Des débuts en fanfare.

Jean Pierre Sénamaud signe sa première licence en 1963 au Cyclo Racing Club Limousin. Il se fait remarquer dès cette première saison en cadets.

Le 15 avril, il triomphe à Cognac Le Froid. Il s’échappe dès le baisser de drapeau pour franchir la ligne en vainqueur avec 1′ 38″ d’avance sur le coureur de la Pédale Marchoise Alain Lopez. Le 12 mai, au Chatenet de Saint Denis des Murs, il laisse son second, Jean Jacques Poudenx de l’Union Vélocipédique Limousine, à 3′ 30″.

Le 30 juin, à Darnac, il croise sur sa route Francis Duteil, licencié alors au CC Périgueux. Francis Duteil, après avoir raté de très peu le titre de champion de France Cadets la saison précédente, truste les victoires depuis le début de saison. Francis Duteil attaque dès le départ mais, Jean Pierre Sénamaud saute dans sa roue. Les deux hommes vont faire toute la course en tête et porter leur avance à 4′ 50″. Au sprint, Jean Pierre Sénamaud devance Francis Duteil.

Le 7 juillet, aux Planchettes, près de Couzeix, Jean Pierre Sénamaud devance au sprint une cinquantaine de cadets. C’est un triplé pour le Cyclo Racing Club Limousin avec la 2^ème place de Roger Desport et la 3^ème de Gérard Grenier.

Le 21 juillet, à Bussière Madeleine, le circuit comporte une section non asphaltée qui va provoquer de nombreuses crevaisons. . Jean Pierre Sénamaud est l’une des victimes au 3^ème des cinq tours de circuit. Après avoir changer de boyau, il rejoint le peloton qu’il dépose aussitôt tout en entrainant avec lui le coureur de l’Union Vélocipédique Limousine, Jean Paul Mérigaud. Jean Pierre Sénamaud ne lui laisse aucune chance au sprint.

Le 11 août, Jean Pierre Sénamaud, se rend à  Angeac  pour disputer le Championnat du Poitou. C’est, malheureusement pour lui, une première déconvenue. Il est  éliminé sur chute dès la mi-course alors que le titre lui semblait promis. Ce titre revient à son coéquipier Roger Desport.

Le 25 août, à Saint Yrieix sous Aixe, bien protégé par ses camarades de club, Jean Pierre Sénamaud  fait toute la course en tête. Son coéquipier, Gérard Grenier, termine à la seconde place  à plus de trois minutes.

Le 2 septembre, à Cognac le Froid,  le Cyclo Racing Club Limousin organise une épreuve  réservée à ses propres licenciés. Cette épreuve est ouverte aux coureurs de 3^ème et 4^ème catégorie ainsi qu’aux cadets. A mi-course, André Laroudie se porte en tête. Jean Pierre Sénamaud  va ramener sur lui Jean François Pressicaud et Bernard Gauthier et dans cette échappée à quatre, malgré ses 15 ans, Jean Pierre Sénamaud se montre le plus actif.  Il doit cependant s’incliner d’une demi roue face à André Laroudie qui a lancé le sprint de très loin.

Le 29 septembre, au Chatenet de Saint Denis des Murs, Jean Pierre Sénamaud termine sa première saison en beauté par une nouvelle victoire, en solitaire, avec deux minutes d’avance sur Jean Paul Mérigaud.

Deuxième année cadet et près d’une trentaine de victoires au compteur.

En 1964, pour sa deuxième année cadet, Jean Pierre Sénamaud totalise plus d’une vingtaine de victoires.  Il remporte les deux courses de classement du Cyclo Racing Club Limousin disputées le 1^er mars, à Couzeix et le 15 mars, à Jourgnac.

Le 30 mars, il remporte le Prix de Cognac Le Froid pour la seconde année consécutive. Le deuxième, Alain Villachou, de l’Union Vélocipédique Limousine  termine à 3 minutes.

Le 28 avril, à Peyrat de Bellac, il s’enfuit dès le départ en compagnie du Nontronnais Francis Dubreuil qui lui aussi collectionne les victoires. Ce dernier ne va pourtant résister que trois tours sur les six que comporte l’épreuve. A l’arrivée, Jean Pierre Sénamaud a porté son avantage à 3 minutes.

Le 3 mai, aux Salles Lavauguyon, 60 cadets prennent le départ. La moitié va se disputer la victoire au sprint, Jean Pierre Sénamaud règle tout son monde.

Le 7 mai, sur les deux difficiles tours de trente kilomètres autour de la commune de Jourgnac, il se montre une nouvelle fois le meilleur. Après avoir accompli le dernier tour seul, il franchit la ligne d’arrivée avec cinq minutes d’avance.

Le 10 mai, nouvelle victoire pour Jean Pierre Sénamaud au Chatenet de Saint Denis des Murs. Echappé dès le départ en compagnie d’Alain Villachou et de Jean Michel Rousselle, Jean Pierre Sénamaud impose un tel rythme que Jean Michel Rousselle ne tarde pas à décrocher. Alain Villachou connait le même sort quelques kilomètres plus loin.

Après avoir triomphé, le 24 mai, à Javerdat, le 31 mai, à Champnétery, Jean Pierre Sénamaud se présente au départ du Championnat du Poitou Cadets, le 7 juillet, à Condat sur Vienne avec un total de quinze succès au compteur. Il est donc logiquement le grandissime favori. Mais sur le difficile circuit de Condat avec la côte de l’arrivée mais aussi celle de Chambon,  la sélection va surtout se faire par l’arrière et à l’amorce du 4^ème et dernier tour, douze hommes peuvent encore prétendre au titre. Tous, semblent résignés à attendre la dernière montée finale. Le coureur de l’Union Vélocipédique Limousine, Jean Pierre Guitard, ne l’entend pas ainsi. Il démarre dans la côte du Chambon sans provoquer une quelconque réaction des autres membres du groupe de tête qui compte sur Jean Pierre Sénamaud pour réagir.  En quelques kilomètres, Jean Pierre Guitard creuse un écart considérable pour finalement l’emporter avec 3′ 40″ d’avance. Jean Pierre Sénamaud monte sur la 2^ème marche du podium et René Faure de l’Union Vélocipédique Limousine sur la 3^ème.

Cette seconde place permet toutefois à Jean Pierre Sénamaud de prendre le départ, le 13 juillet,  du Championnat de France, à Friville Escarbotin, dans la Somme. Malheureusement, alors qu’il figure dans le groupe de tête, la voiture du directeur de course provoque la chute de plusieurs coureurs à seulement trois kilomètres de l’arrivée. Pris dans le lot, Jean Pierre Sénamaud voit ses chances s’envoler. Il obtient toutefois une très belle 9^ème place. Le titre est remporté par le Normand, Jean Claude Pailleux. Jean Pierre Guitard, plus chanceux, obtient la médaille de bronze.

Le 20 juillet, à Saint Pardoux La Rivière, Jean Pierre Sénamaud signe sa 16^ème victoire de la saison en battant le Périgourdin, Jean Paul Sauvignat second du Championnat de France.

Le 3 août, il bat au sprint  l’uvéliste René Faure à Maisonnais sur Tardoire. Le 9 août, il lève les bras à La Folie près de Grand Bourg. Le 15 août, à Champagnac La Rivière, une des épreuve cadets les mieux dotées de France, il réalise, à nouveau, un cavalier seul malgré la présence au départ du nontronnais Francis Dubreuil, redoutable adversaire  qui doit se contenter de la seconde place.

Durant le week-end du 23 août, Jean Pierre Sénamaud ajoute deux autres victoires à son palmarès, à Montboucher et à Nouziers.

Le 30 août, il signe sa 24^ème victoire de la saison à Saint Yrieix sous Aixe avec 2′ 15″ d’avance sur le Saint Juniaud, Bernard Lascaux.

Le 7 septembre, Jean Pierre Sénamaud et l’ensemble des cadets se retrouvent au départ de la course club du Cyclo Racing Club Limousin ouverte à ses licenciés de 3^ème 4^ème catégorie, à Cognac Le Froid. Il va se montrer le meilleur face à ses ainés en franchissant la ligne d’arrivée nettement détaché.

Le 13 septembre, à Chéronnac, pour booster l’épreuve,  le speaker de service annonce une très grosse prime au coureur du peloton qui parviendra à rejoindre Jean Pierre Sénamaud qui caracole en tête depuis le début de course et qui, à mi course compte déjà 4′ 30″ d’avance. Ceci ne va pas empêcher Jean Pierre Sénamaud d’obtenir sa 26^ème victoire de la saison. Huit jours plus tard,  il s’impose en Dordogne, à Mussidan, en battant au sprint, le  Bordelais  Serge Lapébie qui passera pro quelques années plus tard, imitant ainsi son père et son oncle.

Le 18 octobre, à Condat sur Vienne Jean Pierre Sénamaud termine 3^ème du Championnat du Cyclo Racing Club Limousin derrière Daniel Samy et André Laroudie. En se classant premier cadet, il remporte sa 28^ème victoire de la saison.

En 1965 pour sa première année junior, Jean Pierre ajoute plus de 25 victoires supplémentaires à son palmarès.

En 1965 Jean Pierre Sénamaud est toujours licencié au Cyclo Racing Club Limousin. Il est désormais juniors. Comme l’année précédente plus de 25 succès  viennent s’ajouter à son palmarès.  Le 10 avril, à Limoges, sur les allées de Naugeat, Jean Pierre Sénamaud fait parler sa pointe de vitesse en remportant la finale régionale du kilomètre Rustine. Sur cette épreuve de vitesse, il se montre le meilleur face à Yves Rault de l’Union Vélocipédique Limousine et Antoine Carillero du Cyclo Racing Club Limousin. Nullement marqué par ses efforts, dès le lendemain, à Saint Léonard de Noblat il remporte le Premier Pas Dunlop de la Haute Vienne.

Après avoir triomphé le 18 avril,  au sprint à Isle,  sur une épreuve de 3^ème et 4^ème catégorie  où il devance Jacques Guillot du Cyclo Racing Club Limousin et Jean Claude Lavergne du Vélo Club de La Souterraine, Jean Pierre Sénamaud se rend, à Niort, le 24 avril,  pour disputer la finale Régionale du premier Pas Dunlop. Il monte sur la deuxième marche du podium où il rejoint le vainqueur, le coureur de La Couronne, Francis François.

Le 1er mai, à Saint Junien, Jean Pierre Sénamaud remporte nettement détaché le Prix des Syndicats course ouverte pourtant aux 2^ème catégories.

Le 6 mai, Jean Pierre Sénamaud remporte à Royan le Championnat de l’Académie de Poitiers où il devance au sprint un peloton de 25 coureurs dont plusieurs seniors de 1^ère catégorie. Cette victoire lui ouvre les portes du Championnat de France prévu, le 7 juin, à Besançon.

Le 9 mai, Jean Pierre Sénamaud s’impose au Pont à la Planche sur une épreuve de 3^ème et 4^ème catégorie.

Le 27 mai, sur le vélodrome de La Rochelle, Jean Pierre Sénamaud  démontre qu’il est aussi  très à l’aise sur la piste. Alors qu’il n’est âgé que de 17 ans, il remporte le Championnat du Poitou de Vitesse en battant, en deux manches le coureur de Saintes Jean.  Associé à Antoine Carillero et à Roger Desport il remporte également, le Championnat du Poitou de vitesse par équipe. Pour couronner le tout,  hors championnat, Jean Pierre Sénamaud enlève haut la main l’individuelle disputée sur 15 kilomètres.

Toujours sur piste, le 29 juin, à Bordeaux, Jean Pierre Sénamaud représente le Limousin en prologue de l’arrivée du Tour de France lors de la Coupe de France de Préparation Olympique. Il est accompagné par Roger Desport et par Antoine Carillero.

Durant la seconde partie de la saison, Jean Pierre Sénamaud continue d’engranger les victoires, Le 4 juillet, il s’impose à Fromental, où il devance Raymond Hébras de l’Union Vélocipédique Limousine, le 13 juillet, à Saint Vaury où il laisse le second Roger Desport à 4′ 55″. Le lendemain, à Objat,  il s’impose sur une 2^ème catégorie, à nouveau, devant Roger Desport.

Le 25 juillet, à Bully Les Mines, dans le Pas de Calais, Jean Pierre Sénamaud  entre véritablement dans le grand bain. Il fait partie de l’équipe du Cyclo Racing Club Limousin qui représente le Limousin au Championnat de France des Sociétés disputé contre la montre.  Il a, à ses côtés,  Jacques Pradaud, Albert Peter,  Daniel Samy et Jean Claude Daunat. Bien qu’étant le plus jeune de l’équipe, il va faire sa part de travail à la perfection d’autant plus que Daniel Samy qui n’est pas dans un grand jour, coince sur la fin et que l’équipe a perdu, en cours de route, Albert Peter sur bris de cadre. L’équipe du Cyclo Racing Club Limousin termine à une très honorable 6^ème place.

Le 2 août, nouvelle victoire pour Jean Pierre Sénamaud à Cussac où il s’impose en solitaire devant son coéquipier Roger Desport. Le 8 août, sur le très difficile circuit de  Balledent, il s’échappe en compagnie de Michel Sudrot également du Cyclo Racing Club Limousin. Les deux hommes ne cessent de creuser  les écarts et à 10 kilomètres du but, Jean Pierre Sénamaud s’envole vers la victoire. Dès le lendemain, il lève, à nouveau les bras, à Troche. après avoir raflé une grande partie des primes distribuées par le speaker Jean Tamain originaire de la localité.

Le 16 août, Jean Pierre Sénamaud remporte une épreuve de 2^ème catégorie à Saint Priest Taurion. La très difficile côte de la Martinerie lui permet de creuser les écarts. Son coéquipier Roger Desport termine en seconde position à 2′ 35″.

Jusqu’à la fin de la saison Jean Pierre Sénamaud va enchaîner les victoires chaque week-end. Le 22 août, il s’impose à Cublac en réglant au sprint un groupe de sept coureurs. Le lendemain, il signe sa 17^ème victoire de la saison à Saint Geniez. Durant les cinq premiers des quinze tours du circuit, Jean Pierre Sénamaud empoche toutes les primes avec une facilité déconcertante. Puis jugeant qu’il s’est assez amusé avec le peloton fort encore de 35 unités, il place un démarrage violent et termine l’épreuve en solitaire.

Le 29 août, Jean Pierre Sénamaud s’impose au sprint, dans la Vienne, à Saint Gaudens.  Le 5 septembre, il ajoute une nouvelle épreuve de 2^ème catégorie à son palmarès à Saint Bonnet Briance après avoir glané la totalité des primes. Le 19 septembre, à Saint Moreil, Jean Pierre Sénamaud devance au sprint les deux Uvélistes, Jean Pierre Guitard et Alain Villachou.

Le 3 octobre, Jean Pierre Sénamaud démontre de très belles qualités de rouleur en enlevant le Prix Roger Auclair disputé à Guéret sur un contre la montre long de 55 kilomètres. Il devance Michel Roudier de Commentry de 1′ 36″.

Le 10 octobre, aux Salles Lavauguyon, le Cyclo Racing Club Limousin organise son traditionnel championnat annuel.  Un quatuor composé d’Henri Rabaute, de Daniel Samy, de Jean Claude Daunat et de Jean Pierre Sénamaud se porte rapidement en tête. Ces coureurs ne seront plus revus. Au sprint, le jeune Sénamaud s’impose nettement devant ses compagnons de route, au riche palmarès, enlevant ainsi sa 25^ème victoire de la saison.

 

A 18 ans en 2ème catégorie et déjà plusieurs victoires en première catégorie.

En 1966, Jean Pierre Sénamaud alors âgé de 18 ans débute sa saison en 2^ème catégorie.  Il porte toujours les couleurs du Cyclo Racing Club Limousin.

Du 1^er au 3 avril, Jean Pierre Sénamaud  dispute sa première grande course par étape. Il fait partie de la solide équipe du Cyclo Racing Club Limousin composée de Charles Vallet, Jacques Pradaud, Roger Desport, Daniel Samy, Jacques Guillot et Roger Demartin qui  dispute le Tour du Loir et Cher.  Jean Pierre Sénamaud termine au 23^ème rang.

Le 23 avril, Jean Pierre Sénamaud remporte sa première victoire de la saison, en Dordogne, à Lacaujamet. Cette course de 2^ème catégorie a vu la participation de 50 coureurs. Jean Pierre Sénamaud  est le plus actif d’une échappée de cinq coureurs dans laquelle figure également Jean Pierre Guitard. Au sprint, Jean Pierre Sénamaud ne laisse aucune chance à ses adversaires du jour.

Le 8 mai, il termine 4^ème de la finale régionale du Trophée Peugeot disputée à Agen.  Cette épreuve de haut niveau destinée à découvrir les jeunes talents lui permet  d’obtenir sa qualification pour aller disputer la finale nationale prévue, à Valentigney, dans le Doubs.

Le 14 mai, Jean Pierre Sénamaud se présente au départ du 39^ème Tour de la Corrèze au sein d’une très forte équipe du Cyclo Racing Club Limousin composée de Jacques Guillot, Daniel Gauthier, Roger Demartin, Henri Rabaute, Roger Desport, Daniel Samy, Jean Claude Daunat, Charles Vallet  et Jacques Pradaud. A Treignac, terme de la 1^ère étape, Daniel Samy s’impose devant son coéquipier Jean Claude Daunat. Auparavant, une longue échappée de Jean Pierre Sénamaud escorté de Charles Vallet a permis de mettre sur orbite les deux vainqueurs du jour. Jean Pierre Sénamaud termine 9^ème de l’étape.  Les jours suivants, il va jouer le rôle de parfait équipier. Au final, Daniel Samy termine 2^ème, Jean Claude Daunat 6^ème et Jean Pierre Sénamaud 13^ème.

Continuant son apprentissage sur les courses par étapes, du 19 au 22 mai, Jean Pierre Sénamaud participe à la Route du Vin dont le départ est donné à Narbonne. Cinq étapes sont au programme pour un total de 750 kilomètres. Dix équipes de huit coureurs dont une équipe espagnole vont s’affronter.  L’équipe du Cyclo Racing Club Limousin est composée de Charles Vallet, Jacques Pradaud, Roger Demartin, Jean Pierre Sénamaud, Roger Desport, Jean Claude Daunat, Daniel Gauthier et Jacques Guillot. Lors de la 1^ère étape, dans l’ascension du col de la Bataille, vingt hommes sortent du peloton et parmi eux on retrouve Jean Claude Daunat et Jean Pierre Sénamaud. Jean Claude Daunat tente sa chance à 15 kilomètres de l’arrivée et très bien protégé par Jean Pierre Sénamaud, il enlève avec brio cette première étape.  Jean Pierre Sénamaud complète le succès du Cyclo Racing Club Limousin en prenant la 3^ème place après 180 kilomètres de course ce qui est remarquable pour ce jeune coureur de 18 ans. Le lendemain, Jean Pierre Sénamaud va faire encore mieux.  Sur cette étape très difficile de 170 kilomètres, avec l’ascension des cols de Mont Louis et de la Quillane, les Limousins sont encore aux avants-postes. Dans la traversée de Quillan, les coureurs Espagnols relancent l’allure et Jean Pierre Sénamaud saute dans les roues. Dans ce groupe de quatre coureurs, protégeant son leader, Jean Pierre Sénamaud se fait oublier mais, il a avec lui, deux coureurs espagnols très bien placés au classement général.  L’écart avec le peloton grimpe rapidement à deux minutes mais ce dernier va réagir dans le final. A l’entrée de Carcassonne, les échappés n’ont plus que quelques centaines de mètres d’avance. C’est toutefois suffisant pour Jean Pierre Sénamaud qui débouche à 400 mètres de la ligne d’arrivée pour aller chercher la victoire avec 13 secondes d’avance sur l’Espagnol Rafael Carasco. Au soir de la 2^ème étape, Jean Claude Daunat et Jean Pierre Sénamaud occupent les deux premières places du classement général provisoire. Le lendemain, Jean Pierre Sénamaud se retrouve à nouveau en tête de course lors de la 3^ème étape entre Carcassonne et Béziers. Il est accompagné de cinq autres coureurs.  Il est donc le leader virtuel mais,  dans cette échappée, il a avec lui, deux autres coureurs qui ne sont qu’à 22 secondes de Jean Claude Daunat. Craignant de perdre son maillot, Jean Claude Daunat entreprend de ramener tout le peloton malgré la présence de Jean Pierre Sénamaud à l’avant de la course. Après 10 kilomètres de poursuite intense c’est le regroupement général mais un contre  propulse aussitôt à l’avant  une dizaine de coureurs et les Limousins ont loupé le coche. A l’arrivée, Jean Claude Daunat et Jean Pierre Sénamaud doivent se contenter de la 12^ème et de la 13^ème place. Le maillot de leader est perdu. A l’issue des cinq étapes Jean Claude Daunat termine 8^ème et Sénamaud 9^ème mais ce dernier aura été la grande révélation de cette 17^ème Route du Vin.

De retour en Limousin, le 29 mai, Jean Pierre Sénamaud triomphe à Rochechouart  sur une épreuve réservée aux juniors. Quatre coureurs s’échappent à mi-course. Jean Pierre Sénamaud se montre le plus rapide. Le cinquième arrivant termine à un quart d’heure.

Le 4 juin, il accroche une première catégorie à son tableau de chasse. Après 30 tours de circuit de la nocturne de Beaublanc, à Limoges, il passe la ligne d’arrivée en vainqueur après avoir lancé la bonne échappée à cinq tours de l’arrivée en compagnie du coureur d’Angoulême, Lacourarie. Deux jours plus tard, Jean Pierre Sénamaud l’emporte à Excideuil après être sorti du peloton à la flamme rouge.

Le 11 juin, monsieur Fretz, marchand de cycles et agent Peugeot à Limoges conduit Jean Pierre Sénamaud à Valentigney pour disputer la Finale Nationale du Trophée Peugeot. Sur place, il retrouve Jean Claude Daunat et Daniel Samy. La malchance qui semble poursuivre Jean Pierre Sénamaud sur les grands rendez-vous s’abat à nouveau sur lui.  Victime  d’un claquage il doit renoncer avec une autre conséquence, l’impossibilité pour lui de participer au Championnat du Limousin Juniors prévu au Palais sur Vienne et qui va voir la victoire de son copain de club, Roger Desport.

Après quelques jours de repos, Jean Pierre Sénamaud renoue avec la victoire en remportant la revanche de ce championnat du Limousin Juniors disputée sur le circuit de Blond, le 10 juillet. Jean Pierre Sénamaud devance au sprint Yves Rault et Jean Claude Lavergne.

Le 23 juillet,  en nocturne, sur le Circuit de Beauze, à Aubusson, Jean Pierre Sénamaud est à nouveau à l’honneur sur une épreuve de 1^ère catégorie. Dès le 10^ème des 80 tours de circuit, il prend la fuite en compagnie de Daniel Imbaud du club des Ancizes et de Guy Riberolle de Felletin. Daniel Imbaud est lâché sur crevaison. Au 30^ème tour, Jean Pierre Sénamaud et Guy Riberolles prennent un tour d’avance au peloton. La course est jouée. Au sprint, Jean Pierre Sénamaud devance aisément Guy Riberolle.

Le 17 août, Jean Pierre Sénamaud remporte le réputé prix Albert Gagnet à Grand Bourg en devançant tout le peloton au sprint. Le lendemain, il récidive à Ahun au Prix de la Saint Roch sur une épreuve disputée en trois manches.

Poursuivant sur sa lancée, le 22 août, nouveau succès pour Jean Pierre Sénamaud à La Serre où il devance après une échappée en solitaire lancée à la mi-course, le Poitevin Claude Perrotin et le Felletinois René Roffet deux coursiers au riche palmarès.

Le 25 août, Jean Pierre Sénamaud prend le départ du prix de Bénévent l’Abbaye qui a rassemblé une centaine de concurrents dont une majorité de coureurs de 1^ère catégorie. Après une course palpitante, c’est un peloton fort d’un cinquantaine d’unités qui se présente aux abords de l’arrivée.  Jean Pierre Sénamaud se montre le plus rapide. Il devance dans l’ordre Yves Rault, Robert Bideau et Henri Rabaute, que du beau monde.

Du 10 au 12 septembre, Jean Pierre Sénamaud participe aux Trois Jours de la Souterraine organisé par le Vélo Club de La Souterraine. Les communes de La Souterraine, de Marsac et de Saint Sulpice Les Feuilles servent de cadre à cette épreuve  de haut niveau.  Les coureurs du Cyclo Racing Club Limousin vont se tailler la part du lion au cours de ces trois journées. A La Souterraine c’est Jean Pierre Sénamaud qui dégaine le premier. Il s’impose devant Daniel Samy. Le lendemain à Marsac, Jean Claude Daunat prend la relève. Enfin le dernier jour, à Saint Sulpice Les Feuilles c’est un triplé pour le club des vert et rouge qui placent Henri Rabaute 1^er, Jean Claude Daunat 2^ème et Daniel Samy 3^ème. Au classement général final on retrouve aux trois premières places Jean Claude Daunat, Daniel Samy et Henri Rabaute. Jean Pierre Sénamaud complète le succès de l’équipe en terminant en 5^ème position.

Le 17 septembre c’est à Nexon que Jean Pierre Sénamaud démontre, une fois de plus, que malgré son jeune âge, il peut damer le pion à ses ainés en 1ère catégorie. Il signe sa 14^ème victoire de la saison en laissant à deux minutes des garçons comme Jean Pierre Parenteau, Daniel Barjolin, Christian Bordier  et Hubert Fraisseix.

Toutes ces performances  ne passent pas inaperçues et en fin de saison, Jean Pierre Sénamaud est contacté par Gaston Plaud qui souhaite l’intégrer au sein de l’équipe nationale Peugeot. Il est vrai qu’après seulement quatre années de compétitions Jean Pierre Sénamaud affiche au compteur 84 victoires. Petite ombre au tableau toutefois, Jean Pierre Sénamaud doit accomplir ses obligations militaires même s’il aura le privilège de rejoindre le Bataillon de Joinville.

Une saison sous le maillot du CSM Puteaux.

En 1967, Jean Pierre Sénamaud intègre l’équipe nationale amateur Peugeot placée sous la direction de Gaston Plaud.  Il porte désormais les couleurs du CSM Puteaux.

Début janvier, Gaston Plaud et Michel Nedelec, président de l’Union Nationale des Coureurs Pros,  font le déplacement à Limoges afin de signer les contrats et de remettre les vélos  Peugeot aux coureurs Limousins les plus méritants. Hubert Fraisseix, Yves Rault, Henri Rabaute, Daniel Samy, Jean Pierre Sénamaud, Jean Claude Lavergne, Michel Roudier, Alain Villachou,  Bernard Noilhetas et Georges Nadalie en sont les heureux bénéficiaires.  Dès le lendemain de cette réception, Jean Pierre Sénamaud, Yves Rault et Daniel Samy prennent la direction de la Côte d’Azur afin de participer à un stage en compagnie de l’équipe pro. Ils vont retrouver à cette occasion Jean Claude Daunat, passé professionnel.

Le 27 mars, le Cyclo Racing Club Limousin organise, à Isle, le 2^ème Prix Marvel Puymirat en souvenir de son président tragiquement disparu l’année précédente. Courue sous un temps pluvieux et froid cette épreuve connait malgré tout un gros succès populaire. Dès le premier tour, la côte des lièvres longue de deux kilomètres, fait un premier écrémage. Au cours de la seconde montée, Jean Pierre Sénamaud passe à l’attaque. Il va rester en tête durant deux tours avant d’être repris par Yves Rault, Albert Peter, Daniel Samy et Henri Rabaute. La bonne échappée est partie. A  quatre tours de l’arrivée, Yves Rault passe à l’offensive. Il va rester deux tours en tête de course avant de voir revenir sur lui,  dans la montée de la côte des lièvres, Jean Pierre Sénamaud. Les deux hommes accomplissent ensemble les deux derniers tours. Dans la cité des Bayles, Jean Pierre Sénamaud se débarrasse  de son dernier adversaire pour franchir la ligne d’arrivée en solitaire dans un exceptionnel état de fraicheur.

Le 29 mars, Jean Pierre Sénamaud fait partie des 222 coureurs qui prennent le départ de Paris-Ezy qui marque officiellement le début de la saison amateur. Par la suite,  en compagnie de Daniel Samy, il va enchainer les classiques parisiennes, Paris-Evreux, Paris-Bruxelles etc…..

Du 29 avril au 1^er mai, Jean Pierre Sénamaud est de retour en Limousin pour disputer le 40^ème Tour de la Corrèze et il porte, à cette occasion, les couleurs de l’Union Vélocipédique Limousine, équipe composée de Daniel Samy, d’Yves Rault,  de Claude Savignat,  de Roland Aucher et d’Alain Villachou. Jean Pierre Sénamaud va se montrer très régulier sur les quatre étapes en terminant trois fois dans le top 10. (6ème de la 1^ère, 5^ème du chrono et 3^ème de la 4^ème) ce qui lui permet de terminer au pied du podium du classement général final.

Après avoir terminé second derrière Albert Peter lors du Grand Prix de Rochechouart disputé le 14 mai, Jean Pierre Sénamaud remet les pendules à l’heure en prenant sa revanche, dès le lendemain, en terminant en solitaire, avec un tour d’avance, au Prix de la Cité Raoul Dautry à Limoges.

Tout s’annonce donc pour le mieux pour lui en ce début de saison, mais cela ne va pas durer.  Avec Daniel Samy, Jean Pierre Sénamaud  est présélectionné pour disputer la Route du Vin et la Route de France au sein de l’équipe Peugeot. Si pour Daniel Samy c’est l’occasion de se mettre, une fois de plus, en évidence, notamment à la Route de France, ce qui va lui ouvrir les portes du Tour de l’Avenir et,  quelques mois plus tard, celles du milieu pro, tout ne se passe pas comme prévu pour Jean Pierre Sénamaud.  La grande révélation de la route du vin de la saison précédente marque le pas sur cette épreuve qu’il finit péniblement à une modeste 45^ème place après quatre étapes disputées dans la douleur sur les routes de la Corse. Il s’en suit un net coup de moins bien. Durant tout le reste de la saison, il ne sera plus que l’ombre de lui même.

1968 – Retour en Limousin sous le maillot de l’Union Vélocipédique Limousine.

En 1968, Jean Pierre Sénamaud porte les couleurs de l’Union Vélocipédique Limousine.  Il termine son service militaire qui était alors d’une durée de 18 mois, au 20^ème RA, à Limoges.

Le 27 avril,  à Condat sur Vienne, se déroule le Championnat de la 43^ème Division Militaire. Les Limousins vont se montrer très performants sur cette épreuve. Dès le 3^ème tour, Roger Desport, Jean Pierre Sénamaud  et Christian Thimonnier prennent le large. Victime d’une crevaison au cours du 4^ème tour, Christian Thimonnier doit, à regret, laisser filer ses compagnons de fugue. A la mi-course, soit à 70 kilomètres de l’arrivée, les deux hommes de tête ont trois minutes d’avance sur le peloton.  Jean Pierre Sénamaud victime de crampes doit laisser partir Roger Desport, lequel,  bien que faiblissant, lui aussi, dans le final  passe la ligne en vainqueur avec plus de deux minutes d’avance sur Jean Pierre Sénamaud. Il faut attendre huit minutes  pour assister à l’arrivée du  3^ème de l’épreuve  Victor Caneiro,  militaire à Souges,  qui devance au sprint Christian Thimonnier.

Si Jean Pierre Sénamaud n’est plus membre de l’équipe Peugeot et si ses ambitions nationales ont été revues à la baisse, il obtient encore de bons résultats en 1 ^ère catégorie.

Ainsi, il remporte, le 1er mai, le Prix Charles Clément à Limoges devant Jean Bernaben et Jean Claude Lavergne.

Le 16 juin, Jean Pierre Sénamaud  monte sur la 3^ème marche du podium du Championnat du Limousin des Sociétés disputé à Saint Bonnet Briance. Avec ses coéquipiers Jacques Guillou, Michel Jammet et Michel Alamargot, il remporte aussi le Championnat réservé aux juniors.

Durant cette saison, il va remporter deux autres épreuves de 1^ère catégorie, le 7 juillet, au sprint, à Champagnat,  et le 28 juillet, à Morterolles, où il devance son camarade de club Jean Paul Mérigaud.

De 1969 à 1972, les victoires se font plus rares.

Le 7 juin 1970, Jean Pierre Sénamaud monte, une nouvelle fois, sur le podium des championnats du Limousin des sociétés disputé au Palais sur Vienne.  Il y occupe la 2^ème marche avec Claude Savignat, Jacques Guillou et Michel Jammet.

De 1969 à 1972, les victoires se font plus rares pour Jean Pierre Sénamaud qui est resté fidèle à son nouveau club, l’Union Vélocipédique Limousine. C’est sous ces couleurs qu’il remporte, le 12 avril  1971, sa dernière victoire en 1^ère catégorie, le prix de la Vallée à Moutier Rozeille. Il devance à cette occasion, au sprint,  ses quatre compagnons d’échappée.

Une reprise en 1975 avec de nombreuses autres victoires  en catégories inférieures.

Après s’être accordé une coupure de trois ans, Jean Pierre Sénamaud  remonte sur son vélo en 1975. Jusqu’en 1992, il va enrichir son palmarès d’une trentaine de victoires supplémentaires en 3^ème et 4^ème catégories, dans un premier temps, puis en cyclosportif  mais aussi en vétéran. Il va également se distinguer dans le milieu corporatif en remportant à plusieurs reprises le titre de Champion de France des Employés Municipaux.

Aujourd’hui encore, en 2024, il lui arrive fréquemment d’accrocher un dossard pour participer à des épreuves UFOLEP. C’est ainsi, un bel exemple de longévité. A l’entraînement, il enchaîne encore les sorties d’une centaine de kilomètres avec des jeunes qui pourraient être ses petits enfants. Dans les bosses, ces derniers lui font, certes, un peu mal aux jambes, mais à l’expérience, il en surprend encore beaucoup et il a conservé toutes ses qualités de descendeur qui font que, peu nombreux, sont ceux capables de prendre sa roue dans les descentes sinueuses du Limousin.

Jean Pierre Sénamaud aura été, sans aucun doute, l’un des plus talentueux jeunes coureurs limousins pour lesquels les portes du milieu professionnel se sont entre-ouvertes puis brutalement refermées sans que l’on puisse trouver une explication à ce brusque revirement. Pour accéder au monde professionnel, il faut bien évidemment des aptitudes physiques et une certaine classe mais il faut aussi, un concours de circonstances et une part de chance que Jean Pierre Sénamaud n’a pas eu.