Cyclisme en Limousin

Archives cyclistes du Limousin depuis le début du 20ème siècle.

Valentin HUOT

Valentin HUOT.

Valentin Huot est né le 1er mai 1929, à Pissot, petit village de la Dordogne situé sur la commune de Creyssensac. Il est décédé à l’âge de 88 ans, le 21 novembre 2017, à Manzac sur Vern, en Dordogne.

Ses clubs amateurs.

Valentin Huot a signé sa première licence à l’US Bergerac en 1951. En 1953, il intègre le CC Bergerac, club dirigé par l’ancien coureur de renom Isidore Jamay.

En 1955, il signe au CC Périgueux.

Ses équipes professionnelles.

Valentin Huot a été pro de 1953 à 1962.

En 1953 et en 1954, il porte les couleurs de l’équipe Terrot Hutchinson. Parmi les coureurs de renom qui portent le même maillot, durant cette période, on retrouve : Jean De Gribaldy, Lucien Teisseire,  Adolphe Deledda, Charly Gaul, Jean Malléjac, Jean Dotto, Jean Robic, Tino Sabbadini, Abdel Kader Zaaf, Raymond Elena, Roger Rondeaux, Antonin Rolland, Nello LaurediGeorges Gay, Marcel Guitard et André Dufraisse.

En 1955, Valentin Huot endosse le maillot bleu étoilé de l’équipe Rochet.  On retrouve dans cette équipe : Roger Buchonnet, Georges Gay, Louis Rostollan, Pierre Jodet, Eugène Letendre.

De 1956 à 1962, Valentin Huot reste fidèle à l’équipe Mercier Hutchinson. Durant toutes ces années, il va avoir pour partenaires : Jan Adriaenssens, Jean et Francis Anastasi, Pierre BeuiffeuilAlbert BouvetAlfred De Bruyne, Bernard Gauthier, Francis Pipelin, René Privat, Marcel Queheille, Tino Sabbadini, Martin Van Geneugden, Robert Cazala, Jean Gainche, André Le DissezEmile Le Bigault, Raymond Poulidor, Hubert Fraisseix, Claude Mazeaud, Manuel Manzano, Jacques Gestraud, Victor Van Schil.

Son début de carrière.

1951 – Une première année de compétition tardive.

Valentin Huot débute la compétition relativement tard puisqu’il a 22 ans lorsqu’il prend le départ de sa première course officielle. Il n’a donc pas fait son apprentissage dans la catégorie des cadets. Malgré cela, dès sa première année, en 1951, il rentre régulièrement dans les dix premiers sur de nombreuses épreuves disputées principalement en Dordogne.

Les victoires ne tardent pas  à venir ainsi, il triomphe le 29 juillet, à Eyguirande Gardedeuil.

Le 7 octobre, à Flaugeac, il fait preuve d’une belle ténacité. L’éclatement de son boyau le jette à terre. Il doit réparer seul  mais, sur ce circuit long de 2,5 kilomètres,  il est doublé par tout le peloton. Malgré son tour de retard, il remonte sur son vélo et rattrape le peloton puis part seul pour combler son retard. Après avoir rejoint, il se permet le luxe de déposer tout son monde pour s’offrir un magnifique succès en solitaire.

Le 14 octobre, à Marmande, Valentin Huot remporte un nouveau succès en dominant l’épreuve de bout en bout malgré un peloton de 89 coureurs. Il est de toutes les attaques. Il s’enfuit, à quatre tours du final  et sa domination marquent les esprits des organisateurs qui voit en lui un excellent coureur en devenir.

Après cette première saison sur route réussie, Valentin Huot enchaîne par le cyclo-cross et, là encore, il se distingue en remportant, le 30 décembre,  le cyclo-cross de Périgueux, organisé par la Pédale Faidherbe dans le quartier Saint Georges.  Il est  également présent, le 10 février suivant, au départ du championnat du Limousin, à Limoges, que va remporter André Dufraisse. Alors qu’il lutte pour la 5ème place, une crevaison va l’écarter du classement final.

1952 – Des premières victoires significatives et des premières sélections.

Après avoir remporté, le 2 mars, une des courses de classement de l’US Bergerac, en devançant Joseph Fabro, Valentin Huot remporte, le 10 avril, le Prix du restaurant Mouney, une épreuve disputée sur deux étapes d’une centaine de kilomètres, Il devance, à cette occasion, le Périgourdin, Pierre Knaureck.

Vanentin Huot enchaîne ensuite les victoires en solitaire. Le 1er mai, il remporte le Prix Marbot, à Neuvic sur l’Isle, le 23 juin, à Gardonne,  il laisse son second, François Gourmelon, de Mussidan, à près de 5 minutes, le 14 juillet, à Bergerac, il devance de 2′ 40″, son coéquipier, Joseph Fabro.

Le 3 août, Valentin Huot a été sélectionné par le comité du Limousin pour participer au 1er Trophée Simplex des Provinces Françaises. Il est accompagné par Eugène Fourgeaud, René Dufour et par Armand Salvini. Après 100 kilomètres effectués autour de Reims, Valentin Huot obtient une très belle 4ème place dans le même temps que le vainqueur, Roger Hassenforder.

Dans la dernière partie de la saison, Valentin Huot triomphe à deux reprises, le 15 août, à Faux, où il devance, à nouveau, François Gourmelon et le 29 octobre, à Bergerac, où il remporte le championnat de son club,  l’US Bergerac.

Périgueux Prix du restaurant Mouney 1952 - Victoire de Valentin Huot (Photo Rétro Vélo Dordogne)

1953 – Les premiers résultats nationaux. L’accès à la catégorie des Indépendants.

Le 3 mai, Valentin Huot se présente au départ du Prix Lapasserie, à Périgueux, avec la ferme intention d’attirer l’attention des sélectionneurs de la 3ème Route de France.  Après 100 bornes de course, les coureurs font un premier passage à Périgueux, devant les établissements Lapasserie, où est jugée l’arrivée des 3ème et 4ème catégories. Dans la rude montée de l’avenue de Paris, trois hommes sortent du lot : Jacques Brun, Léon Kervasse et Valentin Huot. Ces trois hommes unissent leurs efforts et profitant des montagnes russes qui suivent, ils augmentent rapidement leur avance. A 10 kilomètres de l’arrivée, Valentin Huot dans la courte montée de la traversée d’Antonne fausse compagnie à ses deux camarades de fugue. Mettant en évidence de très bonnes qualités de rouleur, Valentin Huot va franchir la ligne d’arrivée avec deux minutes d’avance sur le second, Jacques Brun. Il a ainsi obtenu sa sélection pour la 3ème Route de France qui doit se dérouler 10 jours plus tard.

Périgueux Prix Lapasserie 1953 - Victoire de Valentin Huot (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Le 13 mai, Valentin Huot est donc présent à Paris, au départ de la 3ème Route de France. C’est pour lui  sa première grande course par étape. Durant 12 jours, du 12 au 25 mai, la course va conduire les coureurs de Paris à Limoges. Valentin Huot fait partie de l’équipe du Centre que patronne le Populaire du Centre. L’équipe est composée d’Emile Delmas, de Jean Marie Bouzou, de Michel Tombelaine, de Georges Tombelaine et de Michel Brun. Michel Brun va très bien se comporter puisqu’il remporte deux étapes, à Mende et à Pons. Michel Tombelaine termine 3ème de la dernière étape à Limoges. Au classement général final, Emile Delmas est le mieux classé. On le retrouve à la 19ème place.  Quant à Valentin Huot, il a eu un début difficile  mais, au fil des étapes, il est apparu plus performant. Il obtient sa meilleure place en terminant 7ème du 2ème tronçon de la 8ème étape Le Puy Mende étape qui a été dominée par les coureurs Limousins puisque l’on retrouve aux deux premières place, Michel Brun et Emile Delmas et à la 4ème place Michel Tombelaine. Valentin Huot termine à la 28ème place du classement général final.

La Route de France  a mis en jambes Valentin Huot  qui va réaliser un très beau doublé les 23 et 24 juin. Le 23 juin, à Saint Etienne, comme la saison précédente, il représente le Limousin au 2ème Trophée Simplex des Provinces Françaises.  Cette épreuve ouverte aux jeunes coureurs indépendants est devenue une véritable réplique des championnats de France. Valentin Huot ne s’est pas déplacé seul, il a amené avec lui les frères Tombelaine, Jacques Tranchant et Armand Salvini. A l’issue des 157 kilomètres de cette épreuve difficile, Valentin Huot franchit la ligne d’arrivée en solitaire avec 1′ 36″ d’avance sur le coureur de l’Ile de France, Raymond Hoorelbeke.  A noter que la 4ème place revient à Henri Anglade lequel va devenir rapidement un des meilleurs pros Français.

De retour dans la région limousine, dès le lendemain, Valentin Huot triomphe à Bourganeuf. Dans les derniers kilomètres, il revient sur le groupe des échappés puis prend le large pour l’emporter en solitaire en devançant Tino Sabbadini, Michel Brun, Georges Aymard et Roger Buchonnet.

Le 28 juin 1953, l’UC Brive organise, à Brive, la finale du Championnat du Limousin disputée contre la montre. Cette finale a perdu un peu de son intérêt puisque, Georges Gay, a accumuler tellement de points sur les épreuves qualificatives précédentes qu’il ne peut plus être battu. Il a déjà le titre de champion du Limousin en poche. Reste à désigner les représentants pour aller disputer le championnat de France, ce sera chose faite à l’issue de ce contre la montre de 73 kilomètres qui va conduire les 17 participants à Marcillac, Les Quatre Routes d’Albussac, Beynat, Lanteuil, Malemort et Brive. Valentin Huot qui est devenu la figure montante du cyclisme régional après ses performances du début de saison,  est le grand favori de cette finale.  Il n’y aura guère de surprise, il va gagner l’épreuve d’une seule jambe. Il a fait étalage d’une grande classe qui fait de lui un des prétendants sérieux au championnat de France qui doit se disputer, le 12 juillet, à Lyon. Il a toujours été en tête à tous les pointages. Il a fait le forcing vers le 30ème kilomètre pour, ensuite, terminer à sa main. Georges Gay prend la seconde place à 1’50″. Marcel Clément termine 3ème à 2 minutes. Les trois qualifiés pour le championnat de France des Indépendants sont donc : Valentin Huot, Georges Gay et Marcel Clément. Les jeux sont faits. Georges Gay remporte pour la deuxième année consécutive le championnat du Limousin.

Le 12 juillet, à Lyon, lors du championnat de France, les routes défectueuses vont provoquer de nombreuses crevaisons. Valentin Huot et Marcel Clément en seront victimes. Ils sont contraints de regagner les vestiaires dès la mi-course. Georges Gay se montre plus chanceux et après une magnifique course il vient échouer au pied du podium en devançant Jacques Anquetil.

Deux jours plus tard, le 14 juillet, Valentin Huot prend sa revanche, à Saint Céré, en battant sur ses terres, Georges Gay lors du Prix de la Salers.

Le 5 août, Valentin Huot prend le départ, à Brest, du 18ème Tour de l’Ouest. Au sein de l’équipe Terrot, il est entouré par Armand Darnauguilhem, Marcel De Mulder, Marcel Dussault, Roger Provost, André Roossel, Tino Sabbadini et Abdelkader Zaaf. Valentin Huot ne va pas aller au bout des huit étapes. Il rend les armes dès la deuxième étape disputée entre Saint Brieuc et Granville.

En fin de saison, le 27 septembre, Valentin Huot figure parmi les vingt coureurs retenus pour disputer le Grand Prix des Nations sur un contre la montre de 140 kilomètres dans la région parisienne. Jacques Anquetil qui n’a que 19 ans et demi remporte l’épreuve. Si Valentin Huot termine très loin à la 17ème place, cette expérience redoutable lui a permis d’en tirer de grands enseignements pour la suite de sa carrière.

En cours de saison, Valentin Huot s’est également fait remarquer sur de nombreuses autres épreuves. Le 14 juin, il remporte le Prix de la Saint Jean à Saint Sulpice le Guérétois. Le 24 août, il ajoute à son palmarès le Prix du Monteil à Lamonzie Saint Martin où il laisse son second, Raymond Chaminaud, à 4′ 30″. A ces victoires, il faut ajouter de très belles places d’honneur sur des épreuves ouvertes aux aspirants comme une série de 2ème place obtenues,  le 2 août, à Fursac, le 18 août, à Meymac, le 30 août, le 1er Prix de la Renaissance d’Oradour sur Glane.

1954 – Valentin Huot remporte Paris-Limoges puis prend le départ de son premier Tour de France.

Valentin Huot débute bien la saison en remportant, le 7 mars et le 21 mars, deux des trois courses de classement du CC Bergerac.

Le 25 avril, Valentin Huot remporte, avec un certain brio, la 6ème édition de la classique La Rochelle-Angoulème. La course prend tournure après la traversée de Chateauneuf. Un groupe d’une dizaine de concurrents s’est porté en tête. Valentin Huot figure parmi ceux-ci. Alors que l’arrivée approche, le coureur de Montauban, Félix Bermudez prend le large. Valentin Huot est le premier à réagir. Il place un contre foudroyant qui va lui permettre de rallier la ligne d’arrivée en solitaire. Le Bordelais, Joseph Cigano prend la 2ème place devant le Marseillais, Armand Di Caro.

Durant le mois de mai, Valentin Huot lève les bras, le 10 mai, à La Rochette, en Charente, le 21 mai, à Saint Léon sur l’Isle et le 26 mai, au Grand Prix de la Ville de Niort.

Du 3 au 6 juin, Valentin Huot participe avec son équipe Terrot, au Tour d’Alsace Lorraine. Six étapes pour un total de 1041 kilomètres sont au programme. Valentin Huot, très régulier, termine 5ème du classement général final, remporté par Roland Gruber. En outre, il termine 8ème de la 1ère étape, Metz-Mulhouse, remportée par Francis Chollot, 6ème de la 4ème étape, Bar Le Duc-Longwy, remportée par Bruno Benuzzi, 9ème de la 5ème étape, Longwy-Merlebach, remportée par Armando Para. Il réalise sa meilleure performance en remportant la 2ème étape, Mulhouse-Vittel, en battant au sprint ses deux compagnons d’échappée, Albert Chaumarat et Gunther Debusmann.

Continuant sur sa lancée, Valentin Huot remporte, sous la pluie, après une écrasante domination, le 3ème critérium international de Cenon, dans la banlieue de Bordeaux. Parti seul, dès le 3ème tour, Valentin Huot augmente son avance régulièrement en prenant 10 secondes par tour. Malgré les nombreuses primes annoncées par le speaker de service, les poursuivants ne le reverront qu’à l’arrivée. Le second l’Italien, Settino Perin, qui bat au sprint Jean Forestier, termine à 3′ 37″. Jacques Anquetil 4ème accuse un retard de 4′ 44″.

Critérium de Cenon 1954 - Victoire de Valentin Huot. (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Le 20 juin, le temps est couvert et assez frais au moment  où le directeur de course, Henri Boudard, libère les 63 concurrents du 23ème  Paris Limoges. Suite à  une déviation à cause de la réfection de la route Nationale 20, vers Authon, l’épreuve se trouve rallongée de 16 kilomètres ce qui porte la disrance à 381 kilomètres. La veille de l’épreuve, Valentin Huot s’est confié à Claude François, journaliste au Populaire du centre : Je ne pars pas pour faire dans les ex-aequo. Je pars pour gagner et vous verrez que je réussirai. Dans les premiers kilomètres, il se fait oublier. A Angerville, Robert Mignat (Royal Codrix) fait cavalier seul avec 1′ 50″ d’avance alors que le soleil se montre enfin. Au 100ème km, Robert Mignat est rejoint par Henri Surbatis (Rochet), Charles Coste (Royal Codrix) et Alfred Tonello (Alcyon). Le peloton est à 2′ 10″. Roger Mignat est lâché à La Ferté Saint Aubin. Les quatre hommes de tête augmentent leur avance qui atteint 4′ 45″ au ravitaillement de la Motte Beuvron. La chaleur est de plus en plus forte, le peloton fait la chasse à la canette. Les hommes de tête en profitent pour porter leur avantage à 8′ 15″ dans la traversée de Vatan. Au second ravitaillement, à Chateauroux, l’écart est de 10′ 30″ mais dès la sortie de la ville, Henri Surbatis, au bout du rouleau, met la flèche.  Au sein du peloton, André Dufraisse (Terrot) pourtant en grande forme est aussi contraint d’abandonner. Il a  cassé des rayons mais il n’a trouvé personne pour lui passer une roue. A Argenton, l’avance des leaders diminue. Ils n’ont plus que 7′ 50″ d’avance sur le peloton puis 4′ 40″ en abordant la côte de Le Fay. Le regroupement s’opère à La Souterraine. Armand Baeyens (Plume Sport) relance la course dans la traversée de La Croisière. Rejoint dans la côte de Montcocu, il récidive mais sans plus de succès. Valentin Huot et Jean Forestier (Follis Dunlop) placent un démarrage dans la côte de Morterolles. Au sommet de la côte de Bessines, les deux hommes sont encore ensemble. Ils précèdent le régional Georges Gay (Terrot) de 2 secondes puis un groupe à 30 secondes composé d’Adolphe Deledda (Terrot), Raymond Guégan (Rochet), Tino Sabbadini (Terrot), Martin Van Geneugden (Gitane), Roger Pontet (Royal Codrix), Albert Dolhats (Rochet), Maurice Quentin (Alcyon), Louis Barès (Mercier), Albéric Schotte (Alcyon), Raoul Rémy (Mercier) et Robert Varnajo (Gitane). Au sommet de Chantelauve, Valentin Huot est seul en tête avec 1′ 10″ d’avance sur Tino Sabbadini, Martin Van Geneugden, Maurice Quentin, Adolphe Deledda, Robert Varnajo, Raymond Guégan et Albert Dolhats qui ont repris Jean Forestier. Georges Gay qui a attaqué s’est lancé seul à la poursuite de Valentin Huot. Razès est atteint. Valentin Huot possède 2 minutes d’avance sur Georges Gay et 2′ 30″ sur le groupe de chasse. A La Crouzille, Georges Gay est repris par Martin Van Geneugden, Tino Sabbadini, Maurice Quentin et Robert Varnajo. A 15 km de l’arrivée, Valentin Huot est toujours en tête. Les poursuivants ont reçu le renfort de Roger Pontet, Albert Dolhats et d’André Dupré (Alcyon).  Les attaques fusent  de Brachaud jusqu’à La Bastide mais Valentin Huot est hors de portée. Au vélodrome André Raynaud, la foule en délire accueille le deuxième régional, après André Dumont, vainqueur de Paris-Limoges.  Valentin Huot a couvert les 381 km en 10h 44′ 50″. A 2′ 30″, neuf hommes sprintent pour la seconde place, Martin Van Geneugden est le plus rapide. Il devance Tino Sabbadini, Georges Gay, Robert Varnajo, Albert Dolhats, André Dupré, Albéric Schotte, Maurice Quentin et Roger Pontet. 27 concurrents ont terminé l’épreuve. A noter la belle 14ème place du local Marcel Guitard (Terrot).

Valentin Huot remporte Paris Limoges.
Paris-Limoges 1954 - Valentin Huot félicité par le Maire de Limoges Léon Betoule

Huit jours après ce retentissant succès alors qu’il était encore indépendant, Valentin Huot se présente au départ du Championnat de France des Professionnels qui se dispute à Montlhéry. Sur ce circuit avec la célèbre côte Lapize à escalader 21 fois, Valentin Huot tente sa chance au 9ème tour en se lançant à la poursuite de l’échappée. Sur les 262 kilomètres de l’épreuve attaques et contre attaques se succèdent jusqu’à l’arrivée. Au final, Jacques Dupont s’impose au sprint face à Robert Varnajo et Pierre Molinéris. Valentin Huot qui termine 29ème à 4′ 40″ du vainqueur, a vu ses espoirs s’envoler après une crevaison à 17 kilomètres du but et après avoir rouler plus de 800 mètres à plat pour rejoindre le point de ravitaillement où il a pu enfin changer de roue. 32 concurrents ont terminé l’épreuve.

Le 8 juillet, Valentin Huot fait ses valises et regagne Amsterdam pour prendre le départ du 41ème Tour de France.  Porteur du dossard 117, il a à ses côtés, au sein de l’équipe Sud Ouest dirigée par Paul Maye, deux autres Limousins,  Marcel Guitard et Jacques Vivier. L’équipe est complétée par Philippe Agut, Louis Bergaud, Louis Caput, Joseph Cigano, Marcel Dussault,  René Privat et  René Remangeon. Durant les premières étapes Valentin Huot prend ses marques mais dès la 3ème étape, souffrant d’un genou, il ne pédale pratiquement que d’une seule jambe. Malgré cela, il termine 16ème de la 5ème étape, Caen-Saint Brieuc. Lors de la 11ème étape, Bayonne-Pau, sur les pentes de l’Aubisque, Valentin Huot attaque après Argelès-Gazost. A Arrens, il est seul en tête. Un peloton d’une vingtaine d’unités conduit par André Darrigade passe à une minute. Valentin Huot poursuit seul l’ascension. Il est pris en chasse par Jean Dotto, Charly Gaul et Federico Bahamontes. Au passage du col du Soulor, les positions sont les suivantes : Valentin Huot en tête, à 4 secondes Federico Bahamontes, à 55 secondes Jean Dotto, à une minute, Jean Malléjac, Fritz Schaer, Louison Bobet, Richard Van Genechten, Stan Ockers, Jan Nolten et Lucien Lazaridès, à 1’05″ Jean Le Guilly, à 1’30″ Charly Gaul, à 1’40″ Louis Bergaud. Dans l’ascension de l’Aubisque, à 4 kilomètres du sommet du col, Federico Bahamontes rejoint et dépose Valentin Huot qui souffre terriblement de son genou. L’Espagnol franchit en tête le sommet, à 40 secondes Richard Van Genechten, à 1’05″ Jean Le Guilly, Louison Bobet, Jean Malléjac, Fritz Schaer et Stan Ockers, à 1’15″ Jean Dotto, Lucien Lazaridès et Jan Nolten, à 2’15″. Valentin Huot bascule au sommet à 3′ 40″. Dans la descente, dangereuse et dans le brouillard, plusieurs chutes se produisent dont celle de Valentin Huot qui va se relever avec de nombreuses blessures. Il parvient toutefois à rallier l’arrivée à la dernière place de l’étape avec 38′ 29″ de retard sur le vainqueur Stan Ockers.  Il se console avec la prime de la combativité mais aussi celle de la malchance. Le lendemain, Valentin Huot malgré ses blessures arrive au terme de l’étape Pau-Luchon mais avec un retard de 40 minutes supplémentaire. Entre Luchon et Toulouse, Valentin Huot, trop meurtri, met fin à son premier Tour de France qui verra Louison Bobet l’emporter à Paris. L’équipe Sud-Ouest très réduite termine 9ème  sur 11 formations avec Louis Bergaud (9ème), Jacques Vivier (40ème), René Privat (52ème), Marcel Guitard (53ème) et Marcel Dussault (62ème).

Après la Grande Boucle, Valentin Huot a choisi de faire sa rentrée, le 1er août,  sur le Grand Prix de Saint Léonard : Si j’ai choisi Saint Léonard pour faire ma rentrée, c’est que l’on m’a indiqué que le circuit était dur et cela me convient. Je veux faire des efforts car j’ai toujours une revanche à prendre dans les Nations, une épreuve qui me tient autant à coeur que le Tour. Sur le circuit de huit kilomètres, à couvrir treize fois, avec la difficile montée de Farebout, Valentin Huot se montre patient. Il attend le 11ème tour pour porter son attaque. Georges Gay saute dans sa roue et les deux hommes reviennent rapidement sur le jeune Briviste, Jean Rioux. Si Georges Gay ne tarde pas  à décrocher, Jean Rioux résiste, un tour de plus, mais épuisé, il ne peut accompagner Valentin Huot dans l’ascension de Farebout.  Valentin Huot franchit la ligne d’arrivée avec 2′ 30″ d’avance sur le jeune Briviste.

Le 5 août, Valentin Huot est, à nouveau, à la pointe du combat, à Chaumeil lors du 3ème Bol d’Or des Monédières. La présence de Louison Bobet, dernier vainqueur du Tour, a attiré des milliers de spectateurs qui vont être ravis du spectacle offert par les 68 participants. Après la première ascension du col de Lestard un groupe de 19 coureurs dans lequel s’est glissé Valentin Huot possède 35 secondes d’avance sur le reste de la troupe. Au sommet de la 2ème ascension du Lestard, Federico Bahamontes est seul en tête avec 300 mètres d’avance. A Treignac, nouveau changement, Louison Bobet et Valentin Huot possèdent 30 secondes d’avance. Se relayant parfaitement, ils accomplissent les derniers kilomètres ensemble. Après 114 kilomètres de course, Louison Bobet laisse Valentin Huot à deux longueurs sur la ligne d’arrivée. Louison Bobet, impressionné par la forme de Valentin Huot, dira de lui qu’il avait sa place au sein de l’équipe de France pour aller disputer le championnat du monde à Solingen, en Allemagne, que va d’ailleurs, remporter le champion breton quelques jours plus tard.

Bol d'Or des Monédières 1954 - Louison Bobet et Valentin Huot félicités par Jean Ségurel (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Après avoir triomphé, le 8 août, à Arnac, dans le Cantal, Valentin Huot se montre le meilleur, le 15 août, à Monbazillac. Victime, coup sur coup de deux incidents mécaniques, il revient sur Daniel Dihars et sur  Armand Darnauguilhem qui menaient la danse. A 20 kilomètres du but,  il laisse tout le monde sur place et dans les rudes côtes de Pomport, triomphe, une fois de plus, en solitaire.

 Le 22 août, au départ du Grand Prix du Macaud, à Eymoutiers, Valentin Huot qui a été la révélation de la saison, est le principal favori. Jamais la côte du Macaud n’avait été envahie par une foule aussi dense. Alors que Jean Tamain annonce la victoire, au championnat du monde, de Louison Bobet, deux hommes caracolent en tête, Jacques Vivier et Valentin Huot. C’est lors de la 23ème ascension du Macaud que Jacques Vivier est sorti du peloton. Valentin Huot conscient du danger ne tarde pas à réagir et ce tandem va rester hors de portée jusqu’à la fin de l’épreuve, Jacques Vivier prenant le meilleur sur Valentin Huot.

Le 26 août, à l’issue des 165 kilomètres de course, et après avoir pris le large à mi-parcours Valentin Huot s’impose au critérium du Boucau en devançant Robert Desbats et Settino Perin.

Trois jours plus tard, le 29 août, Valentin Huot continue d’étaler sa grande classe à l’occasion du 2ème Prix de la Renaissance d’Oradour sur Glane.  Il avait annoncé avant le départ sa volonté de vaincre et c’est acclamé par des milliers et des milliers de spectateurs qu’il va tenir parole. Au 40ème kilomètre, une crevaison va lui faire perdre 1′ 30″ mais, en 12 kilomètres Valentin Huot refait son retard. Ses adversaires qui avaient pourtant enclenché la vitesse supérieure, dès sa crevaison, en prennent un bon coup au moral. Valentin Huot va ensuite contrôler la course. Il répond aux attaques de Félix Bermudez puis place deux attaques successives à Cieux et au Mont Génis mais, à chaque fois, Robert Desbats ramène le gros de la troupe. La côte de la Forêt, à 20 kilomètres du but, lui permet toutefois de se dégager. Il entraine avec lui, Hervé Prouzet et dans la dernière bosse conduisant à l’arrivée, Valentin Huot se débarrasse de son compagnon de route.

Le 20 septembre, Valentin Huot, comme il l’avait prévu, est présent au départ du Grand Prix des Nations. Sur les 140 kilomètres du parcours, Jacques Anquetil confirme son succès de la saison précédente en couvrant la distance en 3h 30′ 58″, améliorant son temps d’une minute trente secondes. Valentin Huot fait, lui aussi, une meilleure prestation en terminant 15ème en 3h 46′ 25″ soit 9 minutes de moins que la saison précédente.

Une semaine avant Paris-Tours, le 3 octobre, Valentin Huot s’impose au Prix Fernand Latié, à Limoges, en devançant, au sprint, Georges Aymard et Marcel Guitard.

Le 10 octobre, Valentin Huot clôture sa saison sur Paris-Tours. Il termine dans le même temps que le vainqueur Gilbert Scodeller qui devance Louison Bobet. Valentin Huot, au sein du peloton, se classe 28ème.

1955 – Une deuxième saison chez les pros, un deuxième Tour de France et des victoires à la Polymultipliée et au Tour de la Corrèze.

Le 12 mars, Valentin Huot prend le départ du 13ème Paris-Nice. Il porte désormais les couleurs de l’équipe Rochet. Malheureusement, malade, il va devoir renoncer après seulement deux étapes.

Le 3 avril, il participe, avec Georges Gay, au 24ème Critérium National. Après 222 kilomètres de course, René Privat triomphe en battant, au sprint, Pierre Molinéris et Bernard Gauthier. Valentin Huot figure dans le premier peloton qui termine à 55 secondes. Il prend la 24ème place.

Le 17 avril, Valentin Huot réalise un magnifique doublé au critérium international de Cenon en devançant les meilleurs pros du moment. Il s’échappe au 8ème tour et c’est avec près de deux minutes d’avance qu’il franchit la ligne d’arrivée devant Jean Forestier qui bat, au sprint, Louison Bobet.

Le lendemain 19 avril, Valentin Huot retrouve Louison Bobet au départ du 25ème Circuit Boussaquin. Une nouvelle fois, les deux hommes vont se retrouver ensemble à l’avant de la course. C’est Valentin Huot qui a lancé l’offensive juste avant d’entamer l’ultime boucle montant à Toulx Sainte Croix. En cours de montée, Jacques Anquetil va tenter de revenir sur les deux hommes de tête mais ces derniers, en se relayant parfaitement, ne permettent pas au Normand de parvenir à ses fins. A l’arrivée, Louison Bobet devance Valentin Huot de trois longueurs. Jacques Anquetil prend la 3ème place à 32 secondes.

Le 24 avril, à Pontivy, dans le Morbihan, Valentin Huot lève à nouveau les bras. Il franchit la ligne d’arrivée avec un tour d’avance sur Fernand Picot.

Le 2 mai, lors de la Polymultipliée, sur le Circuit de Chanteloup, Valentin Huot confirme ses talents de grimpeur. Lors de cette  épreuve très difficile avec 16 montées de la côte de Chanteloup, Jean Cottalorda passe à l’attaque au 9ème tour suivi par le Provençal, Jean Bonifassi. Au 12ème passage, Jean Cottalorda précède Jean Bonifassi de 11 secondes. Valentin Huot sorti du peloton est à 42 secondes. Dans les derniers tours, Valentin Huot comble le trou et, une nouvelle fois, c’est en solitaire qu’il franchit la ligne d’arrivée en vainqueur. Jean Cottalorda termine à 13 secondes, Maurice Lampre, 3ème, est à 1′ 38″.

Polymultipliée 1955 - Chanteloup - Victoire de Valentin Huot (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Poursuivant sur sa lancée, le 19 mai, Valentin Huot profite de la côte des Jordes pour faire la différence lors du 28ème Tour de la Corrèze. Dès le 55ème kilomètre, Valentin Huot était sorti en compagnie d’Armand Darnauguilhem et de Tino Sabbadini. Après avoir compté deux minutes d’avance, ils sont repris dans la traversée de Tulle. Après une longue portion plus calme, les attaques sérieuses recommencent à Argentat. Valentin Huot est, une fois de plus, le plus actif. Il entraîne avec lui Georges Gay et André Bernard. Un groupe de sept hommes se retrouve en tête. Ils sont repris au pied de la côte des Jordes. Dès le pied de cette dernière difficulté, Valentin Huot imprime un rythme soutenu. Il décramponne, un à un, ses adversaires. Au sommet, il se retrouve seul en tête. Les derniers à lui tenir tête auront été Pierre Ruby, Léon Kervasse et Michel Tombelaine,  tous les trois, escortés  par Georges Gay.  Valentin Huot  franchit la ligne d’arrivée avec 45 secondes d’avance sur Pierre Ruby qui s’est extrait d’un groupe de cinq coureurs dans le final. André Bernard termine à la 3ème place à une minute du vainqueur.

Le 19 juin, Valentin Huot se présente au départ de Paris-Limoges avec la volonté de confirmer son succès de l’édition précédente. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Valentin Huot va multiplier les attaques dans le final à partir de Morterolles mais, il est étroitement marqué et il n’obtient pas beaucoup de soutien. C’est un peloton d’une quarantaine d’unités qui se dispute la victoire, au sprint, sur la piste André Raynaud. Louis Caput triomphe, Valentin Huot, écoeuré, n’accomplit pas le dernier tour de piste, il ne sera pas classé.

Le 7 juillet, au Havre,  Valentin Huot prend le départ de son 2ème Tour de France. Au sein de l’équipe du Sud-Ouest, il porte le dossard 128. Paul Maye  qui dirige l’équipe se montre très confiant. Pour lui, seule l’équipe de France est capable de rivaliser avec ses coureurs. La suite ne va pas se dérouler comme il l’envisageait. Seuls Georges Gay (43ème) et Philippe Agut (52ème) vont parvenir à rallier Paris. Tous les autres ont quitté le Tour en cours de route. Manuel Fernandez à la 2ème étape, Louis Bergaud, Jacques Vivier  et Jacques Dupont à la 5ème,  Maurice Lampre à la 10ème , André Dupré à la 11ème et Louis Bergaud à la 12ème. Valentin Huot a, lui aussi, mis la flèche dès la deuxième étape. Victime d’une chute entre  Dieppe et Roubaix. il est arrivé hors délai.

Le 5 août, Valentin Huot est à Caen pour disputer le Tour de l’Ouest. Sous le maillot Rochet, il a pour partenaire, Arthur Bihannic, Guy Buteux, Emmanuel Crenn, Albert Dolhats, Marcel Dussault, Eugène Letendre et Louis Rostollan. Pas très en forme, Valentin Huot abandonne à la 7ème étape menant les coureurs de Brest à Saint Brieuc.

Le 28 août, au premier Critérium de  Peyrat Le Château, Valentin Huot remet les pendules à l’heure.  21 participants qui ne s’attendaient pas à trouver un circuit aussi difficile sont venus avec l’espoir d’empocher une partie des 65000 francs de primes distribuées. La côte des Douches va provoquer une sélection impitoyable.  Du 13ème au 30ème tour, le jeune local René Roffet va faire la course en tête possédant jusqu’à 1′ 25″ d’avance. Il va être repris par le grand favori Valentin Huot qui était sorti en contre en compagnie de Max Cohen, Siro Bianchi et Roger Buchonnet. Au terme des 40 tours, Valentin Huot compte une minute d’avance mais à l’issue de la boucle  supplémentaire de 12 kilomètres  très difficiles, c’est avec 4′ 15″ d’avance qu’il enlève cette première édition. Max Cohen prend la seconde place devant Roger Buchonnet. Il faut attendre 7′ 50″ pour assister à l’arrivée du quatrième, Siro Bianchi.

Sur sa lancée, le 31 août, Valentin Huot enlève brillamment le Prix Martini au Boucau. Au 22ème tour, Valentin Huot, poussant un énorme développement, se porte à l’avant avec dans sa roue Pierre Nardi et Albert Dolhats.  Tous les trois se disputent la dernière prime. Sur la lancée, Valentin Huot ne se relève pas et boucle le dernier tour en solitaire.

En fin de saison, profitant des nombreuses épreuves ouvertes aux pros dans notre région, Valentin Huot s’impose à deux reprises. Le 2 octobre, il remporte pour la 2ème fois consécutive, le Prix Fernand Latié, à Limoges en laissant André Dufraisse et Georges Aymard à plus de quatre minutes. Le 16 octobre, au Grand Prix de Glanges, organisé par l’Union Vélocipédique Limousine, il s’impose, au sprint, face à Jacques Pras et René Montagut.

1956 – Un 3ème Tour de France. Valentin Huot se distingue en montagne.

En 1956, Valentin Huot  passe sous la direction d’Antonin Magne, directeur sportif de l’équipe Mercier.

Valentin Huot débute très tôt la saison 56. Le 5 février, il participe au traditionnel rendez-vous du début de saison sur la côte d’Azur, le Critérium de la montagne disputé de Nice au Mont Agel. Il termine à la 8ème place. L’épreuve est remportée par José Gil.

Le 5 mars, toujours sur la côte d’Azur, Valentin Huot remporte sa première victoire de la saison en s’imposant sur la course de côte Monte Carlo-Mont Agel. Il effectue la montée en 33′ 45″ battant ainsi le record détenu par Jean Dotto de 19 secondes. José Gil prend la seconde place à 1′ 39″.

La 19 mars, Valentin Huot fait partie des 203 partants qui s’alignent au départ du 48ème Milan-San Remo. Au terme des 281 km de course, le Belge, Alfred De Bruyne se montre le meilleur. Valentin Huot termine à la 28ème place à 3′ 51″ du vainqueur.

Le 25 mars, il termine 8ème ex-aequo du Critérium National remporté par Roger Hassenforder.

Monte Carlo 1956 - Victoire de Valentin Huot - (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Valentin Huot a compris qu’il pouvait réaliser de bonnes performances dès que la route s’élève. A l’image d’André Dufraisse il est devenu un des meilleurs spécialistes des courses de côtes.

Le 22 avril, c’est sur les pentes du Mont Faron qu’il exerce son talent. Cette course, en ligne, uniquement en montée de 5,6 km, est âprement disputée. L’Espagnol José Gil est le premier à hausser le ton. Valentin Huot, Jean Dotto et Federico Bahamontès reviennent dans sa roue. A mi pente Jean Dotto cède du terrain mais, au courage, il recolle au groupe de tête et place immédiatement un contre. Valentin Huot avec une facilité déconcertante remonte à sa hauteur puis lâche le coureur Varois. Federico Bahamontès attaque à 1,5 km du sommet mais malgré tous ses efforts il ne parvient pas à rejoindre Valentin Huot qui a couvert la distance en 18′ 2″. Federico Bahamontès termine à une petite seconde et Charly Gaul à 27 secondes.

Le 29 avril, Valentin Huot prend le départ de la Polymultipliée à Chanteloup les Vignes. Ils ne sont que 13 à terminer cette difficile épreuve de 154 km. Une nouvelle fois, Valentin Huot se distingue en prenant la seconde place à 1′ 19″ du Belge Richard Van Genechten. Le Suisse, Jacques Bovay prend la 3ème place.

Le 17 juin, Valentin Huot participe au 25ème Paris-Limoges disputé sous une pluie glaciale. Henri Sitek va être le grand animateur de l’épreuve mais il se partage la vedette avec Claude Le Ber, le vainqueur après une échappée solitaire de 90 kilomètres. Valentin Huot termine à la 24ème place au sein du peloton.

Le 24 juin, aux Boucles de la Seine, après 298 km de course, René Privat passe la ligne en vainqueur avec 43 secondes d’avance sur un peloton dont le sprint est remporté par Louison Bobet. Valentin Huot figure au sein de ce peloton. Il est classé 9ème ex-aequo.

Le 1er juillet, Valentin Huot fait partie des 51 coureurs qualifiés pour disputer le championnat de France sur l’autodrome de Montlhéry. A l’issue des 262 km de course, Valentin Huot arrive pour la 4ème place en compagnie d’Albert Dolhats, de Tino Sabbadini, de Fernand Picot  et d’Antonin Rolland. Valentin Huot se classe 8ème à 1′ 5″ secondes du vainqueur Bernard Gauthier qui a devancé de 18 secondes René Privat et de 43 secondes Louison Bobet.

Le 5 juillet, Valentin  Huot est à Reims pour prendre le départ de son 3ème Tour de France. Il est porteur du dossard 117 et il a comme partenaires : Philippe Agut, Pierre Beuffeuil, Albert Dolhats, Georges Gay, Robert Gibanel, Marcel Guitard, Maurice Lampre, Tino Sabbadini et Jacques Vivier.  L’équipe est dirigée par Paul Maye. Valentin Huot ne débute pas très bien ce Tour puisqu’il termine la 1ère étape Reims-Lille dans le dernier peloton à la 110ème place avec un retard de 23 minutes.  Son nom va apparaître dans les communiqués  à partir de la 10ème étape, Bordeaux-Bayonne. Valentin Huot fait partie de l’échappée de 19 coureurs qui prend le large peu après le départ de Bordeaux. Cette échappée fleuve va compter jusqu’à 12 minutes d’avance sur le peloton. A l’arrivée à Bayonne, ils ne sont plus que 17 dans le groupe de tête. Valentin Huot prend la 17ème place. La montagne qui pointe à l’horizon va permettre à Valentin Huot d’étaler au grand jour ses qualités de grimpeur.

Lors de l’étape Bayonne-Pau, la course est véritablement lancée dans la montée du Col du Soulor. Au sommet, Federico Bahamontes, Stan Ockers et Raymond Meyzenq passent en tête avec 40 secondes d’avance sur Charly Gaul et Nino Defilippis, 50 secondes sur Roger Walkowiak, Jean Brankart, Jean Forestier, Jean Adriaenssens, une minute sur Marinus Wagtmans, 1’20″ sur René Privat et André Darrigade. Valentin Huot, lui aussi sorti du peloton, passe à 1′ 40″. Dans l’ascension de l’Aubisque, Valentin Huot effectue une fantastique remontée et déborde tout le monde. Il franchit le sommet avec 6 secondes d(avance sur Stan Ockers, Federico Bahamontes et Raymond Meyzenq, 18 secondes sur Charly Gaul,  42 secondes sur Roger Walkowiak, 46 secondes sur René Privat, 54 secondes sur Jean Adriaenssens et André Darrigade, 56 secondes sur Jean Forestier et Nino Defilippis. Dans la descente, un regroupement s’opère. Treize coureurs entrent à Pau ensemble. Sur le circuit final, Nino Defilippis s’impose devant Stan Ockers et André Darrigade, lequel fait un coup double avec le maillot jaune et le maillot vert. Valentin Huot obtient une belle 10ème place. En prime, il devient leader du classement de la montagne.

Le lendemain sur l’étape Pau-Luchon, Valentin Huot est à nouveau à l’honneur. 10 hommes se sont enfuis au km 20 : Richard Van Genechten, Nino Defilippis, Bernardo Ruiz, Alves Barbosa, Jean Pierre Schmitz, Carmelo Morales, Arrigo Padovan, Fernand Picot, Joseph Morvan et Léo Van der Pluym. Au km 25, ils précèdent le peloton de 30 secondes. Jan Nolten, Valentin Huot et Angelo Conterno partent alors à leur poursuite. Au km 48, avant Trébons, la situation est la suivante : les 10 en tête, à 1’20″ le trio Nolten, à 4’40″ le peloton.  Au sommet du col d’Aspin, Nino Defilippis passe en tête, puis suivent, à 5 secondes, Jean Pierre Schmitz et Bernardo Ruiz, à une minute Carmelo Morales, à 1’05″ Valentin Huot, à 1’28″ Arrigo Padovan, à 4’37″ Richard Van Genechten, Alves Barbosa, Joseph Morvan, Fernand Picot, Jan Nolten, Jesus Lorono, Salvador Botella, Léo Van der Pluym, Federico Bahamontes et Raymond Meyzenq. Nino Defilippis est victime d’une chute dans la descente. Jean Pierre Schmitz décide de faire la course seul en tête. Il creuse l’écart dans la montée de Peyresourde. Il franchit le sommet avec 2′ 13″ d’avance sur Valentin Huot lequel, une nouvelle fois, a fait une très belle remontée. A Luchon, Jean Pierre Schmitz s’impose. Valentin Huot  termine en 5ème position. Il conserve la 1ère place au classement de la montagne.

La 13ème étape conduit les coureurs de Luchon à Toulouse. Valentin huot profite de la première partie montagneuse pour engranger des points supplémentaires au classement de la montagne. Au sommet du Portet d’Aspet, Charly Gaul passe en tête avec quatre secondes d’avance sur Valentin Huot et sept secondes sur Federico Bahamontes.  A la sortie des Pyrénées,Valentin Huot reste leader du classement de la montagne.

Dans les Alpes, Valentin Huot va, de nouveau, se montrer parmi les meilleurs dès que la route s’élève. Le ciel est clair au départ de cette 17ème étape  entre Gap et Turin. Six coureurs parviennent à faire le trou dans la descente avant Savines (km 29) : Francis Siguenza, Brian Robinson, Nicolas Barone, Joseph Mirando, Alex Close et Roger Chaussabel. Dans la traversée de Savines, Jean Dotto, Léo Van der Pluym et Valentin Huot se lancent à la poursuite des fuyards qu’ils rattrapent trois kilomètres plus loin (km 35). La caravane traverse la Durance, moment que choisit Raphaël Géminiani pour se dégager à son tour. A Arvieux (km 81), au pied de l’ascension vers le col de l’Izoard, le groupe des neuf avec Valentin Huot passe avec une minute d’avance sur Raphaël Géminiani, 2’05″ sur Jan Adriaenssens et 2’25″ sur le peloton.
Dans la longue ascension, à travers les forêts de mélèzes, Valentin Huot se dégage facilement et aborde seul la « Casse Déserte » tandis que derrière, les éléments de l’avant-garde du peloton comme Stan Ockers, Marinus Wagtmans, Charly Gaul, Nello Laurédi, Federico Bahamontes, Roger Walkowiak rattrapent et débordent les échappés du matin. Federico Bahamontes démarre sèchement et seul Stan Ockers prend sa roue mais Valentin Huot est déjà hors de portée. Au col de l’Izoard (km 91), la situation est la suivante : Valentin Huot seul en tête, à 1’40″ Federico Bahamontes et Stan Ockers, à 2’13″ Charly Gaul, à 2’30″ Jan Adriaenssens, à 2’40″ Jesus Lorono et Jean Le Guilly, à 2’50″ Léo Van der Pluym, à 3’05″ Jean Dotto et Alex Close, à 3’30″ Nino Defilippis, Gaston Nencini, Gilbert Desmet, Marinus Wagtmans, Robert Gibanel, à 3’45″ Gilbert Bauvin. Avant d’entamer l’ascension vers le col de Montgenèvre qui marque la frontière entre la France et l’Italie, les coureurs de tête se regroupent à l’exception de Valentin Huot qui caracole toujours à l’avant. Au ravitaillement de Briançon (km 113), Valentin Huot passe avec 1’20″ sur un groupe de 17 coureurs. L’ascension du Montgenèvre ressemble à celle de l’Izoard et au sommet (km 125), Valentin Huot est toujours seul mais il a faibli un peu, à 35 secondes Jean Le Guilly, à 46 secondes Charly Gaul, à 1’30″ Federico Bahamontes, Stan Ockers et le surprenant Roger Walkowiak, à 1’40″ Nino Defilippis et Gaston Nencini, à 2’15″ Gilbert Bauvin, à 2’40″ le restant du groupe de 17 mené par Marinus Wagtmans. Le groupe se reforme en partie dans la descente et Charly Gaul attaque dès le pied de la montée vers la station de Sestrières. Dans son style ailé et impérial enfin retrouvé, il déborde et lâche Valentin Huot. A Sestrières (km 146), la situation est la suivante : Charly Gaul seul en tête, à 3’02″ Valentin Huot qui s’est gardé une petite marge, à 3’40″ Federico Bahamontes, à 4’20″ Stan Dockers, Gaston Nencini, Roger Walkowiak, Marinus Wagtmans et Léo Van der Pluym. Dans la très longue descente vers Turin un premier regroupement s’opère. Charly Gaul est alors poursuivi par une meute et seul dans le vent, il est repris à 24 bornes du but. Les 16 coureurs entrent dans le stade de Turin devant une foule déchaînée. Sur la piste, l’Italien Nino Defilippis prend l’ascendant sur Gilbert Bauvin qui se fait coiffer in extremis par le champion du monde Stan Ockers. Valentin Huot termine 16ème de l’étape. Il a amélioré son classement des grimpeurs.

Sur la deuxième étape alpestre entre Saint Etienne et Grenoble, au sommet de la première difficulté du jour, le col de l’Œillon, Federico Bahamontès passe en tête suivi de Charly Gaul, Stan Ockers et Valentin Huot qui perd des points. Dans le col du Grand Bois, Valentin Huot se trouve dans le groupe du maillot jaune, alors que Stan Ockers est parti seul. Valentin Huot passe le col en 5ème positionn mais derrière ses deux rivaux Charly Gaul et Federico Bahamontès. Charly Gaul est devenu le nouveau leader du classement de la montagne mais Valentin Huot réalise une belle opération à Saint-Etienne où il se retrouve 7ème de l’étape et où il effectue un grand bond au général en occupant la 36ème position.

Valentin Huot a réussit son tour de France Il va finalement rallier Paris au 62ème rang à 2h 30′ 45’″ du vainqueur Roger Walkowiak. Mais, l’on retiendra surtout sa 3ème place au classement de la montagne avec 65 points derrière Charly Gaul, 71 points et  Federico Bahamontes 67 points.

Tour de France 1956 - Valentin Huot franchit en tête le col d'Aubisque (Photo Rétro Vélo Dordogne)
Tour de France 1956; Les trois meilleurs grimpeurs - Charly Gaul, Fédérico Bahamontès - Valentin Huot (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Après ce brillant Tour de France, Valentin Huot ne s’endort pas sur ses lauriers.  Le 21 août, il triomphe à Meymac  avec 35 secondes d’avance sur Louis Bergaud et Pierre Beuffeuil.

Le 28 août, Valentin Huot s’impose au 20ème Circuit de Plouay. Il franchit la ligne d’arrivée avec 50 secondes d’avance sur son coéquipier René Fournier qui devance au sprint Joseph Morvan.

Le 4 septembre,  sur le Circuit de l’Aulne à Chateaulin, Valentin Huot fait face à de redoutables adversaires. Federico Bahamontès, Fausto Coppi, Charly Gaul, Rolf Graf, Louison Bobet, Roger Hassenforder, Nello Laurédi, Jacques Dupont, Louis Caput, Jacques Anquetil, Gérard Saint vont tour à tour animer l’épreuve.  Ce sont les Mercier qui déclenchent l’attaque décisive. Quatre hommes se retrouvent à l’avant : Louison Bobet, Valentin Huot, Jacques Dupont et Fred De Bruyne.  Dans les derniers kilomètres Valentin Huot s’envole seul vers la victoire. A l’arrivée, il précède Fred De Bruyne de 35 secondes. André Darrigade qui termine à 1′ 36″ du vainqueur règle au sprint un premier peloton de neuf coureurs.

Circuit de l'Aulne 1956 - Chateaulin - Victoire de Valentin Huot (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Le 23 septembre, Valentin Huot retrouve le Grand Prix des Nations. La boucle de cent kilomètres autour de Versailles passe par Les Essarts Le Roi,  La Villeneuve, Saint Arnould en Yvelines, Saint Rémy de Chevreuse. Sur ce parcours difficile, Jacques Anquetil se montre le meilleur. C’est sa quatrième victoire consécutive. Il devance Albert Bouvet de 4’ 19″,  l’Espagnol Miguel Bover de 8’ 19″, le Suisse Rolf Graf de 8’ 39″ et Valentin Huot de 8’ 54″. C’est la meilleure place obtenue par Valentin Huot sur cette épreuve très exigeante.

1957 – Un premier titre de champion de France.

Après avoir disputé le Critérium National, le 28 mars,  où il a pris la 41ème place à 2′ 6″ du vainqueur Jean Forestier, Valentin Huot retourne sur la Côte d’Azur pour disputer les deux épreuves du Mont Faron en ligne et contre la montre

Le 7 avril, il participe à l’épreuve en ligne. Jean Dotto attaque dès le début de la montée de 5,6 km. Ses adversaires veillent au grain, il est vite repris. Federico Bahamontès impose un rythme soutenu ce qui lui permet d’aborder le dernier kilomètre seul en tête alors que Charly Gaul est repoussé à l’arrière par suite d’ennuis de dérailleur. Dans les derniers lacets, Federico Bahamontès possède 100 mètres d’avance sur Valentin Huot qui se rapproche. L’aigle de Tolède conserve cependant 13 secondes d’avance sur le Périgourdin.

Le 28 avril, Valentin Huot prend sa revanche lors de la montée contre la montre. Avec un temps de 18′ 51″, il devance Adriano Salviatto de 29 secondes et Manuel Cruz de 33 secondes.

Entre ces deux épreuves du Mont Faron, Valentin Huot a participé, le 24 avril,  à la montée du Bettex, à Sallanches. Il termine second derrière Adriano Salviatto et devant André Dufraisse.

Le 5 mai, on retrouve Valentin Huot au départ de la Polymultipliée de Chanteloup. Il ne peut pas rééditer son exploit de 1955 et doit se contenter de la 10ème place à plus de cinq minutes du vainqueur Louis Bergaud.

Le 18 Mai, Valentin Huot termine  dans le second peloton de Paris-Limoges. Il est classé 36ème à 6 minutes du vainqueur René Privat.

Du 30 mai au 3 juin, Valentin Huot participe avec l’équipe Mercier au Tour de l’Ariège disputé en quatre étapes. Gérard Saint, après avoir remporté deux des quatre étapes dont le contre la montre, remporte le classement général final. Francis Pipelin prend la seconde place à 1′ 5″. Valentin Huot réalise une belle performance en prenant la 3ème place du classement général final à 1’12″ de Gérard Saint.

Le 6 juin, Valentin Huot fait parti des 91 coureurs qui prennent le départ de la 9ème édition du Midi Libre. 256 km sont à accomplir entre Valras et Carcassonne.  La victoire revient au Luxembourgeois Jean Pierre Schmitz qui  devance le Belge Frans Schoubben de 1′ 20″. Valentin Huot complète le podium.

Afin de peaufiner sa condition pour disputer le Tour de France, Valentin Huot se rend à Saint Etienne, le 8 juin, pour participer au Critérium du Dauphiné Libéré. L’équipe Mercier est représentée par Pierre Gouget, Fernand Picot, René Privat, Marcel Queheille, Tino Sabbadini, Michel Van Aerde et Francis Pipelin. Neuf étapes attendent les coureurs et sur ce profil accidenté Valentin Huot ne va pas atteindre les objectifs qu’il, s’était fixé. Les conditions météo  l’ont contrait a quitté la course lors de la 5ème étape Avignon-Gap comme il l’explique au journaliste du Populaire du Centre : J’ai eu froid, j’ai souffert sous la pluie et n’ayant plus rien à prouver dans cette épreuve, j’ai préféré m’arrêter  plutôt que de compromettre mes chances pour la suite de la saison, il faut penser au championnat de France puis au Tour.

En attendant, Valentin Huot se retrouve au chômage ce qui lui offre l’opportunité de participer, le 17 juin, au 39ème Prix de la Trinité. Valentin Huot s’impose d’un pneu face au Lyonnais, Marcel Fernandez.  Ils ne sont que huit à boucler les 130 km de l’épreuve.

Le 23 juin, Valentin Huot prend la direction de Chateaulin pour disputer le championnat de France.   Sur les 50 qualifiés, l’équipe Mercier est fort bien représentée avec 18 coureurs. Outre Valentin Huot on retrouve notamment au départ Charles Coste, Jean Bobet, Albert Bouvet, René Fournier, Louison Bobet et Jacques Bianco. Les Helyett sont 14 et les Géminiani sont 6. La victoire doit donc revenir à l’une de ces trois formations. Au programme de la journée : Une boucle de 84 kms puis 30 tours du circuit de l’Aulne, soit 289,5 km en tout. Dès le départ, deux hommes se portent en tête : Eugène Letendre et Jacques Bianco. Au vingtième kilomètre, Jacques Bianco se retrouve seul en tête, il poursuit son raid solitaire et porte son avance à 4′ 20″ au km 60. Raymond Elena, Jean Bourlès et Nello Lauredi sortent en contre entrainant avec eux, les deux chiens de garde, Charles Coste et Jean Bobet. Jacques Bianco attaque le 1er tour du circuit de l’Aulne avec 2’50″ d’avance sur les cinq poursuivants et une de plus sur le peloton emmené par Louison Bobet. Jacques Bianco est repris par les cinq poursuivants au 3ème tour du circuit de l’Aulne. Il est définitivement lâché à la fin du 5ème tour. Nello Lauredi connait le même sort sur crevaison au 10ème tour. Raymond Elena ne peut suivre le rythme durant le 12ème.  Jean Bourlès l’imite au 14ème.. On retrouve donc en tête de course les deux Merciers : Charles Coste et Jean Bobet. qui portent leur avance à 3′ 25″ au 20ème passage.  Jacques Anquetil tente de sortir seul derrière les échappés. Il est vite repris et contré par un trio composé d’Albert Bouvet, François Mahé et Pierre Everaert. Dans l’affaire, les deux hommes de tête ont perdu du terrain. A 27 kilomètres de l’arrivée, la situation est la suivante : en tête, Charles Coste et Jean Bobet suivis d’Albert Bouvet à 18 secondes. Marcel Rohrbach et Valentin Huot, eux aussi sortis du peloton, passent avec 45 secondes de retard. Grâce surtout aux efforts de Marcel Rohrbach, tous deux débordent rapidement Albert Bouvet puis Jean Bobet et Charles Coste. Ils se retrouvent en tête à deux tours de l’arrivée.  Derrière eux, Jean Forestier, Bernard Gauthier, René Privat et Stanislas Bober sont à 30’’. Stanislas Bober va lâcher prise. Les deux Mercier, Bernard Gauthier et René Privat roulent sur leur équipier Valentin Huot qui lui ne relaie plus Marcel Rohrbach puisqu’il a deux coéquipiers qui se rapprochent. Dans le dernier tour, Valentin Huot démarre avant le virage de Port-Launay et s’en va conquérir le titre de Champion de France. Jean Forestier fausse compagnie aux deux violines pour prendre la 3ème place à 48″.

Après l’arrivée, Marcel Rohrbach très déçu, n’est pas parvenu à cacher sa détresse : Huot m’a trahi … alors que nous roulions tous les deux sur la fin, il pédalait de moins en moins fort. Je le lui ai fait remarquer et il m’a dit : je ne peux plus mener, j’ai des équipiers derrière. Si nous ne sommes pas rejoints, je ne ferai rien pour te battre. Je l’ai cru et j’ai continué à abattre le plus gros travail. Et puis brusquement, à 500 mètres du haut de la côte, Huot m’a passé comme une flèche. Impossible pour moi de répondre à son démarrage surprise. Il avait pris ses précautions, en arrivant lancé de l’arrière et en trois kilomètres je ne pouvais plus espérer le rejoindre. C’est triste de perdre ainsi le championnat. Cela ne diminue en rien les mérites de Valentin Huot. L’énorme avantage numérique des « Mercier » au départ ne pouvait qu’amener l’un deux à la première place et Marcel Rohrbach, seul représentant des Peugeot a indiscutablement subit la loi du nombre.

 

Les Mercier dans un café avant le départ du Championnat de France avec ses coéquipiers Bianco, Coste, Jean Bobet, Bouvet, Fournier et Anzile. (Photo Rétro Vélo Dordogne)
Championnat de France Rohrbach devant Huot

Quatre jours après le championnat de France, Valentin Huot se présente, à Nantes, au départ du 44ème Tour de France. Malgré son maillot de champion de France sur les épaules, il n’a pas été sélectionné dans l’équipe de France. Au sein de l’équipe du Sud-Ouest dirigée par Paul Maye, il porte le dossard 106.  Il a, à ses côtés, neuf équipiers : Jacques Bianco, Claude Colette, Robert Gibanel, Maurice Lampre, André Dupré, Georges Gay, Marcel Queheille, Tino Sabbadini et André Trochut. Après cinq étapes  où il connait un début un peu difficile, Valentin Huot se classe 14ème de la 6ème étape Charleroi-Metz remportée par son coéquipier André Trochut et 17ème  de la 7ème étape Metz-Colmar remportée par Roger Hassenforder. Mais, c’est une nouvelle fois, lorsque la route s’élève qu’il se met en évidence. Ainsi, il termine 8ème de la 10ème étape Thonon Les Bains-Briançon qui comporte l’ascension du col du Télégraphe et du Galibier, étape remportée par l’Italien, Gastone Nencini. Malheureusement, deux jours plus tard, Valentin Huot quitte le Tour, malade, lors de la 12ème étape, Cannes-Marseille, disputée sous une chaleur caniculaire. Cet abandon est particulièrement cruel pour lui puisqu’au menu du jour, il y avait l’ascension du Mont Faron.

Le 1er août, au Bol des Monédières, six hommes sortent du lot : les frères Bobet Jean et Louison, Roger Hassenforder, Raphaël Géminiani, Jean Zolnowski et Valentin Huot. Ces deux derniers s’étant fait remarquer par un retour fulgurant après une crevaison. Valentin Huot va être le dernier à résister à la coalition dirigée par Raphaël Géminiani lequel pour la deuxième année consécutive remporte l’épreuve. Valentin Huot prend une honorable 5ème place.

A l’issue du Bol d’Or, Valentin Huot a la joie d’apprendre sa sélection, au sein de l’équipe de France pour disputer, le 18 août,  le championnat du monde, à Waregem, en Belgique. C’est la première fois que Valentin Huot porte le maillot de l’équipe de France.  L’équipe est composée de Jacques Anquetil, Louison Bobet, André Darrigade, Jacques Dupont, Jean Forestier, Bernard Gauthier et Marcel Rohrbach. Ils sont 70 à lutter pour le titre, les Belges, sur leur terrain, vont s’approprier le titre. Rik Van Steenbergen triomphe au sprint. Cette victoire n’a pourtant pas été acquise avec une totale cohésion au sein de l’équipe Belge.  Dans les derniers tours, les Belges, Rik Van Looy et Marcel Janssens sont seuls en tête et c’est pourtant Alfred De Bruyne qui va ramener tout le peloton sur eux. Les Français n’ont pas été déméritants puisqu’on retrouve dans le classement, Louison Bobet 2ème André Darrigade 3ème, Jacques Anquetil 6ème. Valentin Huot termine à la 20ème place, à une minute du vainqueur.

Le 2 septembre, Valentin Huot remporte le Critérium de Maurs devant Louis Bergaud.

Le 22 septembre, il fait partie des 22 sélectionnés pour disputer le Grand Prix des Nations sur le parcours Versailles, Paris Parc des Princes. Une nouvelle fois, Jacques Anquetil est le plus performant en couvrant les 100 kilomètres en 2h 22′. Il laisse Ercole Baldini 3ème à 3′ 21″ et Aldo Moser 4ème à 5′ 20″. Valentin Huot se classe en milieu de tableau à la 11ème place à  9′ 48″.

 

1958 – Un second titre de champion de France.

Comme les années précédentes, Valentin Huot est présent, le 16 mars, à Toulon, pour disputer la montée chronométrée du Mont Faron. Charly Gaul s’impose en couvrant les 5,6 km en 17′ 29″. Valentin Huot termine honorablement à la 5ème place, à 52 secondes du vainqueur.

Le 20 avril, une nouvelle course de côte attend Valentin Huot : la célèbre montée du Bettex, au dessus de Sallanches. Charly Gaul se montre, une nouvelle fois, le meilleur escaladeur. Il précède Michel Vermeulin et Valentin Huot.

Le 2 juin, Valentin Huot prend le départ du Dauphiné Libéré. Après 7 étapes et 1363 km de course, il termine à la 14ème place à 16′ 37 du vainqueur, le Marseillais Louis Rostollan lequel devance Francis Pipelin et le Luxembourgeois Jean Pierre Schmitz. Valentin Huot entre également deux fois dans le top 10 des étapes. Lors de la 1ère étape Grenoble-Valence remportée par Francis Pipelin, il termine à la 10ème place et lors de la 5ème étape Uriage-Annecy remportée par Marcel Rohrbach, il se classe 9ème.

Malgré ce résultat honorable, Valentin Huot n’est pas retenu pour disputer le Tour de France. Extrêmement décu,  à quatre jours du départ du Tour, il envisage même de mettre fin à sa carrière. Son directeur sportif, Antonin Magne va toutefois le convaincre de prendre le départ du championnat de France qui se déroule, le 22 juin,  sur ses terres, à Belvès.  Valentin Huot fait partie des 47 sélectionnés et parmi eux nombreux sont ceux capables de lui succéder. Les plus en vue sont, Jacques Anquetil, Louison Bobet, André Darrigade, Jean Forestier, Francis Pipelin, Joseph GroussardEmmanuel Busto, Roger Hassenforder, Jean Graczyk, Pierre Everaert, Raphaël Géminiani, Marcel Rohrbach, Gilbert Bauvin, Albert Dolhats, Bernard Gauthier, François Mahé,  Jean Gainche, Roger Walkowiak, Louis Bergaud, Louis Rostollan, Jean-Claude Annaert, Jean Dotto,  Robert Cazala, Fernand Picot, Gérard Saint.  Vingt-quatre tours du circuit de la Brèche sont à accomplir, soit une distance totale de 246,720 km,

C’est sous la pluie que se déroule ce championnat.  La course se décante véritablement au 150ème kilomètre après la fin de l’échappée de Jean Dacquay. Raphaël Géminiani passe à l’attaque. Il entraîne avec lui, trois équipiers  Nicolas Barone, Gilbert Bauvin et Gilbert Scodeller.  A la fin du 15ème tour, ils ont 15 secondes d’avance puis  1’ 02″ au tour suivant. Derrière eux, un groupe s’est constitué avec les Mercier (Louison Bobet, Jean Dacquay, Robert Cazala et Pierre Gouget) et les Helyett  (Jacques Anquetil, Jean Forestier, Maurice Quentin et Joseph Thomin). L’écart avec le groupe Géminiani est alors de 20 secondes. A une minute passe Valentin Huot qui a été victime d’une crevaison.  Il est accompagné par Louis Bergaud, Jean Graczyck et par Marcel Rohrbach qui se rappelle le championnat précédent et qui ne le lâche pas d’une semelle. Au 17ème tour, Jacques Anquetil sort seul et bouche le trou sur le groupe Géminiani.  Au 18ème tour, le groupe Géminiani-Anquetil compte 39 secondes d’avance sur un petit groupe, composé de : Louison Bobet, François Mahé, Jean Forestier, Robert Cazala, Emmanuel Busto, Pierre Gouget et Albert Dolhats, que seul Valentin Huot va parvenir à rejoindre au tour suivant.

A l’avant, Nicolas Barone et Gilbert Bauvin lâchent prise sous les assauts de leur leader Raphaël Geminiani. Gilbert Scodeller s’en va seul et au 21ème passage, il précède Raphaël Géminiani et Jacques Anquetil de 35 secondes. Emmanuel  Busto est à 52 secondes, le groupe Bobet-Huot à 1’ 07″.

Au 23ème passage, Gilbert Scodeller, qui a été victime d’une crevaison, ne compte plus que 10 secondes d’avance sur un trio composé de Raphaël Géminiani, de François Mahé et de Valentin Huot.  Emmanuel Busto passe avec 20 secondes de retard, Louison Bobet, Jacques Anquetil et Jean Forestier sont à 35 secondes. Pour tous les autres,  c’est terminé.
Gilbert Scodeller est repris dans la côte Vidal. Raphaël Geminiani et François Mahé vont démarrer à tour de rôle pour user Valentin Huot, mais il ne reste que six kilomètres et le Limousin ne lâche rien. Près de l’arrivée, les poursuivants se rapprochent et c’est Valentin Huot qui attaque au pied de la dernière côte. François Mahé craque, Raphaël Géminiani s’accroche mais Valentin Huot, devant ses supporters, conserve une longueur d’avance sur la ligne. Raphaël Géminiani termine 2ème, François Mahé 3ème à 10 mètres, Gilbert Scodeller 4ème à 10 secondes, Jean Forestier 5ème à 20 secondes suivi de Louison Bobet, Emmanul Busto et Jacques Anquetil.

Valentin Huot, pour la deuxième année consécutive, est donc sacré champion de France.  Sur l’ensemble des championnats de France de 1907 à 2024, ils ne sont que 10 à avoir réalisé cet exploit. Gustave Garrigou (1907-1908), Octave Lapize (1911-1912-1913), Francis Pélissier (1923-1924), Achille Souchard (1925-1926), Ferdinand Le Drogo (1927-1928), Louison Bobet (1950-1951), Jean Stablinski !1962-1963-1964), Eric Caritoux (1988-1989), Jacky Durand (1993-1994).

Championnat de France 1958 - Belvès - Valentin Huot et Paphaël Géminiani (Photo Rétro Vélo Dordogne)
Championnat de France 1958 - Belvès - Valentin Huot avec à ses côtés Antonin Magne (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Le 29 juin, Valentin Huot participe à une course derrière Vespa, à Versailles. Cette épreuve se déroule à l’américaine. Valentin Huot associé à Roger Hassenforder prend la seconde place derrière le tandem composé de Fausto Coppi et de l’Argentin Jorge Batiz.

Valentin Huot profite de son titre de champion de France pour enchaîner de nombreux critériums d’après Tour. Le 3 août, il termine 2ème du Critérium de Vailly sur Sauldre battu au sprint par Georges Avignon et devant Jean Marie Ciéleska.

Quelques jours avant de disputer le Bol d’Or des Monédières, Valentin Huot se confie aux journalistes du Populaire du Centre non sans un certain humour :  Vous savez, j’entretiens soigneusement la forme de Belvès. C’est pourquoi j’ai fais très peu de réunions sur piste préférant les critériums où les efforts sont violents car on trouve des régionaux qui ont des prétentions et qui disputent de véritables compétitions pour triompher devant leur public. C’est ainsi que dimanche, à Vailly, j’ai été battu, au sprint,  par l’enfant du pays, Avignon qui n’est qu’indépendant. Jeudi, à Chaumeil, ce sera autre chose. Le tracé est très dur et seul les costauds pourront terminer aux premières places. Je crois que je vais gagner ne serait-ce que parce la course de Jean Ségurel porte bonheur pour le championnat du monde. Voyez, Coppi et Bobet, ils ont triomphé au Bol D’or trois semaines environ avant d’endosser le maillot arc en ciel. Alors je vais leur succéder au palmarès.

Le 7 août, au Bol d’Or, bien qu’ayant été parmi les principaux animateurs, Valentin Huot doit se contenter de la 10ème place. Les Saint Raphaël ont pris leur revanche sur le championnat de France. Raphaël Géminiani échappé en compagnie de son coéquipier Jean Graczyck a remporté pour la 3ème fois l’épreuve de Jean Ségurel.

Bol des Monédières 1958 - Valentin Huot en tête du groupe dans le col de Lestard (Photo Rétro Vélo Dordogne)

Avec son second titre de champion de France, Valentin Huot a eu la joie d’apprendre sa sélection au sein de l’équipe de France pour disputer le championnat du monde qui se déroule, le 31 août, à Reims.  Aux côtés de Jacques Anquetil et de Louison Bobet, on retrouve, outre Valentin Huot,  André Darrigade, Jean Forestier, Raphaël Géminiani, Jean Graczyk et Gilbert Scodeller. Au sein de cette équipe, l’entente est loin d’être parfaite. Marcel Bidot, le sélectionneur  a fait pour le mieux en essayant de raccommoder ce qui pouvait l’être. Ils sont 67 à s’élancer pour parcourir les 14 tours de circuit de 19,770 km avec, à chaque fois,  trois côtes à escalader.  Malgré les 278 km à boucler, la course va se jouer dès le 20ème kilomètre. Louison Bobet place une attaque, avec dans sa roue, l’Italien Gastone Nencini et le Néerlandais Gerrit Voorting. Dès que leur avance atteint la minute, l’Italien Ercole Baldini tente de faire le jump et en quelques coups de pédales souples et puissants,  il rejoint rapidement les trois fuyards. La bonne échappée est partie. Les poursuivants ne reverront jamais, ni Ercole Baldini, ni Louison Bobet. Au 130ème km leur avance atteint 6 minutes. Italiens et Français jouent la course d’équipe. Seuls les Belges vont tenter, en vain, de réagir. L’écart va redescendre à trois minutes au 150ème km. A l’avant, le premier à lâcher prise est le Hollandais Gerrit Voorting. Il sera imité par l’Italien Gastone Nencini quelques kilomètres plus loin. Le titre va donc se jouer entre Ercole Baldini et Louison Bobet. A cinquante kilomètres du but, deux démarrages d’Ercole Baldini finissent par avoir raison de Louison Bobet. Ercole Baldini, en grand rouleur, va creuser l’écart et c’est avec 2’09″ sur Louison Bobet qu’il franchit la ligne d’arrivée. Pour la troisième place, c’est un groupe de cinq coureurs qui se présente. André Darrigade se montre le meilleur et Valentin Huot obtient une très belle 6ème place. Il y a quatre Francais dans les six premiers mais c’est un Italien qui s’est imposé sur les terres Françaises.

 

1959 – Un cinquième Tour de France.

Valentin Huot débute sa saison 1959 dès le mois de février. Le 15,  il se rend à Oran pour participer au critérium d’Oran. Bernard Gauthier remporte l’épreuve devant Joseph Groussard, Jean Forestier et Louis Rostollan. Valentin Huot prend la 8ème place.

Le 17 février, il participe au Grand Prix de Monaco. Joseph Groussard remporte l’épreuve devant l’Italien Nino Defilippis et Alfred Gratton. Valentin Huot termine à la 4ème place.

Le 22 mars, Valentin Huot prend le départ du Critérium National. L’épreuve se déroule sur le circuit de Montléry. Vingt tours de circuit de 12,5 km sont à accomplir. A l’issue des 250 km de course, la victoire revient à André Darrigade qui devance Fernand Picot et Jean Graczyk. Bonne prestation de Valentin Huot qui prend la 4ème place.

Enchaînant sur les courses de côtes qui sont devenues sa spécialité, Valentin  Huot se rend, le 5 avril, sur la côte d’Azur pour disputer la célèbre montée du Mont Faron. L’épreuve est remportée par le spécialiste du chrono, Roger Rivière, qui devance les deux grimpeurs que sont  Federico Bahamontès et Valentin Huot.

Le 19 avril, Valentin Huot termine 4ème sur le circuit de la Demi Lune à Pontivy. Emile Le Bigault remporte l’épreuve en devançant Jean Bourlès et Joseph Morvan.

Le 26 avril, Valentin Huot retourne à Sallanches pour disputer la célèbre montée du Bettex. Charly Gaul remporte l’épreuve en devançant, les deux Limousins Valentin Huot et André Dufraisse.

Le 7 mai, Valentin Huot s’impose au critérium de Plonéour Lanvern. Après 150 km, il bat, dans l’ordre, Jean Graczyk, Jean Gainche, Michel Dejouhannet et Rick Van Steenbergen.

Le 10 mai, Valentin Huot retrouve une épreuve qu’il connait bien la Polymultipliée à Chanteloup Les Vignes. René Pavard remporte l’épreuve. Il précède André Le Dissez et Raymond Mastrotto. Valentin Huot prend la 5ème place.

Du 1er au 7 juin, Valentin Huot fait partie de l’équipe Mercier qui dispute le Critérium du Dauphiné Libéré. Il est entouré de Bernard Gauthier, André Le Dissez, Fernand Picot, Francis Pipelin, René Privat, Marcel Queheille et Tino Sabbadini. Il se comporte très honorablement notamment lors de la 4ème étape entre Gap et Chambéry où il termine à la 3ème place. La victoire est revenue à Marcel Rohrbach qui a devancé Roger Rivière. Le classement général est remporté par Henri Anglade. Sur le podium, on retrouve à la 2ème place Raymond Mastrotto et à la 3ème Roger Rivière. Valentin Huot occupe, quant à lui, le 8ème rang.

Le 25 juin, Valentin Huot est à Mulhouse, au départ de son 5ème Tour de France. Membre de l’équipe Centre Midi, il porte le dossard 150. L’équipe a pour leader Henri Anglade, le récent champion de France. Jean Anastasi, Louis Bergaud, Louis Bisilliat, Emmanuel Busto, Michel Dejouhannet, Jean Dotto, Jean Forestier, Bernard Gauthier, Marcel Rohrbach et Louis Rostollan complètent l’équipe.  Valentin Huot fait un début de Tour discret. On retrouve son nom dans les communiqués lors de la 11ème étape Bagnères de Bigorre-Saint Gaudens. L’étape est courte avec la montée du Col d’Aspin et de Peyresourde.  Dès le départ, Marcel Queheille et Valentin Huot tentent l’aventure mais ils sont vite repris. Emmanuel Busto prend le relais. Dans la montée d’Aspin il est repris par Juan Campillo, Jean Dotto, René Marigil,  Jean Robic, Jean Graczyk et Gérard Saint.  Le peloton réagit et revient sur les échappés au moment où Jean Dotto prend le large. Au sommet du col d’Aspin, Jean Dotto passe seul en tête avec une trentaine de secondes sur Federico Bahamontes qui précède  de 10 secondes Charly Gaul et de 20 secondes Valentin Huot. De nombreuses crevaisons modifient les positions dans la descente. A Arreau, Federico Bahamontes et Charly Gaul précèdent Eddy Pauwels et Valentin Huot d’une centaine de mètres. 26 hommes se regroupent en tête de course à Bordères Luron. Jean Stablinski passe à l’attaque. Il est poursuivi par Valentin Huot qui le dépose dès les premières pentes de Peyresourde. Valentin Huot passe le sommet du col en tête avec une minute d’avance sur Federico Bahamontes, 2′ 20″ sur Charly Gaul, 2′ 33″ sur Gérard Saint et Louison Bobet. Au ravitaillement de Bagnères de Luchon, Valentin Huot précède un groupe de 24 coureurs de deux minutes. Au km 90, Valentin Huot possède toujours deux minutes d’avance  alors que ses poursuivants ont été stoppés, à trois reprises, par des passages à niveau fermés. Il commence toutefois à faiblir et son directeur sportif  lui donne l’ordre de se relever lorsqu’il ne possède plus que 30 secondes d’avance. Les 25 hommes se disputent la victoire au sprint sur le difficile circuit automobile de Saint Gaudens. Le maillot vert, André Darrigade, triomphe devant Gérard Saint, Louison Bobet et Jacques Anquetil. Valentin Huot termine au 10ème rang.

Il va de nouveau faire parler de lui lors de la 15ème étape.  Ce jour là, les coureurs escaladent le Puy de Dôme, en contre la montre. Federico Bahamontes se montre le meilleur en parcourant les 12,5 km en 36′ 15″. Charly Gaul termine 2ème à 1′ 26″ puis viennent Henri Anglade à 3’, Roger Rivière à 3 37″, Jacques Anquetil à 3 41″. Valentin Huot termine 8ème à 4′ 17″.

Lors de la 16ème étape entre Clermont Ferrand et Saint Etienne, Valentin Huot va chercher des points supplémentaires au classement de la montagne sur des montées de 3ème catégories. Il passe 3ème au sommet de la côte des Margerides et 1er au sommet de celle des Pradeaux.

Sur l’étape Saint Etienne-Grenoble, la course démarre au pied du Col des Grands Bois. Henri Anglade, Roger Rivière, Jan Adriaenssens, François Mahé, Valentin  Huot,  Jozef Planckaert, Federico Bahamontès,  Eddy Pauwels, Charly Gaul et Jean Dotto se dégagent. Federico Bahamontes multiplie les attaques dans la montée. A 3,5 km du sommet, il possède 15 secondes d’avance sur Valentin Huot, 30 secondes sur Charly Gaul et 35 secondes sur Gérard Saint. Au sommet du col Federico Bahamontes sprinte et devance Charly Gaul et Valentin Huot bien revenu.  Les premiers poursuivants passent avec 35 secondes de retard. A Bourg Argental, soit après 21 km de course, 33 hommes se sont regroupés. L’allure est réduite et finalement tous les attardés retrouvent la tête de course.  Il faut attendre le km 110 et la montée du Col de Romeyère pour assister à une attaque de Federico Bahamontes. Charly Gaul est le seul à réagir. Les deux hommes passent en tête au sommet avec 1’ 30″ sur Victor Sutton et 3′ 45″ sur le peloton conduit par Valentin Huot qui récolte quelques points supplémentaires au classement de la montagne Bien qu’il reste 50 km, les deux hommes de tête vont se disputer la victoire, Charly Gaul bat Federico Bahamontes. 3′ 35″ plus tard, Jean Graczyk remporte le sprint du premier peloton dans lequel figure Valentin Huot.

La 18ème étape, entre Le Lautaret et Aoste, est l’étape reine des Alpes. Les coureurs sont transportés en bus jusqu’au Lautaret. Ils attaquent donc, à froid, le Galibier. Au sommet, Charly Gaul passe en tête avec 8 secondes sur Marcel Rohrbach et 20 secondes sur Valentin Huot qui conduit un petit groupe composé de Federico Bahamontes, Eddy Pauwels et Louis Bergaud. Tout se regroupe dans la descente. Avant d’aborder la montée de l’Iseran, Michélé Gismondi et Adolf Christian se sauvent. Le peloton ne réagit pas. Leur avance est de plus de 8 minutes au pied du col de l’Iseran. Une nouvelle fois, Federico Bahamontes hausse le ton. Dans le froid et la pluie, les défaillances se succèdent. Au sommet du col, à 2550 m d’altitude, Adolf Christian devance Michélé Gismondi. A 5’ 30″ passent, dans l’ordre, Charly Gaul, Federico Bahamontes, Gérard Saint et Valentin Huot qui va baisser pavillon dans la dernière montée du jour, le col de Petit Saint Bernard qui conduit vers Aoste.

Valentin Huot termine ce Tour de France mieux qu’il ne l’avait commencé puisque lors de la dernière étape Dijon-Paris, longue de 331 km,  il termine 12ème dans le même temps que le vainqueur Joseph Groussard.  Au classement général final, Valentin Huot, malgré une blessure mal placée  survenue dans les Alpes,  se classe 48ème à 2h 21′ du vainqueur Federico Bahamontes. Ce dernier remporte également le classement du meilleur grimpeur avec 73 points. Gaul termine 2ème de ce classement avec 68 points, Gérard Saint 3ème avec 65 points et Valentin Huot 4ème avec 42 points.

Après avoir raccroché le vélo Valentin Huot va écrire un livre  Clou et Vélo percé. Dans cet ouvrage il reparle de ce Tour 1959. Ses propos sont peut être un peu exagérés mais il y a très certainement un fond de vérité qui démontre que dans le vélo comme dans beaucoup d’autres sports, il y a parfois des pratiques douteuses.

Dans le Tour de France 1959, il m’était interdit de gagner une étape. A Pau, j’étais en tête à un kilomètre de la ligne, quand un agent en uniforme me fait tourner dans la mauvaise direction.
Deuxième tentative à Saint-Gaudens, la même année, où je fus bloqué par un passage à niveau fermé. Malgré plus de trois minutes d’avance, les officiels ne m’en concèdent qu’une pour un nouveau départ. L’équipe de France roule alors à bloc et me reprend à 5 kilomètres où je finis à la 10° place.
Troisième échec dans le contre la montre du Puy de Dôme toujours en 1959. Mon directeur sportif était Adolphe Deledda, un homme d’origine ibérique tout comme Bahamontès avec qui il discutait souvent. Je quittais mon hôtel, ce jour là, pour m’échauffer et me rendre au départ. Je ne voyais pas mon vélo, pas plus que les mécanos et Deledda que je cherchais partout. Le temps passait et je fini par trouver mon patron qui riait. J’étais en pleurs. L’heure tournait et toujours pas de vélo. Le rire stupide de Deledda m’affectait. J’étais comme un gosse de 10 ans, appuyé contre le mur de l’hôtel, impuissant et anéanti. Qui avait caché mon vélo ? Soudain Deledda se présenta, mon Mercier à la main. Je lui demande d’où il vient, il ne sait quoi répondre si ce n’est de me regarder avec son faux sourire. J’enfourche mon vélo, j’arrive essouffler au départ avec deux minutes de retard qui me seront comptées. J’attaque le contre la montre du Puy de Dôme avec cet handicap. Sur 12,5 kms je rattrape une bonne dizaine de coureurs. Vers la fin, les voitures m’empêchaient de passer. Je me faufilais comme je pouvais pour terminer 8ème de l’étape à 4 minutes 17 secondes de Bahamontès. Si je n’avais pas perdu les deux minutes au départ, si j’avais été préparé comme il fallait, si je n’avais pas mis deux fois pied à terre dans le final, Bahamontès aurait eu chaud aux oreilles. Mais l’homme à abattre était Huot et toute cette mascarade de vélo caché n’était qu’une des raisons pour que je ne gagne surtout pas…, étant aussi bon grimpeur que ces professionnels du vélo et l’ayant prouvé plus d’une fois à leurs dépens. (Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot).

Après le Tour, Valentin Huot reprend la tournée des critériums. On le retrouve dans la région, le 10 août, lors du Critérium de Felletin. Gérard Saint remporte l’épreuve devant Robert Pallu. Valentin Huot a fait partie des principaux animateurs. Alors que les deux hommes de tête avaient course gagnée, Valentin Huot fait un final éblouissant et va chercher la 3ème place.

Le 23 septembre, Valentin Huot s’impose au critérium de Gourin, dans le Morbihan. Il devance Tom Simpson et Louison Bobet.

Le 4 octobre, Valentin Huot triomphe pour la 3ème fois à Cenon.  Il devance Jean Graczyk et Robert Gibanel.

Le 11 octobre, Valentin Huot fait partie des 131 coureurs qui prennent le départ de Paris-Tours.  A l’issue d’un sprint massif, Rik Van Looy  s’impose. Valentin Huot termine dans le même temps à la 20ème place.

Le 18 octobre, à Milan, lors du 53ème Tour de Lombardie, c’est à nouveau Rik Van Looy qui s’impose, battant au sprint un peloton de 89 coureurs. Valentin Huot prend la 21ème place.

1960 – Au pied du podium au championnat de France.

Comme les années précédentes, Valentin Huot se fait remarquer sur les épreuves de début de saison dans le sud de la France.

Le 14 février, il prend la 2ème place de Monaco-Mont Agel, épreuve qu’il avait remporté en 1956. Gilbert Salvador s’impose. José Gil termine à la 3ème place.

Le 4 avril, il bataille, à nouveau, sur les pentes du Mont Faron. Le Britannique Tom Simpson qui devance José Gil le prive de la victoire.  Valentin Huot est, une nouvelle fois, sur le podium.

Le 10 avril, Valentin Huot se déplace au Pays Basque Espagnol pour participer à la 20ème Subida d’Arraté. Ils sont 41 à lutter sur les 7,4 km de montée de la montagne d’Arraté. Au sommet, Fédérico Bahamontes l’emporte de très peu devant Valentin Huot et Jesus Lorono.

Le 24 avril, sur les 22 kilomètres de la montée du Bettex, Valentin Huot s’avoue vaincu face à Charly Gaul. Il termine à la 2ème place devant Jacques Anquetil.

Durant le mois de mai, Valentin Huot enchaîne les courses par étapes.  Le 18 mai, il est à Avignon au départ du Tour du Sud Est. Cinq étapes sont au programmes pour un total de 1083 km. L’équipe Mercier est composée de René Privat, Raymond Poulidor, Francis Pipelin, Orphée Ménéghini, Robert Cazala, Valentin Huot, François Le Bihan et Tino Sabbadini.  Bon comportement des violines sur ce tour du Sud Est. Raymond Poulidor remporte la 2ème étape Arles-Carprentras passant par le Mont Ventoux escaladé jusqu’au Chalet Reynard.  Dans la 5ème et dernière étape Bandol-Marseille, le leader du classement général, Tom Simpson, est en difficulté lorsque Raymond Poulidor et René Privat passent en tête au sommet de la dernière difficulté du jour avec plus de 3 minutes d’avance. Bien épaulé par son coéquipier Roger Rivière, Tom Simpson va cependant conserver la 1ère place du classement général.  René Privat remporte la dernière étape avec 1′ 36″ d’avance sur le peloton dont le sprint est remporté par son équipier Robert Cazala. Valentin Huot termine 5ème de l’étape et Raymond Poulidor 9ème. Au classement général final Tom Simpson précède de 8 secondes Stéphane Lach. Valentin Huot termine 3ème dans le même temps, Raymond Poulidor occupe la 6ème place.

Deux jours plus tard, Valentin Huot est au départ, à Perpignan, du Grand Prix du Midi Libre qui comprend trois étapes.  L’équipe Mercier est composée de Jacques Sabathier, Robert Cazala, Hubert Ferrer, Bernard Gauthier, Valentin Huot, André Le Dissez, Francis Pipelin Raymond Poulidor Marcel Queheille et Tino Sabbadini. Là encore, les poulains d’Antonin Magne vont être à la pointe du combat. Lors de la 1ère étape Perpignan-Carcasonne sept hommes prennent le large. L’équipe Mercier est très bien représentée avec Valentin Huot, Raymond Poulidor et Marcel Queheille. Ils sont accompagnés des deux Peugeot Stéphane Lach et Marcel Rohbach , de Raymond Mastrotto (St Raphaël) et d’Edouard Bihouée (Urago). Sous l’impulsion des Mercier l’écart va atteindre  8′ 20″ à l’arrivée. Doublé des Mercier avec à la première place Valentin Huot et à la deuxième Raymond Poulidor.  Robert Cazala  remporte le sprint pour la 8ème place. Il y a donc 4 Mercier dans les huit premiers. Le lendemain, Valentin Huot conforte sa place de leader en terminant 4ème de l’étape Carcassonne-Narbonne. C’est son coéquipier, Robert Cazala qui remporte l’étape. Valentin Huot termine à 2 secondes. La dernière étape, Narbonne-Nimes  est remportée par l’Anglais Brian Robinson qui bat au sprint Marcel Queheille et Valentin Huot. Le peloton termine à une minute. Au classement général final, Valentin Huot devance de 5 secondes son coéquipier Marcel Queheille. Le podium est complété par Raymond Mastrotto. Raymond Poulidor prend la 4ème place.

Les très bons résultats obtenus par Valentin Huot durant le mois de mai lui ont permis d’obtenir les points nécessaires pour participer, le 12 juin, au championnat de France des professionnels, à Reims, sur le circuit de Gueux. C’est sur ce circuit qu’Ercole Baldini est devenu champion du monde en 1958. Six tours du petit circuit de 7,1km et douze tours du grand circuit (19,7 km) avec les côtes de Gueux et du Calvaire, soit au total 280 kms. La course va donner lieu à une belle bagarre entre l’équipe Helyett Leroux et l’équipe Mercier. Après l’échappée matinale qui prend fin au 180ème km le démarrage décisif est l’œuvre de Pierre Everaert (Rapha Gitane Dunlop) dans la côte de Gueux. Il est suivi par Robert Cazala (Mercier),  Claude Colette (Peugeot), André Darrigade (Helyett), François Mahé (Rapha Gitane Dunlop), Raymond Poulidor (Mercier) et par Jean Stablinski (Helyett). A la fin du 9ème tour leur avance s’élève à 1’06″. Jacques Anquetil (Hellyett) sort seul et va revenir sur les sept hommes de tête qui ont une petite minute d’avance sur le gros de la troupe. Pierre Everaert est lâché mais il réussit à prendre au passage les roues d’un groupe composé de Valentin Huot (Mercier),  Raymond Mastrotto (Rapha Gitane),  René Pavard (Helyett), René Privat (Mercier), Louis Rostollan (Hellyett) et Tino Sabbadini (Mercier).   A l’avant, Jean Stablinski démarre. Ses équipiers Jacques Anquetil et André Darrigade ferment la porte et c’est Robert Cazala qui va chercher le Nordiste, lequel remet ça immédiatement. Claude Colette tente de revenir, il est contré par Jacques Anquetil. Robert Cazala et François Mahé décrochent, Raymond Mastrotto revient de l’arrière…..et crève. Les survivants des deux groupes fusionnent mais Jean Stablinski ne sera pas revu.  Derrière, un autre Helyett-Leroux, Louis Rostollan, va chercher la 2ème place à 37 secondes et André Darrigade, bien emmené par Jacques Anquetil, assure le triplé de son équipe à 1′ 16″. Valentin Huot prend la 4ème place devant  René Privat, Claude Colette, Raymond Poulidor, Jacques Anquetil et René Pavard.. Valentin Huot a donc échoué au pied du podium, il est le meilleur représentant des Mercier.

Championnat de France 1960 - Reims - André Darrigade devance Valentin Huot pour la 3ème place.

Le 19 juin, Valentin Huot participe aux 34ème Boucles de la Seine. A l’issue des 282 km de course il termine en 10ème position à 1′ 26″ du vainqueur Marcel Rohrbach, Raymond Poulidor s’octroyant la seconde place.

Malgré ces bons résultats Valentin Huot n’est pas retenu pour le Tour de France. Comme à son habitude, il enchaîne les critériums.

Le 4 août, il remporte le 9ème Bol d’Or des Monédières. Lors de la 3ème ascension du col de Lestard, Raymond Poulidor provoque l’attaque décisive. Valentin Huot et Gilbert Salvador sautent dans sa roue. Ils ne seront plus rejoints avant la ligne d’arrivée. Raymond Poulidor emmène le sprint pour Valentin Huot mais Gilbert Salvador est à l’affut. Valentin Huot  doit puiser dans ses réserves pour devancer le véloce Gilbert Salvador.

Le 14 août, Valentin Huot renouvelle son succès de  1955, au 6ème Grand Prix International de Peyrat Le Château.  Sur les 80 tours du circuit, Valentin Huot prend le large au 43ème tour et, à raison de 15 secondes d’avance supplémentaires à chaque tour, il parvient à prendre un tour au peloton au 48ème tour. Dès lors, il a la victoire en poche.

En fin de saison, le 29 septembre, Valentin Huot termine second du Grand Prix d’Espéraza remporté par Jean Zolnowski.

Le 34ème Paris-Tours est l’une de ses dernières courses de la saison 1960. Le 2 octobre, après de 267 km de course,  le Hollandais, Jo De Haan remporte l’épreuve. Valentin Huot termine 33ème à 55 secondes du vainqueur.

 

1961 – Son dernier Tour de France.

Un des premiers grands rendez-vous  en ce début de saison 1961 pour Valentin Huot est la traditionnelle classique Milan San Remo qui se déroule, le 3 mars. Ce jour là, les sportifs Limousins sont aux anges, après 288 km de course, Raymond Poulidor remporte l’épreuve en devançant de 3 secondes le Belge Rik Van Looy et l’italien Rino Beneditti.  Valentin Huot figure dans le 1er peloton, il termine 48ème,  lui aussi, à 3 secondes du vainqueur.

Le 2 avril, lors du Critérium National de la route qui se déroule à Monthléry, Valentin Huot  prend la 8ème place à 24 secondes du vainqueur Jacques Anquetil qui précède André Darrigade et Jean Gainche.

Le 10 avril, Valentin Huot est au départ de la course de côte d’Arraté Eibar. Second derrière Federico Bahamontes, la saison précédente, il ne peut pas empêcher l’Espagnol de faire un doublé. Sur les 7,2 km de montée, il lui concède 27 secondes. il termine à la 5ème place dans le même temps que le second Ventura Diaz.

Les 15 et 16 avril, Valentin Huot  regagne la Côte d’Azur. Le 15,  il participe aux Boucles Roquevairoises. Il termine à la 9ème place à 1′ 46″ du vainqueur Jean Stablinski. Le lendemain, il est sur les pentes du Mont Faron. Sur ce contre la montre de 26 kilomètres, Raymond Poulidor se montre le meilleur. Valentin Huot prend la 8ème place à 1′ 39″ du vainqueur.

Le 6 mai, à la Polymultipliée de Chanteloup, Valentin Huot termine à la 12ème place. C’est son coéquipier de l’équipe Mercier, Edouard Bihouée, qui remporte l’épreuve.

Du 16 au 19 mai, Valentin Huot participe au Tour de l’Aude. Il prend la 5ème place de la 2ème étape disputée entre Ax les Thermes et Limoux dans le même temps que le vainqueur Arnaud Geyre. Le lendemain, il termine à la 3ème place de l’étape Limoux-Quillan remportée par Louison Bobet. Au classement général final, remporté par Simon Leborgne,  Valentin Huot occupe le 14ème rang.

Deux jours plus tard, Valentin Huot, vainqueur sortant, est au départ du Midi Libre. Il termine 3ème de la 2ème étape Béziers-Millau dans le même temps que son coéquipier vainqueur de l’étape, Robert Cazala qui devance Joseph Thomin.  Valentin Huot abandonne au cours de la 4ème et dernière étape.

Le 11 juin, comme la saison précédente, Valentin Huot termine à la 10ème place des Boucles de la Seine. L’épreuve est remportée par Joseph Groussard.

Le 15 juin, Valentin Huot se rend à Lourdes pour disputer le 5ème Circuit des cols Pyrénéen. Sur cette difficile épreuve de 185 kilomètres, il termine 5ème à 40 secondes du vainqueur Stéphane Lach.

Le 18 juin, Valentin Huot est à Rouen, sur le circuit des Essarts pour disputer une épreuve qui lui est chère, le championnat de France.  Raymond Poulidor et le vainqueur sortant,  Jean Stablinski, vont se livrer, dans les derniers kilomètres, à une lutte sans merci, multipliant attaque et contre attaque. C’est Raymond Poulidor qui en sort vainqueur endossant ainsi son unique maillot de champion de France de sa longue carrière.  Jean Stablinski termine à 10 mètres Guy Ignolin termine 3ème à 45 secondes. Huit coureurs se présentent ensemble pour la 4ème place à 1′ 26″ du vainqueur. Jacques Anquetil remporte le sprint. Valentin Huot se classe à la 7ème place de l’épreuve.

Le 24 juin, Valentin Huot retourne à Rouen, pour prendre le départ de son 6ème Tour de France. Comme lors de ses participations précédentes, il n’a pas été retenu par Marcel Bidot  pour porter le maillot bleu blanc rouge. Il porte le dossard 117 au sein de l’équipe Centre Midi dirigée par Adolphe Deledda et il a pour partenaires  : Antoine Abate, Louis Bergaud, Emmanuel Busto, Jean Dotto, Camille Le Menn, Claude Mattio, Jean Milesi, Anatole Novak, Marcel Rohrbach, Pierre Ruby, Gérard Thiélin. A quatre reprises, Valentin Huot va terminer les étapes dans le top 20. Lors de 6ème étape Strasbourg-Belfort qui comporte l’ascension du Ballon d’Alsace, Valentin Huot terme 11ème de l’étape au sein du premier peloton qui termine à 4′ 41″ du vainqueur du jour Jozef Planckaert.  Valentin Huot termine 20ème de la 10ème étape Grenoble-Turin remportée par Guy Ignolin avec l’ascension du Col de la Croix de Fer et celle du Mont Cenis. Le lendemain sur l’étape Turin-Antibes, avec les ascensions des col de Tende, de Braus et de Nice, Valentin Huot fait partie des principaux attaquants. 19 coureurs se disputent la victoire au sprint sur la piste en cendrée du stade Fort Carré. L’Italien Guido Carlesi bat au sprint Jacques Anquetil et Jean Gainche. Valentin Huot s’octroie la 7ème place. Malheureusement pour lui, lors de  l’étape du lendemain Antibes-Aix en Provence Valentin Huot va vivre une journée de galère. Il chute violemment dans la descente du Petit Galibier et il arrive hors délai à Aix en Provence, seul et bon dernier à la 77ème place à 31′ 41″ du vainqueur le Belge, Michel Van Aerde. Il est cependant repêché par le jury des commissaires qui l’autorise donc à poursuivre le Tour. Sur la 16ème étape Toulouse-Superbagnères, Valentin Huot passe la ligne d’arrivée au sommet de Superbagnères en 14ème position à 4′ 4″ du meilleur grimpeur du Tour, l’Italien Imerio Massignan qui a franchi la ligne en vainqueur. A Paris, Valentin Huot boucle son 6ème et dernier Tour de France en 39ème position à 1h 34′ 50″ du vainqueur Jacques Anquetil.

Durant ce dernier Tour de France Valentin Huot va vivre un événement hors norme au soir de la 19ème étape disputée contre la montre sur une distance de 75 km entre Bergerac et Périgueux. Dans son livre Clous et Vélo percé, il relate dans le détail ce qu’il a vécu ce soir là :

Pour moi, le Tour de France sans soins spécifiques, c’était beaucoup trop physique. Jusqu’à treize étapes, ça se passait bien, mais une semaine de plus, c’était terriblement pénible ! L’étape contre la montre fut remportée par Jacques Anquetil devant Charly Gaul sur les allées de Tourny. Quant à moi, de Bergerac à Périgueux même en connaissant toutes les routes, cela ne suffisait pas pour inquiéter les meilleurs et je terminai 38ème. J’étais vidé de toutes mes réserves depuis Juan-les-Pins, ce n’était pas quelques amphétamines qui allaient me gonfler les muscles, bien au contraire je savais que deux jours après c’était l’arrivée à Paris, je voulais terminer. L’hôtel réservé à mon équipe du Centre-Midit dont je faisais partie était situé rue Wilson et portait l’enseigne « Hôtel de l’Europe ». Il y avait dans cet établissement deux autres équipes. A chaque arrivée, bien évidemment, le personnel de l’hôtel restaurant possédait les directives pour les repas et les boissons. Tout d’abord pour chaque coureur, dès l’arrivée dans sa chambre, deux litres d’eau minérale et un litre de lait y étaient déposés. Sans chercher à comprendre, trois litres de boisson étaient le minimum pour chaque coureur. Moi, par hasard, j’avais une chambre seul. Je consommai mes trois litres au bout de cinq à sept minutes, je pris mon bain et éprouvai encore une sensation de soif extraordinaire. J’appuyai sur la sonnette et demandai une caisse de bouteilles d’eau (douze unités). La serveuse me l’apporta sans s’étonner. J’attaquai ma buvette au goulot pour écouler une bouteille en trois reprises, cela demandait environ une minute et demie. Au bout de quelques secondes, mon corps se mit à transpirer comme si je sortais du sauna mais la soif se faisait toujours identique. Je n’ai pas à raconter toujours la même chose, bouteille par bouteille, je finis la caisse de douze unités, plus les trois litres du départ, cela me faisait quatorze litres environ, puisque la bouteille d’eau minérale contenait 85 centilitres. Au bout d’un quart d’heure ou vingt minutes, je sonnai de nouveau pour une seconde caisse. Une autre serveuse m’en ramena une, mais elle me dit: combien êtes-vous ? Et moi de répondre: toute l’équipe ! La soif étant toujours présente, mon gosier ne se lassait jamais de ce liquide me paraissant être le Bon Dieu qui passait dans tout mon corps tellement je ressentais la vie comme un poisson rejeté à l’étang ! Je m’allongeai sur mon lit tout ouvert : les sueurs dégoulinaient de mon corps jusqu’à imprégner les draps à les tordre. J’en étais à vingt-six litres en une heure et quelques ! Toujours soif ! J’étais rouge, brûlé par le soleil comme tous les autres coureurs bien sûr. Je n’avais que des muscles liés aux os, sous une peau grillée mais aux pores bien dilatés. Quoi faire ? J’avais honte, isolé dans ma chambre, à deux jours de l’arrivée du Tour. Si je questionne le docteur du Tour, normalement il doit m’interdire de repartir ! Je descendis à l’accueil de l’hôtel et je me fis passer pour un autre coureur de l’autre équipe en demandant d’apporter une caisse d’eau minérale et de la déposer devant la porte numéro tant. Je récupérai ma troisième caisse de douze bouteilles d’Evian ! Je buvais, buvais, buvais … J’en étais à trente-sept litres Au bout d’une heure et des poussières, ma caisse était vidée ! Je ressentis, malgré tout, une amélioration, la soif se faisait moins pressante, mais mon corps évacuait au fur et à mesure que je buvais, il n’y avait, à proprement parler, aucune saturation. Je redescendis au restaurant et demandai à un adolescent, apparemment dans le service, de monter une quatrième caisse d’eau à tel numéro de chambre, tout à côté de la mienne. Le jeune homme s’exécuta. Je pris la caisse et la rentrai dans ma carrée. Comme les emballages vides s’empilaient, je les mis en dehors de ma chambre et les distribuai le long du couloir pour montrer au service qu’ils avaient bien été livrés aux différentes équipes. Je me tapai mes douze bouteilles, un peu plus espacées les unes des autres. J’en étais à quarante-huit litres en une heure quarante-cinq environ. Enfin, je réussis à obtenir une cinquième caisse par le biais d’une femme de chambre qui alimentait la salle de massage en cas de besoin. Je me souviens avoir retiré de ce dernier colis toutes les bouteilles sauf deux et je remplaçai les pleines par des vides. Voilà toute la vérité de mes soixante litres d’eau bus en l’espace de deux heures et demie maximum. Allongé sur mon lit trempé, soudain quelqu’un frappa à ma porte. Cela faisait à peu près deux heures et quarante-cinq minutes que j’étais à mon hôtel. Je répondis ‘’Entrez’’. C’était Gilbert, mon frère aîné, qui venait me voir. Etonné de constater que je baignais dans mon lit, il me demanda pourquoi tant d’eau ! Je lui répondis que j’étais allé me doucher sans m’être ensuite essuyé. Il trouvait ça drôle. Le lendemain de la plus grande soif de mon existence étanchée pendant l’étape Périgueu-Tours (309 km), j’avais beaucoup de mal à suivre le peloton, mais je n’étais pas seul à l’arrière. Cette étape était l’avant-dernière du Tour qui fut, pour moi, mon dernier Tour d’honneur avec des souffrances dont je ne me suis jamais plaint. 

Que penser de cette narration ?  Le docteur De Mondenard, auteur de plusieurs ouvrages de médecine du sport, s’est penché sur la question :

A l’issue de sa carrière, le coureur a tout de même cherché à comprendre ce qui lui était arrivé. Il en a parlé à trois médecins dont deux ont immédiatement décrété qu’un tel phénomène était impossible et qu’il s’agissait sûrement d’une exagération typiquement marseillaise. Personnellement, je comprends l’incrédulité devant la quantité invraisemblable d’eau absorbée – soixante litres en deux heures et demie – mais je partagerais plutôt l’attitude du troisième confrère qui prit l’histoire plus au sérieux. Signalons d’abord qu’on ne trouve aucun cas similaire dans la littérature médicale ; même dans les rapports d’armée où l’on relate pourtant des cas de déshydratation tragiques chez des soldats qui s’étaient perdus dans le désert à l’occasion de grandes manœuvres. Mais ici, il semble que les conditions climatiques ne soient pas seules en cause, mais également l’action des amphétamines couramment consommées dans les pelotons cyclistes de l’époque, ce que Valentin Huot confirme d’ailleurs dans son bouquin. Or ces médicaments ont la particularité de détraquer complètement les mécanismes de la soif. Ils entraînent en effet une hyperthermie du corps, une sudation importante, une sécheresse de la bouche, le tout associé à une augmentation de la diurèse, au point qu’une soif inextinguible après l’effort constitue un des symptômes les plus fiables de dopage. « Quand une équipe consomme dix à douze bouteilles d’eau par match, c’est normal, expliquait un médecin du sport dans le quotidien Le Parisien. En revanche, si elle demande vingt bouteilles, c’est suspect. La prise d’amphétamines développe une soif incroyable. Un footballeur qui boit ses six bouteilles d’eau par rencontre est chargé. Je suis catégorique. Préférer de l’eau basique (Evian par exemple) plutôt que de l’eau acide (Vittel), c’est aussi un signe.

A chacun de se faire son opinion.

Après avoir participé à de nombreux critériums, Valentin Huot retrouve les épreuves officielles en participant, le 8 octobre, à Paris-Tours.  Après un bon début de course, il se glisse dans la bonne échappée mais il ne va malheureusement pas pouvoir aller jusqu’à Tours, il disparait du côté d’Amboise.

Le 23 octobre, il obtient un ultime bon résultat en terminant 2ème  du Grand Prix de Valogne  dans la Manche. Jean Gainche s’est montré le plus rapide.

Tour de France 1961 - Valentin Huot soigné, après sa chute, par le docteur Dumas sous les yeux de son directeur sportif Adolphe Deledda.

1962 – 1963 – Sa fin de carrière.

En 1962, Valentin Huot est encore professionnel chez Mercier.

Les résultats tardent à venir. On le retrouve au Mont Faron où il doit se contenter de la 15ème place, loin derrière le vainqueur, Federico Bahamontes.

Il termine 14ème de la Polymultiplée que remporte Louis Rostollan.

Le 1er mai, sur la Stan Ockers, une épreuve longue de 259 km, il est classé 14ème ex-aequo dans le même temps que le vainqueur Jo Velly.

Enfin on retrouve un de ses derniers résultats à l’occasion du Tour de l’Aude  couru du 22 au 25 mai. Il termine 26ème de la première étape.

Valentin Huot est reclassé indépendant en 1963. Il va courir un an de plus en participant, également, à quelques cyclo-cross, avant de raccrocher définitivement son vélo pour se consacrer à son nouveau métier, la culture de la fraise dans sa Dordogne natale.

Valentin Huot aura été un des grands du cyclisme régional. C’était un garçon volontaire qui savait se faire mal et qui savait aussi choisir ses objectifs. Sa double victoire au championnat de France en est la meilleure preuve.  Excellent grimpeur, on retiendra de lui, son passage en tête des plus hauts sommets des Tours de France auxquels il a participé.

Outre ses deux titres de champion de France, à son palmarès, figurent des épreuves renommées comme : Paris-Limoges – Plouay – Critérium d’Oradour sur Glane – Bol d’Or des Monédières – Polymultipliée – Tour de la Corrèze – Monaco Mont Agel – Nice Mont Agel – Mont Faron – Circuit de l’Aulne – Midi Libre.

Sources des données retranscrites : Archives Populaire du Centre, Echo du Centre. Site : Mémoire-du-cyclisme. Retro Vélo Dordogne : Bernard Peccabin.

Maquettes des maillots : Mémoire-du-cyclisme. Jean Louis Bey.

 

L’essentiel de son palmarès –

1951 –

1er – Cyclo-cross de la Pédale Faidherbe.

1er – Eygurande Gardedeuil.

1er – Marmande.

1er – Flaugeac.

2ème – Bergerac.

2ème – Villamblard.

2ème – Cyclo-cross de Saint Martin l’Astier.

4ème – Périgueux – Prix d’Ouverure.

4ème – Pont Saint Mamet.

5ème – Saint Front de Pradoux.

6ème – Bénévent.

6ème – La Force.

7ème – Périgueux – Prix Lapasserie.

1952 –

1er – Course de classement de l’US Bergerac.

1er – Périgueux.

1er – Neuvic sur l’Isle.

1er – Gardonne.

1er – Bergerac.

1er – Faux.

2ème – Limoges – Prix de l’Exposition et de la Porcelaine.

2ème – Saint Rémy sur Lidoire.

2ème – Course de classement de l’US Bergerac.

2ème – La Force.

2ème – Ménesplet.

2ème – Vélines.

2ème – Lamonzie Saint Martin.

3ème – Bussière Galant.

3ème – Périgueux.

4ème – Trophée Simplex des Provinces Françaises.

4ème – Villefranche du Périgord.

4ème – Aubeterre.

4ème – Séreilhac.

5ème – Championnat du Limousin.

5ème – Arnac Pompadour.

5ème – Course de classement de l’US Bergerac.

5ème – Villefranche de Lonchat.

7ème – Limoges – Prix Esders..

8ème – Cyclo-cross de Limoges – Prix Baudou.

8ème – Périgueux.

8ème – Championnat du Limousin des Sociétés.

9ème – Verteillac.

1953 –

1er – Périgueux – Pris Lapasserie.

1er – Brive – Dernière épreuve du championnat du Limousin.

1er – Saint Céré.

1er – Bourganeuf.

1er – Trophée Simplex des Provinces Françaises.

1er – Saint Sulpice Le Guérétois.

1er – Saint Aulaye.

1er – Lamonzie Saint Martin.

2ème – Périgueux – Critérium du Printemps.

2ème – Meyssac.

2ème – Saint Yrieix La Perche.

2ème – Bussière Galant.

2ème – Saint Yrieix La Perche.

2ème – Critérium d’Oradour sur Glane.

2ème – Saint Hilaire Les Places.

2ème – Fursac.

2ème – Meymac.

2ème – Sousceyrac.

2ème – Le Lardin.

3ème – Bergerac.

3ème – Championnat du Limousin.

4ème – Vieilleville.

4ème – Critérium d’Aubusson.

4ème – Saint Junien – Prix Antonin Reix.

5ème – Arcachon..

7ème – Brive – Prix Dony.

7ème – Route de France – 8ème étape – Le Puy/Mende.

9ème – Belvès.

9ème – Treignac.

1954 –

1er – Paris-Limoges.

1er – Grand Prix de Saint Léonard.

1er – Arnac.

1er – Le Boucau.

1er – Critérium d’Oradour sur Glane.

1er – Limoges – Prix Fernand Latié.

1er – Course de classement du CC Bergerac.

1er – La Rochelle-Angoulème.

1er – Tour d’Alsace Lorraine – 2ème étape – Mulhouse/Vittel.

1er – La Rochette.

1er – Saint Léon sur l’Isle.

1er – Niort.

1er – Cenon.

1er – Montbazillac.

2ème – Limoges – Prix A Dony.

2ème – Bol d’Or des Monédières.

2ème – Eymoutiers – Prix du Macaud.

2ème – Veyrac.

3ème – Le Lardin.

3ème – Périgueux – Saint Georges.

4ème – Critérium d’Ussel.

5ème – Tour d’Alsace Lorraine.

5ème – Grand Bourg.

6ème – Tour d’Alsace Lorraine – 4ème étape – Bar le Duc/Longwy.

8ème – Tour d’Alsace Lorraine – 1ère étape – Metz/Mulhouse.

9ème – Vélodrome André Raynaud – Elimination.

9ème – Tour d’Alsace Lorraine – 5ème étape – Longwy/Merlebach.

1955 –

1er – Cenon.

1er – Pontivy.

1er – Polymultipliée.

1er – Tour de la Corrèze.

1er – Critérium de Peyrat Le Château.

1er – Limoges – Prix Fernand Latié.

1er – Glanges.

1er – Le Boucau.

2ème – Circuit Boussaquin.

2ème – Terrasson.

2ème – Aillas.

3ème – Lavaveix Les Mines.

5ème – Grand Bourg.

5ème – Arcachon.

6ème – Peyrat La Nonière.

6ème – Lalinde.

6ème – Vergt.

7ème – Critérium d’Oran.

7ème – Bessereix.

7ème – Meymac.

9ème – Bordeaux-Saintes.

1956 –

1er – Meymac.

1er – Plouay

1er – Monaco-Mont Agel.

1er – Mont Faron.

1er – Chateaulin.

2ème – Aurillac.

2ème – Terrasson.

2ème – Polymultipliée.

3ème – Montluçon.

4ème – Tour de la Corrèze.

5ème – Grand Prix des Nations.

5ème – Tour de France – 12ème étape – Pau/Luchon.

7ème – Tour de France – 19ème étape – Saint Etienne/Grenoble.

7ème – Hennebont.

8ème – Nice-Mont Agel.

8ème – Circuit Boussaquin.

8ème – Championnat de France Professionnels.

10ème – Thiviers.

10ème – Tour de France – 11ème étape – Bayonne/Pau.

1957 –

1er – Guéret – Prix de la Trinité.

1er – Mont Faron.

1er – Championnat de France Professionnels.

1er – Maurs.

2ème – Belvès.

2ème – Le Bettex.

2ème – Mont Garon.

3ème – Tour de l’Ariège.

3ème – Midi Libre.

4ème – Critérium de Peyrat Le Château.

5ème – Bol d’Or des Monédières.

6ème – Critérium de Brive.

8ème – Tour de France – 10ème étape – Thonon Les Bains/Briançon.

10ème – Cenon.

10ème – Polymultipliée.

1958 –

1er – Championnat de France Professionnels.

2ème – Nontron.

2ème – Versailles.

2ème – Vailly sur Sauldre.

3ème – Le Bettex.

5ème – Mont Faron.

5ème – Critérium de Peyrat Le Château.

5ème – Cenon.

6ème – Championnat du Monde Professionnels.

9ème – Dauphiné Libéré – 5ème étape – Uriage/Annecy.

10ème – Bol d’Or des Monédières.

10ème – Dauphiné Libéré – 1ère étape – Grenoble/Valence.

1959 –

1er – Plonéour Lanvern.

1er – Gourin.

1er – Cenon.

2ème – Lubersac.

2ème – Le Bettex.

3ème – Critérium de Felletin.

3ème – Mont Faron.

3ème – Dauphiné Libéré – 4ème étape – Gap/Chambéry.

4ème – Critérium National.

4ème – Monaco.

4ème – Pontivy.

5ème – Polymultipliée.

8ème – Oran.

8ème – Dauphiné Libéré .

8ème – Tour de France – 15ème étape – Montée du Puy de Dôme.

10ème – Critérium d’Oradour sur Glane.

10ème – Tour de France – 11ème étape – Bagnères de Bigorre/Saint Gaudens.

1960 –

1er – Midi Libre.

1er – Midi Libre – 1ère étape – Perpignan/Carcassonne.

1er – Bol d’Or des Monédières.

1er – Critérium de Peyrat Le Château.

2ème – Arraté.

2ème – Le Bettex.

2ème – Espéraza.

3ème – Tour du Sud Est.

3ème – Mont Faron.

3ème – Midi Libre – 3ème étape – Narbonne/Nimes.

4ème – Terrasson.

4ème – Midi Libre – 2ème étape – Carcassonne/Narbonne.

4ème – Championnat de France Professionnels.

5ème – Boucles du Bas Limousin.

5ème – Auzances.

5ème – Tour du Sud Est – 5ème étape – Bandol/Marseille.

8ème – Guéret – Prix de la Trinité.

8ème – Ribérac.

10ème  – Boucles de la Seine.

1961 –

1er – Lubersac.

2ème – La Trimouille.

2ème – Valogne.

3ème – Tour de l’Aude – 3ème étape – Limoux/Quillan.

3ème – Midi Libre – 2ème étape – Béziers/Millau.

4ème – Allassac.

5ème – Meymac.

5ème – Arraté.

5ème – Tour de l’Aude – 2ème étape – Ax Les Thermes/Limoux.

5ème – Circuit des Cols Pyrénéens.

7ème – Figeac.

7ème – Championnat de France Professionnels.

7ème – Tour de France – 11ème étape – Turin/Antibes.

8ème – Critérium National.

8ème – Mont Faron.

9ème – Critérium de Peyrat Le Château.

9ème – Boucles Roquevairoises.

10ème  – Boucles de la Seine.

1962 –

1er – Cyclo-cross de Blis et Born.

4ème – Bourganeuf.

10ème – Toulx Sainte Croix.

1963 –

2ème – Cyclo-cross de Chénérailles.

7ème – Lubersac.

9ème – Toulx Sainte Croix.