Cyclisme en Limousin

Archives cyclistes du Limousin depuis le début du 20ème siècle.

Henri RABAUTE

Henri RABAUTE

Surnommé « Riton », Henri Rabaute est né le 26 mai 1943, à Limoges.

Il est décédé le 11 novembre 2000, à Limoges, à l’âge de 57 ans.

Ses clubs amateurs.

Henri Rabaute débute sa carrière en 1957, à l’Union Vélocipédique Limousine où il va rester licencié jusqu’en 1959.

De 1960 à 1967, année de son passage chez les pros, il porte les couleurs du Cyclo Racing Club Limousin.

Ses équipes professionnelles.

Henri Rabaute va signer une licence professionnelle durant six années.

De 1967 à 1969, il est membre de l’équipe Peugeot BP Hurchinson dirigée par Gaston Plaud. Durant ces trois saisons, il va avoir comme équipiers : André Bayssière, Winfried Bölke, Ferdinand Bracke, Bernard Daguerre, Jean Claude Daunat, Raymond Delisle, André Desvages, Henri Duez, Jean Dumont, Charly Grosskost, André Gruchet, Peter Hill, Karl Heinz Kunde, Pierre Le Mellec, Camille Le Menn, Désiré Letort, Eddy Merckx, Théo Mertens, Michel Nédelec, Hubert Niel, Francis Pamart, Roger Pingeon, Christian Raymond, Jean Sadot, Daniel Samy, Tom Simpson, Roger Verheyden, André Zimmermann, Patrice Brecquehais, Valère Frennet, André Gosselin, Robert Grenier, Henk Hiddenga, Daan Holst, Josy Johanns, Gerben Karstens, Gérard Maty, Henk Nijdam, Gilbert Notaert, René Pinazzo, Guy Vallée, Georges Van Goningsloo, Roger Vanderbergh, Bernard Van Der Linde, Jozef Van Der Vleuten, André Van Espen, Julien Verstrepen, Robert Bouloux, André Dierickx, Freddy Jacob, Pierre Martelozzo, Willy Monty, René Pingeon, Jean Louis Quesne, Joseph Schoeters, Jurgen Tschan.

En 1970, Henri Rabaute porte le maillot de l’équipe Fagor Mercier dirigée par Louis Caput. Il a pour partenaires : Christian Biville, Gérard Briend, Jacques Cadiou, Francis Campaner, Georges Chappe, Bernard Dupuch, José Errandonéa, Jean Pierre Genet, Eddy Goossens, Cyrille Guimard, Derek Harrison, Henk Hiddenka, Ward Janssens, Jean Jourden, Bernard Labourdette, Pierre Matignon, Léon Paul Ménard, Jacques Mourioux, Eddy Peelman, Michel Perin, Domingo Perurena, Jacques Pommier, Raymond Poulidor, Daniel Proust, Alain Van Lanker, Gustaaf  Van Roosbroeck, Rolf Wolfshohl.

En 1971, Henri Rabaute retrouve le maillot à damier de l’équipe Peugeot. Il a pour partenaires : Gérard Besnard, William Bisland, , Ferdinand Bracke, Robert Bouloux, Jean PIerre Danguillaume,  Wilfried David, Raymond Delisle,  Ronald De Witte, Jean Dumont, Raymond Gay, Walter Godefroot, Ben Janbroers, Jean Jourdan, Ferdinand Julien, Guy Maingon, Pierre Martelozzo,  Enzo Mattioda, André Mollet, Jean Pierre Parenteau, Roger Pingeon, Jean Louis Quesne, Jean Michel Marmorat, Christian Raymond, Charles Rouxel, Jean Sadot, Bernard Thevenet, Jurgen Tschan.

En 1972, pour sa dernière année chez les pros, Henri Rabaute rejoint l’équipe Sonolor Lejeune dirigée par Jean Stablinski. Il a pour partenaires : Christian Blain, Jacques Botherel, Pierre Buslot, José Catieau, Bernard Delchambre, Serge Guillaume, Bernard Guyot, Yves Hézard, Robert Mintkiewicz, Jean Luc Molinéris, Mathieu Pustjens, Daniel Rebillard, Walter Ricci, Raymond Riotte, Michel Roques, Jean Jacques Sanquier, Willy Teirlinck, Lucien Van Impe, Daniel Van Ryckeghem.

1957 – 1958 – Les premières courses.

Henri Rabaute fait ses débuts à l’Union Vélocipédique Limousine, en 1957 dans la catégorie des minimes et des cadets.  Durant ces deux années, il se classe une petite dizaine de fois dans les 10 premiers.

Il obtient sa meilleure place, le 8 mai 1958, en terminant second, derrière son camarade de club, Robert Vion, au prix d’ouverture du Grand Prix Martini de Panazol.

1959 – Une belle domination en cadets.

Dès le début de saison, toujours sous les couleurs de l’Union Vélocipédique Limousine, Henri Rabaute remporte trois des quatre courses de classement dans la catégorie des cadets. Le 8 mars et le 15 mars, il s’impose devant Michel Cottet et le 29 mars,  il devance Bernard Boucharel.

A la fin des années cinquante, les clubs comprennent  qu’il faut ouvrir davantage de courses aux cadets. Le Cyclo Racing Club Limousin n’est pas en reste en mettant sur pied le Critérium des cadets. Il s’agit d’un challenge disputé sur trois courses. Le 22 mars, la première épreuve a pour cadre le traditionnel Limoges-Saint Léonard et retour. Les cadets s’élancent sur le même parcours que leurs ainés. Henri Rabaute attaque trois kilomètres après le départ et fait cavalier seul jusqu’à l’arrivée.

Le 19 avril, aux Salles Lavauguyon, Henri Rabaute remporte avec une confortable avance la 3ème épreuve du Critérium des cadets devant le coureur du Cyclo Racing Club Limousin, Albert Sabathier. Henri Rabaute remporte, du même coup, le classement général  établi sur les trois épreuves.

Le 24 avril, le Cyclo Racing Club Limousin organise, à Couzeix, la revanche du Critérium des cadets et c’est, une nouvelle fois, Henri Rabaute qui s’impose devant le Poitevin, Jean Pierre Andrault.

Le 27 juillet, à Landouge, Henri Rabaute laisse le second, Albert Sabathier, à plus de cinq minutes.

Le 9 août, à Balledent, nouveau cavalier seul d’Henri Rabaute, sur un parcours très difficile. Parti dès le premier tour, il passe la ligne d’arrivée avec 4′ 38″ d’avance et ceci malgré une crevaison survenue à un kilomètre de l’arrivée.

Le 30 août, dans les monts d’Ambazac, à Grammont, Henri Rabaute, sur les deux boucles de 25 kilomètres, parsemées de bosses, ne fait pas dans le détail. Comme à ses habitudes, il s’échappe au départ et passe la ligne d’arrivée avec sept minutes d’avance sur son compatriote, Daniel Gayout de l’Union Vélocipédique Limousine.  A l’issue de cette épreuve, ils sont tous les deux sélectionnés pour participer au championnat de France qui doit se dérouler le 13 septembre suivant.

Le 6 septembre, le Cyclo Racing Club Limousin organise le championnat du Limousin des cadets, à Couzeix. Henri Rabaute est logiquement le grand favori de ce championnat mais c’est sans compter sur la malchance. Malgré toutes les tentatives d’échappées, c’est un peloton de quinze coureurs qui se dispute la victoire au sprint. Henri Rabaute n’y participe pas, il a cassé sa roue arrière, 800 mètres avant la ligne d’arrivée. La victoire revient au jeune Daniel Gayout.

Henri Rabaute et Daniel Gayout se retrouvent donc, le 13 septembre, à Montbéliard, au départ du championnat de France. Henri Rabaute passe tout près de l’exploit. Les 110 concurrents vont se livrer une rude bataille durant toute la course et malgré une allure ultra rapide, un premier peloton se présente groupé au pied de la bosse menant l’arrivée. Dès le pied, Henri Rabaute place un démarrage. Il prend une centaine de mètres d’avance avant d’être repris et débordé 100 mètres avant la ligne.  A plus de 41 km/h de moyenne, Maurice Izier, qui quelques années plus tard rejoindra les rangs des professionnels, remporte le titre.

Le 20 septembre, à Gorre, de retour de Montbéliard, Henri Rabaute fait partie des cinq hommes qui se détachent dès le premier tour. Dans le final, il dépose un à un ses compagnons de route pour s’offrir une nouvelle victoire en solitaire.

 

1960 – Henri Rabaute endosse le maillot tricolore de champion de France des débutants.

En 1960, Henri Rabaute change de tunique, il rejoint le Cyclo Racing Club Limousin.

Sous ses nouvelles couleurs, il prend le départ, le 27 mars, de l’Eliminatoire du Premier Pas Dunlop de la Haute Vienne. L’itinéraire, très accidenté, part de Limoges puis passe par Cassepierre, Ambazac, La Jonchère, Saint Sulpice Laurière, Saint Léger la Montagne, Sauvagnat, Le Vistrat, La Jonchère, Saint Laurent les Églises, le Pont du Dognon, Saint Martin Terressus, Saint Priest Taurion, Le Palais sur Vienne puis Limoges où l’arrivée est jugée en haut de l’avenue Jean Gagnant. L’épreuve se dispute sous la pluie. Robert Ratinaud attaque à Ambazac et aborde la montée du Bois des Echelles, menant à Saint Léger la Montagne, avec trois minutes d’avance. Henri Rabaute se lance à sa poursuite en compagnie de Beaudemoulin  et de Faury. Dans la montée de Sauvagnat, Henri Rabaute décroche ses compagnons de route. Il revient sur Robert Ratinaud dans la montée du Pont du Dognon et il le laisse sur place. Henri Rabaute s’envole alors vers la victoire. Victime d’une crevaison à 15 kilomètres de l’arrivée, il a le temps de changer son boyau. A l’arrivée, en haut de l’avenue Jean Gagnant, le second, Bernard Boucharel, de l’Union Vélocipédique Limousine, passe la ligne 3′ 55″ secondes plus tard.

Huit jours plus tard, sur le même itinéraire, Henri Rabaute s’offre le titre de Champion du Limousin des Juniors en remportant en solitaire l’Eliminatoire régionale du Premier Pas Dunlop qui a regroupé les coureurs des départements de la Haute Vienne, de la Corrèze et de la Creuse. En début de course, le peloton somnole au point qu’après une heure de course, 27 kilomètres seulement ont été parcourus. La montée du Bois des Echelles va provoquer une sélection impitoyable. Henri Rabaute dépose tout son monde. Il traverse seul Saint Léger la Montagne puis Sauvagnat. Derrière lui, un groupe de huit poursuivants passe à 45 secondes. Au Pont du Dognon, Henri Rabaute a porté son avance à trois minutes.  C’est finalement avec 3′ 35″ d’avance qu’Henri Rabaute passe la ligne . A l’issue d’un sprint effréné, Bernard Boucharel  s’empare de la 2ème place du podium. La 3ème marche est occupée par le Bergeracois, Gérard Lambert. La manière avec laquelle Henri Rabaute  s’est imposé a marqué les esprits au point que, dans les colonnes du Populaire du Centre on peut lire, dès le lendemain : Dès les premières difficultés, Rabaute appuya sur les pédales et le trou se creusa d’une façon impeccable, à tel point qu’à l’arrivée, les nombreux dirigeants présents n’hésitaient pas de miser sur ses chances pour la finale nationale  et déjà le comparer à un Coppi Limousin.  Maurice Réjasse, son mentor, se montre tout aussi convaincu : Je crois que Rabaute a une belle chance d’inscrire son nom au palmarès du championnat de France des débutants. Il possède des talents de grimpeurs qui lui permettent d’espérer une belle carrière s’il sait ne pas bruler les étapes. Je pense que pour cela, il est assez raisonnable et ne se grillera pas les ailes avant de connaître parfaitement son métier. Il partira lundi pour Saint Etienne pour bien reconnaître le parcours et aura donc ainsi tous les atouts en main. En outre, n’oublions pas qu’Henri aura 17 ans, le jour du championnat, quelle meilleure façon de fêter dignement un anniversaire !

Pour préparer cette échéance Henri Rabaute n’hésite pas à se frotter aux premières catégories ainsi, le 1er mai, il termine 4ème du Prix Charles Clément, à Limoges, remporté par Alain Desplat. Le 22 mai, il s’aligne au départ de Poitiers-Limoges où il va parcourir plus de 120 kilomètres avec les meilleurs. Le lundi suivant, il prend la route pour Saint Etienne conduit par Raymond Lajat, dirigeant du Cyclo Racing Club Limousin qui voit, lui aussi, en son poulain, une réelle chance de vaincre : Je veux que jeudi Rabaute soit au mieux de sa condition et pour cela durant les deux jours qui précèdent l’épreuve, à la même heure, il parcoure les difficultés, soit la totalité des 92 kilomètres. Henri Rabaute ne va pas décevoir son monde. Le 26 mai, jour de ses 17 ans, Henri Rabaute s’offre, à Saint Etienne, le titre de champion de France des débutants. Vainqueur avec 1′ 35″ d’avance sur ses suivants immédiats, Henri Rabaute a enthousiasmé les suiveurs par son aisance et sa classe. Dès la première difficulté du parcours, la côte de Saint Maurice en Gourgois, dont le sommet se situait vers le 20ème kilomètre, Henri Rabaute prend l’initiative et attaque. Montant avec une aisance stupéfiante, les mains en haut du guidon, le Limousin sème la panique dans le peloton. Seuls, le Normand Michel Marie et le Champenois Neyt peuvent s’accrocher à ses basques. Encourageant ses deux compagnons à poursuivre leurs efforts, Henri Rabaute est le véritable animateur de ce trio. Au 29ème kilomètre leur avance est de 39 secondes, au 52ème elle est de 1’ 32″ alors qu’approche la seconde difficulté du jour, la côte du Pilon. Les qualités de rouleurs de Neyt et de Michel Marie font qu’au 64ème kilomètre, l’avance est montée à 2’ 40″.  Une contre attaque du Bourguignon, Rateau, de l’Alsacien, Hollander et du Normand, Vermeulen va faire douter le trio de tête qui connait un léger passage à vide.  Au pied du petit col de la Rochetaillée, le trio de tête n’a plus que 50 secondes d’avance sur Rateau, 1’ 5″ sur Hollander et 1’ 15″ sur Vermeulen. Dès les premières rampes de la Rochetaillée, il apparait vite que les poursuivants sont aussi éprouvés que le trio de tête. Un peu avant la mi col, en deux démarrages rapprochés, Henri Rabaute décroche d’abord Neyt puis Michel Marie et s’envole seul vers le sommet. La plongée sur Saint Etienne n’est qu’une formalité, Le public Stéphanois fait une belle ovation au Limousin, à l’image de l’exploit qu’il vient de réaliser. Jamais un vainqueur du championnat de France des débutants n’avait affiché une aisance aussi souveraine.

Championnat de France des Débutants 1960 : Henri Rabaute s'apprête à endosser le maillot tricolore que lui remet le Président de la FFC Louis Doreau.

Après cette retentissante victoire, Henri Rabaute retrouve son Limousin. Jusqu’à la fin de la saison, il va ajouter à son palmarès quelques victoires sans toutefois écraser ses adversaires.

Le 5 juin, à  Rochechouart, Henri Rabaute s’impose avec 30 secondes d’avance sur le coureur de l’UC Saint Léonard, Henri Poulidor.

Le 27 juin, à La Coquille, il bat, au sprint, François Jeantaud et Henri Poulidor.

Le 17 juillet, il est le plus rapide d’un groupe de neuf coureurs lors du Prix Mecenero à Fursac. Il devance, à cette occasion, son coéquipier Jacques Arlequin.

Le 31 juillet, il bat  de justesse, François Alaphilippe, à Nantiat.

1961 – Première  victoire en première catégorie.

En 1961, Henri Rabaute débute la saison en 3ème catégorie mais il participe à de nombreuses épreuves ouvertes aux premières catégories.

Le 3 avril, à Forgevieille, il sort du peloton peu avant l’arrivée et passe la ligne avec 29 secondes d’avance sur Bernard Lenain de la Pédale Marchoise.

Le 22 mai, au Chatenet en Dognon, il fausse compagnie au peloton dès le départ. Il va compter jusqu’à trois minutes d’avance avant d’être rejoint au 7ème et dernier tour, par le Creusois, Robert Debellut. Les deux hommes se disputent la victoire au sprint et Henri Rabaute qui a conservé suffisamment de forces l’emporte assez facilement.

Fin mai, Henri Rabaute est retenu pour participer à un stage Pré Olympique à l’Institut National des Sports. Durant ce stage, il participe au Grand Prix des Espoirs internationaux qui se dispute en deux étapes. Il y obtient une honorable 5ème place après avoir terminé 3ème de l’étape contre la montre remportée par  Bernard Beaufrère lequel passera pro par la suite.

Le 25 juin, le VC Tulle organise, à Tulle, le championnat du Limousin. Le parcours comporte deux difficultés sérieuses, la bosse de Servières le Château et celle des Jordes. Les coureurs, au départ de Tulle, vont se diriger vers Corrèze, Montaignac Saint Hippolyte, Barrage du Chastang, Marcillac, Saint Martin La Méanne, Servières le Chateau, Saint Privat, Argentat, Les Jordes. 23 indépendants et 16 amateurs se sont qualifiés pour disputer ce championnat et Henri Rabaute est de ceux là. Malheureusement pour lui, le championnat va s’arrêter brutalement dans la descente du Chastang, il rate un virage et plonge dans le ravin. Il est transporté à l’hôpital. Cette chute spectaculaire a jeté un froid sur l’ensemble des suiveurs mais, heureusement, Henri Rabaute va s’en sortir sans trop de gravité.

On retrouve Henri Rabaute, le 30 juillet, à Nantiat, en 234. Il s’impose devant Guy Labergerie et Lucien Gervais. C’est un triplé pour le Cyclo Racing Club Limousin.  Le lendemain, il récidive à Saint Germain des Prés en battant  Jean Leveque du CC Périgueux et André Bernard de l’Union Vélocipédique Limousine.

Le 7 août, à Cussac, il s’échappe dès le départ, rafle toutes les primes et durant les huit tours, il résiste au retour du peloton pour finalement l’emporter avec 40 secondes d’avance sur Georges Aymard et Guy Labergerie qui complètent le succès du Cyclo Racing Club Limousin.

Le 27 août, à Rancon, après trois kilomètres de course, Henri Rabaute, Georges Aymard et Camille Ducouret s’échappent. Il me seront plus rejoints. Dans le final, Camille Ducouret décroche. Henri Rabaute devance, une nouvelle fois, Georges Aymard.

Le 11 septembre, à l’issue des 60 tours de circuit à Chalus, Henri Rabaute ajoute à son palmarès une victoire en première catégorie. Echappé, dès le départ, avec Yves Chabrier (UVL), Lucien Trichard (Angoulême) et Marcel Malmanche (Nontron)  il devance, au sprint, ses trois compagnons d’échappée.

Le 15 octobre, Henri Rabaute est retenu pour disputer le Grand Prix de France patronné par le journal l’Equipe. 75 coureurs ont été sélectionnés sur cette épreuve contre la montre de 52 kilomètres à travers le Perche. Henri Rabaute doit se contenter de la 51ème place à plus de 5 minutes du vainqueur Jean Claude  Le Hec du VC 12ème. Il est tout de même retenu pour disputer, le 22 octobre une autre épreuve contre la montre par équipe dans la forêt de Compiègne dans le cadre de la sélection Pré-Olympique, en compagnie de Kléber Melchior, de Lalinde , de Bernard Metzler, de Périgueux  et d’Henri Loynet, du VC Aubusson. Pour être sélectionné, il fallait avoir moins de 20 ans. L’Équipe aurait pu prétendre à la 8ème place sans le bris de roue d’Henri Loynet à un kilomètre, du but.

1961 - Henri Rabaute vainqueur à Chalus entouré par les dirigeants du CRCL Laroudie et Lajat.

1962 – Un très bon début de saison avec une victoire au Tour de la Corrèze.

Henri Rabaute  débute la saison en remportant deux courses de classement du Cyclo Racing Club Limousin. Le 11 mars, à Limoges, il devance Albert Sabathier de 40 secondes et le 18 mars, aux Salles Lavauguyon,  il termine, une nouvelle fois, en solitaire, avec 2’ 45″ d’avance sur Lucien Gervais

Le 25 mars , une centaine de participants est annoncée pour la 53ème édition de Limoges-Saint Léonard et retour. Le groupe des anciens,  Maurice Réjasse, Georges Aymard, Gilbert Deloménie, Jacques Arlequin,  André Coignac va devoir composer avec les jeunes ambitieux des verts et rouges qui ont pour nom : Henri Rabaute,  Lucien Gervais,  Albert Peter, Albert  Sabathier,  Georges Nadalie, Henri Fournier.  Henri Rabaute reste toutefois le grand favori même si le vieux renard Maurice Réjasse entend bien lui mener la vie dure. Le temps splendide a attiré une foule considérable. Tout au long du parcours, de très nombreux spectateurs sont venus applaudir les 85 partants libérés à 15h 30, plaine de Fargeas,  par Martial Laroudie, vice président du Cyclo Racing Club Limousin. A peine le drapeau baissé, les jeunes cadets prennent le commandement du peloton. Roger Desport est le plus remuant. Après trois kilomètres de course, sept hommes se retrouvent à terre dont Lucien Gervais et Giry qui sont contraints à l’abandon. Jusqu’au Pont de Noblat, le peloton reste groupé. 75 hommes passent ensemble. Henri Rabaute profite de la montée de Saint Léonard pour porter l’estocade. Il  possède rapidement  100 mètres d’avance sur groupe composé de Maurice Réjasse, Jacques Arlequin, André Coignac et Gilbert Deloménie alors que le peloton est conduit par Guy Labergerie. A l’issue des deux tours de boulevards, Henri Rabaute a augmenté son avance. Sur le chemin du retour, il continue de faire fructifier son avantage. Derrière lui, Maurice Réjasse multiplie les coups de butoir ce qui provoque de nombreuses  cassures.  Dans un style élégant, ne faiblissant absolument pas, Henri Rabaute n’est plus inquiété. Il passe la ligne d’arrivée avec 1′ 20″ d’avance sur Maurice Réjasse qui se fait un point d’honneur à règler l’avant garde du peloton au sprint. Jacques Arlequin, Albert Sabathier et André Coignac prennent les places d’honneur. Henri Rabaute a couvert les 44 km en 1h 3′ 59″.

Limoges Saint Léonard et retour - 1962 - Henri Rabaute et Maurice Réjasse

Les 12 et 13 mai, Henri Rabaute participe au 35ème  Tour de la Corrèze qui se dispute sur deux étapes. Sur la première étape, longue de 152 kilomètres autour de Tulle, les orages vont rendre les routes dangereuses et durant les 100 premiers kilomètres le peloton va rester groupé. Dans la côte d’Uzerche, Henri Rabaute se met en évidence en compagnie de Jean Mosello (Toulouse), Elie Rascagnères  (Toulouse), Moise Bodin (Lalinde). Ils sont repris peu avant Brive. Le champion du Limousin  Pierre Dory les remplace en tête de course. Sous l’impulsion d’Henri Rabaute et de  Robert Coulomb (Toulon,)  il est, lui aussi, repris à 40 kilomètres de l’arrivée. Ces 40 kilomètres sont couverts à une allure record par les 25 rescapés. Le sprint est inévitable  sur les quais de Rigny. Henri Rabaute le lance de loin mais les Palois Pierre Poutou et Robert Gibanel le débordent dans les tous derniers mètres. Le lendemain, ils sont 44 à s’élancer pour la deuxième étape longue de 161 kilomètres. A Saint Pardoux, Henri Rabaute place un premier démarrage mais le peloton réagit sous l’impulsion de Robert Coulomb. La course se joue dans la montée de Servières le Château. Au sommet, Robert Coulomb précède Henri Rabaute et Robert Gibanel.  Un regroupement de 11 coureurs s’effectue dans la traversée d’Argentat. A deux kilomètres du sommet de la côte des Jordes, Henri Rabaute démarre à nouveau, Robert Coulomb saute dans sa roue. Ils basculent au sommet ensemble. Un faux plat permet le retour de Jean Prat, d’Eugène Fourgeaud, de Robert Gibanel, de Jean Mosello et d’Elie Rascagnères. Il ne reste plus que 10 kilomètres à parcourir, les sept hommes de tête vont se disputer la victoire au sprint sur le stade André Cueille. A 300 mètres de la ligne d’arrivée, Henri Rabaute surprend ses adversaires en démarrant sèchement en faisant l’extérieur. Il remporte aisèment cette 2ème étape. Cette victoire lui permet de remporter le classement général final devant Robert Gibanel, Jean Prat, Jean  Mosello, Eugène Fourgeaud et Robert Coulomb tous classés dans le même temps.  A 19 ans, Henri Rabaute a ainsi dominé des coureurs de valeur comme les ex-pros Elie Rascagnères et Robert Gibanel.

Le 21 mai, Henri Rabaute s’impose à Coulgens avec 40 secondes d’avance sur Claude Vallée.

Le 27 mai, il se rend à Saumur pour disputer un nouveau test pré-olympique sur un contre la montre de 70 kilomètres. Malheureusement, il fait un mauvais départ, très perturbé par un vent très violent. Il ne pourra jamais remonter son retard et il doit se contenter de la 12ème place à 3’ 3″ du vainqueur Charlot.

Le 11 juin , le Championnat du Limousin des sociétés a lieu à Limoges sur le parcours : Beaublanc, Moulin Rabaud, Bellegarde, Nieul, Peyrilhac, Cieux, Vaulry, Blond, Mortemart, Le Chêne Pinier, Oradour  sur Glane, Veyrac,  Moulin Rabaud, Beaublanc, soit 80 km. En seniors, 6 équipes vont lutter pour le titre, l’Union Vélocipédique Limousine, le Cyclo Racing Club Limousin, le CC Lindois, l’AC Creusoise, le CC Bergerac et le VC Tulle. L’Union Vélocipédique Limousine est le grand outsider de ce championnat. Le CC Lindois vainqueur des trois dernières éditions en est le grand favori. L’UVL Sobriété Meubles Masbou a constitué une très solide équipe avec Jacques Pradaud, Raymond Hébras, Gilbert Picot, Alain Desplat et Yves Chabrier. Leurs très bons relais vont avoir raison des coureurs du CC Lindois ( Bernard Fifre, Michel Bidart, Michel Empinet, Louis Melchior et Roger Tabanou). Ces derniers vont baisser les bras dans le final et vont laisser filer le titre pour 32 secondes. Le CRCL composé de Maurice Réjasse, Georges Aymard, Jacques Arlequin, Gilbert Deloménie et Henri Rabaute, malgré les très gros relais de ce dernier sur les deux tiers du parcours, doit se contenter de la  3ème place à une minute 27″.

Le 10 juin, Henri Rabaute confirme sa première place au classement par points du Championnat du Limousin en enlevant de belle manière le prix de Salagnac Clairvive. 49 coureurs ont pris le départ sous un violent orage. Henri Rabaute et Elie Rascagnères se montrent les plus entreprenants. Ils provoquent la bonne échappée en entrainant avec eux Maurice Réjasse, Jean Paul Empinet, Jean Folch et Yves Chabrier. Au sprint, Henri Rabaute devance son partenaire de club Maurice Réjasse.

Le 14 juin, Henri Rabaute prend le départ des 4 jours Doc, une épreuve par étapes de 4 jours. La première étape conduit les coureurs d’Angoulême à Limoges. Henri Rabaute se distingue dans le final  en ramenant l’avant-garde du peloton sur les échappées du jour, à Séreilhac. 24 hommes se disputent la victoire au sprint. Henri Rabaute prend la 8ème place. Malheureusement, le lendemain  sur l’étape Limoges Ruelle alors qu’il figurait dans l’échappée, sur une route en mauvais état, Henri Rabaute brise son cadre et doit abandonner.

Le 24 juin, à Aubusson, 35 coureurs du Limousin s’alignent au départ du championnat du Limousin. A Bellegarde, km 10, Raymond Doumenge de Bergerac, Gilbert Deloménie du CRCL, Fernand Boisseau et Yves Chabrier de l’UVL lancent la course. A Champagnat, Fernand Boisseau et Gilbert Deloménie sont rentrés dans le rang. Ils ont été remplacés par les deux coureurs du CC Lindois, Michel Bidart et Roger Tabanou, par Pierre Dory et par Marius Archambaud du CC Périgueux. L’échappée est sérieuse. Au 35ème kilomètre, au premier passage à Aubusson, les 6 hommes de tête possèdent une minute d’avance sur le peloton. A Saint Sulpice Les Champs, le seul amateur du groupe, Michel Bidart est irrémédiablement lâché. Maurice Réjasse, Jacques Pradaud et Jean Rioux qui sentent que la bonne échappée est peut être partie sans eux,, se relaient en tête du peloton. Ils maintiennent l’écart jusqu’au passage à Saint Georges La Pouge. Les cinq hommes de tête insistent et le peloton finit par abdiquer. Henri Rabaute n’a pas cru à la bonne échappée. Lorsque l’écart a atteint 5′, il s’est contenté d’essayer de s’approprier le titre des amateurs. Incommodé par la chaleur, il n’a pas pu suivre son principal rival Louis Melchior. Il s’est cependant bien repris sur la fin mais alors qu’il pouvait jouer la 10ème place et surtout la 2ème du classement amateurs, il a abandonné à 50 mètres de la ligne d’arrivée.

Le 15 juillet, Henri Rabaute remporte le Prix de Peyrat La Nonière devant Maurice Réjasse.

Durant cette période estivale, Henri Rabaute va effectuer deux mois de stage à l’Institut National du Sport sous la férule de Robert Oubron. Il va ainsi participer à des épreuves contre la montre par équipe ainsi qu’au championnat de France  à Saint Hilaire du Harcouet, le titre revenant à Francis Bazire.

Par la suite, Henri Rabaute effectue une fin de saison plus en retrait.

1963- Au Bataillon de Joinville.

En 1963, Henri Rabaute effectue son service militaire au Bataillon de Joinville.

On le retrouve, en compétition, en Limousin, au mois de juin.

Le 16 juin, c’est à Confolens que se déroule le Championnat du Poitou des Sociétés. Le VC Confolentais est chargé de l’organisation. Le circuit proposé passe par Saint Maurice des Lions, Esse, Confolens, Hiesse, Pleuville, Benest, Champagne Mouton, Saint Laurent de Ceris, Ansac et retour à Confolens soit 80 kilomètres. C’est un parcours valloné sur lequel les rouleurs auront la part belle. 19 équipes ont fait parvenir leur engagement. Les meilleurs représentants dans les diverses formations sont Jean Pierre Andrault , Claude Perrotin  (UV Poitiers), Christian Pailler et Roland Delaunay  (OC Royan), Jean Pierre Gréau, (Saintes), Jacques Bégué (La Rochelle),  André Duclaud, (CA Civray), Serge Beaulieu (Cycle Poitevin), Claude Gabard et Kleber Bassereau (Chatellerault), Robert Magnan (Niort). L’Union Vélocipédique Limousine Meubles Masbou dernière détentrice du titre de Champion du Limousin des Sociétés est également présente. Encadrés par le jeune retraité André Dufraisse, les Jacques Pradaud, Henri Poulidor, Yves Chabrier, Marius Archambaud et Alain Desplat sont bien décidés à défendre leur chance sur ces terres de Charente Limousine. Le Cyclo Racing Club Limousin a pour capitaine de route  Maurice Réjasse. Il a pour équipiers Georges Nadalie, Henri Rabaute, Henri Fournier, Guy Faucher. Au pointage à Pleuville, les deux clubs de la Haute Vienne occupent les deux premières places avec un avantage pour l’UVL. Dans la seconde partie du parcours, le VC Chatelleraudais va faire une remontée en dépassant successivement le Cycle Poitevin et l’OC Royan. Ce ne sera pas suffisant. A l’arrivée, devant le stade de la Tulette, les chronos parlent d’eux mêmes. L’Union Vélocipédique Limousine réalise le meilleur temps en couvrant les 80 kilomètres en 1h 56′ 16″. Le CRCL avec Henri Rabaute prend la seconde place à 2′ 54″.

Le 30 juin,  la Haute Vienne ayant été rattachée au Comité du Poitou,  Henri Rabaute participe au Championnat du Poitou amateur à Bressuire. Le Civraysien, André Duclaud remporte le titre. Henri Rabaute termine 8ème dans le même temps. L’épreuve de 165 kilomètres a été contrariée par un vent relativement violent ce qui a provoqué un nombre d’abandons important puisque sur 35 partants, ils ne sont que 15 à terminer l’épreuve. Au premier des 3 tours de 55 kilomètres, Henri Rabaute se glisse dans une échappée de six coureurs. Repris, il récidive lors du second tour en compagnie d’André Duclaud, le futur vainqueur. Repris, une nouvelle fois, Henri Rabaute va, à nouveau, faire la sélection lors du 3ème tour. Une cassure s’opère et seulement 13 hommes vont parcourir les 30 derniers kilomètres ensemble.

Le 26 août, Henri Rabaute renoue avec la victoire à Arnac La Poste,  en battant, au sprint, le champion du Poitou, André Duclaud, et son mentor du Cyclo Racing Club Limousin, Maurice Réjasse.

Le 8 septembre, à Cassepierre, quatre tours sont à accomplir. A deux tours de l’arrivée Henri Rabaute, Daniel Lavergne et André Laroudie  sortent du peloton. André Laroudie décroche dans le dernier tour alors que Daniel Lavergne fait l’essentiel du travail.  Au sprint, Henri Rabaute devance Daniel Lavergne qui reste le vainqueur moral de l’épreuve.

1964 – Une saison blanche et le retour à la vie civile.

Le 21 juin 1964, le Cycle Poitevin organise le Championnat du Poitou des Sociétés à Vouneuil sous Biard, à 7 kilomètres de Poitiers. 15 équipes vont s’affronter sur un parcours en forme de huit pour un total de  75 kilomètres. L’UVL, tenante du titre, défend ses chances avec une solide équipe composée de Marius Archambaud, de Paul Besse, d’Yves Chabrier, d’Alain Desplat et d’Yves Rault. Le CRCL aligne Hubert Parinet, Albert Peter, Maurice Réjasse,  Henri Rabaute et Jacques Pradaud. Si l’UVL et le CRCL sont à ranger parmi les favoris, le CA Civray avec Daniel Barjolin, André Duclaud, Jean Thomas et Jean Paul Chaumillon et le VC Saintais avec Jean Claude Moussard, Jean Pierre Gréau et Jean Paul Lebeau sont en mesure de jouer les troubles fêtes. L’UVL ne va pas faire mentir les pronostiqueurs. En tête à la mi-course avec 39″ d’avance sur le CRCL, 1′ sur le CA Civray et 1′ 45″ sur le VC Saintais, les hommes du président Germaneau affirment leur supériorité. La seconde partie du parcours ne va que confirmer la domination du club limougeaud. Bien amenés par Alain Desplat, Marius Archambaud et Paul Besse, l’UVL remporte un second titre de Champion du Poitou des Sociétés. Le VC Saintais handicapé par deux crevaisons en début de course termine relativement fort ce qui lui permet de s’offrir la seconde place. Henri Rabaute et ses copains du CRCL montent sur la 3ème marche du podium.

Henri Rabaute est libéré de ses obligations militaires  au cours du mois d’août.

 

1965 – Une reprise en côtoyant les pros.

Il faut attendre, le 14 juillet, pour voir Henri Rabaute renouer avec la victoire à Eymoutiers. Au 12ème des 40 tours de circuit, Jacques Pradaud et Henri Rabaute s’échappent. A l’approche de l’arrivée, Henri Rabaute fait le forcing. Il termine avec quelques mètres d’avance. Jacques Pradaud termine à 8 secondes. Yves  Chabrier 3ème  est à 3’ 48″.

Henri Rabaute commence à côtoyer les pros. A Oradour sur Glane, il prend la 17ème place à 2’ 50″ du vainqueur Raymond Poulidor. Au Bol d’Or des Monédières, il reste en compagnie des ténors jusqu’à l’avant dernier tour, puis voyant qu’il ne pouvait pas obtenir une place d’honneur, il renonce, la victoire revenant à Vittorio Adorni. A Felletin, il est également un des animateurs. Jacques Anquetil remporte l’épreuve.

Le 6 septembre, sous une pluie continuelle, à Saint Mathieu, les coureurs, transis de froid, font preuve de beaucoup de courage. Le duo Henri Rabaute et Jean Pierre Parenteau de Nersac prend le large dès le 2ème tour. Ils vont rafler toutes les primes. Dans le final Henri Rabaute s’en va seul chercher la victoire. Jean Pierre Parenteau termine à 18 secondes. Daniel Samy, Albert Peter, Jean Claude Daunat complètent le succès du Cyclo Racing Club Limousin en prenant les 3ème, 4ème et 5ème places.

1966 – Un quatuor redoutable : Henri Rabaute, Hubert Fraisseix, Daniel Samy, Jean Claude Daunat.

En 1966, Henri Rabaute a 23 ans, la catégorie des indépendants  ayant été supprimée par la Fédération Française de Cyclisme,  il est reclassé hors catégorie.

Au fil des saisons, il est apparu qu’il se laisse aller parfois, ne souhaitant pas trop en faire à l’entraînement en comptant surtout sur sa classe.  Ainsi, le 11 avril, à Isle,   il abandonne lors du  Prix Marcel Puymirat après avoir animé toute l’épreuve que remporte Charles Vallet.

Après avoir participé au Tour de la Corrèze avec ses copains du Cyclo Racing Club Limousin, Georges Nadalie, Daniel Samy, Roger Desport, Jacques Pradaud, Jacques Guillot, Roger Demartin, Daniel Gauthier, Jean Pierre Sénamaud, Henri Rabaute retrouve le chemin de la victoire en s’imposant, au sprint, devant Hubert Fraisseix et Jean Claude Lavergne lors de la 13ème Ronde du Vigenal, à Limoges.

Le 6 juin, au Prix de la Trinité, à Guéret, Henri Rabaute retrouve les pros. Il se comporte honorablement en animant l’épreuve tout en protégeant les autres coureurs Limousins et en ayant roulé, une grande partie de la course,  avec une roue voilée, il prend la 23ème place.

Le 12 juin, au Mars, le VC Aubusson organise le championnat du Limousin des hors catégories. C’est la première édition de ce championnat qui remplace le championnat du Limousin des indépendants. Le circuit de 34 kilomètres est valloné en passant par Auzances et Mérinchal  qui est le point culminant du parcours. Durant le premier tour, André Bernard prend les devants. Il est remplacé, en tête de course, par Albert Peter qui va tenir tête au petit peloton de 11 coureurs jusqu’à l’amorce du 4ème et dernier tour. Henri Rabaute tente à son tour de s’isoler mais il est repris tout près de l’arrivée.  Tout va se jouer au sprint. Georges Lachaud se montre le meilleur avec un très court avantage sur Hubert Fraisseix. Albert Peter complète le podium. Henri Rabaute doit se contenter de la 11ème place.

Le 4 juillet, à Mérinchal, il devance, au sprint, ses trois compagnons d’échappée, Yves Chabrier, Jean Claude Daunat et Daniel Samy.

Le 26 juillet, le Cyclo Racing Club Limousin réalise un triplé en Auvergne, à Chateaugay. Henri Rabaute devance, au sprint, son coéquipier Jean Claude Daunat. Daniel Samy qui contrôlait le peloton prend la 3ème place à 4′ 48″.

En juillet et août, Henri Rabaute a désormais pris l’habitude de faire la tournée des critériums. Le 20 juillet, Rudi Altig s’impose au Critérium de Limoges. Henri Rabaute a fait partie des amateurs qui ont donné du fil à retordre aux pros. Il prend la 17ème place. Le 23 juillet, il termine 9ème du Critérium de Saint Hilaire les Places remporté par le Britannique, Tom Simpson. Le 31 juillet, lors du Critérium d’Orafour sur Glane, Henri Rabaute est encore parmi les principaux animateurs. Raymond Poulidor remporte l’épreuve, Henri Rabaute se classe 13ème. Toujours avec les pros, le 4 août, il termine 24ème du Bol d’Or des Monédières. Impressionné par la vitesse des pros, il déclare à l’arrivée : Lorsque les grands sont partis, nous ne pouvions rien faire, nous les régionaux. Le 7 août, le Hollandais, Jan Janssen remporte le Critérium de Flavignac. Henri Rabaute prend la 13ème place. A cette époque les critériums se succèdent dans le Limousin, le 14 août au Critérium de Felletin, Henri Rabaute est, une nouvelle fois, un des meilleurs régionaux. Tom Simpson remporte l’épreuve. Henri Rabaute se classe 17ème.

Le lendemain 15 août, à Meuzac, Henri Rabaute retrouve les courses réservées aux amateurs. La lutte avec les pros l’a endurci. Il y a 120 kilomètres à parcourir sur 20 tours de circuit. Ils ne sont que neuf au départ et pourtant le spectacle est de qualité. Dès le 2ème tour, Jean Claude Daunat se sauve. Il reste seul en tête durant 14 tours en portant porte son avance à 4 minutes. Henri Rabaute se lance alors à sa poursuite et il va boucher le trou. Au sprint, il s’impose avec une demi roue d’avance sur son partenaire et copain de club.

Le 5 septembre, les pros sont présents aux Boucles Allassacoises. L’Allemand, Rolf Wolfshohl remporte l’épreuve. Henri Rabaute est allé chercher une belle 4ème place.

Le 8 septembre, il ajoute à son palmarès le 23ème Prix Antonin Reix, à Saint Junien. 50 coureurs vont se départager sur les 40 tours de circuit de quatre kilomètres. Daniel Barjolin se porte en tête du 14ème au 17ème tour mais, sous l’impulsion du trio du Cyclo Racing Club Limousin composé de Jean Claude Daunat, d’Henri Rabaute et de Daniel Samy, le fuyard est repris. Au 20ème tour, les trois coureurs du CRCL décident que la plaisanterie a assez duré. Ils vont constamment augmenter leur avance puis se disputer la victoire au sprint. Henri Rabaute devance Daniel Samy et Jean Claude Daunat. Le 4ème Claude Mazeaud termine à 2′ 18″.  Juste après l’arrivée, au micro du speaker Jean Tamain, Henri Rabaute commente sa course avec son flegme habituel : Actuellement, je marche bien et cette victoire me fait vraiment plaisir car je me contentais depuis quelques temps de places d’honneur. 

On retrouve le trio Henri Rabaute, Jean Claude Daunat et Daniel Samy aux Trois Jours de La Souterraine, du 10 au 12 septembre.  Jean Claude Daunat remporte la 2ème étape, à Marsac et Henri Rabaute la 3ème étape, à  Saint Sulpice Les Feuilles. Au classement général final le CRCL occupe les trois premières places avec Jean Claude Daunat, Daniel Samy et Henri Rabaute.

Saint Junien Prix Antonin Reix 1966 - Victoire d'Henri Rabaute

1967 – Un tournant imprévisible sur la suite de sa carrière.

Le 5 mars, à Charroux, Henri Rabaute débute sa saison par une victoire en remportant la 1ère course de classement du Cyclo Racing Club Limousin. Il devance Charles Vallet de 50 secondes. Il récidive, à Solignac, le 12 mars, à nouveau, devant Charles Vallet.

Henri Rabaute va ensuite obtenir de nombreuses places d’honneur sur les courses régionales. Il va aussi participer à plusieurs courses par étapes avec ses coéquipiers du Cyclo Racing Club Limousin, Charles Vallet, William Bayle, Roger Demartin, Michel Sudrot, André Laroudie, Roger Desport, Georges Nadalie, Jean Claude Sansonnet que l’on va retrouver au départ du Tour du Loir et Cher, du Tour de la Corrèze et du Tour des Combrailles. Alors qu’il s’apprête à prendre le départ de la Route du Vin, un coup de téléphone du responsable de l’équipe Peugeot, Gaston Plaud,  va bouleverser sa carrière.

Gaston Plaud a été impressionné par Henri Rabaute lors de la Polymultipliée de Chanteloup qui s’est courue le 17 mai et qui a vu la victoire de Julio Jimenez devant Paul Gutty et Raymond Poulidor. Sans une chute à huit kilomètres  de l’arrivée, Henri Rabaute  pouvait espérer une place dans les dix premiers.   Ayant eu une défection, au tout dernier moment, d’un de ses coureurs sélectionné pour le Tour d’Italie, Gaston Plaud a pensé immédiatement à Henri Rabaute, lui proposant de signer un contrat professionnel au sein de l’équipe Peugeot uniquement pour disputer ce Tour d’Italie. Billet d’avion en poche, Henri Rabaute débarque à Treviglio, en Italie, avec son flegme habituel, sans tenue et sans vélo. Malgré cela, celui que tout le monde surnomme Riton va, grâce à sa classe,  surprendre bon nombre de suiveurs. Au sein de l’équipe Peugeot, Henri Rabaute va retrouver un autre Limousin, Jean Claude Daunat, et il va avoir comme leader Roger Pingeon qui est entouré d’Eddy Merckx, de Ferdinand Bracque, de Karl Heinz Kunde, de  Winfried Boelke, de Peter Hill, de Roger Verheyden et de Francis Pamart. Ce Giro 1967 va rester dans les annales. La 19ème étape, arrivant à la Cima di Lavaredo, va faire l’objet d’un scandale. Les tifosis se sont relayés durant toute la montée pour pousser uniquement les coureurs Italiens. La décision est alors prise d’annuler, purement et simplement l’étape, malgré les protestations de l’équipe Salvarini et de son leader Félicé Gimondi. Le lendemain, Jacques Anquetil s’empare du maillot rose mais, dans la soirée, un mystérieux émissaire lui rend visite à son hôtel avec 20 millions de lires dans une valise et tente de le convaincre de laisser gagner Félicé Gimondi. Jacques Anquetil refuse. L’émissaire quitte la chambre en disant  : cet argent servira à une autre équipe, vous avez perdu le Giro.  Lors de l’avant dernière étape, Félicé Gimondi va s’échapper et franchir la ligne d’arrivée avec quatre minutes d’avance sur Jacques Anquetil lui raflant ainsi le maillot rose. 45 ans après, peu avant sa mort, l’ancien directeur du Giro, Giovanno Michelotti se confesse auprès d’un journaliste : A la fin de la descente du Passo Tonale, Gimondi négligeant le contrôle de ravitaillement s’échappe lors du passage d’un tunnel mal éclairé. J’ai tout de suite envoyé deux motards bloquer les coureurs à l’arrière avec l’ordre de ne laisser passer personne y compris la voiture de la RAI. Je me suis approché de Gimondi et je lui ai fait signe de foncer. Il a de suite compris, il s’est mis dans le sillage de la voiture et j’ai demandé à mon chauffeur, Isidro, d’accélérer. C’est comme cà que j’ai permis à Gimondi de s’imposer en roulant à 55 à l’heure sur le plat.  Dans ce contexte, un peu surprenant,  pour son premier grand Tour, Henri Rabaute va fort bien se comporter. Son leader Roger Pingeon ayant abandonné, il va se mettre au service d’Eddy Merckx. Ce dernier découvre la haute montagne lors de la 12ème étape arrivant dans les Apennins, au sommet du Block-Hauss. Henri Rabaute va le mettre en bonne position au pied de cette dernière montée puis, victime d’une crevaison, il doit laisser filer son leader lequel, dans le brouillard, va s’imposer au sommet et revenir à la 3ème place du classement général. Par la suite, Henri Rabaute va épauler son leader restant à ses côtés dans les dernières étapes alors qu’il est souffrant. Grâce à lui, Eddy Merckx termine à la 9ème place et Henri Rabaute à la 37ème à 53′ du vainqueur, Félicé Gimondi.  Au sein de l’équipe Peugeot, ils ne sont que quatre à terminer ce Giro : Eddy Merckx, Henri Rabaute, Jean Claude Daunat et Ferdinand Bracke.  Preuve supplémentaire de sa très bonne prestation, Henri Rabaute se classe 3ème Francais derrière Jacques Anquetil et Lucien Aimar.

Le 25 juin, Henri Rabaute termine 13ème des Boucles de la Seine dans le même temps que les 17 coureurs qui se sont disputés la victoire.

Suite à la performance d’Henri Rabaute sur le Tour d’Italie, Gaston Plaud  l’engage, officiellement, au sein de l’équipe Peugeot et, cerise sur le gâteau, il le sélectionne pour participer au Tour de France. Cette année là, les équipes nationales sont de retour. Henri Rabaute fait donc partie des 30 coureurs français sélectionnés pour le Tour. L’équipe de France est drivée par Marcel Bidot, Raphael Géminiani dirige l’équipe des Coqs et Gaston Plaud, celle des Bleuets. Lors de la réunion de composition de ces deux dernières équipes, Raphaël Géminiani, roublard,  profite de l’absence de Gaston Plaud, retenu en province, pour prendre dans son équipe Henri Rabaute qu’il a, lui aussi,  repéré au Tour d’Italie. Gaston Plaud n’apprenant la nouvelle que le lendemain va protester énergiquement et ce sont  finalement les organisateurs du Tour qui vont prendre une sage décision en répartissant quatre néophytes dans chacune des deux équipes. Par cette décision, Henri Rabaute se retrouve dans l’équipe des Bleuets. Porteur du dossard 117, il a alors pour partenaires : Georges Chappe, Fernand Etter, Guy Ignolin, Maurice Izier, Désiré Letort, Roger Milliot, Christian Raymond, José Samyn, André Zimmerman.

A la veille du départ d’Angers,  le 29 juin, Henri Rabaute se confie au journaliste du Populaire du Centre  : Tout va pour le mieux. Depuis ce matin, je suis à Angers avec mes coéquipiers des Bleuets et cette journée, sur les bords du Val de Loire, est pour moi une veillée d’armes. Avec mon coéquipier, André Zimmermann, nous avons roulé, en cours d’après midi, puis nous avons pris contact avec nos mécaniciens afin de mettre au point nos machines. En ce qui concerne le prologue, je ne suis pas un spécialiste du contre la montre.  Sur 5,700 km il ne peut pas y avoir de trop gros écarts mais les secondes perdues seront difficilement récupérables. J’ai confiance et surtout un très bon moral. L’ambiance est bonne. Gaston Plaud sera auprès de moi ainsi que d’autres équipiers de Peugeot et c’est là, pour moi, un réconfort et un stimulant.

Henri Rabaute termine 44ème du prologue, à 28 secondes du vainqueur, José Maria Errandonéa qui prive Raymond Poulidor du maillot Jaune, tant espéré, pour six petites secondes. A l’issue de la 2ème étape, Saint Malo-Caen, Henri Rabaute livre ses premières impressions : au départ de Saint Malo, je me sentais bien,  J’avais l’intention de me faire remarquer. En effet, après le Giro, on me considère comme un grimpeur mais, je sais également rouler. L’étape qui s’est déroulée entièrement l’après-midi me rappelait bien des épreuves amateurs. Aussi, dès que c’est produit une cassure, je m’y suis mêlé et j’ai accompagné Lucien Aimar, un des leaders tricolores. Malheureusement, alors que l’on fonçait sur Caen,  ma selle s’est débloquée. Je ne pouvais plus fournir d’effort et je me suis donc relevé. Au cours de la 4ème étape, Amiens-Roubaix, avec les pavés du Nord, Henri Rabaute doit concéder trois minutes aux meilleurs : Cette arrivée à Roubaix, je m’en souviendrai. J’étais en très bonne forme et depuis le départ d’Amiens, je me préparais pour aborder les pavés. Je les redoutais, comme la plupart de mes camarades, mais sans trop d’appréhension. J’ai suivi les conseils en roulant le plus souvent en tête. A 7 kilomètres de l’arrivée, j’étais à l’avant avec Poulidor.  Il attaque, je saute dans sa roue,  Gimondi et Reybroeck reviennent. Je savais que c’était la bonne, malheureusement, un boyau va rendre l’âme. J’étais alors contraint de changer de roue et j’ai perdu ainsi tout le bénéfice de mes efforts. Lors de la 7ème étape, de Metz à Strasbourg, Henri Rabaute fait connaissance avec le macadam : Je m’apprêtais à attaquer sur les pentes du Champ de Messin lorsque je me retrouve soudain à terre. Tout le monde chassait la canette et il y avait aussi des spectateurs qui nous rafraichissaient. Mais, les Espagnols  n’ont pas apprécié,  ils ont fait un écart ce qui a entrainé la chute. Je souffre d’une fêlure du périoste mais, j’ai pu, tout de même,  terminer dans le peloton. Lors de la 8ème étape, entre Besançon à Belfort, Henri Rabaute retrouve la montagne avec l’ascension du Ballon. d’Alsace.  Il termine 31ème de l’étape avec un retard de 3′ 50″ alors que Raymond Poulidor, victime d’une lourde chute,  termine à plus de 11 minutes : Je voulais attaquer au cours de cette étape. Depuis mon expérience du Giro, j’ai su que j’avais une chance en montagne mais je suis parti avec un lourd handicap à cause de ma chute.  Sur les 215 kilomètres,  je n’ai rien ressenti, mais ce soir, je suis meurtri de partout. Mon genou, certes me fais souffrir, mais j’ai aussi mal aux reins et au cou. La journée de repos de demain fera du bien.  J’étais très bien durant l’étape mais j’ai eu à souffrir de mon inexpérience. A deux kilomètres du sommet du Ballon d’Alsace, je faisais partie du groupe Pingeon puis la fringale m’a pris et j’avais les poches vides. J’ai terriblement souffert pour terminer mais je me suis accroché à un très bon wagon et je crois que cette étape m’a finalement  redonné des jambes. Pourtant, la traversée des Alpes ne va pas être une partie de plaisir pour Henri Rabaute : Avec la journée de repos mon genou ne me faisait plus mal mais, aujourd’hui, j’ai souffert dès le Télégraphe et surtout au Galibier. Je ne savais pas si je devais continuer. Je voyais les pelotons me doubler et je ne pouvais pas accélérer. J’ai passé le sommet du Tour avec un petit braquet sans pouvoir me mettre en danseuse. A Briançon, Gaston Plaud m’a amené consulter un médecin de la ville qui a décelé un déplacement de vertèbres. Je suis reparti de Briançon avec quatre emplâtres et la seconde étape alpestre de Briançon à Digne, avec les cols de Vars et d’Allos, a été très pénible pour moi d’autant plus que j’ai pris un coup de froid et que je souffre d’un début d’angine. Sous la canicule, entre Digne et Marseille, Henri Rabaute se refait la cerise. Lors de la 13ème étape, Marseille-Carpentras, avec l’ascension du Mont Ventoux, il va chercher une honorable 13ème place à 3′ 46″ du vainqueur Jan Janssen : Cette 13ème étape, je l’attendais avec impatience. Elle m’a permis de faire le point après ma chute. Je crois, désormais, pouvoir terminer le Tour. L’ascension du Géant de Provence s’est très bien passée. A quelques mètres du sommet, j’ai ressenti une petite douleur mais la descente a tout arrangé. Lors de la 16ème étape, entre Toulouse et Luchon, avec l’ascension du Portet d’Aspet, de Mente et du Portillon,  Henri  Rabaute prend la 10ème place à 6′ 44″ du vainqueur, Fernando Manzanèque. Le lendemain, de Luchon à Pau, avec l’Aubisque et le Tourmalet, il termine au 16ème rang : A la sortie des Pyrénées le moral est bon. Entre Toulouse et Luchon, j’étais bien mais de Luchon à Pau je me suis littéralement promené, à tel point que pour la première fois depuis le début du Tour,  j’ai fais le sprint du peloton. Il est dommage qu’après l’Aubisque, le groupe de tête n’ait pas voulu rouler. Sinon, on aurait tous gagné des places.  Sur la fin, j’ai bien essayé, je suis revenu à 20 mètres de Junkermann mais j’avais Janssen  dans la roue alors je me suis relevé. Quoiqu’il en soit, le Tour arrive dans une région que je connais bien. Je pense surtout à l’arrivée à Limoges.  Depuis Aixe  sur Vienne, je connais bien la route et j’attaquerai.  Lors de l’étape Pau-Bordeaux, l’arrivée est jugée sur la piste du vélodrome. Henri Rabaute entre en première position sur le vélodrome, il nous fait part de son ressenti :    J’avais peur de la buche, c’est la première fois que je faisais de la piste. En entrant le premier, je me suis dit pourquoi pas aller chercher une place. Henri Rabaute prend finalement la 14ème place du sprint du peloton à 3′ 24″ du vainqeur Marino Basso. Le soir, dans sa chambre d’hôtel à Bordeaux, Henri Rabaute pense à l’arrivée du lendemain à Limoges : Gaston Plaud m’a laissé libre pour cette étape qu’il sait que je voudrais bien gagner mais, il me sera très difficile de réaliser l’exploit, car je ne suis point un sprinter. Chaque jour, on se frotte à l’arrivée pour un maillot vert mais ce sera encore plus difficile à Limoges. Jan Janssen est le dernier vainqueur dans la cité de la porcelaine. Il est actuellement vêtu de vert et il voudra certainement confirmer ses talents de sprinter. Pour moi, j’espère cependant qu’une fugue à la sortie d’Aixe sur Vienne va me permettre de réaliser l’exploit. Entre Bordeaux et Limoges, dès le km 4, Henri  Rabaute se glisse dans une échappée avec Jos Van Der Vleuten,  Hans Junkermann,  Jean Dumont, Jean  Stablinski et José Manuel Lasa. Le peloton réagit rapidement.  Aussitôt, Jos Van Der Vleuten, Jean Stablinski, Michel Grain et René Binggeli repartent et cette fois-ci, ce sera la bonne.  A 30 kilomètres de Limoges, leur avance a atteint quatre minutes. Sur la piste de Beaublanc, Jean Stablinski remporte l’étape. Henri Rabaute n’a pas pu réaliser l’exploit de ses rêves : Au départ de Bordeaux, j’étais dans le coup, mais je ne pensais pas qu’une fois rejoint, Van Der Vleuten aurait relancé sinon je serais demeuré en tête. Sur la fin, mes équipiers ont fait l’impossible pour m’aider mais à Landouge, lorsque j’ai démarré, deux Suisses m’ont pris en chasse et n’ont pas voulu rouler. Je me suis relevé pour garder des forces pour l’étape de demain, au Puy de Dôme, où je pense avoir mes chances. Interrogé sur son coureur Gaston Plaud se montre particulièrement confiant pour la suite  : C’est dommage que Riton ait chuté lors des premières étapes. Mais, il s’est parfaitement bien repris. Il a les mains libres et il sait ce qu’il doit faire et vous verrez, il surprendra, une nouvelle fois, dans l’ascension du Puy de Dôme. Le lendemain, de Limoges au Puy de Dôme, Henri Rabaute répond présent.  Au km 110, le Suisse, Alfred Ruegg se sauve et Edouard Delberghe le prend en chasse. Au Km 120, Alfred Ruegg possède 1′ 20″ sur Edouard Delberghe et 4 minutes sur le peloton.  Au km 131, un contre se déclenche avec Jozef Huysmans, Henri Rabaute,  Louis Pfenninger,  Herman Van Springel et Félicé Gimondi.  Bien que Roger Pingeon soit porteur du maillot jaune, l’équipe de France ne réagit pas. Au km 162, le groupe Félicé Gimondi possèdent 3′ 20″ d’avance sur le peloton. Marcel Bidot donne alors l’ordre à Edouard Delberghe d’attendre Roger Pingeon. Au km 177,  Alfred Ruegg est rejoint par le groupe Félicé Gimondi. Le peloton maillot jaune est à 4′ 10″. A Clermont Ferrand, l’écart est monté à 5′ 25″. Dans les premières rampes du Puy de Dome, Alfred Ruegg, Herman Van Springel et Louis Pfenninger sont décrochés. Félicé Gimondi accélère dans les rudes pentes de La Barraque.  Jozef Huysmans et Henri Rabaute décrochent à leur tour. Au sein du peloton, l’Espagnol Julio Jimenez passe à l’attaque. A l’avant, Félicé Gimondi ne faiblit pas. Il va franchir la ligne d’arrivée avec 4′ 50″ d’avance. Derrière lui, Henri Rabaute est dépassé par Julio Jimenez mais il va réussir à revenir dans la roue de l’Espagnol dans les 200 derniers mètres. et dans un ultime effort, il s’offre une magnifique seconde place au sommet du Puy de Dôme. Julio Jimenez termine 3ème. Raymond Poulidor et Roger Pingeon qui sauve son maillot jaune, terminent 20 secondes plus tard. Henri Rabaute ne peut qu’être totalement satisfait de sa magnifique prestation : J’ai la grande satisfaction d’avoir terminé 2ème mais surtout d’avoir devancé Jimenez. A 200 mètres de la ligne, Jimenez m’a passé mais, je connaissais bien les lieux, j’ai plongé au virage juste avant les derniers mètres et je l’ai battu. A Paris, Roger Pingeon remporte le 54ème Tour de France, bien épaulé par Raymond Poulidor qui s’est mis à son service après sa lourde chute de la 8ème étape. Henri Rabaute termine 7ème Français, à la 21ème place à 31′ 17″ de Roger Pingeon. Ce Tour de France  1967 a malheureusement  été endeuillé par le décès de Tom Simpson dans l’ascension du Mont Ventoux.

Tour de France 1967 - Equipe des Bleuets - André Zimmermann - José Samyn - Christian Raymond - Henri Rabaute - Roger Milliot - Désiré Letort - Maurice Izier - Guy Ignolin - Georges Etter - Georges Chappe. (Photo Miroir du Cyclisme).

Après le Tour, Henri Rabaute participe à de nombreux critériums. Il tire ainsi profit de son exploit du Puy de Dôme. Le 30 juillet, il  est engagé au  15ème Critérium de la Renaissance d’Oradour sur Glane mais alors que l’heure du départ approche, il n’a pas encore signé la feuille d’émargement.  Revenant de Marseille et pris dans les bouchons, Henri Rabaute est à la bourre.  Pour faciliter son arrivée à Oradour, Jacques Tranchant, racingman à la retraite, enfourche sa moto et part à sa rencontre pour lui ouvrir la route. Pas le temps de s’échauffer, le départ est donné. A 10 tours de la fin, sept coureurs peuvent espérer l’emporter : Henri  Rabaute, Daniel  Barjolin, Raymond  Poulidor, Luis Ocana, Michel Lescure, Jean Claude Theillière et Francis Campaner. Les sept vont se départager au sprint.  Lançant le sprint de loin, Michel Lescure l’emporte devant Daniel Barjolin et Raymond Poulidor. Henri Rabaute s’empare de la 6ème place.

Le lendemain, il s’impose au Critérium d’Auzances en devançant Jean Dumont et Hubert Fraisseix.

Le 3 août, Henri  Rabaute retrouve Félicé Gimondi, Julio Jimenez, Jacques Anquetil, Jean Stablinski et Raymond Poulidor au Bol d’Or des Monédières. Echappé en compagnie d’André Foucher, Raymond Poulidor remporte l’épreuve pour la seconde fois. Un duo  composé de Lucien Aimar et d’Henri Rabaute termine à 43 secondes.

Le 8 août, sous une pluie diluvienne, alors que Raymond Poulidor remporte pour la 4ème fois le Critérium d’Ussel, Henri Rabaute se classe 4ème. Echappé avec Raymond Poulidor, il prend un tour d’avance au peloton. Dans le final, Raymond Poulidor repart seul, Félicé Gimondi, Fernando Mansanèque et Rolf Wolfshohl reviennent sur Henri Rabaute, le privant ainsi de la deuxième place.

Le 13 août, le championnat de France se déroule dans notre région, à Felletin. Ce championnat va être entaché par le dopage. Jacques Anquetil pour avoir refusé de se présenter à un contrôle anti-dopage, a été interdit de participer au championnat de France et écarté de la sélection pour le championnat du monde. Désiré Letort remporte le titre mais il sera déclassé après avoir été contrôlé positif. Pourtant, à l’arrivée le directeur sportif de Désiré Letort et d’Henri Rabaute,  Gaston Plaud, était aux anges : On a dit que si le Tour avait été couru par équipe de marque, nous aurions gagné. Aujourd’hui encore, nous avons prouvé que nous étions les meilleurs. J’espère qu’aujourd’hui Marcel Bidot, sélectionneur national pour le championnat du monde, aura été convaincu. Rabaute a fait un travail de titan lorsque Letort s’est enfui. Dans le peloton, personne ne pouvait bouger sans qu’il y soit. Quel équipier modèle ! Après avoir rempli parfaitement son rôle d’équipier Henri Rabaute termine 14ème de ce championnat de France. Il fait également partie de la liste des remplaçants pour le championnat du monde.

Le 16 septembre, Henri Rabaute abandonne lors de la 1ère étape de Paris-Luxembourg.

En fin de saison, le 1er octobre au Grand Prix de Fourmies,  Henri  Rabaute,  est classé 15ème ex-aequo à 19 secondes du vainqueur Willy Van Neste. Le 8 octobre, il termine à la 94ème place de Paris-Tours à 7′ 23″ du vainqueur Rik Van Looy.  A son grand regret,  Henri Rabaute doit renoncer au Tour de Lombardie qui figurait pourtant à son programme, ceci à cause d’un furoncle mal placé.

1968 – Une deuxième saison avec les pros, un second Tour d’Italie et un second Tour de France.

Dès les premiers jours de janvier, Henri Rabaute descend sur la Côte d’Azur. Il s’installe à l’hôtel des Roses, à Carnolès, près de Menton. A l’aube de cette nouvelle saison, il se montre relativement confiant : Il n’est pas question de vaincre d’entrée. Je prépare surtout Paris-Nice. Je veux, en effet, me présenter en pleine possession de mes moyens dans cette course par étapes pour aider mon coéquipier Roger Pingeon qui désire frapper un grand coup d’entrée. Je reviendrai à Limoges dans quelques jours avant de revenir à Menton pour disputer toutes les épreuves du début de saison. Je vais faire connaissance avec mes nouveaux équipiers et en particulier Christian Robini, vainqueur du Tour de l’avenir. Il me tarde de le voir afin de discuter et  dresser les plans à l’aube d’une saison très importante pour nous.

Le 24 mars, quatre Limousins, Raymond Poulidor, Jean Claude Daunat, Daniel Samy et Henri Rabaute prennent le départ du 37ème Critérium National, à Rouen les Essarts. Raymond Poulidor remporte l’épreuve. Jean Claude Daunat prend la 12ème place . Henri Rabaute et Daniel Samy ne figurent pas parmi les 22 coureurs classés.

Le 14 avril, Henri Rabaute termine 18ème du Critérium de Chateauneuf La Forêt remporté par Raymond Poulidor. Le lendemain, il termine 14ème ex-aequo du critérium de Saint Claud remporté par Jacques Anquetil.

Le 16 avril, Henri Rabaute termine 17ème ex-aequo de Paris-Camembert, à deux minutes du vainqueur, le Néerlandais, Harry Steevens.

Le 5 mai, il prend la 12 ème place du Championnat de Zurich remporté par l’Italien, Franco Bitossi.

Le 9 mai, Henri Rabaute enchaîne par le Tour de Romandie disputé en  5 étapes. Il termine au 41ème rang à 25′ 41″ du vainqueur Eddy Merckx après avoir pris la 5ème place au prologue disputé contre la montre par équipe avec  Désiré Letort, Raymond Delisle, André Bayssière, Jean Dumont et André Zimmermann.

Le 20 mai, Henri Rabaute rejoint la ville de Campione d’Italia pour prendre le départ du 51ème Giro. L’équipe Peugeot comprend : André Bayssière, Raymond Delisle, Jean Claude Daunat, Jean Dumont, René Grenier, Désiré Letort, Roger Pingeon, Daniel Samy, André Zimmerman.  Au cours des 22 étapes, Henri Rabaute n’apparait dans le top 10. Il termine toutefois son deuxième Giro à la 52ème place, à 2h 18′ du vainqueur Eddy Merckx. Seuls, trois autres coureurs de l’équipe Peugeot bouclent ce Tour d’Italie : René Grenier, Jean Dumont et Daniel Samy.

Le 27 juin, Henri Rabaute est au départ du 55ème Tour de France, à Vittel.  Il porte le dossard 29 au sein de l’équipe France C, dirigée par Gaston Plaud et Louis Caput. Il a autour de lui :  André Bayssière, Jean Louis Bodin, Jacques Cadiou, André Desvages, Francis Ducreux, Jean Dumont, Maurice Izier, Désiré Letort et Christian Robini. Henri  Rabaute ne va jamais être dans le coup pour son second Tour de France. Cette méforme est due à une crise d’appendicite qui  l’oblige à renoncer au cours de la 15 ème étape entre Font Romeu et Albi. C’est un 14 juillet  mais ce n’est pas un jour de gloire pour les coureurs Français. Outre l’abandon d’Henri  Rabaute, Raymond Poulidor, sur chute, perd du temps et Jean Stablinski est mis hors course pour dopage.

Henri  Rabaute ne fait sa rentrée que le 18 août lors du  Critérium de Felletin sans parvenir à franchir la ligne d’arrivée.

Le 20 août, il se classe 25ème en Belgique à l’Egmont Cycling Race dans le même temps que le vainqueur, le Belge Frans Melckenbeeck. Le reste de la saison ne lui permet pas d’obtenir d’autres résultats significatifs.

Tour de France 1968 - Equipe France-C - Christian Robini - Henri Rabaute - Désiré Letort - Maurice Izier - Jean Dumont - Francis Ducreux - André Desvages - Jacques Cadiou -Jean Louis Bodin - André Bayssière - (Photo Miroir du Cyclisme).

1969 – Une troisième saison chez Peugeot.

En 1969, Henri Rabaute est toujours membre de l’équipe Peugeot

Après avoir participé, le 22 mars, au Critérium National, le 6 avril, au Critérium de Châteauneuf la Forêt il prend  la 19ème place. Victor Van Schil remporte l’épreuve. Le lendemain au Critérium de Saint Claud, Raymond Poulidor triomphe, Henri Rabaute termine à la 22ème place.

Le 8 avril, il se classe 12ème de Paris-Camembert,  à deux minutes du vainqueur, Raymond Riotte.

Le 23 avril, Henri Rabaute se rend à Badajoz pour prendre le départ de la Vuelta. Au sein de l’équipe Peugeot, outre Henri Rabaute, on retrouve :  Jean Claude Daunat, René Pingeon, Roger Pingeon, Willy Monty, René Grenier, Désiré Letort, René Pinazzo et Joseph Schoerters. Lors de la 12ème étape, San Feliu-Moya, Henri Rabaute chute lourdement. Arrivé hors délai, il est contraint de quitter prématurément la Vuelta, le jour même où son leader, Roger Pingeon, s’empare du maillot amarillo qu’il gardera jusqu’à la fin.

Le 15 juin, Henri Rabaute termine 31ème des Boucles de la Seine dans le même temps que le 7ème Raymond Riotte. Durant le mois de juin, Henri Rabaute participe au Tour du Luxembourg qui comporte 6 étapes. Il se classe 36ème à 38′ 48″ du vainqueur Davidé Boifava.

Durant les mois de juillet et août, Henri Rabaute ne fait pas trop parler de lui sur le plan national et international. On le retrouve toutefois,  au départ des critériums de la région. Le 27 juillet, il termine 17ème du Critérium d’Oradour sur Glane remporté par Raymond Poulidor. Le 17 août, au Critérium de Felletin remporté par l’Allemand Rudy Altig, Henri Rabaute se met en évidence mais victime d’une crevaison dans le final, il rétrograde mais  il tient à terminer l’épreuve à la 31ème et dernière place.

En fin de saison, Henri Rabaute retrouve le moral. Du 3 au 9 septembre, il participe au Tour du Nord. A l’issue des 5 étapes, le Hollandais René Pijnen remporte l’épreuve. Henri Rabaute termine en 30ème position.

Le 22 septembre, Henri Rabaute prend la  3ème place à Pleyber-Christ, petite commune de Bretagne. Il est devancé par Paul Lemétayer et par son copain Jean Claude Daunat.

Henri Rabaute termine la saison 1969 en Italie. Le 8 octobre, il est classé 9ème ex-aequo de la 23ème édition de la Coppa Agostoni remportée par l’Italien, Franco Bitossi.

Le 11 octobre, Henri Rabaute figure au 36ème rang du Tour de Lombardie, remporté Jean Pierre Monséré lequel deviendra champion du Monde en 1970 et qui, malheureusement, décédera l’année suivante, percuté en pleine course par une voiture.

1970 – Chômeur puis un dernier Tour de France chez Fagor Mercier.

Début 70, Henri Rabaute se présente au départ du Prix de Roquebrune, sur la Côte d’Azur, avec un maillot de chômeur, vert cerclé de noir. Au vu de ses performances de la saison 1969, Gaston Plaud a pris la décision de ne pas le conserver dans son équipe. Henri Rabaute, toujours optimiste, conserve toutefois le moral.  Vous voyez je fais mon métier sérieusement et je fais des sacrifices pour venir m’entrainer ici. mais hélas, j’ai été libéré trop tard par mon ancien employeur pour pouvoir solliciter une place dans une autre équipe. Tout était complet mais  je ne désespère pas….

Le 1er mars, au départ de Gênes-Nice, Henri Rabaute ne porte plus son maillot de chômeur. Grâce à Raymond Poulidor, il se présente au départ avec le maillot Fagor Mercier sur les épaules. Dernier classé, il occupe le 30ème rang.

Le 22 mars, Henri Rabaute est au départ du Critérium National, qui se dispute entre Evreux et Rouen. C’est un de ses co-équipiers, Georges Chappe qui remporte l’épreuve. Henri Rabaute prend la 24ème place dans le même temps que le 7ème Charly Grosskost.

Le 31 mars, le même Georges Chappe remporte Paris-Vimoutier dénommé aussi Paris-Camembert. Henri Rabaute termine 21ème.

Le 23 avril, la 25ème édition du Tour d’Espagne s’élance de la ville de Cadix. L’équipe Fagor Mercier est présente avec Henri Rabaute entouré de Domingo Perurena, José Maria Errandonea, Rolf Wolfshohl, Bernard Labourdette, Eddy Peelman, Edward Janssens, Henk Hiddenga, Gérard Briend et Léon Paul Ménard. La poisse est au rendez-vous pour Henri Rabaute. Lors de la 11ème étape, une chute jette à terre une vingtaine de coureurs. Henri Rabaute est de ceux là. Il se relève rapidement et entame une chasse effrénée. Sur une route en réfection, en tête du groupe, Henri Rabaute prévient ses suivants immédiats du danger mais, malheureusement, le coureur qui le suit, surpris, le heurte violemment et le projette sur une voiture. Meurtri de toutes parts et souffrant de l’épaule, Henri Rabaute est contraint de quitter la Vuelta prématurément, comme il l’avait fait la saison précédente.

Le 17 mai, Luis Ocana remporte le 2ème Critérium de La Souterraine. Henri Rabaute prend la 18ème place.

Du 19 au 25 mai, en préparation du Tour de France, Henri Rabaute dispute le Critérium du Dauphiné Libéré. Il est accompagné de Georges Chappe, Derek Harrison, Pierre Matignon, Michel Périn et de Domingo Perurena. A l’issue des six étapes, il se classe 23ème au classement général final,  à 15′ 21″ du vainqueur, Luis Ocana.

Le 26 juin, la ville de Limoges accueille le Tour de France. Les organisateurs du Tour ont souhaité rendre hommage à Raymond Poulidor en désignant Limoges comme ville de départ du 57ème Tour de France. Louis Caput, directeur sportif de l’équipe Fagor Mercier Hutchinson a bien évidemment sélectionné dans son effectif, Raymond Poulidor,  porteur du dossard 28, mais également, Henri Rabaute, porteur du dossard 29.  L’équipe est complétée par Georges Chappe, Jean Pierre Genet, Cyrille Guimard, Bernard Labourdette, Eddy Peelman, Michel Périn, Domingo Perurena et Rolf Wolfshohl. Henri Rabaute, toujours aussi flegmatique et décontracté, est l’avant dernier à passer la visite médicale de contrôle du départ. Lors du prologue contre la montre, long de 7,4 km autour du Parc Municipal de Beaublanc, Eddy Merckx se montre le meilleur. Raymond Poulidor doit se contenter de la 11ème place à 24 secondes du cannibale Belge.  Henri Rabaute, quant à lui occupe le 85ème rang  avec un débours de 54 secondes. Il se montre toutefois satisfait de sa prestation : J’étais bien et le parcours me convenait parfaitement malheureusement, j’ai sans doute commis une faute en partant trop rapidement et j’ai quelque peu payé mes efforts sur la fin mais, me trouver à moins d’une minute de la machine Merckx n’est pas si mal. Je ne pensais pas réussir une performance de cette taille car les prologues ne me sont guère favorables mais, je ne pouvais pas faire moins pour remercier les nombreux spectateurs qui m’ont encouragé tant lors de la présentation des équipes que sur le parcours. Après le prologue,  Henri Rabaute s’est éclipsé rapidement pour rejoindre ses appartements, avenue Locarno, où il a passé une dernière nuit avant de prendre le départ le lendemain de la première étape qui conduit les coureurs de Limoges à La Rochelle. Durant ce Tour, Henri Rabaute va épauler Raymond Poulidor plus particulièrement sur les étapes de montagne. C’est ainsi qu’il termine 23ème de la 14ème étape Gap-Mont Ventoux, 26ème de 18ème étape Saint Gaudens-La Mongie  avec Mente, Aspin Peyresourde et Tourmalet, 21ème de la 19ème étape Bagnères de Bigorre-Mourenx avec le Tourmalet et l’Aubisque. Au classement général final, Henri Rabaute se classe 27ème à 58′ 47″ du vainqueur, Eddy Merckx. C’est aussi le 5ème Français derrière Raymond Poulidor, Raymond Delisle, Lucien Aimar et Jean Dumont.

Après le Tour, la motivation n’est plus là. Henri Rabaute est présent sur divers critériums, principalement dans la région. Le 26 juillet, il termine 11ème du Critérium d’Oradour sur Glane remporté par Jan Janssen. Le 4 août, il prend la 13ème place du 19ème Critérium d’Ussel, remporté par Raymond Poulidor. Le 11 novembre, il termine 10ème à Mareuil. Christian Raymond remporte l’épreuve.

 

Tour de France 1970 - Equipe Fagor Mercier - Georges Chappe - Jean Pierre Genet - Cyrille Guimard - Bernard Labourdette - Eddy Peelman - Michel Perin - Domingo Perurena -Raymond Poulidor - Henri Rabaute - Rof Wolfschohl (Photo Miroir du Cyclisme).

1971 – Le retour chez Peugeot.

Début 1971, Bernard Labourdette et Henri Rabaute les seuls pourtant à avoir accompagné Raymond Poulidor dans la haute montagne, restent sur la touche. Il est vrai que de son côté, Henri Rabaute n’a pas toujours eu la volonté de pratiquer son sport en s’appuyant sur un entrainement contraignant. Sa grande classe lui a souvent joué des tours. en lui faisant  croire qu’il pouvait réussir sans trop de contraintes. L’entraînement n’est pas son fort, il préfère nettement la compétition.

A l’aube de cette saison, il est toutefois  bien décidé à reprendre le vélo avec sérieux car il n’a nullement l’intention de raccrocher. Son ancien directeur sportif, Gaston Plaud, qui le connait bien, a bien voulu lui redonner sa confiance. En reprenant sérieusement l’entraînement, en participant à des critériums en Bretagne, Henri Rabaute espère bien courir le Giro. Ce ne sera malheureusement pas le cas et il ne va finalement que très peu courir durant cette saison.

Le 31 mai, Henri Rabaute prend le départ du Critérium de La Souterraine. Eddy Merckx remporte l’épreuve. Henri Rabaute ne figure pas dans le classement.

Le 14 juin, il participe au  Tour du Luxembourg mais à l’issue des 4 étapes, son nom n’apparait pas dans le classement final.

Le 25 juillet, Lucien Aimar remporte le Critérium d’Oradour sur Glane, Henri Rabaute est, une fois de plus, pas classé.

Le 3 août, son ancien équipier, Cyrille Guimard remporte le Critérium d’Ussel. Henri Rabaute termine à la 22ème place.

1972 – Une dernière tentative chez les pros.

A nouveau chômeur, Henri Rabaute ne se résigne toujours pas à raccrocher. Il s’est fait des amis dans le milieu pro. Sa classe extraordinaire a marqué les esprits. Il a souvent fait mal aux jambes à ses adversaires et ce n’est pas une surprise si Jean Stablinski qui s’est retiré des pelotons pense à lui pour compléter l’effectif de son équipe Sonolor Lejeune.

C’est ainsi que sous ces nouvelles couleurs, Henri Rabaute prend le départ, le 26 mars, du Critérium National.  Mais la classe ne fait pas tout. Henri Rabaute abandonne une nouvelle fois.

Par la suite, Henri Rabaute réalise comme une tournée d’adieu en participant au critériums de la région, La Souterraine, Oradour sur Glane, Egletons, Meymac,  puis, le moment est venu de tirer un trait sur sa carrière.

Sa  passion pour le  sport cycliste va le pousser à refaire une courte apparition dans les pelotons, en 1974, sous les couleurs de son club d’origine, l’Union Vélocipédique Limousine. Il va ainsi obtenir un top 10 en toutes catégories, le 16 juin, à Aubusson, en prenant la 6ème place, l’épreuve étant remportée par Dominique Stellmacher.

Si Henri Rabaute était né cinquante ans plus tard, on peut se poser la question de savoir quelle incidence aurait eu sur sa carrière,  les méthodes et le suivi des entraînements que rencontrent les jeunes pros de notre époque. Il est, peut être, probable qu’il ne les aurait pas supporté mais, dans le cas contraire, il aurait été, certainement, un des tous meilleurs pros Français.

L’amour du vélo, il l’avait et il l’a démontré en fin d’année 72 où il s’est mis en tête d’organiser un Critérium Pro à Limoges, frustré que Limoges n’accueille plus les Pros. Voilà 6 ans que Raymond Poulidor n’avait pas couru dans sa ville. Sollicités, les dirigeants de l’UVL décidèrent d’apporter leur soutien à  »Riton ». Quatre jours avant l’épreuve les services préfectoraux jugèrent insurmontables les problèmes de sécurité et de circulation, un samedi après midi dans les rues de Limoges. L’épreuve était purement et simplement annulée. Finalement, au tout dernier moment, un accord est trouvé et l’épreuve se déroulera en nocturne. Henri Rabaute est ainsi parvenu à ses fins. Il a voulu rendre au cyclisme ce qu’il lui avait apporté. C’est tout en son honneur, d’autres champions beaucoup plus illustres n’ont pas su faire preuve d’autant de reconnaissance.

Sources des données retranscrites : Archives Populaire du Centre, Miroir du Cyclisme –  Site : Mémoire-du-cyclisme. 

Maquettes des maillots : Mémoire-du-cyclisme. Jean Louis Bey.

 

L’essentiel de son palmarès.

1957 –

5ème – Prix des Nourrissons.

6ème – Moissannes.

8ème – Limoges – Cité Plaisance.

9ème – Limoges – Petit Prix Fernand Latié.

1958 –

2ème – Panazol.

3ème – Critérium Régional Cadets.

3ème – Limoges – Petit Prix Fernand Latié.

1959 –

1er- Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 1ère épreuve. Cadets.

1er- Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 2ème épreuve. Cadets.

1er- Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 4ème épreuve. Cadets.

1er- Critérium des Cadets – 1ère épreuve.

1er- Critérium des Cadets – 3ème épreuve.

1er- Critérium des Cadets.

1er- Couzeix.

1er- Landouge.

1er- Balledent.

1er- Grandmont.

1er- Gorre.

3ème – Peyrat de Bellac.

3ème – Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 4ème épreuve.

6ème – Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 2ème épreuve.

8ème – Limoges – Prix des Jeunes de l’UVL. 1ère épreuve.

1960 –

1er – Premier Pas Dunlop de la Haute Vienne.

1er – Premier Pas Dunlop Régional.

1er – Championnat de France des Débutants.

1er – Rochechouart.

1er – La Coquille.

1er – Fursac.

1er  – Nantiat.

2ème – Ambazac.

2ème – Balledent.

3ème – Course de classement du CRCL.

3ème – Saint Martin Terressus.

4ème – Limoges – Prix Charles Clément.

4ème – Course de classement du CRCL.

5ème – Pont à la Planche.

5ème – Cyclo-cross de Château Chervix.

6ème – Cyclo-cross de Grandmont.

6ème – Azérables.

7ème – Montboucher.

7ème – Forgevieille.

9ème – Course de classement du CRCL.

1961 –

1er – Forgevieille.

1er – Le Chatenet en Dognon.

1er – Nantiat.

1er – Saint Germain des Prés.

1er – Cussac.

1er – Rancon.

1er  – Chalus.

2ème – Course de classement du CRCL.

3ème – Limoges – Prix Mary Masbou.

3ème – Grand Prix des Espoirs Internationaux – Etape contre la montre.

4ème – Aubusson – Tour du Mont.

4ème – Sainte Feyre.

5ème – Rochechouart.

5ème – Bussière Galant.

5ème – Saint Bonnet Briance.

5ème – Grand Prix des Espoirs Internationaux.

6ème – Championnat du Limousin des Sociétés.

6ème – Limoges – Revanche du Dunlop.

7ème – Saint Junien.

7ème – Saint Dizier Leyrenne.

8ème – Les Salles Lavauguyon.

9ème – La Forêt Montboucher.

9ème – Sardent.

9ème – Saint Léonard de Noblat.

1962 –

1er – Course de classement du CRCL.

1er – Course de classement du CRCL.

1er – Limoges Saint Léonard et retour.

1er – Tour de la Corrèze – 2ème étape.

1er – Tour de la Corrèze.

1er – Coulgens.

1er – Salagnac Clairvive.

1er  – Peyrat La Nonière.

2ème – Saint Yrieix La Perche – Prix du Conseil Municipal.

2ème – Croze.

3ème – Limoges – Prix Charles Clément.

3ème – Tour de la Corrèze – 1ère étape.

3ème – Championnat du Limousin des Sociétés.

3ème – Limoges – Nocturne des Coutures.

3ème – Saint Dizier Leyrenne.

3ème – Limoges – Le Mas Neuf.

4ème – Brive – Prix Martini.

4ème – Bellac – Prix de la Ville et des Commerçants.

4ème – Le Dorat.

4ème – Bélâbre.

4ème – Circuit des Etangs – Tricherie.

5ème – Saint Bonnet Briance.

6ème – Les Salles Lavauguyon.

6ème – Bussière Galant.

6ème – Limoges – Prix Centre Pneu.

7ème – Saint Jory de Chalais.

8ème – Quatre Jours Doc – 1ère étape.

10ème– Championnat du Limousin de cyclo-cross.

9ème – Sardent.

9ème – Saint Léonard de Noblat.

1963 –

1er – Arnac La Poste.

1er – Cassepierre.

2ème – Championnat du Poitou des Sociétés.

2ème – Mainsat.

2ème – Nexon.

2ème – Guéret – Prix Roger Auclair.

3ème – Séreilhac.

5ème – Saint Bonnet Briance.

7ème – Vayres Les Roses.

8ème – Championnat du Poitou des Amateurs.

8ème– Limoges – Nocturne des Coutures.

8ème – Sardent.

9ème – Limoges – Nocturne de Beaublanc.

1964 –

2ème – Course de classement du CRCL.

3ème – Championnat du Poitou des Sociétés.

5ème – Saint Laurent sur Gorre.

5ème – Bessereix.

6ème – Saint Bonnet Briance.

6ème– La Jonchère..

7ème – Marsac.

10ème – Limoges – Le Mas Neuf.

1965 –

1er – Eymoutiers – Prix du 14 juillet.

1er – Saint Mathieu.

2ème – Treignac.

2ème – Génis.

2ème – Nexon.

2ème – Mérinchal.

2ème – Reterre.

3ème – Le Dorat.

3ème – Sornac.

3ème – Les Salles Lavauguyon.

3ème – Lépaud.

4ème – Bénévent l’Abbaye.

4ème – Guéret – Ronde des 4 ponts.

5ème – Saint Setiers.

5ème – Le Palais sur Vienne.

6ème – Limoges – Cité Raoul Dautry.

6ème – Saint Laurent sur Gorre.

6ème– Limoges – Nocturne des Coutures.

6ème – Cenon.

7ème – Saint Yrieix Le Déjalat.

8ème – Vigeois.

10ème – Limoges – Le Vigenal.

10ème – Ambazac.

10ème – 3 Jours du VC La Souterraine.

1966 –

1er – Limoges – Le Vigenal.

1er – Mérinchal.

1er – Chateaugay.

1er – Meuzac.

1er – Saint Junien – Prix Antonin Reix.

1er – Trois Jours de La Souterraine – 3ème étape.

2ème – Chambon sur Voueize.

2ème – Lavaveix Les Mines.

2ème – Feniers.

3ème – Lafat.

3ème – Treignac.

3ème – Saint Amandin.

3ème – Egletons.

3ème – Meymac.

3ème – Tarnac.

3ème – Trois Jours de La Souterraine.

3ème – Quimperlé.

4ème – Brive – Prix Philips.

4ème – Bouteille Saint Sébastien.

4ème – Saint Setiers.

4ème – Le Dorat.

4ème – Saint Priest La Plaine.

4ème – Bénévent l’Abbaye.

4ème– Lescouet Jugon.

4ème – Allassac.

4ème – Trois Jours de La Souterraine. 2ème étape.

4ème – Saint Léonard de Noblat.

5ème – Leugny.

5ème – Pleaux.

5ème – Aigueperse.

6ème – Course de classement du CRCL.

7ème – Course de classement du CRCL.

7ème – Limoges Saint Léonard et retour.

8ème – Tour de la Corrèze – 2ème étape.

8ème – Chaniers.

9ème – Critérium de Saint Hilaire Les Places.

1967 –

1er – Course de classement du CRCL.

1er – Course de classement du CRCL.

1er – Auzances.

2ème – Course de classement du CRCL.

2ème – Limoges Saint Léonard et Retour.

2ème – Tour de France – 20ème étape.

3ème – Tour des Combrailles – 4ème étape.

3ème – Nersac.

4ème – Isle.

4ème – Circuit Boussaquin.

4ème – Bol d’Or des Monédières.

4ème – Critérium d’Ussel.

5ème – Brive Prix d’Ouverture.

5ème – Chateau Chinon.

6ème– Sérignac.

6ème – Critérium d’Oradour sur Glane.

8ème – Tour de la Corrèze – 2ème étape.

10ème – Tour de France – 16ème étape.

1968 –

5ème – Tour de Romandie – Prologue.

1969 –

2ème – Pleyber Christ.

10ème – Auzances.

1970 –

7ème – Beire Le Châtel.

10ème – Mareuil.

1974 –

6ème – Aubusson – Quartier Saint Jean.