut-il que tous les coureurs aient ce même objectif. La victoire est, pour beaucoup, leur seule préoccupation. Ainsi, de nombreux coureurs se neutralisent pour arriver à leur fin, d’autres en gardent sous la pédale en espérant une arrivée au sprint. Pour les stimuler, Monsieur Jossan, tenancier du Bar Henry, siège du Cyclo Racing Club Limousin, à Limoges, offre une coupe à celui qui battra le record. Tony Lebourg, Jean Claude Sansonnet, Francis Duteil, Francis Dubreuil, Daniel Savary, Jean Pierre Ditlecadet, Raymond Breuil, Jacques Mazeau, André Laroudie, Jean Pierre Majeux, Daniel Boine, Jean Luc Gauthier et Michel Roulier, tous ces coureurs ont une chance réelle de s’imposer.
Les 4ème catégories étant autorisés à participer, ils sont 84 à s’élancer de la Plaine de Fargeas. Jean Claude Sansonnet est le premier à secouer le peloton. Il va rester seul en tête durant cinq kilomètres en rêvant de renouveler l’exploit de la saison précédente. Ses adversaires ne l’entendent pas ainsi et tout le peloton revient sur le fuyard. Aussitôt, André Laroudie tente sa chance sans plus de réussite et ce sont vingt coureurs qui se présentent ensemble à Saint Léonard. Sur les boulevards de la cité des Massepains, Jean Claude Sansonnet démarre, à nouveau. Il aborde le chemin de retour avec 200 mètres d’avance. Dans la côte de La Rippe, il voit Daniel Boine et Michel Roulier revenir dans son sillage. Le trio conjugue parfaitement bien ses efforts. Aux Chabannes, Daniel Boine connait un coup de moins bien, il est rapidement distancé. Michel Roulier s’accroche et les deux hommes se présentent ensemble à l’entrée de Panazol. Pas de surprise, Jean Claude Sansonnet réussit le doublé en 1h 3′ 22″, sur cycles agent Frugier, route de Bellac à Limoges. Michel Roulier prend la seconde place. Pour la 3ème place Daniel Boine a été repris et c’est le rapide Francis Dubreuil qui remporte le sprint du peloton. 45 secondes se sont écoulées depuis l’arrivée de Jean Claude Sansonnet. Francis Dubreuil devance Jacques Mazeau, André Laroudie, Philippe Barraud et Jean Luc Gauthier.
1971 – Francis Duteil devance André Laroudie au sprint.
Le 27 mars 1971, pour la 62ème édition, Francis Duteil, Francis Dubreuil, Daniel Savary, Jean Pierre Ditlecadet, Raymond Breuil, Philippe Barraud, Claude Campredon, Jacques Mazeau, André Laroudie, Jean Pierre Majeux font partie des favoris parmi le lot des 18 coureurs qui se présentent au départ. Seuls les 1ère et 2ème catégories peuvent participer à l’épreuve.
Malgré un temps assez frais, le 62ème Paris Roubaix Limousin confirme toutes les espérances qui était placé en lui. La course ne connait aucun ralentissement. A l’aller, Jean Pierre Majeux met le feu aux poudres. Il espère passer seul en tête à Saint Léonard mais il va échouer. Un très gros orage de grêle l’en empêche. Sur le chemin du retour, les attaques s’enchaînent. La bonne échappée se dessine à 10 kilomètres de l’arrivée. Francis Duteil et André Laroudie prennent quelques secondes d’avance. Malgré la chasse du peloton, ils résistent jusqu’à la ligne. Francis Duteil s’impose en 1h 3′ 13″. André Laroudie termine à une roue. Les poursuivants qui sont revenus très près dans le final, terminent échelonnés. Jean Pierre Majeux prend la 3ème place à 5″, puis viennent à 10″ Daniel Savary, à 12″ Jean François Rebeyrat.
1972 – Francis Dubreuil succède à Francis Duteil.
Le 8 avril 1972, pour la 63ème édition, ils sont 30 à espérer inscrire leur nom au palmarès de la plus ancienne épreuve Limousine et ce n’est pas le montant des prix qui les ont incité à envoyer leur engagement puisque le vainqueur recevra, pour unique récompense, un miroir offert par les Etablissement Marly.
Dès le départ, quatre hommes se détachent, Francis Dubreuil, Francis Duteil, Jean Pierre Ditlecadet et André Laroudie. Ces quatre hommes vont faire toute la course en tête et rafler la quasi totalité des primes distribuées sur les boulevard de Saint Léonard. La décision finale se fait sur le retour. Profitant de la côte de Saint Antoine, Francis Dubreuil et son équipier et ami de chez Méral, Francis Duteil, déposent leurs compagnons de route et s’envolent vers la victoire. Francis Dubreuil est le plus rapide, il devance Francis Duteil de deux longueurs. Il a couvert la distance en 1h 24″ approchant ainsi le record détenu par Maurice Réjasse de 7 petites secondes. Pour la 3ème place à 26″ Jean Pierre Ditlecadet prend le meilleur sur André Laroudie. L’avant garde du peloton est réglé par Serge Passelergue qui bat dans l’ordre Jean Jacques Léobet, Daniel Raymondaud, Michel Louis, Jacques Ballot et Jean Pierre Debord qui terminent tous à 2′ du vainqueur.
1973 – Christian Bordier pulvérise le record de Maurice Réjasse.
Le 31 mars 1973 c’est la 64ème édition. Cette année 1973 est marquée par le décès de Marc Parot, président fondateur du Cyclo Racing Club Limousin mais c’est aussi le 70ème anniversaire du vieux club limougeaud. Pour fêter l’événement, les dirigeants du CRCL ont pris la décision d’ouvrir leur épreuve à tous les coureurs quelque soit leur club d’appartenance. 54 coureurs venus de tout le Sud Ouest ont répondu à leur appel.
Cette édition est annoncée comme une des plus belles des dix dernières années. Une vingtaine de concurrents peuvent raisonnablement envisager la victoire. Du club organisateur : Francis Dubreuil, Francis Duteil, André Laroudie, Jean Pierre Ditlecadet, de Sainte Foy la Grande : Christian Bordier, de Saint Eloy Les Mines : Daniel Samy, Yves Rault, Bernard Léna, de Périgueux : Claude Denis, de Puteaux : Daniel Savary, Jacques Mazeau, de l’UC Corrèze : Alain de Carvalho, de l’Union Vélocipédique Limousine, Jean Claude Courteix et Christian Pierillas.
Lorsque le président Jammet libère les 54 participants, toutes les conditions atmosphériques sont idéales : douceur, ciel voilé, très peu de vent. Maurice Réjasse, chrono en main, se fait donc du souci pour son record. Dès le départ de la plaine de Fargeas, Michel Louis prend les devants. Il enlève la première prime devant Daniel Savary et Michel Roulier. Tout rentre rapidement dans l’ordre avant que Jacques Mazeau, Jean François Rebeyrat et Pierre Pressicaud tentent, à leur tour, l’aventure, au Petit Salé, alors que l’allure du peloton s’est quelque peu réduite. Quelques kilomètres plus loin, à Fontaguly, c’est au tour de Francis Duteil et d’Alain Carvalho de secouer le peloton. Alain De Carvalho continue seul. Il est suivi à 30 mètres par André Laroudie, Michel Roulier, Christian Pierillas et Daniel Savary. Au Pont de Noblat, on retrouve les mêmes au commandement mais leur avance qui était de plus de 200 mètres à Royères n’est plus que de 50 mètres. Michel Roulier franchit le premier le passage à niveau dans la montée de Saint Léonard. André Laroudie, attiré par les primes, place un contre ce qui lui permet d’entamer, seul en tête, les deux tours de boulevards prévus au programme. Malheureusement pour lui, alors qu’il connait le parcours comme sa poche, après deux tours, mal aiguillé, il s’engage pour effectuer un 3ème tour. Ses poursuivants immédiats l’imitent. Ils sont rappelés à l’ordre par un concert de coups de sifflets et de klaxons. Si Christian Pierillas, Jacques Mazeau et Christian Bordier qui conduisent la poursuite font immédiatement demi tour dans la confusion la plus totale, au milieu des nombreux véhicules bloqués par la course, lorsque André Laroudie se rend compte de son erreur, tout le peloton amorce déjà la plongée vers le Pont de Noblat. Cet incident de course a eu pour conséquence un regroupement général.
L’accalmie est de courte durée. André Laroudie, rageur, remonte tout le peloton et dans la foulée place une attaque fulgurante en entraînant avec lui, Jean Claude Courteix, Bernard Léna et Francis Dubreuil. Tout est à refaire au Grand Salé, moment que choisit, Daniel Samy pour prendre la direction des opérations. Jean Claude Courteix et Christian Bordier parviennent à prendre la roue et les trois hommes possèdent 300 mètres d’avance au Petit Salé. sur un groupe de 10 coureurs où l’on retrouve Bernard Léna, Francis Dubreuil, Bernard Jude, André Laroudie, Daniel Barry, Jacques Guillou, Jacques Mazeau, Michel Duprat, Daniel Savary et Francis Duteil. La course est jouée, le trio de tête ne sera pas rejoint. Christian Bordier lance le sprint de loin, il devance Daniel Samy et Jean Claude Courteix. Dans le final, le groupe de poursuivants qui s’est rapproché, termine à neuf secondes. Jacques Guillou précède Daniel Barry, Jacques Mazeau et Francis Dubreuil. Le sprint du peloton est remporté par Denis Priouret.
En couvrant la distance en 59′ 15″, Christian Bordier a pulvérisé le record que détenait Maurice Réjasse depuis 17 ans. C’est le premier coureur à descendre en dessous de l’heure. C’est, à ce titre, que la 64ème édition restera dans l’histoire.
Le lendemain de l’épreuve, la presse écrite revient sur l’incident survenu à Saint Léonard. L’épreuve prestigieuse qu’est devenue Limoges-Saint Léonard et retour exige que des mesures soit prises si l’on veut que cette épreuve perdure. En effet, l’augmentation de la circulation routière sur cet important itinéraire, met en danger cette épreuve et ceci malgré l’ouverture de course assurée par les motards de la CRS20. De nombreux véhicules sont ainsi bloqués derrière le peloton à l’aller et se retrouvent ensuite face aux coureurs au moment où ces derniers abordent le retour vers Panazol. Il serait plus sage d’arrêter les véhicules au Pont de Noblat, à l’aller, jusqu’au passage des derniers prenant le chemin du retour. C’est ce qui sera fait les années suivantes afin de répondre aux exigences des services préfectoraux.
1974 – Deuxième victoire pour Daniel Samy qui remet les pendules à l’heure 9 ans après.
Le 30 mars 1974, l’expérience de 73 a porté ses fruits, Limoges-Saint Léonard et retour n’est plus réservé qu’aux seuls coureurs licenciés au Cyclo Racing Club Limousin. Les meilleurs coureurs du Comité du Limousin et des comité voisins sont présents. Le grand favori reste un sociétaire du club organisateur, André Laroudie. Le sympathique Dédé vient de remporter brillamment les courses de classement du CRCL. C’est la 12ème fois qu’il participe à l’épreuve. Il retrouve au départ ses camarades de club Francis Duteil, Francis Dubreuil, Daniel Raymondaud, Alain Raymondaud, Gérard Malinvaud, Yves Nicolas, Albert Peter. Face à eux, les racingmen vont trouver bon nombre d’autres prétendants : Jacques Guillou et Christian Pierillas (UVL), Christian Thimonnier (AS Saint Junien), Raymond Breuil (VC Tulle), Alain De Carvalho (UC Corrèze), Alain Buffière (UC Brive), Daniel Ceulemans, Denis Priouret (VC Aubusson), Claude Denis, Jean Paul Sauvignat, Christian Bordier (EC Foyenne), Lucien Sautier (RC Mussidan), Alain Ducau (UC Nontron), Dominique Stellmacher, Daniel Samy, Jean Claude Courteix, Yves Rault (UV Saint Eloy), Robert Terrassier (CA Civray), Michel Besse (UC Confolens).
A l’issue de cette 65ème édition, la presse limousine ne tarit pas d’éloges sur la doyenne des épreuves limousines comme en témoigne cet article paru dans le Populaire du Centre : Décidément, Limoges-Saint Léonard et retour, la plus ancienne épreuve du Limousin, n’est pas une course comme les autres. Elle bénéficie d’abord d’un prestige que son intérêt purement sportif ne suffit pas à justifier bien qu’elle soit très rapide et casse-pattes. Ensuite, on a vite fait le compte des prix offerts aux premiers, 0 franc, 0 centime ! Il faut courir pour la gloire et pour des prunes. On peut comprendre que cela n’est pas nui au succès de l’épreuve lorsque celle ci était réservée aux sociétaires du CRCL, club organisateur. Mais, la course est désormais ouverte à tous les coureurs et on aurait pu croire que les jeunes amateurs que l’on dit corrompus par l’argent s’en désintéresseraient. Il n’en a rien était. La logique des censeurs qui mettent en cause, sans nuance, le cyclisme amateur, n’est pas celle des 67 coureurs qui se sont alignés samedi au départ, en toute connaissance de cause. Et tant mieux si les circonstances de course ont voulu que la 65ème édition de Limoges-Saint Léonard et retour soit remportée par un ancien pro, Daniel Samy, trente ans, champion du Limousin seniors en 1966. Le sociétaire de Saint Eloy Les Mines a sprinté comme un jeune loup dans la plaine de Fargeas pour un bouquet et un prix de frairie (un miroir offert par un commerçant) tandis que le second gagnait lui, un bon d’achat pour 10 m2 de tapis feutre. On ne peut pas être plus amateur et les 570 francs de primes distribuées ici et là sur le parcours ne changent rien à l’affaire.
Daniel Raymondaud enlève la première prime, André Pressicaud la seconde. Le vainqueur de la saison précédente Christian Bordier s’adjuge la 3ème. Ces mises en bouche faîtes, Daniel Ceulemans, accompagné de Claude Denis, s’offre un bon sortie mais, à l’approche de Saint Léonard, tout est à refaire. Daniel Raymondaud et Claude Denis attaquent, en tête, les tours de boulevards. Au champ de foire, Francis Dubreuil et Francis Duteil mènent la danse. A 20 mètres, Daniel Samy, André Laroudie, Christian Thimonnier, Daniel Raymondaud, Yves Nicolas, Claude Denis et Robert Terrassier précédent de 200 mètres un peloton fort de 41 unités. Le second tour de boulevard ne change rien à l’affaire, les mêmes sont à l’avant suivis à 100 mètres par Jean Claude Courteix.
La plongée sur le Pont de Noblat permet à Daniel Samy et à Francis Duteil de se dégager. Au sommet de la longue montée conduisant à La Ronde, les deux gros bras figurent encore en tête mais ils sont accompagnés de Jean Claude Courteix, André Laroudie, Francis Dubreuil, Christian Thimonnier et par le jeune Yves Nicolas. Ces sept coureurs sont bientôt rejoints par un contre de cinq coureurs composé de Jean Claude Mespoulede, d’Alain De Carvalho, de Jacques Guillou, de Daniel Ditleblanc et d’Yves Rault. On peut alors penser que ce groupe de douze costauds va rallier l’arrivée sans encombre mais c’est sans compter sur l’obstination de Christian Bordier et de Julien Buffière qui vont ramener tout le peloton, ou du moins ce qu’il en reste. A 15 kilomètres de l’arrivée, Jean Claude Courteix repart au combat. Couché sur sa machine, il creuse l’écart. Michel Besse, lancé à sa poursuite, doit vite rentrer dans le rang. A 5 kilomètres du but, Jean Claude Courteix est toujours en tête mais le peloton n’est plus qu’à une poignée de secondes et son aventure va prendre fin, malgré le travail réalisé par ses équipiers, Daniel Samy, Dominique Stellmacher et Yves Rault qui ont tout fait pour préserver sa fuite. La ligne d’arrivée franchie, Jean Claude Courteix devait déclarer : J’ai manqué d’entrainement pour aller jusqu’au bout. Je n’ai que 1000 kilomètres d’entrainement ce n’était pas assez pour que je puisse finir seul.
La ligne d’arrivée approche à grands tours de manivelles et les nombreux sprinters ont déjà resserrer les cales pieds, c’est pourtant le moment que choisit André Laroudie pour se dégager à 2 kilomètres de la banderole alors que le peloton roule à bloc. En force, il se met à la planche et il ne va s’avouer vaincu que dans la toute dernière ligne droite.
Une nouvelle fois, les spectateurs assiste à un sprint massif. Daniel Samy se montre le plus fort, il devance Denis Priouret, Christian Thimonnier et Francis Dubreuil. En couvrant la distance en 58′ 42″, Daniel Samy a pulvérisé le record de Christian Bordier de 33″. Il a, de ce fait, vengé son camarade Jean Claude Courteix mais, il s’est aussi offert un petit plaisir personnel en remettant les pendules à l’heure puisque au soir de son premier succès, en 1965, tous les chronométreurs n’étaient pas tombés d’accord pour valider son temps ce qui lui aurait permis de battre, neuf ans plus tôt, le record détenu par Maurice Réjasse.
1975 – Denis Priouret fait parler sa pointe de vitesse.
Le 5 avril 1975, Daniel Samy est le super favori de la 66ème édition. Le Confolentais Michel Besse, les Aubussonnais Daniel Ceulemans et Denis Priouret, l’Auvergnat d’adoption Jean Claude Courteix et le Périgourdin Jean Paul Truffy, sont toutefois bien décidés à vendre chèrement leur peau.
A 15h 15 précises, 66 coureurs sont libérés, sous un magnifique soleil, sans le moindre souffle de vent ce qui laisse envisager que le record de l’épreuve va être de nouveau battu. Mais, ce sont les coureurs qui font la course et ces derniers ne sont pas décidés à prendre le guidon par en dessous dès le départ et ceci, malgré la présence dans le peloton d’anciens vainqueurs et de très bons rouleurs. Ceci fera dire au doyen du peloton André Poulidor : Nous avons beaucoup trop flemmardé pour aller à Saint Léonard. On a pu admirer la campagne renaissante alors on ne pouvait faire mieux que Daniel Samy qui, d’ailleurs, surveillait toutes les échappées.
Le premier malchanceux est Christian Thimonnier, victime d’un silex, peu après le départ. A l’approche de Saint Antoine, Jacques Ballot, Jean Jacques Piet et Jean Bernaben sortent du peloton qui roule à une allure modérée. Le trio pénètre dans Saint Léonard avec 500 mètres d’avance. Daniel Samy et André Corbeau sont les premiers à rentrer sur la tête de course lors des tours de boulevards. Un regroupement général s’opère après la descente sur le Pont de Noblat. L’accalmie est toutefois de courte durée, Michel Besse, Christian Poirier, Albert Peter, Jean François Rebeyrat et Jean Claude Courteix sortent du peloton. Christian Pierillas fait un remarquable retour sur le quintet de tête et, dans la foulée, il relance l’allure en compagnie de Jean François Rebeyrat et d’Albert Peter. A Fontaguly, le trio de tête possède une minute d’avance sur le peloton. Sans se préoccuper des poursuivants, Christian Pierillas hausse, à nouveau, le ton et se retrouve vite seul en tête. Faisant preuve de très belles qualités de rouleur il maintient l’écart. Mais, derrière lui, Daniel Samy, André Corbeau et André Laroudie organisent la chasse avec beaucoup de détermination. Malgré toute sa volonté, Christian Pierillas est repris sous la flamme rouge par un peloton compact d’une quarantaine d’unités. Lançant le sprint de très loin, Denis Priouret se permet le luxe de battre Daniel Samy de trois longueurs. Il a couvert la distance en 1h 0′ 20″. Dans ce sprint massif, Jean Michel Richefort prend la 3ème place suivi de près par André Laroudie et Daniel Ceulemans. Après l’arrivée, Denis Priouret, tout surpris de sa victoire, devait déclarer : Je n’y croyais pas je pensais qu’il y avait un paquet devant, c’est vraiment une agréable surprise pour moi.
1976 – Le panache de Jean Bernaben.
Le 27 mars 1976, ils sont près d’une centaine a avoir fait parvenir leur engagement pour participer au 67ème Limoges Saint Léonard et retour. Le CRCL compte sur Francis Duteil, Michel Dupuytren, Yves Nicolas, André Laroudie, Jean Bernaben, Michel Besse, Christian Pierillas, Daniel Raymondaud, Michel Duprat, Gérard Malinvaud. D’autres noms ressortent parmi la liste des engagés : Jean Michel Bouyat, Christophe Suchaud, Christian Thimonnier de l’UVL, René Princeau, Guy Biojout de l’AS SAint Junien, Daniel Savary, Jean Michel Richefort Jacques Ballot de l’AC Limoges Bussière Poitevine, Denis Priouret, Claude Moret du VC Aubusson, Alain De Carvalho de l’UC Corrèze, Guy Le Solliec de l’UC Brive, Bernard Viroulaud, Christian Poirier du CA Civray, Claude Perrotin du Cycle Poitevin, Daniel Samy, Jean Claude Courteix de Saint Eloy Les Mines, Bernard Dubost, Michel Soutanie de Bergerac, Christian Bordier, Jacques Mazeau de l’EC Foyenne.
La route conduisant à Saint Léonard ayant fait l’objet de la rectification de certains virages il n’est plus possible de faire des comparaisons sur le temps mis par le premier coureur. Les tentatives de battre le record qui ont donné à cette épreuve, durant de nombreuses années, un intérêt supplémentaire ne sont désormais plus d’actualité. C’est d’autant plus vrai, cette année, en raison de travaux effectués sur les boulevards de Saint Léonard. Malgré cela, l’épreuve va de nouveau connaître un grand succès sportif et populaire.
La première attaque sérieuse se produit à Fontaguly où l’on retrouve en tête, André Laroudie, Bernard Viroulaud, Christian Poirier et Michel Dupuytren. La réaction du peloton ne se fait pas attendre et c’est un peloton compact qui aborde la montée de Saint Léonard. Le rythme augmente dès le passage à niveau franchi sous l’impulsion de Christian Thimonnier. Le peloton s’étire terriblement sur les deux tours de boulevard puis dans la longue descente sinueuse sur le Pont de Noblat. Au pied de la première côte menant vers Panazol, le groupe se ressoude. Parmi les favoris, seuls ont été écartés Christophe Suchaud et Michel Soutanie, victimes d’une chute. Quelques hectomètres plus loin, Jean Bernaben place un démarrage foudroyant qui le projette 200 mètres devant le peloton. A Fontaguly, Jean Bernaben est toujours en tête mais il est suivi à 50 mètres par Gérard Malinvaud et Jean Claude Courteix qui se sont lancés à sa poursuite. Alors que le peloton se rapproche dangereusement Daniel Samy se dresse sur les pédales et entraine avec lui, Francis Duteil , Christian Thimonnier mais aussi Jean Bernaben tout heureux de l’aubaine et qui a conservé suffisamment de ressources pour sauter dans les roues au passage. A trois kilomètres de l’arrivée, les quatre hommes possèdent 300 mètres d’avance sur un peloton lancé à pleine vitesse. Le sprint massif semble inévitable mais les quatre hommes de tête vont conserver un maigre avantage. Daniel Samy semble le plus apte à l’emporter mais, contre toute attente, Jean Bernaben parvient à déborder tout son monde dans les derniers mètres. Daniel Samy, Francis Duteil et Christian Thimonnier doivent, dans cet ordre, se contenter des places d’honneur. Le peloton qui termine à 10 petites secondes est réglé par Jean Marc Porcherie qui prend le meilleur sur Jacques Mazeau et Jean Michel Bouyat. Jean Bernaben a couvert la distance en 1h 2′.
1977 – Christian Bordier pour la seconde fois.
Le 26 mars 1977, les dirigeants du CRCL attendent, de nouveau, une centaine de participants pour la 68ème édition du Paris Roubaix Limousin. Trois noms sortent du lot, Jean Pierre Guitard de l’AC Limoges Bussière Poitevine, Christian Bordier de Sainte Foy La Grande, et Daniel Ceulemans du VC Aubusson. Les outsiders sont nombreux : Michel Duprat, Daniel Raymondaud, Jean François Rebeyrat, André Laroudie (CRCL), Jacques Guillou, Christophe Suchaud, Christian Thimonnier (UVL), Guy Biojout (AS Saint Junien), Jean Michel Richefort (AC Limoges Bussière Poitevine), Claude Moret, Denis Priouret (VC Aubusson), Alain Buffière, Guy Le Solliec, Bernard Goupil (UC Brive), Jean Claude Courteix (Saint Eloy les Mines), Yves Brusson (CC Périgueux), Didier Paponneau, Jean Marie Michel (UC Talence), Bergerac Bernard Dubost (CC Bergerac), Claude Hué, Jean Claude Mespoulède (PTT Périgueux).
Plus de 1000 francs de primes ont été collecté grâce à un ancien vainqueur de Limoges Saint Léonard et retour, André Pressicaud, lequel bien épaulé par ses frères Pierre et Jean François s’est dévoué pour soutenir cette épreuve qui lui est chère. Il va mener cette tâche avec passion durant une bonne vingtaine d’années.
94 coureurs de catégorie A et B s’élancent à 15h 20. Le temps est idéal, ni trop de soleil, ni trop de fraicheur mais surtout pas de vent. L’allure est extrêmement rapide et très vite, les coureurs, en manque de préparation, sont définitivement lâchés. Daniel Raymondaud place la première banderille avant même le Petit Salé. Denis Priouret, vainqueur en 1975, est écarté sur crevaison. En tête du peloton, les plus actifs sont Francis Duteil, ceint de son maillot tricolore, Jean Pierre Guitard, André Laroudie et surtout le Bordelais Jean Marie Michel. Ce dernier va empocher les primes de Fontaguly, de Saint Antoine et du Pont de Noblat. Sous ces coups de buttoirs, le peloton s’est scindé en plusieurs groupes. A l’entrée de Saint Léonard , Jean Marie Michel est flanqué d’André Laroudie. Derrière eux, Francis Duteil, Jean Pierre Guitard, Michel Dupuytren et Christian Bordier relancent l’allure. Après les deux tours de boulevards, on note quatre hommes en tête, Michel Dupuytren, Christian Bordier qui ont récupéré au passage André Laroudie et Jean Marie Michel. Les quatre hommes quittent Saint Léonard avec 20 secondes d’avance sur un peloton fort de 40 unités. L’entente est parfaite, les relais s’enchaînent, l’échappée prend du champ. Christian Bordier tente de fuir au sommet de la côte de Fontaguly mais Michel Dupuytren, très à l’aise, le ramène à la raison. Derrière eux, Bernard Goupil, Jean Claude Courteix et Jean Pierre Guitard profitent de cette même difficulté pour tenter de se rapprocher de la tête de course. Leur tentative va échouer, ils sont absorbés par le peloton lequel, en vue de la ligne d’arrivée, sur un final plus roulant, se rapproche très près des hommes de tête. Lançant le sprint de trop loin, Michel Dupuytren fait une grossière erreur qui profite à Christian Bordier. Ce dernier inscrit son nom, pour la seconde fois, au palmarès de Limoges-Saint Léonard et retour. Il bat, de nouveau, le record détenu par Daniel Samy en ayant bouclé la distance en 57′ 14″. Mais, ce dernier point se révèle anecdotique, de nombreux virages ayant été coupés sur la route nationale depuis le dernier record de Daniel Samy. André Laroudie est, une nouvelle fois, placé, il monte sur la 3ème marche du podium devant Jean Marie Michel. Le sprint du peloton, qui termine à 8″, est remporté par Bernard Goupil qui devance Jon Ketell, Jean Pierre Guitard et Jean Claude Courteix.
1978 – Michel Dupuytren sans bavures.
Le 69ème Limoges-Saint Léonard et retour devait se dérouler le samedi 18 mars 1978 mais, la veille de l’épreuve, les dirigeants ont été avisés qu’ils ne pouvaient pas disposer des motards de la police pour assurer la sécurité de l’épreuve. Sur cette route très fréquentée, il n’était pas sage de faire dérouler cette épreuve sans une totale protection. Les dirigeants du CRCL ont donc pris la décision d’annuler l’épreuve, 24 heures avant la date prévue.
Traditionnellement disputée en début de saison, bien souvent comme course d’ouverture, Limoges-Saint Léonard et retour aura finalement lieu le 23 septembre 1978. André Laroudie, qui participe depuis 15 ans à cette épreuve, sans arriver à s’ imposer, espère bien faire changer le cours des choses malgré la présence d’Yves Nicolas, de Michel Dupuytren, de Jean Claude Courteix, de Gilbert Berron et de Marc Durant.
Jean Michel Bouyat et Yves Nicolas sont les premiers attaquants. Malheureusement, Yves Nicolas va être victime d’une crevaison. Cela ne va pas empêcher Jean Michel Bouyat, excellent rouleur, de poursuivre une chevauchée solitaire durant tout le parcours aller. Sur le chemin du retour, la course prend réellement tournure. Michel Dupuytren et Jean Claude Courteix, les deux sociétaires de l’AC Limoges Bussière Poitevine, se portent en tête, dès le Pont de Noblat. Marc Durant flaire aussitôt le bon coup. Les trois hommes se regroupent dans la côte de Saint Antoine sous le regard d’un spectateur de marque, Raymond Poulidor. Malgré un sursaut de Christian Thimonnier et d’André Laroudie, le trio de tête n’est jamais inquiété. Michel Dupuytren qui se souvient de son sprint raté de la saison précédente va mener les débats de main de maître. Il franchit la ligne avec trois longueurs d’avance sur Jean Claude Courteix et Marc Durant. Le sprint du peloton qui termine à 57″ est remporté par Bernard Viroulaud devant Michel Soutanie, André Laroudie et Jean Michel Bouyat.
1979 – Jean Morange devance Claude Moret au sprint.
Le 29 septembre 1979, le 70ème Limoges Saint Léonard et retour s’annonce sous les meilleurs auspices. Le gratin des séniors est au départ. Le Champion du Limousin en titre : Michel Dupuytren, s’inscrit comme le favori logique d’autant plus qu’il a auprès de lui son camarade d’entraînement Yves Nicolas. Parmi les autres prétendants, on retrouve André Laroudie qui bien que vieillissant ne désespère pas d’inscrire son nom au palmarès de l’épreuve mais il lui faudra surveiller de près Jean Michel Bouyat (UVL) , Gilbert Lagarde (AS Saint Junien), Jean Bernaben, Michel Duprat (CRCL), Jean Claude Benoit, Christophe Beaubrun (UC Boussac), Olivier Malard (UC Corrèze). Les coureurs des comités voisins sont peu nombreux contrairement aux éditions précédentes mais les dirigeants du CRCL ont tout de même reçu 56 bulletins d’engagement.
C’est sous un chaud soleil que le colonel Perrier donne le départ, non sans avoir souligné les efforts faits par les dirigeants du CRCL pour maintenir sur pied cette épreuve malgré les contraintes administratives. Dès la sortie de Panazol, deux courageux faussent compagnie au peloton. Jean Morange sociétaire de l’AC Limoges Bussière Poitevine et Claude Moret licencié au VC Gouzon. Bien protégé par les coureurs du président de l’ACLBP M. Gueulet, cette échappée prend rapidement corps et, après avoir glané les primes des Chabannes et de Fontaguly, les deux fuyards entrent dans Saint Léonard avec un avantage de 30″. Derrière eux, on retrouve souvent aux avants postes Yves Nicolas mais aussi Michel Dupuytren et Christophe Suchaud qui protègent la fuite de leur camarade de club Jean Morange. Le tandem Morange-Moret ne faiblit pas. Claude Moret prend les relais dans les parties montantes alors que Jean Morange fait l’essentiel du travail sur les parties plus roulantes. Comme d’habitude, le peloton va se rapprocher dangereusement des échappés dans la partie finale au moment où les coureurs foncent vers Panazol entre deux rangées d’arbres. Le suspense est terrible. Les deux hommes de tête sentent le souffle de la trentaine de coureurs lancés à leur poursuite. La dernière ligne droite est enfin en vue, Jean Morange et Claude Moret n’ont plus que quelques dizaines de mètres d’avance. Ce sera suffisant. Dans un ultime effort, Jean Morange déborde Claude Moret dans les derniers mètres. Michel Dupuytren remporte le sprint du peloton devant Christophe Suchaud, Jean Claude Benoit et Claude Bonnaud. Innovation de cette édition, l’AC Limoges Bussière Poitevine remporte le classement par équipe.
1980 – Jean Louis Martineau le plus véloce.
Le 29 mars 1980, la 71ème édition retrouve sa place en début de saison. Le champion de France, Francis Duteil, vainqueur huit jours plus tôt à Couhé Vérac, est l’un des principaux favoris. Les outsiders sont toutefois nombreux et parmi eux, les plus cités sont André Laroudie et Michel Besse, coéquipiers de Francis Duteil, les Brivistes, Yves Nicolas et Julien Buffière, ou bien encore, Michel Dupuytren le sociétaire de l’AC Limoges Bussière Poitevine.
Bénéficiant d’un temps superbe, le 71ème Limoges Saint Léonard connait un grand succès populaire. Nombreux sont ceux qui, en ce samedi printanier, se sont déplacés tout au long de la route menant à Saint Léonard pour voir passer les 59 concurrents. Grâce au travail d’André Pressicaud la course comporte désormais une multitude de lignes de primes ce qui rend l’épreuve encore plus nerveuse.
300 mètres après le départ, Michel Dupuytren remporte la première prime devant Yves Nicolas et André Laroudie. Le décor est planté. Aux Rivailles, c’est Jean Louis Borderie qui se montre le meilleur, imité, au Petit Salé par Alain Fincato. Dans la descente sur Saint Léonard, cinq hommes sortent du peloton Michel Duprat, Alain Buffière, Patrick Marzi, Jean Pierre Guitard, Bernard Bourdiol. Tout est chamboulé, au premier passage, en haut de Saint Léonard. Yves Nicolas précède de 5 secondes Jean Luc Bacle, Alain Buffière, Jean Luc Gilbert, et Claude Lévêque. A 10 secondes passe l’avant garde du peloton.
En abordant le retour sur Limoges, une chute, heureusement sans trop de gravité, met hors de course François Cibot, Marc Chazette et Jean Pierre Barraud. A l’avant, Yves Nicolas poursuit son effort en solitaire. A la Ronde, il précède un groupe de chasse conduit par Gilbert Lagarde et Jean Luc Bacle. Au prix d’un bel effort, Gilbert Lagarde profite de la côte de Royères pour revenir dans le sillage d’Yves Nicolas. Malheureusement pour les deux hommes de tête, le Petit Salé marque la fin de leur aventure. Dès lors, c’est une évidence, la 71ème édition va s’achever par un sprint massif lequel s’annonce houleux et dangereux en raison d’importants travaux Plaine de Fargeas. Fort heureusement, tout va très bien se dérouler.
Jean Louis Martineau réalise le sprint parfait. Lançant le sprint de loin, bien positionné au milieu de la chaussée, le coureur de Nersac, se permet le luxe de devancer trois coureurs de l’AC Limoges Bussière Poitevine. Jean Pierre Guitard (2ème), Michel Dupuytren (3ème) et Pascal Léobet (4ème) se consolent en remportant, pour la seconde fois consécutive, le classement par équipe.
1981 – Christian Poirier vainqueur d’un sprint royal mais ….après vérification seulement.
Le 28 mars 1981, le 72ème Limoges-Saint Léonard et retour marque le coup d’envoi de la saison cycliste en Limousin. C’est aussi la fin d’une époque. La Plaine de Fargeas, à Panazol, lieu traditionnel de départ et d’arrivée depuis la première édition, ne se prête plus à un final susceptible de se terminer par un sprint massif comme cela a été le cas lors de nombreuses éditions. La mise en place de feux tricolores avec des ilots directionnels ont conduits les dirigeants du CRCL à une modification du parcours. C’est ainsi que le départ a lieu avenue du Général De Gaulle à Panazol puis les coureurs empruntent la rue Jean Rebier et l’avenue Léon Blum qui leur permet de sortir de Panazol par la D941 afin de rejoindre Saint Léonard. Les deux tours de boulevards de Saint Léonard sont maintenus et au retour, à Panazol, les coureurs entrent dans Panazol par l’avenue Léon Blum puis tournent à droite rue Rue Jean Rebier et, à nouveau, à droite avenue du Général De Gaulle où l’arrivée est jugée à hauteur du centre commercial. Pour animer l’épreuve douze lignes de primes sont prévues sur tout le parcours dont une super prime à la Ronde sur le chemin du retour. Au total, 2000 francs de primes récompensent les coureurs. L’épreuve est ouverte à tous les seniors A et B.
Le temps est malheureusement maussade, fraîcheur et pluie fine, au moment où le président Couturas libère les 66 concurrents qui ont retiré leur dossard. Gilbert Lagarde et Michel Besse animent le premier tronçon jusqu’à Saint Léonard. Le peloton a déjà perdu l’un de ses favoris, Michel Dupuytren, sur bris de pédale. L’échappée la plus sérieuse se produit sur le chemin du retour où, dès le Pont de Noblat, Francis Duteil, Gilbert Lagarde et Michel Besse se dégagent. Ils sont accompagnés par le porteur du dossard 90 que les suiveurs sont dans l’impossibilité d’identifier puisque la liste des partants qu’ils ont entre les mains, s’arrête au numéro 66. Les plus avisés vont toutefois reconnaître sous le maillot de La Rochefoucauld, Bruno Genty lequel fera l’objet de toutes les attentions quelques instant plus tard. Nos quatre fuyards luttent avec courage mais il faut être très fort pour résister à un peloton lancé à plus de 50 km/h dans le final. Les spectateurs vont donc assister, une nouvelle fois, à un sprint massif d’une cinquantaine de coureurs qui vont, après deux virages en angle droit pour entrer et sortir de la rue Jean Rebier, se lançer à pleine vitesse dans les 400 derniers mètres conduisant à la ligne d’arrivée.
Le sprint est très serré et le speaker de service, Raymond Savary, annonce la victoire de Bruno Genty en se fiant à la liste d’émargement sur laquelle figure Bruno Genty avec le dossard 70. C’est, en effet, bien le numéro 70 qui a passé la ligne d’arrivée en première position. Pourtant, un autre coureur ne va pas tarder à se manifester. L’ex pro, Christian Poirier, revendique la première place. Que s’est-il passé ? Au moment où Christian Poirier est venu retirer son dossard, le préposé aux dossards lui a remis, à tort, le dossard 70 alors qu’il était noté avec le dossard 69 sur la liste d’émargement. Quant à son tour, Bruno Genty qui figurait sur la liste d’émargement avec le numéro 70, est venu récupérer le sien, il n’y avait, bien évidemment plus de dossard 70, on lui a donc donné le dossard 90 en remplacement (d’où l’explication de l’inconnu de l’échappée du jour). Tout est bien qui finit bien, c’est bien le dossard 70 qui a passé en premier la ligne d’arrivée mais c’était Christian Poirier et non pas Bruno Genty. Christian Poirier a devancé dans l’ordre, Patrice Mallard, Philippe Bellin, Jean Luc Géraudie et Christophe Suchaud.
1982 – L’ex pro Jean Pinault bat au sprint Jean Luc Gilbert.
Le 27 mars 1982 pour la 73ème édition, Christian Poirier revient pour défendre son titre. Les coureurs des comités voisins, vainqueurs lors des deux dernières éditions, peuvent encore espérer l’emporter avec au départ, l’ex pro Didier Lebaud, Jean Luc Gilbert, Charles Turlet, Dominique Landreau et Gilbert Berron. Les meilleures chances des Limousins reposent sur les épaules de Michel Besse, Francis Duteil, Michel Dupuytren, Jean Pierre Roumilhac, Gilbert Lagarde, Jean Morange et François Vérinaud.
Au soir de l’épreuve, la presse limousine souligne qu’il fallait être diablement fort pour s’imposer à l’issue de ce sprint prolongé. Tous les grands de l’imposant peloton des 70 engagés ont tenu à mettre, à un moment ou à un autre, le nez à la fenêtre. Tour à tour, Maurice Loustalot, Christian Poirier, Jean Morange, Charles Turlet, Jean Luc Gilbert, Gilbert Lagarde s’offrent un brin de sortie. C’est toutefois, en quittant Saint Léonard que la bonne échappée se dessine. Jean Luc Gilbert parvient à s’extraire du peloton. Bien positionné sur sa machine, il creuse l’écart avant de voir revenir dans sa roue, à Royères, l’ex pro Jean Pinault. Les deux hommes précèdent Charles Turlet d’une centaine de mètres. Un groupe composé de Christophe Suchaud, de Gilbert Lagarde, de Francis Duteil, de Michel Dupuytren, de Maurice Loustalot et de François Vérinaud passe avec 40 secondes de retard. Unissant parfaitement leurs efforts les deux hommes de tête vont conserver 15 secondes d’avance au moment d’aborder le sprint. Le Blésois, Jean Pinault, s’impose assez facilement face au coureur de Montmoreau, Jean Luc Gilbert. Maurice Loustalot qui a préservé la fugue de Jean Luc Gilbert remporte assez facilement le sprint du peloton en devançant Gilbert Lagarde, Michel Dupuytren et François Vérinaud. Jean Pinault a couvert les 42 km en 55′.
1983 – Michel Dupuytren, sur le fil, s’offre le doublé.
Le 26 mars 1983, la 74ème édition coïncide avec le 80ème anniversaire du Cyclo Racing Club Limousin. Depuis trois ans avec la victoire de Jean Morange, les coureurs des comités voisins se sont taillés la part du lion. C’est donc en toute logique qu’ils sont à nouveau favoris. Gilbert Berron, Dominique Landreau ressortent du lot. Côté limousins le CRCL compte sur Pascal Crouzille, Olivier Andrieux, Michel Besse, Pascal Léobet , l’UC Brive sur Michel Dupuytren et sa redoutable pointe de vitesse et l’UC Saint Léonard sur Gilbert Lagarde.
Le soleil a beaucoup de mal a percé les épais nuages lorsque Maurice Réjasse abaisse le drapeau. Le peloton a, à peine, parcouru 500 mètres que tout le monde met pied à terre. Les coureurs protestent par solidarité avec les dirigeants du CRCL suite à l’interdiction par les pouvoirs publics d’une épreuve nationale féminine dans les rues de Limoges prévue pour fêter le 80ème anniversaire du club. Après deux minutes de manifestation tout le monde se remet en selle. Le Québécois Dany Deslongchamps, licencié au CA Civray, est le premier à allumer la mèche dès la sortie de Panazol. Ce solide rouleur prend rapidement 300 mètres d’avance ce qui lui permet d’empocher les premières primes. Michel Besse, Pascal Léobet et Gilbert Lagarde prennent les choses en main et à Fontaguly tout est rentré dans l’ordre. Aussitôt, Pascal Léobet repart au combat sans plus de succès. Sur les boulevards de Saint Léonard les attaques se multiplient. Jean Morange, Michel Bidaud, Olivier Andrieux et Gilbert Lagarde secouent le cocotier mais si le peloton se tend l’élastique ne rompt pas.
Sur le chemin du retour, l’allure est encore plus soutenue. Michel Dupuytren va chercher, en force, la super prime de La Ronde. Constamment aux avants postes, il va ramener à la raison successivement Michel Besse, Jean Morange, Olivier Andrieux et Jean Claude Laskowski lesquels à maintes reprises ont tenté de fuir. Malgré le rythme très élevé, un homme va toutefois réussir à prendre le large à trois kilomètres de l’arrivée. Cet homme, c’est à nouveau le canadien Dany Deslongchamps. Cent mètres devant le peloton, dans un style très élégant, faisant preuve d’une grande puissance, il aborde la dernière ligne droite toujours en tête mais la lutte est trop inégale. L’arrivée qui a été déplacée au sommet de l’avenue Pierre Guillot va lui être fatale. Il est débordé dans les tous dernier mètres par Michel Dupuytren lancé à pleine vitesse. Dany Deslongchamps parvient à conserver la seconde place devant Dominique Landreau, Daniel Puychaffray, et Bernard Jude. Michel Dupuytren a couvert les 40 km en 56′ 54″.
1984 – Victoire de Didier Lévitouse. Les bretons font la loi.
Le 31 mars 1984, pour la 75ème édition Jean Pierre Roumilhac, parti en Bretagne durant l’intersaison, est de retour en Limousin. Il n’est pas venu seul, il a amené avec lui deux autres coureurs du Véloce Club Vannetais, Loic Le Flohic et Didier Levitouse. Les coureurs bretons vont être les grands animateurs.
Dès le départ, Loic Le Flohic met le nez à la fenêtre. Il est contré par Thierry Fourgeaud, Jérome Lotton et Alain Riffaud puis tout rentre dans l’ordre. Aux Chabannes, une nouvelle sortie de Loic Le Flohic projette à l’avant Jean Claude Laskowski, Pascal Crouzille, Jean Morange, Michel Larpe, François Verinaud et Dominique Landreau. Le peloton sous la conduite de Michel Besse tient les fuyards à distance. Dans la montée de Saint Léonard, Jean Claude Laskowski, Michel Larpe et Loic Le Flohic se débarrassent de leurs compagnons d’échappée. Les trois hommes possèdent 25 secondes d’avance lorsqu’ils quittent Saint Léonard.
Sur le chemin du retour, les contres qui se multiplient sont l’oeuvre de Michel Commergnat, de Michel Besse, de Gérard Caudoux, de Jean Pierre Marsaudon et de Didier Levitouse. Ces accélérations successives finissent par provoquer un regroupement général à Fontafuly. Michel Dupuytren, Jean Pierre Roumilhac et Christian Poirier tentent, alors de s’extirper du peloton mais le rythme est beaucoup trop élevé.
A l’entrée de Panazol, le Breton, Didier Levitouse, tente sa chance. Il prend rapidement cent mètres d’avance et il va réussir à en conserver une toute petite partie sur la ligne d’arrivée. Cà roulait vite et cà me plait avouait le vainqueur, J’ai mis le 13 dents et je me suis plus retourné. Cela ne m’a pas trop mal réussi et cela me motive pour mon objectif de la saison : la Route de France. Michel Larpe prend la seconde place à deux secondes. Il devance Michel Dupuytren, François Vérinaud et Pascal Léobet. Didier Levitouse a couvert les 42 km en 1h 3′.
1985 – La revanche de Michel Larpe.
Le 30 mars 1985, la 76ème édition rassemble au départ trois anciens vainqueurs Jean Morange, Michel Dupuytren et Didier Levitouse lequel revient pour tenter le doublé avec ses copains de club Marc Le Bot, Jean Pierre Roumilhac, Loic Le Flohic, Le Toquain et Prigent. Les Bretons sont donc revenus en force et ce n’est pas pour faire de la figuration. Face à eux, très nombreux sont les prétendants : Pascal Crouzille (CRCL), Luc Leblanc (UVL), Michel Commergnat, le Champion du Limousin en titre, Gilbert Berron, Dominique Bregaint (UC St Léonard) Michel Larpe le second de 1984, Gérard Simonnot (UC Chateauneuf), Gérard Caudoux, Alain Cuisinaud (AC Bourganeuf) Jean Luc Gilbert (Montmoreau), Dominique Landreau (Cycle Poitevin), Bruno Ouvrard (La Rochefoucauld). Rarement pour ne pas dire jamais, le Limoges-Saint Léonard n’a rassemblé un lot aussi relevé de participants. Ils sont plus de 90 à s’élancer pour cette 76ème édition qui va s’avérer être une revanche de la 75ème.
Dès le départ, l’allure est vive. La lutte pour les primes est engagée. Les sprints se succèdent à chaque lieu dit et, tour à tour, Daniel Raymondaud, Jean Luc Gilbert, Marc Le Bot, Pascal Geantillaud en sortent vainqueurs. Il faut toutefois attendre Saint Léonard pour voir la course se dessiner. Le jeune Luc Leblanc attaque sèchement dans la montée vers le champ de foire. Il entraîne avec lui, Franck Gauthier, Didier Levitouse et Michel Larpe.
Sur le chemin du retour la lutte est passionnante entre le quatuor de tête et le peloton. L’écart ne dépasse jamais les 20 secondes. Devant, Luc Leblanc se montre le plus énergique. Derrière, Gérard Simonnot, Gilbert Berron, Michel Commergnat, Michel Dupuytren et Eric Dudoit tournent la poignée. Mais, ils ont beau faire, le peloton ne reprend pas un mètre. A l’entrée de Panazol, revirement de situation, les quatre hommes de tête sont pratiquement rejoints. Justice leur est rendue, ils ne sont finalement repris que lors du sprint massif ce qui n’empêche pas Didier Levitouse et Michel Larpe de se disputer la victoire. C’est la revanche de 1984. Michel Larpe devance Didier Levitouse. La 3ème place revient à un autre Vannetais, Marc Le Bot. Franck Gauthier qui figurait dans l’échappée termine 4ème. Luc Leblanc, dépassé dans les derniers mètres, par Eric Dudoit, Michel Commergnat et Gérard doit se contenter de la 8ème place.
Michel Larpe, ravit de sa victoire devait déclarer : Cette victoire me fait particulièrement plaisir. Elle a un air de revanche. Nous avons terriblement soufferts dans l’échappée pour rester dans la roue de Luc Leblanc. Il a mené un train d’enfer sur le chemin du retour. Sans tarder il va en gagner une belle.
1986 – Le Marmandais Thierry Arquey au finish.
Les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin éprouvent de plus en plus de difficultés pour organiser le traditionnel Limoges Saint Léonard et retour et pour assurer la sécurité des coureurs compte tenu du nombre croissant de véhicules sur la départementale 941 qui mène à Clermont Ferrand. Le temps est bien loin où les motards de la CRS 20 ou de la gendarmerie ouvraient la course. A la vue des forces de l’ordre, les automobilistes se rangeaient rapidement sur les bas côtés pour permettre le passage des coureurs. Ce n’est plus aussi évident lorsque se sont des motards civils qui assurent cette même fonction. Les dirigeants du CRCL ne renoncent pas pour autant tout en prenant des mesures pour fluidifier le trafic. Ainsi, pour la 77ème édition, l’itinéraire du départ est modifié. De l’avenue Pierre Guillot, les coureurs vont directement rejoindre la D941 en empruntant la rue Jean Jaurès et la rue Turgot. Autre nouveauté, il n’y aura désormais plus qu’un seul tour de boulevard à Saint Léonard ceci afin de limiter les bouchons. Certes la distance est réduite mais les coureurs vont trouver tout au long des 36,8 kilomètres pas moins de 14 lignes de primes pour un total de 3000 francs. Comme les années passées, les premiers à l’arrivée se verront récompenser seulement par des prix en nature.
Petite déception pour les organisateurs, les meilleurs régionaux de première catégorie sont absents. En revanche, les jeunes du Comité du Limousin ont répondu à l’appel des organisateurs, c’est pour eux l’occasion de se mettre en valeur. C’est le cas de Martial Charre, Francis Bardet, Didier Faucher, Franck Petitcoulaud, Jean Philippe Germaneau (CRCL), Stéphane Boury, Didier Lassalle (UVL), Jean Christophe Chabrier (Saint Léonard), Fabrice Mathieu, Jean François Morange (VC Neuvic), Pierre Jany, Christian Jany (Bellac), Jean Luc Maumy (AC Creusoise). Tout ces jeunes vont trouver, face à eux, des coureurs plus expérimentés comme Jean Pinault, le vainqueur de 1982, le trio de Saint Léonard composé de Gilbert Lagarde, Dominique Bregaint et Gilbert Berron, le Marmandais Thierry Arquey et le Bergeracois Bernard Dubost.
Ils sont 72 à quitter Panazol, Les escarmouches vont être nombreuses, surtout à l’aller où le peloton progresse vent de dos. Bruno Ouvrard, Gilbert Berron, Jean Pierre Marsaudon, Thierry Arquey tentent successivement de trouver l’ouverture sans y parvenir. Sur le chemin du retour, les côtes provoquent plusieurs cassures dans le peloton mais, aux Chabannes, c’est un groupe compact qui se dirige à pleine vitesse vers Panazol. Dès lors, avec le vent de face, il est impossible à quiconque de prendre le large d’autant que les sprinters veillent au grain. Toutefois, à l’entrée de Panazol, un trio composé de Gilbert Berron, Dominique Bregaint et Bruno Ouvrard parvient à prendre quelques dizaines de mètres d’avance. A 300 mètres de la ligne, le peloton a bouché le trou, c’est le moment que choisit Thierry Arquey pour placer un contre. A l’énergie, il parvient à passer la ligne avec 10 mètres d’avance. Gilbert Berron et Dominique Bregaint qui ont conservé suffisamment de ressources, font briller les couleurs de l’UC Saint Léonard en prenant les places d’honneur. Viennent ensuite, Bernard Dubost, Francis Bardet et le Bellachon Michel Bidaud. Thierry Arquey a couvert les 36,8 km en 51′ 12″.
1987 – Michel Commergnat le plus malin d’un groupe de huit coureurs.
Le 28 mars 1987, pour la 78ème édition, 80 coureurs ont envoyé leur engagement. Les favoris se comptent à la pelle. Les Limousins sont représentés par Jean Paul Defaye, Francis Bardet, Franck Petitcoulaud (CRCL), Gilbert Berron (UC Saint Léonard), Stéphane Boury, Franck Gauthier, Jean Morange, Michel Commergnat (UVL) Gérard Caudoux, Alain Cuisinaud (Bourganeuf), Daniel Puychaffray (La Souterraine), Michel Dupuytren (Brive). Les meilleures chances des coureurs venus des comités voisins reposent sur les épaules de de valeur de Vincent Comby de l’Orléanais, Dominique Eyquard de l’Aquitaine, Christophe Bastianelli, Alain Ruiz, Jean Pierre Duracka et Jean Philippe Duracka de l’Auvergne, Michel Larpe et Gérard Simonnot du Poitou.
Il ne se passe pas grand chose lors du parcours aller. Seul l’ex pro Jean Chassang se sent des fourmis dans les jambes, juste histoire d’empocher quelques primes. La longue montée de Saint Léonard va être , une nouvelle fois, le juge de paix. Michel Larpe prend l’initiative et provoque la cassure. Gérard Caudoux, Jean Pierre Marsaudon, Vincent Comby et Christophe Deluche réussisent à prendre la roue du coureur de Montmoreau. Avec un temps de retard, Michel Dupuytren, Michel Commergnat, Daniel Puychaffray, Jean Marie Lemoine et Bernard Colombier comprennent vite que la bonne échappée risque de partir sans eux. Quelques centaines de mètres plus loin, c’est la jonction entre les deux groupes. L’échappée a fière allure et le peloton ne peut que constater que les carottes sont déjà cuites.
Sur le chemin du retour, Michel Dupuytren puis Vincent Comby et enfin Michel Larpe tentent de s’isoler mais aucun d’eux ne parvient à faire le break. Ces accélérations sont toutefois fatales à Christophe Deluche et à Bernard Colombier qui lâchent prise.
Les huit coureurs de tête se présentent ensemble au bas de l’Avenue Pierre Guillot et les spectateurs présents entrevoient une nouvelle victoire de Michel Larpe mais Daniel Puychaffray surprend son monde en décidant de lancer le sprint de très loin ce qui sème la panique au sein du groupe. Michel Commergnat, qui a su attendre son heure, revient en boulet de canon pour coiffer Daniel Puychaffray sur la ligne. Jean Marie Lemoine prend la 3ème place devant Michel Larpe, Gérard Caudoux, Vincent Comby, Jean Pierre Marsaudon et Michel Dupuytren. Le sprint du peloton qui termine à 12″ est remporté par Alain Ruiz. Michel Commergnat a couvert les 36,8 kilomètres en 55′.
1988 – Vincent Comby fait plaisir aux dirigeants du CRCL.
Le 26 mars 1988, la 79ème édition de la Doyenne a toujours autant de prétendants. Ils sont une centaine au départ. Il est vrai que figurer au palmarès de la plus ancienne classique Limousine ne fait pas de mal du tout sur une carte de visite. En raison de son très faible kilométrage, l’épreuve se court à fond, 49 de moyenne en 1985, épreuve remportée, cette année là, par Michel Larpe. Ce dernier est, à nouveau, présent avec la même ambition. Face à lui, Michel Larpe va trouver tout un lot de coureurs Limousins prêts à en découdre. Les Michel Commergnat, Gérard Caudoux, Alain Cessat, Vincent Comby, Michel Concaud, Thierry Ferrer n’ont pas dit leur dernier mot.
On a à peine quitté Panazol que Vincent Comby entraîne avec lui le Montluçonnais Christophe Bastianelli, Alain Cessat, Thierry Ferrer et Michel Concaud. Ces trois derniers viennent de s’illustrer aux Boucles du Bas Limousin. Au virage à saint Léonard, la cause est entendue, la victoire ne peut plus échapper à l’un des cinq. Dans ce groupe de costauds, Vincent Comby est le plus actif. Ses relais font terriblement mal aux jambes de ses compagnons de route comme l’avouera à l’arrivée Michel Concaud : J’ai été toujours à fond impossible d’aller plus vite.
Malgré de nombreuses tentatives, tout se joue finalement à la flamme rouge. Profitant d’un mauvais placement de celui qu’il considère comme le plus dangereux (Bastianelli), Vincent Comby en place une. A l’image de ses bêtes de finisseurs, dans un style élégant mais, ô combien puissant, Vincent Comby fonce vers la ligne sans se retourner. Malgré toutes leur volonté, ses adversaires ne pourront jamais combler le trou. En couvrant la distance en 56′ 24″, Vincent Comby s’offre la Doyenne, à la plus grande joie des dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin qui depuis Jean Bernaben, en 1976, n’avaient plus eu le plaisir de voir l’un de leur licencié triompher. Il faut attendre 12 secondes pour voir Christophe Bastianelli devancer les deux Brivistes Thierry Ferrer et Alain Cessat et l’Uvéliste Michel Concaud. Le peloton réglé par Pierre Jany ne franchit la ligne que 1′ 36″ plus tard.
1989 – Michel Concaud anime l’épreuve mais Thierry Ferrer remporte la 80ème édition.
Le 18 mars 1989, la 80ème édition est marquée par deux nouveautés. La première est située à Saint Léonard où les coureurs ne monteront pas par la traditionnelle côte du passage à niveau mais par un raccourci beaucoup plus difficile. Après le Pont de Noblat, les coureurs vont virer à gauche pour monter la rue menant à la gare puis après un second virage à gauche les coureurs emprunteront le Chemin du Pavé, passage très étroit, véritable mur en ligne droite, avec des passages avoisinant les 20% ce qui les conduira directement sur les boulevards de la Cité des Massepains. Deuxième innovation pour fêter cette 80ème édition, une épreuve féminine a été mise sur pied par les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin. Une vingtaine de filles partiront à 14 heures avec comme principales candidates à la victoire la Corrézienne Annie Rebière licenciée à Grenoble Sport, la Poitevine Pascale Duchène membre de l’équipe de France et la Limousine Claire Parinet Championne du Limousin. A 15h 30, ce sont 80 garçons qui s’élanceront avec comme principaux favoris, Michel Commergnat, Michel Concaud, Christian Jany, Christophe Deluche, Alain Cessat, Jean Pinault, Daniel Puychaffray, Bruno Ouvrard, Marc Lagrange. La relève pointe aussi son nez avec Didier Aumenier, Laurent Lévêque, Anthony Delhoume, Bruno Meunier et Jean Luc Masdupuy.
Les 80 coureurs au départ ne vont pas musarder. Vent de dos à l’aller, toutes les tentatives d’échappées sont réduites à néant. A l’approche du Pont de Noblat, la tension monte d’un ton. Après une première partie d’ascension sur la route de la gare, le peloton s’étire. Les meilleurs sont devant. Les mal placés n’ont plus aucune chance au pied du chemin étroit du Pavé. Au sommet du mur, les nombreux spectateurs présents assistent au passage du Briviste Thierry Ferrer, du Racingman Alain Cessat et de l’Uvéliste Michel Concaud qui ont été les plus prompts à gravir la rude pente. Si Thierry Ferrer et Alain Cessat éprouvent le besoin de souffler après ce violent effort, Michel Concaud prend le guidon par en dessous et entame sans la moindre récupération le retour vers Panazol. Malgré un vent de face, Michel Concaud, excellent rouleur, creuse l’écart. Il avale les côtes en souplesse et il relance dès le sommet franchit, très bien posé sur sa machine. Les kilomètres défilent et malheureusement pour lui, le final ne lui est pas favorable. Le peloton se rapproche à toute vitesse en abordant la route bordée d’arbres à quatre kilomètres de l’arrivée. Michel Concaud résiste mais il finit par s’avouer vaincu à l’entrée de Panazol. Dès lors, le sprint massif est inévitable. La logique est respectée deux des plus rapides du peloton, Michel Commergnat et Thierry Ferrer sont au coude à coude dans la dernière ligne droite. Sous la banderole, Thierry Ferrer parvient à devancer d’une roue Michel Commergnat. Le tout jeune, Jean Luc Masdupuy, prend une très honorable 3ème place, dans la roue des deux premiers. Viennent ensuite Christian Jany, Daniel Puychaffray et Jean Paul Defaye. Thierry Ferrer à couvert les 37,5 km en 52′ 58″.
Dans la course féminines, Annie Rebière s’impose en solitaire avec 1′ 42″ d’avance sur un duo formé de Pascale Duchêne et de Claire Parinet.
1990 – Final à quatre. Vincent Guillout le plus rusé.
Le 24 mars 1990, pour 81ème édition les féminines sont à nouveau au départ. Parmi les 25 présentes, on retrouve les trois premières de l’édition précédente, Annie Rebière, Claire Parinet et Pascale Duchène. Autres favorites, les soeurs Lecourt, Nathalie et Sandrine. Chez les hommes, cinq anciens vainqueurs ont signé la feuille d’émargement : Thierry Ferrer, Vincent Comby, Michel Commergnat, Michel Larpe et Michel Dupuytren qui porte, de nouveau, les couleurs du club organisateur le Cyclo Racing Club Limousin. Ils trouvent face à eux une forte opposition avec Vincent Guillout, Fréderic Lacelle et Alain Cessat mais aussi de nombreux jeunes comme Anthony Delhoume, Daniel Guillot, Bruno Meunier ou Romuald Gaumet.
Dans la grande ligne droite des Chabannes, Vincent Guillout prend les choses en main et le peloton de 80 coureurs commence à s’effilocher. Au Verdeau, ils sont sept en tête : Vincent Guillout, Romuald Lagorce, Christian Jany, Vincent Comby, Thierry Ferrer, Alain Cessat et Michel Commergnat. A l’approche de Saint Léonard, le groupe de tête possède 30 secondes d’avance sur un trio composé de Francis Saudray, Fabrice Gervais et Christian Magimel. Dans la montée du Pavé et ses forts pourcentages, le train est mené par Christian Jany et Vincent Comby. Auteurs d’une très belle montée du Pavé, Francis Saudray, Fabrice Gervais et Christian Magimel font la jonction avec la tête de course au cours de la descente vers le Pont de Noblat.
Sur le retour les attaques se multiplient. Les nerfs sont mis à rude épreuve mais le groupe de dix se reforme après chaque nouvelle tentative. L’arrivée approche lorsque Vincent Guillout place une attaque encore plus violente qui lui permet de prendre une centaine de mètres d’avance. Vincent Comby est le premier à revenir dans la roue du coureur du CRCL. Michel Commergnat ne tarde pas à l’imiter. Quelques centaines de mètres plus loin, à l’énergie, Thierry Ferrer réussit, lui aussi, à faire le jump. Les quatre hommes passent sous la flamme rouge avec une centaine de mètres d’avance sur le reste de l’échappée. C’est le moment que choisit Vincent Comby pour filer à l’anglaise exactement comme il l’avait fait deux ans plus tôt. Malheureusement pour lui, il ne va pas connaître la même réussite et il doit se relever 300 mètres avant la ligne. Le sprint est lancé de très loin, Thierry Ferrer et Michel Commergnat bataillent ferme mais, Vincent Guillout bien calé dans les roues, parvient à se faufiler pour enlever avec panache la 81ème édition. Comme l’an passé, Michel Commergnat doit se contenter de la seconde place, à une roue. Thierry Ferrer termine à deux longueurs. Alain Cessat, revenu très près dans le final, s’octroie la 4ème place devant Vincent Comby, Romuald Lagorce, Fabrice Gervais, Christian Jany, puis à 21 secondes terminent Francis Saudray et Christian Magimel. Vincent Guillout a couvert les 37,5 km en 53′ 45″.
Lors de la course ouverte aux féminines tout se joue, à l’aller, dès la côte de Royères où l’on retrouve à l’avant Pascale Duchène, Annie Rebière, Catherine Roy et Claire Parinet. Il n’y aura pas de changement jusqu’à Panazol. Les quatre filles se disputent la victoire au sprint. Pascale Duchène prend sa revanche en devançant dans l’ordre Annie Rebière, Catherine Roy et Claire Parinet.
1991 – Thierry Legeard dernier engagé, premier à l’arrivée.
Le 23 mars 1991, la 82ème édition du Paris Roubaix Limousin continue d’attirer les meilleurs cyclistes de la région. Ainsi, ils sont 57 à vouloir inscrire leur nom au palmarès de la Doyenne. Grâce au travail d’André Pressicaud bien épaulé par trois autres dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin Guy Hébras, André Faucher et Jean Louis Bélair, les coureurs vont pouvoir se livrer à des sprints spectaculaires sur les 16 lignes de prime réparties sur le parcours ce qui rend la course encore plus nerveuse.
Quelques minutes avant le départ, il faut ajouter cinq noms supplémentaires sur la liste d’émargement et parmi ceux-ci, Thierry Legeard, double Champion de France par équipe du contre la montre. Le président du Cyclo Racing Club Limousin, Michel Bouyer, à bord du véhicule de direction de course, a bien du mal à freiner les ardeurs de la meute durant les centaines de mètres conduisant au départ réel. Il est vrai que la première prime n’est située qu’à un kilomètre du départ et que personne ne veut louper la bonne échappée. Un sprint est à peine terminé qu’il faut déjà penser au suivant. Les relances sont incessantes et le moindre relâchement est fatal. C’est ce qui arrive au vainqueur de l’édition précédente, Vincent Guillout, qui n’a pas vu le bon coup partir peu avant Royères. Les habitués, Thierry Ferrer et Michel Commergnat sont à l’avant et ils ont auprès d’eux Patrice Gouby (AC Rilhac), Julien Fiacre (ASPTT Périgueux), Olivier Ouvrard (Cycle Poitevin), Bruno Huger (CPO Pontière) et Thierry Legeard (VC Lucé). Lorsque l’écart atteint la vingtaine de secondes, Vincent Guillout juge alors qu’il est grand temps d’entamer la poursuite. Il tente, en solitaire de combler le trou. Il va y parvenir seulement à l’entrée de Saint Léonard non s’en avoir perdu de précieuses cartouches. Le retard du peloton est alors de 30 secondes et compte tenu de la valeur des hommes de tête, la cause est entendue, le vainqueur de la 82ème édition, se trouve à l’avant. La montée du Pavé ayant été abandonnée c’est par la traditionnelle montée de la barrière que les coureurs atteignent les boulevards de Saint Léonard. Michel Commergnat est le premier à tenter la belle mais l’Uvéliste qui n’a jamais réussi à prendre plus de cent mètres d’avance, est repris sur le chemin du retour à La Ronde. Thierry Ferrer contre aussitôt. Le coureur du CRCL, va rester en point de mire durant plusieurs kilomètres mais il va connaître le même sort.
Au sein du groupe de huit, l’entente ne règne pas et les tentatives d’échappée se multiplient. Un coup à un, un coup à deux et même un coup à trois, mais à chaque fois, il y a toujours un homme pour boucher le trou. A trois kilomètres de Panazol, profitant d’un léger temps mort, Thierry Legeard porte une énième attaque. Le Lucéen exploite ses grandes qualités de rouleur et réussit l’exploit de conserver 100 mètres d’avance sur ses poursuivants jusqu’à l’entrée de la dernière ligne droite. Dans un ultime effort Olivier Ouvrard tente de boucher le trou. Il vient mourir pratiquement dans le sillage de Thierry Legeard qui passe la ligne en levant les bras. Le dernier engagé a gagné ! A sept secondes Vincent Guillout prend la 3ème place devant Michel Commergnat, Thierry Ferrer, Bruno Huger, Patrice Gouby et Julien Fiacre. Thierry Legeard a couvert les 36 kilomètres en 54′ 36″.
1992 – Longue chevauchée de Stéphane Boury mais le jeune Cyril Thimonnier crée la surprise.
Le 28 mars 1992, pour la 83ème édition, les hommes du président Michel Bouyer comptent bien rester maîtres chez eux. Thierry Ferrer 3ème de Bordeaux-Saintes, le week-end précédent, Vincent Guillout, vainqueur du Tour du Canton de Gençay mais aussi Christian Magimel, Alain Cessat et François Douhet forment une solide équipe. L’UVL peut s’appuyer sur son capitaine de route, Michel Commergnat qui a, à ses côtés, Thierry Chamouleau, Eric Barret et Eric Marzi. Christophe Eyrolles (UC Corrèze), Emmanuel Viollet (UC Chateauroux), Didier Aumenier (ASPTT Guéret), Philippe Mondory (Cycle Poitevin) sont eux aussi de sérieux prétendants. Avec au départ, cinq anciens vainqueurs, Michel Commergnat, Jean Morange (UVL), Thierry Ferrer, Vincent Guillout (CRCL), Thierry Arquey (Marmande) et la participation des coureurs de l’équipe nationale algérienne en stage à Bugeat, la 83ème édition s’annonce, comme ses devancières, passionnante à suivre.
Après seulement quelques kilomètres Stéphane Boury (ASPTT Paris) lance la première et d’ailleurs unique grande offensive de la course. Il parvient rapidement à prendre ses distances avec le peloton qui cependant ne s’avoue pas vaincu et au sein duquel Philippe Mondory, Christophe Eyrolles et l’Algérien Haoucine se montrent les plus actifs. A Saint Léonard, Stéphane Boury compte 25 secondes d’avance. Bien en ligne, il entame le chemin du retour sans se soucier de la meute lancée à ses trousses. Vincent Guillout est le premier à engager la poursuite. A Royères, il est sur les talons du fuyard. Le peloton réagit lui aussi et au Verdeau, l’aventure de Stéphane Boury prend fin après 22 kilomètres d’un formidable et impressionnant contre la montre en solitaire. A moins de 10 kilomètres de l’arrivée tout est donc à refaire. L’essentiel des difficultés étant passé, le sprint massif est inévitable et ceci malgré les coups de butoir d’Alain Cessat, de Michel Commergnat, de Christian Magimel, de Thierry Ferrer ou de Philippe Mondory . A 800 mètres de la ligne, Thierry Ferrer vire en tête à l’entrée de la dernière ligne droite. Le fort vent de face l’oblige à s’écarter rapidement. Son coéquipier du CRCL, Vincent Guillout prend la relève mais son pneu arrière rend l’âme au plus mauvais moment. Un jeune loup, Cyril Thimonnier (UC Condat) va alors faire preuve de beaucoup d’autorité. J’ai fait ma course pour terminer dans le peloton. Je me sentais bien dans la dernière bosse. Pour le sprint je savais que Michel Commergnat était très rapide alors, j’ai pris sa roue. Il est parti de très loin et il a explosé. Ensuite, Philippe Mondory a relancé mais j’ai trouvé suffisamment de forces pour le déborder. Les courtes distances nous permettent de rester en contact avec les meilleurs mais même si le sprint est une de mes spécialités, je ne pensais pas m’imposer face à des 1ère catégories. Ainsi donc un 3ème catégorie a devancé tous les costauds. Cyril Thimonnier a couvert les 37 km en 53′ 32″. Il devance dans l’ordre Philippe Mondory, Christian Leblanc (AVC Chateauroux), Christian Magimel et Régis Chicaud (AVC Chateauroux).
1993 – Ecrasante domination du Champion d’Angleterre Simon Bray.
Le 27 mars 1993, la 84ème édition de la Doyenne connait un bain de jouvence. Afin de rendre plus spectaculaire le final, les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin ont décidé de rajouter, après un premier passage sur la ligne d’arrivée, trois tours du circuit de la nocturne de Panazol. Le CRCL est en force au départ avec Alain Cessat, François Douhet, Patrice Peyencet, Vincent Comby, Christian Magimel, Vincent Guillout et l’Américain Tim Hayden. L’UVL compte dans ses rangs, Simon Bray Christian Jany, Anthony Delhoume, Bruno Meunier et Michel Commergnat. Le duel entre les coureurs du CRCL et ceux de l’UVL peut très bien être arbitré par de sérieux autres prétendants comme Christophe Eyrolles (UC Corrèze), Stéphane Lavignac (ASPTT Périgueux) ou Philippe Mondory (Orléans).
Un homme va dominer de la tête et des épaules cette 84ème édition. Porteur de son maillot de Champion d’Angleterre, Simon Bray, déclenche les hostilités au 10ème kilomètre en sortant d’un groupe d’échappés composés de Vincent Comby, Alain Cessat, Michel Commergnat, Anthony Delhoume, Patrice Peyencet, Christophe Eyrolles, Christian Jany et Philippe Mondory. Seul, Vincent Guillout parvient à prendre la roue. Au Pont de Noblat, les deux hommes n’ont cependant que 12 secondes d’avance sur un peloton conduit par les racingmen et les uvélistes qui protègent leurs équipiers échappés. Dans la montée de Saint Léonard, les mains en haut du guidon, tout en moulinant Simon Bray hausse le ton, dans sa roue Vincent Guilout s’accroche. Au sommet l’écart atteint les trente secondes.
Sur le chemin du retour, Vincent Guillout est au bord de la rupture. L’élastique se tend lors de chaque montée et la côte du Verdeau lui est fatale. Je n’étais pas bien, j’ai même eu des crampes à certains moments. Je n’ai pas de regret à avoir Simon Bray était beaucoup trop fort aujourd’hui. Alors que Jean Paul Defaye et Philippe Mondory, sortis du peloton, sont repris à Royères, la voie est désormais libre pour l’anglais de l’UVL qui ne va plus être inquiété malgré les trois tours de circuit final. Simon Bray passe la ligne d’arrivée avec 40 secondes d’avance sur Vincent Guillout qui parvient à conserver sa seconde place pour 13 petites secondes. Le sprint du peloton est remporté par Laurent Lévêque qui devance Christian Jany, Stéphane Lavignac et Michel Commergnat. Simon Bray qui a couvert les 39 km en 58′ ne semble pas éprouvé par les efforts consentis : J’étais fort pendant toute la course et je n’ai pas vraiment connu de problèmes.
1994 – Didier Aumenier au sprint.
Le 19 mars 1994, pour la 85ème édition, grâce à la générosité des artisans et des commerçants et au travail d’André Pressicaud, 6000 francs de primes sont à distribuer. C’est désormais cinq tours de circuit final de 1,2 kilomètre à Panazol, qui attendent les coureurs au retour de Saint Léonard. Le CRCL qui évolue en Nationale 2, présente une très forte équipe composée de Didier Aumenier, Alain Cessat, Stéphane Chanconie, Vincent Comby, Christophe Eyrolles, Eric Fouix, Christian Magimel et Patrice Peyencet. L’UVL, avec ses Anglais, Jason White, Toby Pinn et David Rand, malgré l’absence de Simon Bray, compte bien l’emporter à nouveau. La lutte pour la victoire ne se limite pas aux deux clubs limougeauds. Thierry Ferrer licencié à Mantes La Ville, Vincent Guillout licencié au SC Toulouse, Stéphane Lavignac licencié à l’ASPTT Périgueux, Vincent Bodeau et Michel Commergnat ne sont pas venus non plus pour enfiler des perles.
65 coureurs quittent l’avenue Pierre Guillot. La course se décante à Royères après que le nouveau Toulousain, Vincent Guillout, se soit taillé la part du lion sur les premières primes. Huit coureurs se dégagent mais, en haut de la montée de Saint Léonard, ils ne sont plus que six. Sur le retour, à La Ronde, Didier Aumeunier bien aidé par son coéquipier François Douhet fait un beau retour sur le devant de la course. Thierry Ferrer et Michel Commergnat sont pointés à 30 secondes et le peloton contrôlé par Christophe Eyrolles passe avec une minute de retard. Plus les coureurs se rapprochent de Panazol plus les écarts se réduisent. Seuls cinq hommes parviennent à entrer sur le circuit final avec une très légère avance. Il y a là, Didier Aumenier, Vincent Bodeau, Jean Claude Laskowski, Laurent Lagier et Vincent Guillout. Que du beau monde ! A l’issue des cinq tours de circuit, les cinq n’ont pas pu se départager et la victoire se joue au sprint. Didier Aumenier s’impose devant Vincent Bodeau, Jean Claude Laskowski, Laurent Lagier et Vincent Guillout. A 11 secondes seulement, Cyril Thimonnier remporte le sprint du peloton. Didier Aumenier a couvert les 42 km en 1h 3′ 42″.
1995 – Eric Fouix en solitaire.
Le 18 mars 1995, pour la 86ème édition, deux grosses écuries sont en lutte pour la victoire, l’UC Felletin et le CRCL. Les Creusois de l’UC Felletin ont vu, à l’intersaison, l’arrivée sous leur couleur, du vainqueur de l’édition précédente Didier Aumenier. Il est entouré par Vincent Bodeau, Franck Champeymont et Michel Commergnat. Le CRCL a lui aussi renforcé son effectif à l’intersaison avec le retour de Vincent Guillout et l’arrivée du Canadien Fabien Bergeron, Tous les deux sont épaulés par Alain Cessat, Patrice Peyencet et Eric Fouix.
Ce sont les Felletinois, Frédéric Barlaud et Franck Champeymont qui lancent les hostilités dès le départ de Panazol. Ils ne sont repris qu’au Pont de Noblat. La montée de Saint Léonard se fait à fond. Au sommet, le verdict est clair, ils ne sont plus que onze à l’avant de la course. Sur le retour, la côte de Royères permet un second écrémage. Ils ne sont plus que cinq : Michel Commergnat, Bruno Meunier, Christophe Lanxade, Eric Fouix et Vincent Guillout. Dans ce groupe de costauds, le CRCL est en force. La loi du nombre joue son rôle, Vincent Guillout est d’abord l’auteur d’un relais très appuyé et c’est Eric Fouix qui, dans la foulée, place une fulgurante attaque. Malgré le vent de face très violent, Eric Fouix fait le trou. Les cinq tours de circuit ne changeront rien à l’affaire pas plus que la réaction du Périgourdin Christophe Lanxade. Eric Fouix franchit la ligne d’arrivée avec 15 secondes d’avance sur Christophe Lanxade et 38 secondes sur Vincent Guillout qui complète ainsi le succès du CRCL. A 42 secondes termine Bruno Meunier et à 45 secondes Michel Commergnat. Le peloton dont le sprint est réglé par Stéphane Barraud termine à 1′ 8″. Eric Fouix a couvert les 43 km en 1h 5′ 32″.
1996 – Exploit de David Fouchet.
Le 16 mars 1996, la 87ème édition rassemble 80 coureurs. Le CRCL avec Olivier Haralambon, Eric Fouix, Christophe Allin, Sylvain Bolay, Eric Baron, Pascal Berger, Fabien Bergeron, David Fouchet, Christian Magimel, Patrice Peyencet a la plus forte équipe. L’UVL aligne Philippe Mondory, Jean Marie Ballereau, Bruno Meunier. Le club de Cahors est représenté par Thierry Ferrer et Christophe Lanxade. Enfin l’UC Felletin est également en force avec Olivier Roche, Franck Champeymont, Michel Commergnat et Didier Aumenier.
David Fouchet, dernière recrue du CRCL en provenance de Chateauroux va dominer les débats. Dès le départ, il se sent des fourmis dans les jambes et s’enfuit en compagnie de Patrice Peyencet et de Christophe Lanxade. Cette première tentative étire le peloton qui parvient cependant à reprendre les échappés quelques kilomètres plus loin. A peine rejoint, David Fouchet remet sa tournée avec cette fois, Thierry Ferrer. Les deux hommes qui s’entendent bien creusent un écart conséquent d’autant qu’à l’arrière, le CRCL fait un gros travail pour protéger l’échappée. Les Creusois de Felletin décident alors de faire le forcing. Franck Champeymont et Michel Commergnat haussent le ton mais, à l’avant, les deux fuyards font de même. Dans la montée de Saint Léonard, Thierry Ferrer amène David Fouchet à une allure impressionnante. Les deux hommes quittent la cité médiévale avec un avantage de 30 secondes.
Sur le chemin du retour David Fouchet mène la danse. Thierry Ferrer semble en retrait et quelques suiveurs pensent alors qu’il bluffe mais, dans une bosse, David Fouchet tourne la poignée et Thierry Ferrer reste planté. A 15 km de l’arrivée, David Fouchet se retrouve seul. La tâche s’annonce difficile surtout avec le vent de face. Un groupe de 19 coureurs se rapproche dangereusement Thierry Ferrer est vite absorbé. David Fouchet tiendra t’il ? Le doute s’installe. Ultra déterminé, David Fouchet puise dans ses réserves et maintient le groupe de chasse à 30 secondes à l’amorce des cinq tours du circuit final. Follement encouragé par les spectateurs présents sur la ligne d’arrivée, David Fouchet va réussir à passer la ligne avec 26 secondes d’avance sur le peloton réglé par le second homme du jour, Thierry Ferrer, qui s’est refait une santé dans les derniers kilomètres. Emmanuel Simonnot, Bruno Meunier, Christophe Allin et Romuald Gaumet prennent les places d’honneur. Daid Fouchet a couvert les 43 km en 1h 0′ 35″. Spectateurs et suiveurs ont été comblés, cette 87èm édition a été palpitante à suivre de bout en bout et pourtant elle n’a failli ne pas avoir lieu comme le souligne le président du CRCL, Alain Brillat. L’équipement veut opposer son véto pour des mesures de sécurité. Ceci dit on a des arguments puisque l’épreuve s’est très bien déroulée. Mais une fois de plus, la menace pèse sur la Doyenne !
1997 – Beau duel ente le CRCL et 23 La Creuse. Victoire du Creusois Thierry Eyquard.
Le 15 mars 1997, pour la 88ème édition on retrouve les deux meilleurs clubs du Limousin au départ et la lutte entre le CRCL et 23 La Creuse UC Felletin s’annonce passionnante. Davis Fouchet a changé de tunique, il porte désormais les couleurs de l’UC Felletin. Il n’est pas venu seul, il est même très bien entouré par Frédéric Mathiot qui vient de s’illustrer à la Ronde du Canigou et par Franck Champeymont, Frédéric Lainé, Alain Saillour, Stéphane Eyquard, Olivier Roche et par l’Irlandais Carwyn Nott. Côté CRCL, l’équipe a également fière allure avec David Brulon, Christophe Allin, Frédéric Berland, Pascal Berger, Sébastien Rainaud et Aurélien Monthézin.
Les 76 partants ne vont pas lever le pied une seconde. Le drapeau baissé, les attaques fusent de toutes parts. Les premiers à se mettre en action sont Stéphane Morillon et Geoffroy Ducouret. Mais très vite, le peloton les ramène à la raison et se dirige à 50 à l’heure vers Saint Léonard. Un groupe de dix réussit toutefois à prendre les devants mais l’écart ne dépasse jamais 100 mètres. C’est un peloton groupé qui entame le retour vers Panazol. 23 La Creuse et le CRCL se livre à un marquage très étroit. Aucun homme ne parvient à faire la moindre petite différence. Dans la dernière bosse avant Panazol, le CRCL redouble d’efforts, David Brulon puis Patrice Peyencet et enfin Frédéric Berland tentent une sortie mais les Felletinois veillent au grain et à l’entrée sur le circuit final tout est à refaire. Lors des cinq tours de circuit malgré les nombreuses relances, l’allure du peloton ne favorise pas les échappées. Pourtant, à deux tours de la fin Christophe Allin a décidé de jouer son va tout. Il passe sur la ligne avec 50 mètres d’avance sur Ossowski (Montargis) lequel est accompagné par le vieux briscard Michel Commergnat. Mais, il était écrit que l’arrivée serait groupée et à quelques hectomètres du final, Christophe Allin doit rentrer dans le rang. Un peloton compact se présente en bas de l’avenue Pierre Guillot. Stéphane Lavignac lance le sprint de très loin. Stéphane Eyquard bien amené par son coéquipier Carwyn Nott parvient à le déborder dans les derniers mètres pour l’emporter d’une demi roue. Les Creusois ont donc battu les Limougeauds sur leur terrain. Stéphane Eyquard a couvert la distance en 59′. Carwyn Nott, 3ème, complète le succès de 23 La Creuse en devançant dans l’ordre Christian Leblanc, David Brulon et Pascal Berger.
1998 – La der de la Doyenne à Bruno Roy.
Le 14 mars 1998, pour la 89ème édition la Doyenne fait toujours le plein. 103 coureurs au départ à Panazol. La faveur des pronostics revient de droit aux coureurs du club organisateur qui aligne 15 coureurs dont Christophe Allin, Nicolas Brachet, Eric Baron, Stéphane Lavignac, Dimitri Mallet, David Brulon, Aurélien Monthézin et Pascal Berger. D’autres noms émergent de la longue liste des engagés : Fabien Chareix (UC Condat), Julien Lamy, Thierry Ferrer et Alain Cessat (UC Brive), Hervé Chicaud, Christophe Chicaud et Régis Chicaud (CC Chateaumeillant), Frédéric Lainé et Michel Commergnat (UC Felletin).
Comme on a coutume de le dire, ce sont les coureurs qui font la course et malgré l’imposant peloton, le parcours aller ne connait pas de gros changements de rythme. L’histoire retiendra seulement que c’est Vincent Guillout qui rafle la première des 16 primes, un kilomètre après le départ de Panazol. Dans la montée de Saint Léonard, Nicolas Brachet juge que la semi torpeur du peloton a trop duré. Une attaque franche et le voilà seul en tête avec 50 mètres d’avance. Sentant le bon coup, Frédéric Monteiro, (AC Rilhac Rancon), Stéphane Morillon (UVL) et Dimitri Mallet (CRCL) qui joue le chien de garde, ne tardent pas à rappliquer. Profitant que le peloton tarde à s’organiser, les quatre fuyard, s’entendant à merveille, prennent rapidement du champ. A Royères, la chasse s’organise enfin sous la conduite des coureurs de l’Indre et du Poitou Charente. En quelques kilomètres, l’écart a fondu comme neige au soleil. A six kilomètres de Panazol, le peloton revient sur les talons des échappés qui voient leur pécule réduit à 10 secondes. Quitte à ruiner leur chance, tour à tour, les quatre échappés placent des attaques qui, certes, désorganise l’avancée du groupe de tête mais qui ont, au moins, l’avantage de retarder l’échéance. Nicolas Brachet et le dernier à entrer en action. A quelques encablures de Panazol, il place un démarrage encore plus violent ce qui lui permet d’aborder les cinq tours de circuit avec 30 secondes d’avance sur le peloton qio a absorbé tous les autres échappés. Les nombreux spectateurs présents sont tenus en haleine. Les tours de circuit défilent et Nicolas Brachet résiste toujours. Sous les encouragements d’un public tout acquis à sa cause, il aborde le dernier tour avec 100 mètres d’avance. Sa belle aventure va finalement prendre fin à seulement 200 mètres de la ligne où le peloton, lancé à pleine vitesse, ne fait qu’une bouchée de celui qui aura été le grand homme du jour.
En haut le l’avenue Pierre Guillot, après un sprint magnifique, Bruno Roy lève les bras en passant la ligne d’arrivée. Sa pointe de vitesse a parlé, il devance dans l’ordre Christophe Allin, Christian Leblanc, Stéphane Lavignac et David Renaudat. Bruno Roy qui a couvert les 56,5 km en 1h 3′ 29″ analyse avec lucidité sa course : C’était une course très rythmée et on savait qu’il fallait attendre. La moyenne a été très élevée et il y avait beaucoup de vent. Bon, ce qui fait vraiment plaisir c’est de gagner sur les terres du CRCL. On a une belle équipe à Uzerche aussi. Toute la course a été menée par les coureurs du CRCL ou de la Creuse. Nous, on s’est contenté de contrer. On attendait le sprint, c’est là où je suis le plus fort. Cette analyse était confortée par les propos de son second, Christophe Allin : On est déçus car nous étions en majorité. C’est la course du club, on se devait de la gagner. Nicolas Brachet a fait une super course mais on s’est fait prendre sur la fin. Mais, bon si toutes les courses devaient se dérouler comme çà on devrait en gagner beaucoup.
Après le magnifique succès de cette 89ème édition, au moment où les dirigeants du Cyclo Racing Club Limousin rangent le matériel, aucun d’eux ne pensent qu’ils viennent d’assister à la dernière édition.
Prévue le 13 mars 1999, la 89ème édition sera finalement annulée huit jours avant, faute d’avoir obtenue les autorisations nécessaires. La Doyenne s’est éteinte à la veille de son 90ème anniversaire. C’est malheureusement aussi la fin d’une époque florissante et le début d’une longue série de disparitions d’épreuves.
Sources des données retranscrites : Archives du Populaire du Centre, (articles et photos).