Cyclisme en Limousin

Archives cyclistes du Limousin depuis le début du 20ème siècle.

Marc Durant

Marc Durant est né le 14 juin 1955, à Saint Sulpice Le Guérétois. Il signe sa première licence à l’ASPTT Guéret, en 1970.

1970 – Une première saison en cadets.

Marc Durant obtient un de ses premiers résultats au 3ème mini Prix Sardentais, le 3 mai, où il termine à la 7ème  place.

Au cours de la saison, il monte deux fois sur le podium, le 2 août à Razès où il est devancé par Michel Duprat et le 27 septembre à La Jonchère où il termine, à nouveau, second derrière le coureur de l’AC Creusoise, Philippe Lanz.

Auparavant, le 5 juillet, lors du Championnat du Limousin Cadets, disputé à Affieux, il obtient une honorable 5ème place en prenant la 3ème place du sprint du peloton qui termine à 3′ 30″ des deux hommes de tête, Jacques Guilmain et Michel Duprat.

 

1971 – Les premières victoires.

Marc Durant remporte un premier succès lors de la course de classement organisée par l’AC Creusoise, le 21 mars, à Bussière Dunoise. Dans la catégorie des cadets, il devance Philippe Lanz, de l’AC Creusoise et Robert Peyrot, de la Pédale Marchoise.

Le 4 avril, l’Etoile Sportive de Grand Bourg organise, à Grand Bourg, son premier prix cadets. Dans la bonne échappée, on retrouve Marc Durant, Daniel Vincent du VC Commentry, Philippe Lanz de l’AC Creusoise, Elie Massaloux du CRCL et Jean Yves Desforges de l’AC Creusoise. Marc Durant trouve les ressources nécessaires pour déposer ses compagnons de route dans les derniers kilomètres pour s’imposer en solitaire.

Le 2 mai, à Rosiers Saint Georges, Marc Durant remporte une nouvelle victoire, en parcourant en solitaire les deux derniers tours.

Le 18 juillet, à Lafat, c’est avec deux minutes d’avance qu’il franchit  la ligne d’arrivée.

Le 25 juillet, sous un violent orage, 52 cadets prennent le départ du Prix de Saint Christophe. Marc Durant figure dans la bonne échappée en compagnie de Daniel Léobet du CRCL et de Philippe Lanz. Au sprint, Marc Durant ne laisse aucune chance à ses adversaires.

Le 1er août à Fursac, à l’occasion du premier prix des cadets, Marc Durant profite de  la côte de l’Oeil et des nombreux faux plats pour prendre les devants lors du dernier tour, en compagnie de Christian Sabourdy de l’UVL et de Joël Besnehard du CS Bellac. Il se montre une nouvelle fois le meilleur au sprint.

Au cours de cette saison 1971, Marc Durant est monté pour la première fois sur les marches d’un podium officiel en terminant second, à Isle, lors du Championnat d’Académie remporté par le coureur de l’UVL, Joël Voisin.

 

Le podium du Championnat d'Académie Cadets : Marc Durant - Joël Voisin - Luc Glénisson

1972 – Une saison supplémentaire en cadets.

En 1972, la FFC modifie la catégorie d’âge de ses jeunes licenciés. Jusqu’en 1972, étaient classés cadets, les jeunes coureurs âgés de 15 ou 16 ans dans l’année de compétition. A partir de 1972,  sont classés cadets les jeunes de 16 et 17 ans dans l’année de compétition. De ce fait, Marc Durant fait partie des coureurs qui vont rester trois ans dans la catégorie cadets.

Cette modification d’âge va permettre à Marc Durant d’engranger les succès durant toute la saison 1972. Cela commence le 13 avril 1972, à Condat sur Vienne, où il remporte le titre de Champion d’Académie Cadets en devançant le second, Daniel Grosvallet d’une minute et Didier Simon de deux minutes.

Championnat d'Académie : Les différents vainqueurs du jour : Alain De Carvalho (Juniors) - Marc Durant (Cadets) - Alain Verinaud (Seniors)

Le 11 mai, à Vayres Les Roses, les deux coureurs de l’ASPTT Guéret Marc Durant et Daniel Grosvallet terminent aux deux premières places à l’issue d’un sprint massif regroupant 48 coureurs. Il y avait 55 partants au départ.

Le 11 juin, le CRCL organise  le Prix de la Cité Maon, à Limoges. Les concurrents doivent accomplir 35 tours d’un circuit sélectif de 1,8 kilomètre. Dès le 6ème tour, Jean Pierre Guillou de l’UVL prend le large. Au 15ème tour, Marc Durant sort, à son tour du peloton et en deux tours il comble un handicap de 30 secondes. Au 29ème passage, les deux hommes prennent un tour au peloton mais Jean Pierre Guillou victime d’une chute sans gravité doit laisser filer son compagnon de route qui s’envole vers sa 8ème victoire de la saison.

Cité Maon : Vainqueurs par équipe : Patrice Meunier (6ème) - Yves Nicolas ((4ème) - Christian Boissou (7ème) tous du CRCL - Jean Pierre Guillou (second) - Marc Durant (1er).

Le 25 juin, Marc Durant prend le départ avec 19 autres coureurs du Prix des Quatre Routes de Mériguet. Au 9ème des 15 tours de circuit, il porte une violente attaque. Le peloton se scinde en plusieurs groupes mais à l’avant, Marc Durant, sans efforts apparents porte son avance à plus de deux minutes. C’est finalement avec 3′ 10″ d’avance qu’il passe la ligne d’arrivée en solitaire.

Huit jours plus tard, le 2 juillet, à Champsanglard, après s’être échappé dès les 3ème des 10 tours de circuit, c’est avec 6′ d’avance qu’il ajoute une nouvelle victoire à son palmarès.

Le 16 juillet, à Saint Victor, Marc Durant, sous la canicule remporte un nouveau succès en passant la ligne d’arrivée avec deux minutes d’avance sur le second.

Le 23 juillet à Lafat, toujours sous une forte chaleur, le vainqueur de l’édition précédente, Marc Durant, renouvelle son succès. La côte du Pont Emery, certes pas très longue, mais avec un passage à 13%, a provoqué une sélection impitoyable. Marc Durant laisse le second à 1′ 45″ et le 3ème à près de 6′.

Toujours en Creuse, et comme la saison précédente, le 30 juillet, Marc Durant,  lève, à nouveau, les bras à Saint Christophe. Sur ce circuit difficile, il domine l’épreuve en résistant à la poursuite d’un groupe de huit coureurs qu’il laisse à 1′ 45″.

Le 9 juillet 1972, le CRCL organise au Chatenet en Dognon, le championnat du Limousin des cadets. Marc Durant, fort de ses nombreux succès, en est le principal favori. Mais, un championnat reste une course d’une journée et sur ce circuit peu sélectif avec seulement une montée à faible pourcentage à la sortie du bourg, ce sont 35 coureurs qui se présentent ensemble pour se disputer la victoire au terme des six tours de circuit. Le sociétaire de l’AC Bourganeuf, Gérard Marcelaud, se montre le plus véloce. Il devance dans l’ordre les deux coureurs de l’ASPTT Guéret Daniel Grosvallet et Marc Durant.

Marc Durant, prend sa revanche, en terminant la saison 1972, à la première place du Challenge du Limousin Cadets. Tout au long de la saison les cadets ont obtenu des points en fonction de leur résultat lors des diverses courses régionales. Avec un total de 482 points, Marc Durant laisse le second Gérard Marcellaud à 126 points.

 

1973 – Une première saison en juniors.

Marc Durant se fait remarquer, en début de saison, à Saint Léger le Guérétois, lors d’une course de classement de l’ASPTT Guéret ouverte à tous les coureurs Creusois. Il remporte l’épreuve malgré la présence de plusieurs coureurs de première catégorie en s’échappant en solitaire à 20 kilomètres de l’arrivée et en conservant 50 mètres d’avance sur le coureur de l’UC Felletin Tony Lebourg; auteur d’un très beau retour.

Le 29 avril à Azérables, en 2ème catégorie,  la famille Durant est à l’honneur. Marc s’échappe en compagnie de Michel Roulier du CRCL, au 3ème des 10 tours de circuit. Après avoir placé une attaque irrésistible, il fonce vers l’arrivée  pour finalement l’emporter avec 4′ d’avance sur son frère ainé Serge.

Sur deux épreuves organisées par la Pédale Marchoise Marc Durant impose sa loi, le 6 mai, au Pont de Murat et le 31 mai à Mourioux.

Le 5 août sur le circuit très sélectif de Vidaillat  long de 17 km à parcourir 5 fois et qui comporte un véritable petit col, Marc Durant fait à nouveau cavalier seul.

Le 2 septembre, à Aulon, Marc Durant s’échappe en compagnie de Claude Moret de l’AC Creusoise mais ce dernier victime d’une crevaison doit le laisser s’envoler vers un nouveau succès. Il l’emporte avec 4′ d’avance sur le second.

1974 – Seconde saison en Juniors.

Privilégiant sa formation professionnelle, Marc Durant est freiné dans sa préparation sportive ce qui ne va pas l’empêcher de se mettre en évidence à maintes reprises au cours de la saison.

Ainsi dès le 31 mars, à Saint Léger le Guérétois, au 5ème Grand Prix Marcel Simon, où il retrouve un terrain qu’il affectionne avec les 7 ascensions du Col du Maupuy, Marc Durant ne va pas être inquiété. Ils sont 91 à s’élancer dans cette course ouverte aux 2ème, 3ème catégorie et aux Juniors. Marc Durant s’échappe lors de la 5ème ascension du Maupuy. Avec autorité, il porte son avance à plus de trois minutes sur ses poursuivants immédiats qui ne le reverront qu’une fois la ligne d’arrivée franchie.

Le 28 avril, Marc Durant s’impose au Prix du Peuillaud à Saint Dizier Leyrenne. Le second, Daniel Teillard de l’UC Saint Pourçain termine à 2’34 ».

Le 12 mai, en 3ème catégorie, aux Quatre Routes de Mériguet, Marc Durant se montre le meilleur d’un peloton de plus de 50 coureurs. Il s’échappe dès le départ mais il est repris au terme du 5ème des 20 tours de circuit. Il trouve cependant un second souffle au cours du 11ème tour et cette fois-ci, il ne sera plus inquiété et passera la ligne d’arrivée avec 3′ 35″ d’avance sur le second de l’épreuve Jean Jacques Cellant de l’UC Commentry.

Le 7 juillet, Marc Durant obtient une très honorable 6ème place au Championnat du Limousin Seniors disputé à Brive et remporté par Alain De Carvalho devant Raymond Breuil et Francis Duteil.

Huit jours plus tard, le 14 juillet, à Naillat, Marc Durant s’impose à nouveau. Echappé en compagnie de Jacques Ballot de l’AC Bussière Poitevine, les deux hommes vont dominer les débats. Au 5ème tour, ils sortent du peloton et deux tours plus tard, ils ont porté leur avance à 4′. Après 100 km de course, c’est avec une avance de 8′ 30″ que Marc Durant règle au sprint son compagnon de route.

Déjà vainqueur, fin avril, à Saint Dizier Leyrenne, Marc Durant récidive le 3 août. Lancé à la poursuite de Christian Pierrillas de l’AS Saint Junien, échappé dès le 7ème des 30 tours de circuit, Marc Durant en compagnie de Michel Deshoulières de l’AS Saint Junien, rejoint le fuyard au 20ème passage. La victoire se joue au sprint, Marc Durant en sort une nouvelle fois vainqueur.

En fin de saison, sur les 25 tours du circuit de Sainte Feyre, Marc Durant se montre, à nouveau, intraitable. Il s’échappe au second des 25 tours de circuit et malgré une réaction du coureur du Cycle Poitevin, Guy Lorioux, dans le final, il conserve une minute et trente secondes d’avance en passant la ligne d’arrivée.

 

1975 – Intégration au Club du Limousin.

Avec les résultats obtenus en 1974, Marc Durant pouvait espérer accéder à la première catégorie dès 1975 mais cette année là, la FFC a modifié la classification des coureurs en les regroupant en une catégorie unique, seule la dotation des épreuves devait permettre de séparer les participants suivant leur niveau de valeur, les plus doués étant censés ne prendre le départ que des épreuves les plus cotées. Cette saison 1975 va permettre à Marc Durant d’intégrer le Club Limousin créé l’année précédente sur l’initiative du CTR Claude Louis. Cette structure avait pour but de regrouper les meilleurs Limousins afin qu’ils puissent participer à des courses par étapes nationales. C’est ainsi que le 20 avril, Marc Durant obtient une première sélection pour participer au Grand Prix d’Alsace avec Claude Aumeunier licencié comme lui à l’ASPTT Guéret, Michel Dupuytren du CRCL, Jean Michel Richefort du VC La Souterraine et Michel Deshoulières de l’AS Saint Junien.

De retour en Limousin, Marc Durant s’impose, le 4 mai, à Bétête où il règle au sprint ses cinq compagnons d’échappée Robert Fondard et Jean Chassang de l’UC Saint Pourçain, Bernard Thomas, Gilles Thomas et Claude Dumas du VC Commentry.

Le 6 juillet 1975, l’UC Brive organise le Championnat du Limousin des Sociétés, à Objat, sur deux boucles de 50 km.  Le CRCL a la faveur des pronostics avec une solide équipe formée de Francis Duteil, Michel Dupuytren, André Laroudie et Jean Bernaben. L’ASPTT Guéret possède aussi une très solide équipe avec Claude Aumenier, Christophe Beaubrun, Marc Durant et Jean Pierre Louis. Les difficultés et la chaleur vont rendre l’épreuve particulièrement pénible. Dès la première boucle, force est de constater que le niveau des équipes en présence s’est resserré. Au premier passage à Objat, soit après 50 km de course, 5 équipes sont pointées à moins d’une minute. En 1h 19′, le CRCL a réalisé le meilleur temps mais l’AC Limoges Bussière Poitevine n’a concédé que 7″, l’UC Corrézienne 13″, le VC Tulle 48″ et l’UC Corrézienne 56″. Lors de la seconde boucle, le quatuor du CRCL n’est pas à la fête. Si le VC Tulle puis l’UC Corrézienne vont laisser s’éloigner le titre, l’ASPTT Guéret va s’avérer être particulièrement dangereuse. Les coureurs Creusois vont boucler le second tour en 1h 23′ 4″ soit  14″ de mieux que le CRCL. Malheureusement pour eux, les 56″ perdues lors du premier tour ne sont pas complètement rattrapées et le CRCL enlève un 9ème titre de Champion du Limousin des Sociétés. Les coureurs Creusois avec Marc Durant se consolent en montant sur la seconde marche du podium.

Le 27 juillet, Marc Durant remporte facilement le 4ème Prix de Vidaillat en devançant de 2′ 45″ le second,  Jean François Billard de l’UVL.

Fin août, Marc Durant s’impose à deux reprises, le 23 août, à Sardent et le 31 août à Aulon.

Le 5 octobre, Marc Durant met un terme à sa saison en enlevant brillamment le Prix de la Gare de Boussac. Echappé dès le 4 ème tour en compagnie de Jean Daffis de l’UC Saint Pourçain. Les deux hommes vont porter leur avance à 3′ et Marc Durant se débarrasse de  Jean Daffis, au train, dans la dernière montée du bourg.

 

1976 – Dans le grand bain.

C’est au sein du Club Limousin Copreco que Marc Durant  obtient des résultats encourageants sur les classiques de début de saison. Ainsi, à Royan Blaye, il termine 25ème au sein d’un premier peloton après avoir protégé son équipier Francis Duteil (7ème) lequel figurait dans une échappée de sept coureurs.

A Bordeaux Saintes, Marc Durant, s’extrait d’un groupe de 40 coureurs à 2 km de l’arrivée. Il ne se retourne jamais mais la meute lancée à ses trousses le rejoint à 50 m de la ligne. Passé tout près de l’exploit, Marc Durant doit se contenter de la 13ème place.

Au mois de mai, l’équipe du Limousin Copreco participe au Tour d’Emeraude une course par étape de 4 jours.  L’équipe du Limousin composée de Daniel Ceulemans, d’Alain De Carvalho, de Christophe Beaubrun, de Michel Dupuytren, de Michel Duprat, de Daniel Savary et de Marc Durant prend la 4ème du prologue disputé en contre la montre par équipe. Par la suite, Daniel Ceulemans  remporte le prix de la combativité, Alain De Carvalho le meilleur  des Limousins termine au 11ème rang du classement final, Michel Dupuytren 14ème et Marc Durant 27ème.

En juin, Marc Durant est sélectionné par Claude Louis pour participer à la Route de France. Il retrouve à ses côtés, Alain De Carvalho, Francis Duteil, Daniel Ceulemans, Christophe Beaubrun et Michel Dupuytren. Alain De Carvalho se distingue en remportant la 3ème étape au sommet du Puy de Dôme. Au classement général final, Alain De Carvalho termine 14ème, Marc Durant occupe la 43ème position.

Sur les routes régionales, Marc Durant retrouve le succès, le 20 juin, au prix du Quartier Saint Jean à Aubusson. après avoir démarré au 16ème des 45 tours de circuit.

Le 23 juin, Marc Durant participe au Championnat de France des Comités. Appelé au dernier moment pour remplacer Alain Buffière, il retrouve à ses côtés Francis Duteil, Daniel Ceulemans et Michel Dupuytren. Les Limousins vont obtenir une très honorable 5ème place d’autant plus qu’ils vont terminer à trois. Daniel Ceulemans a perdu le contact à cause d’une voiture sortie devant lui, d’une cour de ferme.

Nouvelle victoire pour Marc Durant, le 23 aout, à la Nocturne d’Evaux Les Bains. La première nocturne de la station thermale a connu un gros succès sportif et populaire. Dans les premiers tours, Marc Durant, Jean Paul Loris de l’AVC Chateauroux et Denis Priouret du VC Aubusson creusent l’écart. Au 29ème tour, Marc Durant, indiscutablement le plus fort, lâche ses deux compagnons d’échappée. Il ne tarde pas à prendre un tour au peloton et c’est avec 2′ 37″ d’avance qu’il franchit en vainqueur la ligne d’arrivée.

 

1977 – La vitesse supérieure.

Début avril, le Club Limousin est présent sur deux classiques de début de saison, Paris-Troyes et Paris Villenauxe. Marc Durant est de la partie en compagnie d’Yves Nicolas et de Francis Duteil.  Ce dernier termine 5ème  de Paris-Troyes et Marc Durant, toujours licencié à l’ASPTT Guéret, prend la 9ème place à 45″ du vainqueur.  Yves Nicolas monte sur la 3ème marche du podium de Paris-Villenauxe disputée sous la pluie et dans le vent. Seuls 18 coureurs sur les 110 partants vont franchir la ligne d’arrivée.

Le 11 avril, à Forgevieille, Marc Durant se montre irrésistible. Ce lundi de Pâques est marqué par une température hivernale. Bernard Riauté du VC Le Blanc est le premier à lancer les hostilités. Au 3ème des 31 tours de circuit, Marc Durant et Claude Moret, du VC Aubusson, parviennent à rentrer sur la tête de course. Au 11ème tour, la pluie glaçante provoque une hécatombe sur le peloton. A l’avant, les 3 hommes de tête sont rejoints par le coureur d’Anthony Berny Cycliste, Daniel Ceulemans. Sur une accélération de Marc Durant, Claude Moret et Bernard Riauté sont lâchés. Marc Durant intenable va parvenir à faire sauter Daniel Ceulemans au cours du 26ème tour. En solitaire, il franchit la ligne en vainqueur avec 56″ d’avance.

Du 12 au 15 mai, Marc Durant participe à nouveau au Tour d’Emeraude avec le Club Limousin. Il est accompagne de Frédéric Brun de l’ACLBP, de Michel Duprat, d’Yves Nicolas et de Michel Dupuytren du CRCL, de Claude Moret du VC Aubusson et de François Avice de l’UC Brive. Lors de la 3 ème étape, Yves Nicolas et Marc Durant parviennent à prendre la bonne échappée ce qui permet à Yves Nicolas d’endosser le maillot de leader. Le dernier jour, lors de l’étape contre la montre, trois Limousins entrent dans le top 10, Marc Durant 3ème, Yves Nicolas 6ème et Frédéric Brun 9ème. Au classement final, Marc Durant monte sur la 3ème marche du podium. Yves Nicolas prend la 5ème place.

 

L'équipe du Limousin avant le départ pour le Tour d'Emeraude : Marc Durant, François Avice, Yves Nicolas, Michel Dupuytren, Michel Duprat, Frédéric Brun. Accroupi à droite : Claude Moret

Début juin, le club Limousin a été retenu pour disputer la Route de France. On retrouve au départ les hommes forts du moment : Yves Nicolas, Christophe Beaubrun, Marc Durant, Alain Buffière, Michel Dupuytren, Michel Duprat et Frédéric Brun. Marc Durant termine 5ème de la seconde étape. L’équipe du Limousin va être en déroute les jours suivants. Seul Marc Durant va rester en course mais il ne va pas baisser les bras pour autant. Il termine 7ème  du contre la montre final qui se termine au sommet du Puy de Dôme ce qui lui permet d’occuper le 11ème rang du classement général final. à 1′ 54″ du vainqueur, le breton Loic Gautier.

Le 15 juin, à Lignac, l’équipe du Limousin participe au Championnat de France des Comités disputé contre la montre par équipe. Les Limousins vont prendre la 7ème place. Marc Durant victime d’une crevaison à 6 km du but a été contraint de laisser filer ses compagnons de route, Francis Duteil, Frédéric Brun et Michel Dupuytren.

Fin mai, Marc Durant remporte le difficile Tour des Monts du Livradois devant son coéquipier Christophe Beaubrun.

Le 3 juillet, à Cornil, Marc Durant fait partie des grands favoris du Championnat du Limousin mais il va devoir se résigner à laisser filer les deux coureurs du CRCL, Yves Nicolas et Francis Duteil qui enlève son 3ème titre de Champion du Limousin. En prenant la 3ème place, Marc Durant obtient son billet pour disputer le Championnat de France à Pomport.

Le podium du Championnat du Limousin : Yves Nicolas - Francis Duteil - Marc Durant.

Le 17 juillet, favorisé par un temps clément, le 11ème Circuit des Etangs se dispute à Thouron. Au programme deux boucles de 54 km puis trois tours de 5 km. A la fin de la première boucle, sept hommes prennent les devants à l’approche de Saint Pardoux. On retrouve à l’avant, Christian Jeammet et Joël Besnehard de l’UVL, Daniel Savary de l’AC Limoges Bussière Poitevine, Yves Nicolas, Michel Dupuytren et Daniel Raymondaud du CRCL et Marc Durant de l’ASPTT Guéret. Dans la côte de Santrop, Marc Durant et Daniel Raymondaud prennent le large et dans la côte de Gattebourg, avec son pourcentage à 13%, à l’entrée de Compreignac, ils portent leur avance à une vingtaine de secondes. Peu après, Marc Durant, très à l’aise, continue seul l’aventure. A Saint Symphorien, son avance est montée à 1′ 40″ mais, dans la côte du Buis, Daniel Savary et Yves Nicolas accélèrent l’allure et l’écart avec le leader fond comme neige au soleil sur les 3 tours du circuit final. C’est seulement avec 10 petites secondes d’avance que Marc Durant s’offre le 11 ème circuit des Etangs.

Le 31 juillet, le CRCL a mis sur pied une épreuve originale autour du plan d’eau de Saint Paul d’Eyjeaux, à savoir, le 1 er Omnium de Saint Paul d’Eyjeaux. Les coureurs vont lutter sur trois épreuves, un tour de circuit de 1,8 km en contre la montre, une course par élimination et une individuelle sur 50 km. Marc Durant qui tient à justifier son repêchage dans l’équipe de France pour participer au Championnat du Monde prévu au Vénézuela force l’allure lors de la dernière épreuve. Il place une violente attaque à laquelle seuls les deux mieux placés, à l’issue des deux premières épreuves, Francis Duteil et Yves Nicolas, peuvent répondre. Sur ce circuit très technique les trois hommes vont faire la différence. Marc Durant s’impose au sprint mais Francis Duteil remporte le classement général de l’Omnium.

Le 22 août, Marc Durant dispute le Critérium de la Butte à la Celle Dunoise. Au 3ème des 18 tours de circuit, il prend une trentaine de secondes d’avance sur un groupe de contre. Il est repris au 12ème tour par les coureurs d’Anthony Berny Cycliste, Daniel Ceulemans et Gérard Le Dain. A 2 tours du final, Marc Durant place une nouvelle attaque et il va résister au retour de Daniel Ceulemans qui vient échouer à une dizaine de mètres de la roue du Creusois.

Trois jours plus tard, Marc Durant se retrouve au départ du Tour du Limousin. Il a obtenu sa sélection au sein de l’équipe de France amateur en compagnie de Francis Duteil et d’Yves Nicolas.  Ce Tour du Limousin va être dominé par Bernard Hinault qui s’impose d’entrée lors de la première étape Brive-Tulle.  Marc Durant termine 48ème de la cette première étape à 8′ 5″ du vainqueur Bernard Hinault. Lorsqu’on lui demande s’il compte passer pro, il se contente de déclarer qu’il a son métier d’infirmier et que, pour lui, le vélo c’est un plaisir et malgré ses nombreuses victoires, il se considère comme un amateur moyen. Marc Durant termine 36ème, au sein du peloton, de la seconde étape Tulle-Limoges. Sur la 3ème étape, Limoges-Le Maupuy, Marc Durant termine au 38ème rang dans la roue de Raymond Poulidor.

Les amateurs Limousins au départ du Tour du Limousin : Marc Durant - Francis Duteil - Yves Nicolas

Le 5 septembre, Marc Durant signe un nouveau succès sur les routes creusoises à Bonnat. Au 9ème des 50 tours de circuit, Marc Durant et Gérard Le Dain sortent du peloton. Ils vont parvenir à rejoindre celui-ci au 30ème passage. Dès lors, la course est jouée. Au sprint, Marc Durant ne va laisser aucune chance à Gérard Le Dain.

La fin de saison approche et Marc Durant est toujours aussi performants. Il s’impose le 25 septembre à Argenton au Circuit de la Vallée de la Creuse après s’être échappé en solitaire à 70 km de l’arrivée qu’il franchit avec 2′ d’avance.

 

1978 – Un titre de Champion de France.

Marc Durant effectuant son service militaire à Brive, c’est en toute logique qu’il quitte son club d’origine, l’ASPTT Guéret, pour porter les couleurs de l’UC Brive.  Pour préparer le  Championnat de France Militaire, Marc Durant  participe avec le Club Limousin  à Bordeaux-Saintes en compagnie de Jean Morange du VC Aixois, d’Alain Buffière de l’UC Brive, de Michel Besse du CRCL, d’Olivier Malard de l’UC Corrézienne et de Georges Sallat de l’UVL.

Il enchaîne avec le Tour de Vendée où il retrouve Frédéric Brun de l’AC Limoges Bussière Poitevine, Francis Duteil du CRCL et ses coéquipiers de l’UC Brive, Daniel Savary, Alain Buffière et Bernard Goupil.

Le 29 avril, Marc Durant prend le départ du Championnat de France Militaire sur le Circuit de Gueux près de Reims. La distance à parcourir est de 144 km et Marc Durant va être de toutes les attaques. La première se dessine après l’ascension d’une bosse de 10%. Victime d’une crevaison il ne tarde pas à reprendre sa place dans l’échappée. A une trentaine de kilomètres de l’arrivée il quitte un groupe de huit coureurs en compagnie de Vandaelle. Il assure alors un train très soutenu qui les met hors de portée des poursuivants. A moins d’un kilomètre du vélodrome un petit incident lui permet de surprendre son rival. Les deux hommes ratent totalement un virage mais Marc Durant est le plus prompt à reprendre la bonne trajectoire ce qui lui permet de pénétrer dans le vélodrome avec quelques longueurs d’avance sur son infortuné compagnon et ainsi de s’offrir le titre de Champion de France Militaire. A noter la 4ème place d’un futur grand : Pascal Simon. Marc Durant s’est permis le luxe de battre les meilleurs éléments du Bataillon de Joinville qui pourtant faisaient l’objet d’une préparation beaucoup plus poussée.  Cette performance va d’ailleurs lui ouvrir les portes du Bataillon de Joinville  où il va pouvoir peaufiner sa condition en préparant les Championnats du Monde Militaires.  Ces championnats sont disputés début juin en Libye. Marc Durant va terminer  à la 13ème place de l’épreuve remportée par l’italien Giacomini. Marc Durant a également participé à la course contre la montre par équipe. L’équipe De France composée de Marc Durant, de Vandaele, de Michel Delolme et de Pascal Simon  a terminé sur la seconde marche du podium, la première étant occupée par l’équipe d’Italie.

A peine rentré de Libye, Marc Durant prend le départ de la Route de France au sein de l’équipe du Sud Ouest où il retrouve Frédéric Brun de l’ACLBP et Michel Besse du CRCL. Si Frédéric Brun réalise  une très belle performance en prenant la 7ème place du classement final. Marc Durant mal remis de son séjour en Libye et Michel Besse ont été éliminés à l’issue de la seconde étape.

Le 25 juin, Marc Durant retrouve ses coéquipiers Brivistes, Alain Buffière, Daniel Savary et Bernard Goupil,  à Bussière Poitevine, pour disputer le Championnat du Limousin des Sociétés. La pluie et le vent, le plus souvent de face, vont rendre cette épreuve des plus pénibles et comme c’est souvent le cas, dans ces circonstances, ce sont les plus forts qui s’imposent. Le quatuor de l’ACLBP composé de Jean Claude Courteix, Frédéric Brun, Michel Dupuytren et Yves Nicolas n’a pas fait dans le détail. Dès le premier tour, le chrono affiche 1′ 46″ d’avance sur l’UC Brive malgré un bris de roue pour Frédéric Brun au 13ème kilomètre.  A l’arrivée, le capital temps a doublé, c’est la preuve selon le CTR, Claude Louis, d’une nette domination du club organisateur. L’UC Brive prend la seconde place à 2′ 44″ . Le récent Champion de France Militaire, Marc Durant n’est pas pour autant surpris : On savait que ce serait difficile de battre le club organisateur mais après tout, lui non plus n’était pas à l’abri d’un pépin. Nous avons pourtant bien roulé. La pluie a fait mal aux jambes et Daniel Savary a connu quelques difficultés mais il s’est bien repris sur la fin. Pour ma part, j’étais un peu inquiet au départ après les efforts fournis aux Championnat du Monde Militaire mais au fil des kilomètres j’ai retrouvé de bonnes sensations et j’ai terminé très à l’aise. 

Le 2 juillet, Marc Durant dispute le Championnat du Limousin, à Faux La Montagne. Peu après la mi course le peloton explose et on retrouve à l’avant, Michel Dupuytren, Yves Nicolas, Francis Duteil, Marc Durant, Daniel Raymondaud, Michel Besse et Guy Biojout. Ces trois derniers ne vont pas tarder à lâcher prise alors qu’il reste deux tours à couvrir. Dès lors, à l’avant, aucun des quatre hommes de tête ne veut se livrer à fond et dès que Francis Duteil ou Marc Durant attaquent Michel Dupuytren et Yves Nicolas sautent dans leur roue. A ce jeu, le rythme diminue et, au dernier tour, le groupe de contre n’est plus qu’à une trentaine de secondes de la tête. Ce sera tout de même suffisant, les quatre hommes se présentent ensemble au bout de la longue ligne droite de Faux La Montagne. Michel Dupuytren, très sûr de lui, lance le sprint de loin, ses adversaires ne pourront pas le remonter. Yves Nicolas complète le succès de l’ACLBP en prenant la seconde place. Marc Durant, en montant sur la 3ème marche du podium, prive Francis Duteil d’une sélection pour le Championnat de France.

 

Le colonel Perrier aux côtés des lauréats du jour : Yves Nicolas, Michel Dupuytren et Marc Durant.

Du 15 au 19 juillet, Marc Durant participe, avec l’équipe de France, au Tour d’Ecosse. Il termine cette épreuve en 24ème position.

Dès son retour en France, il  poursuit sa préparation pour les Championnats de France. Le 22 juillet  l’équipe du Limousin réalise un tir groupé à Crandelles dans le Cantal. Marc Durant enlève l’épreuve en battant au sprint l’Aurillacois Fernand Farges. Yves Nicolas 4ème, Francis Duteil 5ème et Frédéric Brun 6ème complètent le succès des poulains de Claude Louis.

Tous ces coureurs se retrouvent à Mazamet, le 27 juillet, pour disputer le Championnat de France des Comités. L’équipe du Limousin composée de Francis Duteil, d’Yves Nicolas, de Marc Durant et de Frédéric Brun va réaliser une excellente performance en échouant, à la 4ème place, au pied du podium derrière la Normandie, les Pyrénées et l’Ile de France. Ils pouvaient encore faire mieux mais Frédéric Brun parti trop vite va coincer au 20ème kilomètre. C’est à trois que les coureurs Limousins vont parcourir les 65 km restants survoltés par les gros relais de Francis Duteil et de Marc Durant.

Le 30 juillet lors de l’épreuve individuelle, les coureurs Limousins vont confirmer leur excellente condition. Au 12ème des 17 tours de circuit, ils ne sont plus que 50 en course. La chaleur et l’allure très rapide sur les routes de la Montagne Noire ont provoqué de multiples abandons. C’est le moment que choisit Marc Durant pour placer une attaque qui le propulse en tête de course en compagnie de trois autres coureurs. Leur avance monte à 1′ 10 » sur un groupe de 21 coureurs. Au douzième passage, Marc Durant n’est plus accompagné que par Sylvain Blandon du Dauphiné Savoie. Ils sont repris au début du quatorzième tour moment on l’on retrouve dix hommes à l’avant avec parmi ceux ci Yves Nicolas, Daniel Ceulemans et Christian Jourdan. A l’amorce du dernier tour le Bourguignon Gérard Dessertenne et  l’Aquitain Christian Jourdan passent seuls en tête. Ils ne seront plus rejoints. Le Bourguignon remporte le sprint devant l’Aquitain. Terminant très près, Marc Durant prend la 5ème place, Daniel Ceulemans la 8ème à 31 » et Yves Nicolas la 9ème à 37 ».

 

Marc Durant en compagnie de Claude Louis et du Colonel Perrier à l'arrivée du Championnat de France de Mazamet.

Le 3 août, Marc Durant retrouve les routes Limousines. A Bujaleuf ,il se montre intraitable. Les meilleurs éléments des Comités du Poitou, de l’Aquitaine, de l’Auvergne et du Limousin sont au départ. Ils vont se livrer une lutte sans merci sur les 60 tours du circuit acrobatique. Au 12ème tour, Marc Durant rejoint, en tête de course, l’ex pro Claude Aigueparses. Les deux hommes vont creuser l’écart. Ils parviennent à prendre un tour au peloton au cours du 50ème tour. Marc Durant décide alors de repartir en solitaire pour aller chercher un succès amplement mérité ce qui fera dire au CTR Claude Louis : C’est incroyable ce qu’il a fait avec un tel plateau au départ. 

Grâce à ses performances, Marc Durant commence à taper dans l’oeil des directeurs sportifs pros. Les sélectionneurs fédéraux ont fait appel à lui pour disputer les championnats du Monde Amateurs et du 7 au 14 août il participe avec les coureurs de l’équipe de France à un stage de préparation à Prémanon.  Le 16 août, il porte une nouvelle fois le maillot de l’équipe de France au départ du Tour du Limousin mais il n’est pas le seul Limousin. Yves Nicolas, Michel Dupuytren et Michel Brun sont aussi de la partie. Marc Durant va terminer ce Tour du Limousin à une très honorable 18ème  place après s’être distingué dans la montée du Lestard.

Les régionaux amateurs au départ du Tour du Limousin : Michel Dupuytren - Frédéric Brun - Claude Louis - Marc Durant - Yves Nicolas.

Le 26 août, Marc Durant  dispute le Championnat du Monde Amateur, à Adenau, en Allemagne. 35 coureurs se présentent ensemble pour la gagne avec au sein du groupe les quatre représentants français, Gérard Dessertenne, Sylvain Blandon, Christian Jourdan et Marc Durant. Le sprint est remporté par le suisse Gilbert Glauss. Marc Durand prend la 32ème place.

Du 4 au 17 septembre, Marc  Durant participe au Tour de l’Avenir. Ce tour va être dominé par l’équipe d’URSS qui place quatre des siens aux quatre premières places du classement final. Marc Durant va faire preuve de très bonnes capacité de récupération en enlevant brillamment la 12ème et dernière étape, Morzine-Divonne Les Bains. A l’issue des 130 km de course, trois hommes se présentent ensemble pour la gagne, les deux tricolores Christian Jourdan et Marc Durant et le Russe de service Ramazan Galaletdinov. Marc Durant  se montre le plus rapide au sprint face au Russe qui termine à deux longueurs.

12ème étape du Tour de l'Avenir. Marc Durant s'impose face au Russe Ramazan Galaletdinov sous le regard de Christian Jourdan qui lève les bras.

Le 24 septembre, à Bussière Poitevine, Marc Durant qui a reçu des garanties pour rejoindre le milieu pro, remporte une dernière victoire chez les amateurs. Sur les 35 tours de circuit, Marc Durant  sur sa forme du Tour de l’Avenir va dominer les débats. Il s’échappe dès les premiers tours en compagnie de Michel Dupuytren qu’il va lâcher à l’avant dernier tour pour l’emporter en solitaire avec une trentaine de secondes d’avance.

 

1979 – Première saison avec les Pros.

C’est sous la direction de Pierre Everaert que Marc Durant fait ses débuts professionnels. Il porte durant la saison 1979 les couleurs  de La Redoute Motobécane. Il a comme équipiers Pierre Bazzo, Jean Pierre Cabare, Christian Jourdan, Gildas Le Menn, Gérard Macé, Mariano Martinez, Jean Marie Michel, Christian Muselet, Alain Patritti, Jean François Pescheux, Jean Philippe Pipart, Christian Poirier, Bernard Vallet, Didier Vanoverschelde et Roger Rosiers.

Du 19 au 24 avril, Marc Durant participe au Tour du Tarn. Lors de la première étape, entre Gaillac et Albi, Bernard Hinault dynamite la course, il s’échappe en compagnie de son coéquipier Yvon Bertin, des coureurs de Peugeot Jacques Bossis et Patrick Perret et d’Alain De Carvalho.  A l’arrivée, le peloton accuse un débours de près de 10′. Seul Marc Durant limite les dégâts en prenant la 6ème place à 4′ du vainqueur Yvon Bertin. Après quatre étapes Marc Durant conserve cette 6ème place au classement général final.

Le 24 juin, Marc Durant participe à son premier Championnat de France avec les Pros. A l’issue des 250 km de course sur le difficile circuit de Plumelec c’est Roland Berland qui s’impose devant son leader Bernard Hinault et Mariano Martinez. Marc Durant termine l’épreuve au 26ème rang à 2′ 2 » du vainqueur.

Le 29 juillet, Marc Durant retrouve ses supporters Limousins au Critérium de la Renaissance d’Oradour sur Glane. La victoire revient au Hollandais Joop Zoetemelk. Marc Durant termine en 20ème position. Continuant la tournée des critériums, le 3 août, Marc Durant termine 3ème du Critérium de Perpignan.

Critérium d'Oradour sur Glane : Mariano Martinez - Christian Seznec - Marc Durant

Du 15 au 19 août, Marc Durant participe au Tour du Limousin. Dès la première étape le Tour semble joué. 27 coureurs franchissent la ligne d’arrivée à Brive avec 8′ d’avance sur le peloton au sein duquel se trouve Bernard Hinault. L’équipier de Marc Durant, Bernard Vallet qui s’est isolé du groupe de tête aux abords de l’arrivée passe la ligne en vainqueur avec 15″ d’avance. L’équipe La Redoute Motobécane compte trois autres éléments dans le groupe de tête, Pierre Bazzo, Gildas Le Menn et Marc Durant qui termine à la 19ème place. Lors de la seconde étape Brive-Limoges, Bernard Hinault passe à l’offensive mais Pierre Bazzo se glisse dans l’échappée et s’empare du maillot jaune qu’il va conserver grâce au travail de ses équipiers et notamment de Marc Durant lors de l’étape Limoges-Guéret. Tout se joue lors de la dernière étape Tulle-Tulle. Le directeur sportif de la Redoute Motobécane, Pierre Everaert, a laissé libre de leur actions Pierre Bazzo et Bernard Vallet qui occupent au départ de cette dernière étape les deux premières du classement général. Bernard Vallet  s’échappe en compagnie de Michel Laurent (Peugeot) et de Jean Chassang (Renault Gitane). Ce trio profite de la passivité du peloton pour s’assurer une avance de 16′.  Jean Chassang remporte l’étape mais c’est carton plein pour les coureurs de la Redoute. Bernard Vallet enfile le maillot jaune et Pierre Bazzo monte monte sur la 2ème marche du podium. Marc Durant après avoir été un fidèle équipier termine au 24ème rang.

Du 5 au 12 septembre, Marc Durant participe au Tour de Catalogne. Il rentre dans le Top 10 de la seconde étape en terminant à la 7ème place de l’étape remportée par  l’Italien Octavio Crépaldi.

Le 23 septembre, Marc Durant remporte le Prix d’Anneville la Plaine après avoir couvert les 177 km en 4h 35′. Il devance René Bittinger et Jean Jacques Vincendeau.

Le 30 septembre, Marc Durant termine 64ème de Paris Tours à 5′ 17″ du vainqueur Joop Zoetemelk.

Dans la foulée, il enchaîne par l’Etoile des Espoirs, épreuve par étapes ouverte aux amateurs courue du 3 au 7 octobre.  Marc Durant se glisse dans une échappée de 11 coureurs lors de l’étape Bayonne-Sauveterre de Béarn. Au sprint, il prend la 5ème place de l’étape remportée par Pierre Raymond Villemiane. Le lendemain, Daniel Ceulemans prend la 6ème place de l’étape Oloron Sainte Marie-Pau remportée par le belge Guy Nulens.

 

1980 – Une seconde saison sous les couleurs de La Redoute Motobécane.

Le directeur sportif, Pierre Everaert a renouvelé sa confiance à Marc Durant pour une saison supplémentaire. Au sein de l’équipe, outre Marc Durant on retrouve Pierre Bazzo, Christian Jourdan, Gildas Le Menn, Mariano Martinez, Jean Marie Michel, Christian Muselet, Jean François Pescheux, Jean Philippe Pipart, Christian Poirier, Bernard Vallet, Didier Vanoverschelde et Roger Rosiers. Robert Alban et Michel Demeyre, côté français, Jean Luc Vandenbroucke et Ferdi Van Den Haute côté Belge et Paul Sherwen côté britannique ont renforcé l’équipe.

Après des débuts prometteurs sur les épreuves de la Côte d’Azur, Marc Durant voit son début de saison contrarié par une hépatite virale qui l’oblige à repartir à zéro.

Le 1er mai, les organisateurs du premier Chateauroux Limoges sont particulièrement déçus. Seulement 30 coureurs ont répondu à leur appel. L’équipe de Marc Durant tout comme l’équipe Peugeot de Frédéric Brun n’a pas jugé utile d’engager ses coureurs. Engagés en tant qu’individuels, Marc Durant et Frédéric Brun sont toutefois présents au départ de Chateauroux. Ils vont terminer au sein du peloton à 3′ 23″ du vainqueur Bernard Becaas de l’équipe Gitane. Alain De Carvalho qui était aussi de l’aventure avec ses coéquipiers de l’équipe Puch termine lui aussi au sein du peloton.

Marc Durant lors de Chateauroux Limoges

Du 16 au 19 juin,  Marc Durant participe au Tour de l’Aude. Lors de la 2ème étape, Paziols-Castelnaudary, les hommes de la Redoute vont redoubler d’efforts, dans le vent, pour protéger les deux belges de l’équipe, Jean Luc Vandenbrouke et Ferdi Van Den Haute respectivement second et troisième du classement général. Les contres fusent dans les derniers kilomètres. Marc Durant  fait le travail mais lorsqu’il se retrouve à l’avant, il se rend compte que les deux belges n’ont pas pris les roues. Il se doit donc d’assurer et il le fait admirablement bien en s’imposant au sprint devant  Alain De Carvalho et Patrick Perret et ceci malgré un tassement involontaire dans les balustrades.

Le 21 août, Marc Durant est à Limoges pour la 1ère étape du Tour du Limousin sur des routes qu’il connait bien puisque les coureurs vont rallier Limoges à Guéret. Il parvient à se glisser dans la bonne échappée provoquée par un Bernard Hinault au dessus du lot. Huit hommes se retrouvent en tête, Bernard Hinault, René Bittinger, Bernard Pineau, Jean Jacques Vincendeau, Marc Durant, Charly Berard, Loic Gautier et Yves Hézard.  A Guéret, Marc Durant termine 6ème de l’étape remportée par Bernard Hinault. Après l’arrivée, dans ses propos recueillis par le journaliste  du Populaire du Centre, Pierre Jack, Marc Durant exprime sa satisfaction : Lorsque Bernard Hinault passait les relais, on ne bronchait pas. Il roulait, roulait et tout le monde se retrouvait en file indienne. Il a mené la course à sa guise. Je connaissais l’arrivée mais je ne pensais pas que cette bosse de Pommeil était si difficile. J’ai coincé sur la fin. Lorsque Bérard a lancé la course en compagnie de Bernard Hinault j’ai compris que c’était la bonne. J’ai pris les relais pendant une vingtaine de kilomètres mais c’était très dur. Heureusement, la semaine dernière j’ai pu faire cinq critériums et j’avais le coup de pédale. Puis sur la fin, mon directeur sportif Philippe Crépel m’a demandé de ne plus rouler. J’ai suivi ses conseils. Bien sûr, lorsque Bittinger et Hinault sont partis, j’ai essayé de revenir mais tout le monde a sauté dans ma roue. Dès le lendemain, Bernard Hinault malade abandonne mais tout le monde se souvient de l’exploit qu’il va réaliser à Sallanches quelques semaines plus tard. Alors abandon sur maladie ou stratégie de préparation ? Les jours suivants, Marc Durant termine 43ème de la seconde étape Guéret-Ussel, 51ème de la 3ème étape Ussel-Treignac, 22ème de la 4ème étape Treignac-Uzerche et 20ème de la 5ème étape Uzerche-Limoges. Au classement final, Marc Durant termine en 5ème position en se sentant mieux de jour en jour comme il l’exprime à l’arrivée.  C’est mon meilleur Tour du Limousin. C’est dommage qu’il se termine si tôt, j’aurais sans doute pu gravir un ou deux échelons. 

 

1981 – Une dernière saison avec La Redoute.

Début 1981, pour sa 3ème saison au sein de l’équipe la Redoute Motobécane, Marc Durant  retrouve ses équipiers Pierre Bazzo, Christian Jourdan, Mariano Martinez, Jean Marie Michel, Jean François Pescheux, Bernard Vallet, Didier Vanoverschelde, Robert Alban, Michel Demeyre, Jean Luc Van Den Broucke, Ferdi Van Den Haute et Paul Sherwen.  Trois recrues sont venues compléter l’équipe : Alain Bondue, Michel Larpe et Pascal Guyot.

 

L'équipe de La Redoute 1981.

C’est en cyclo-cross que Marc Durant obtient ses tous premiers résultats de 1981. Le 4 janvier, à Palazinges, engagé de dernière heure, il crée la surprise en terminant second du Championnat du Limousin de Cyclo Cross à 2′ 22″ du vainqueur, le coureur de l’UC Corrézienne, Gérard Moyen.

Marc Durant second du Championnat du Limousin de Cyclo Cross.

Motobécane organisant une promotion pour ses cycles, du 19 au 30 janvier, Marc Durant participe à un stage de préparation en Israël avec sept autres équipiers. Il enchaîne ensuite par un stage de ski de fond dans les Alpes. Il aborde cette saison avec une certaine confiance : J’ai appris à souffrir. Chez les amateurs j’étais sans doute trop facile. Avec les Pros, il faut s’accrocher. J’aime les longues distances et bien conseillé par Mariano Martinez, j’ai une position basse sur le vélo, on pédale de façon très souple c’est donc plus profitable pour un effort prolongé. C’est pourquoi j’aimerai bien participer à Bordeaux-Paris mais aussi au Tour de France.

Du 5 au 8 mars, Marc Durant dispute  le Tour de Corse. Il termine 14ème à 2′ 30″ du vainqueur  Stephen Roche.  Il enchaîne par le Critérium International de la Route,  du 28 au 29 mars,  qu’il termine en 33ème position à 9′ du vainqueur Bernard Hinault. Au Tour du Tarn disputé en 3 étapes, Marc Durant prend  la 19ème place du classement final remporté par Jean René Bernaudeau.

Marc Durant participe ensuite aux Classiques Belges. Le 19 avril, il dispute Liège Bastogne Liège et près du but, il fait partie des 30 coureurs qui restent en course. Il se sent en excellente condition mais malheureusement son leader Bernard Vallet est victime d’une crevaison et Marc Durant va lui passer sa roue. Le rythme élevé et les bourrasques de grêle et de neige vont le contraindre à mettre la flèche.

Dès le lendemain, il est pourtant présent au départ du Critérium de Saint Claud dont ce sera d’ailleurs la dernière édition. Bernard Hinault va imposer sa loi mais Marc Durant va être l’un des principaux animateurs.

Critérium de Saint Claud

Du 22 au 25 avril, Marc Durant  dispute le Tour d’Indre et Loire  sur quatre étapes. Stephen Roche remporte la palme. Marc Durant termine en 20ème position.

Le 1er mai, ils ne sont que 22 à avoir retiré leur dossard pour participer au second Chateauroux Limoges. Marc Durant va déclencher la bonne échappée à 25 kilomètres de l’arrivée. Le champion de France Pierre Raymond Villemiane saute dans sa roue, Dominique Garde et Pascal Poisson ne tardent pas à l’imiter. Les quatre hommes se disputent la victoire au sprint. Dominique Garde lance le sprint de loin mais il se fait déborder par Pierre Raymond Villemiane. Marc Durant qui s’adjuge la 3ème place déclare à l’arrivée : Villemiane était le plus fort. Il a avalé les deux dernières difficultés en imposant un rythme soutenu qui en disait long sur ses intentions. Il l’a confirmé au sprint. Je pouvais peut être l’emporter mais une crevaison en début de course m’a contraint à une poursuite qui a pesé dans le final. La forme est tout de même au rendez-vous. C’est encourageant à quelques jours de Bordeaux-Paris. 

Le 3 mai, Marc Durant termine 14ème des Boucles des Flandres remportées par Pascal Poisson devant Michel Larpe et Frédéric Brun.

Du 5 au 9 mai, Marc Durant peaufine sa condition sur les routes des Quatre Jours de Dunkerque. Après avoir pris la 7ème place  de la 2ème étape Aires sur Ly-Saint Quentin, remportée par Sean Kelly, il termine ces Quatre Jours de Dunkerque au 13ème rang à 5′ 29″ du vainqueur Bert Oosterbosch.

Dès le lendemain, Marc Durant se retrouve au départ du 78ème Bordeaux Paris. Ils ne sont que 18  à s’élancer. De l’avis des participants, y compris du vainqueur, ce Bordeaux Paris va être l’un des plus durs des dernières années. Herman Van Springel remporte son 7ème Bordeaux-Paris en devançant Ferdi Van Den Haute et Maurice Le Guilloux. Dès sa descente de machine Maurice Le Guilloux fait part de ses impressions : Le vent, la pluie, le froid, rien ne nous a été épargné. Nous avons souffert à un point tel que nous n’avons pas échangé un seul mot entre nous pendant toute l’épreuve. A partir des 400 km précédant l’arrivée ce fut un long contre la montre individuel. Les attaques portées par les néophytes comme Marc Durant, Gilbert Duclos Lassalle et Bernard Vallet m’ont beaucoup étonné. Pour sa première participation, Marc Durant ne va pas rallier Paris tout comme le seul amateur au départ Gérard Le Dain. Marc Durant a toutefois des circonstances atténuantes. Son derny est tombé en panne.  Après réparation, le retard accumulé ne lui permettait pas d’espérer revoir ses compagnons de route.

Le 25 juin, lorsque Marc Durant accroche son dossard, le numéro 53, il a atteint son second principal objectif de la saison : prendre le départ du Tour de France. Trois semaines plus tard, il est l’un des 121 rescapés qui ont le privilège de rouler sur les Champs Elysées. Marc Durant termine son premier Tour 92ème à 2h 13′ 51″ du vainqueur Bernard Hinault. Durant les 24 étapes il a joué le rôle du fidèle équipier pour son leader Robert Alban qui monte sur la 3ème marche du podium. A l’heure du bilan, Marc Durant se montre satisfait : Oui, c’est vrai les premières étapes ont été pénibles. Après ma chute, j’ai commencé à moins bien dormir et donc à moins récupérer. En plus, l’équipe se donnait à fond dans les contre la montre, alors j’ai été obligé d’assurer le coup dans les Pyrénées. En remontant vers Bordeaux et Nantes cela allait beaucoup mieux. Dans l’étape de Roubaix, j’ai donné ma roue à Van Den Haute, à l’entrée des pavés, alors que je n’étais pas trop mal placé. Ensuite, j’ai été victime de trois crevaisons et finalement, j’ai fait 120 kilomètres tout seul. Les autres coureurs m’avaient prévenu que l’on connaissait toujours un jour à vide dans le Tour.  C’est pourquoi j’avais un peu peur des courtes étapes de montagne où les délais d’élimination sont réduits.  Mais çà c’est plutôt bien passé.  A la fin de l’étape de l’Alpes D’Huez, j’avais perdu 3 kilos mais j’étais là, c’était l’essentiel.  J’ai fait mon boulot d’équipier du mieux que j’ai pu, mais, souvent, ce boulot n’était pas tellement reconnu. On oublie vite dans le Tour. En tout cas, je me suis toujours battu et j’ai essayé de profiter des rares occasions que j’avais de me montrer. Je ne regrette rien. J’ai appris et j’ai trouvé dans mes performances des raisons d’espérer. 

Marc Durant sur le Tour

Après le Tour, Marc Durant fait la tournée des critériums.  Le 12 août il prend la 8ème place à Vailly sur Seudre, épreuve remportée par Gilbert Duclos Lassalle. Au total, Marc Durant va enchaîner 14 critériums. C’est la preuve que ses performances ne sont pas passées inaperçues mais, c’est aussi le fait qu’il a su se faire apprécier dans le milieu Pro.

C’est donc avec une certaine fatigue qu’il se présente au départ du 14 ème Tour du Limousin. Lors de la première étape, Limoges-Bourganeuf, les hommes de Philippe Crépel vont rater la bonne échappée provoquée par les Gitanes, Patrick Bonnet et Marc Madiot. Dès lors, le moral  n’est pas au beau fixe. Robert Alban, le leader, abandonne lors de la seconde étape Bourganeuf-Tulle. Marc Durant, malade lui aussi et victime d’ennui mécanique  termine l’étape à 9′ du vainqueur Gilbert Duclos Lassalle, il abandonnera le lendemain.

Frédéric Brun et Marc Durant au départ du Tour du Limousin

1982 – Un nouveau maillot.

Après trois saisons sous les couleurs de la Redoute Motobécane, Marc Durant endosse le maillot Wolber Spidel.  Sous la direction de Marcel Boishardy cette équipe est à ossature française. On retrouve dans ses rangs, Dominique Arnaud, Eric Bonnet, Jean Chassang, Alain De Carvalho, Marc Durant, Marc Gomez, Jean Pierre Guernion, Gérard Kerbrat, Philippe Leleu, Swen Ake Nilsson, Régis Ovion, Jean François Rault, Christian Seznec, Pierre Raymond Villemiane et Claude Vincendeau.

L'équipe Wolber Spidel 1982 - Photo parue dans Miroir du Cyclisme avec une inversion entre Alain de Carvalho et Claude Vincendeau

Comme la saison précédente, Marc Durant profite de la période hivernale pour pratiquer le Cyclo Cross.

Le 10 janvier, à Saint Nicolas Courbefy, René Princeau de l’AS Saint Junien est sacré Champion du Limousin de Cyclo Cross. Alain Jourdan du CRCL termine second à 2′ 26″ et Marc Durant prend la 3ème place à 3′ 22″.

Le 7 février, à Miramas, Marc Durant participe au Championnat de France Professionnel de Cyclo Cross. Il termine au 10ème rang à 4′ 46″ du vainqueur Marc Madiot.

A l’aube de cette nouvelle saison, Marc Durant se montre confiant : Le stage que nous avons eu en janvier m’a permis de faire connaissance avec les coureurs et les dirigeants de ma nouvelle formation. Il s’est déroulé dans une ambiance très sympathique et je me sens très à l’aise dans cette équipe. L’an passé à La Redoute, je me suis rendu compte que l’on ne me faisait pas confiance. Chaque fois j’étais sacrifié pour d’autres coureurs qui, à mon avis, ne le méritait pas. Cette année, j’ai retrouvé un moral tout neuf. Mon directeur sportif Marcel Boishardy, a tracé mon programme. Je sais déjà où j’en suis puisque je vais faire Paris Nice, le Tour d’Espagne et Bordeaux Paris que je prépare très sérieusement. 

Du 11 au 18 mars, Marc Durant participe à Paris Nice. A l’issue des sept étapes il termine en 27ème position à 26′ du vainqueur Sean Kelly. C’est le mieux classé de l’équipe Wolber Spidel.

Le 20 mars, Marc Durant prend le départ de Milan San Remo. Deux français vont marquer cette édition, Alain Bondue de La Redoute et Marc Gomez équipier de Marc Durant. Si Marc Durant n’a pas rallié San Remo, il a protégé durant de longs kilomètres la fugue de Marc Gomez  qui a créé la surprise en s’imposant sur la via Roma.

Le lendemain  21 mars, Marc Durant prend la 7ème place de Mauléon-Moulins. L’épreuve est remportée par Pierre Bazzo qui devance Frédéric Brun.

Le 23 mars, à Plestin Les Grèves, Marc Durant termine 5ème de la 1ère étape du Tour d’Armor. L’étape est remportée par son coéquipier Marc Gomez.

Le 20 avril, Marc Durant prend le départ du Tour d’Espagne.  Il va fort bien se comporter sur l’ensemble des étapes. Dès le prologue, un contre la montre de 6,7 km disputé à Saint Jacques de Compostelle il termine à la 7ème place à 9″ de son coéquipier Marc Gomez qui endosse le maillot Amarillo. Marc Durant va ensuite cumuler les places d’honneur, 11ème de la troisième étape Gijon-Santander dans le même temps que le vainqueur Eddy Planckaert, 12ème de la 4ème étape Santander-Reinosa à 45″ du vainqueur l’espagnol Antonio Coll, 12ème de la 7ème étape Saragosse-Sabinanigo dans le même temps que le vainqueur Enriqué Martinez Hérédia, 14ème de la  8ème étape Sabinanigo-Lérida remporté par Jésus Martinez Ubéda, 15ème de la 9ème étape Artesa de Segré-Puigcerda dans le même temps que le vainqueur José Luis Laguia, 11ème de la 10ème étape Puigcerda-San Quirze del Valles à 1′ 23 » du vainqueur son coéquipier Sven Ake Nilsson, 13ème de la 11ème étape San Quircé Del Valles-Barcelone à 48 » du vainqueur José Luis Laguia, 7 ème de la 12ème étape Salou-Nunes dans le même temps que le vainqueur Eddy Planckert, 12ème de la 13ème  étape Nules-Antella, 14ème  de la 14ème étape Antella-Albaceté remportée par son coéquipier Dominique Arnaud, 16ème de la 15ème étape Albaceté-Tomellosso remporté par Eddy Van Haerens, 12ème de la 15ème étape  Tomellosso -Campo de Criptana disputée en contre la montre et remportée par Miguel Arroyo, 16ème de la 16ème étape Campo de Criptana-Fernando de Henares remportée par Willy Sprangers, 12ème de la 17ème étape San Fernando de Henares-Allo de Navacerrada remportée par Marino Lejaretta, 18ème de la 18ème étape Segovie-Segovie remportée par Juan Fernandez. Tous ces Top 20 permettent à Marc Durant de terminer son premier Tour d’Espagne à une remarquable 9ème place à 5′ 20″ du vainqueur Marino Lejaretta.

Le 23 mai, Marc Durant  se présente au départ de son second Bordeaux-Paris.  Monsieur Bordeaux Paris, Herman Van Springel étant absent, la voie est libre pour les 20 courageux partants qui vont en découdre sur les 584,5 kilomètres du parcours. La victoire revient à Marcel Tinazzi qui l’emporte avec seulement 58″ d’avance sur Maurice Le Guilloux. Marc Durant, quant à lui, va terminer  en 9ème  position  dans la roue de son ancien équipier Ferdi Van den Haute à 13′ 29″.

Le 27 juin, à Bailleul, Marc Durant termine 33ème du Championnat de France des Pros remporté par Régis Clère. Frédéric Brun prend la 30ème place.

Le 2 juillet, porteur du dossard 124, Marc Durant prend le départ, à Bâle,  de son second Tour de France.  Il va jouer le rôle d’équipier pour son leader le suédois Sven Ake Nilsson qui termine à la 14 ème place. Christian Seznec termine 29ème, Dominique Arnaud 36ème, Pierre Raymond Villemiane 55ème, Marc Durant 62ème, Marc Gomez 71ème, Jean Chassang 80ème, Claude Vincendeau 89ème. 125 coureurs sont parvenus à Paris. Le 13 juillet, l’équipe Wolber est à l’honneur grâce à Pierre Raymond Villemiane qui remporte l’étape Saintes-Bordeaux après s’être échappé à la flamme rouge.

Le 5 août, Marc Durant participe au 17ème Bol d’Or des Monédières. Bernard Hinault s’impose sur ce circuit difficile. Frédéric Brun prend la 4ème place et Marc Durant la 7ème.

Toujours en Limousin, le 19 août, Marc Durant  prend le départ du 15ème Tour du Limousin. C’est l’occasion de faire une photo souvenir entre les anciens, les actifs et la jeune garde comme en témoigne cette photo où l’on retrouve côte à côte, Marc Durant, Frédéric Brun, Jean Claude Laskowski, Raymond Poulidor, Gilbert Lagarde, Claude Louis, Gérard Caudoux et Alain De Carvalho.

 

Jeunes et anciens au départ du Tour du Limousin.

L’équipe Wolber se distingue dès la 1ère étape. Philippe Leleu  s’impose au sprint. Le lendemain, les Wolber sont encore à la fête sur l’étape Bourganeuf-Tulle. Cette fois-ci c’est Jean François Rault qui bat au sprint Bernard Bourreau. Philippe Leleu grâce au travail de ses équipiers dont Marc Durant conserve le maillot de leader. Les hommes de Marcel Boishardy vont malheureusement tout perdre lors de la 3ème étape malgré une 3ème place de Pierre Raymond Villemiane. L’équipe Renault a su placer dans la bonne échappée Eric Salomon qui finalement va remporter ce 15ème Tour du Limousin.

1983 – Une seconde saison Chez Wolber

Fin 82, Marcel Boishardy a renouvelé sa confiance à Marc Durant. Début 1983, sous le maillot Wolber il retrouve 8 de ses partenaires de 1982 :  Dominique Arnaud, Eric Bonnet, Jean Chassang, Marc Gomez, Jean Pierre Guernion, Christian Seznec, Pierre Raymond Villemiane et Claude Vincendeau. L’intersaison a vu l’arrivée de nouvelles têtes : Jean René Bernaudeau, Patrick Bonnet, Fabien De Vooght, Gary Dowdell, Ralf Hofeditz, Graham Jones et Jean François Rodriguez.

L'équipe Wolber en présentation sur les Champs Elysées.

En 5 ans de compétition avec les Pros, Marc Durant a su se faire apprécier. Jube, comme le surnomme ses amis, c’est l’éclat de rire du peloton. Il s’est créé très vite cette image d’amuseur plein d’humour mais, on peut être amuseur tout en étant très sérieux dans son job. C’est ainsi qu’il décrit sa manière d’être. Dans ce métier, dans le peloton, il faut savoir se faire accepter. Je crois que j’y suis parvenu. Si j’aime rigoler en dehors de la course c’est parce que je ne crois pas utile de répéter x fois la même chose. Sur une épreuve chacun a son avis. J’ai le mien, je le dis, d’autres ont un avis différent. Inutile d’en débattre éternellement. Donc je préfère me détendre et plaisanter. Mais l’important c’est de prouver que l’on sait souffrir sur un vélo. Je pense avoir montré que je faisais bien le métier et c’est d’abord pour cela que je me suis fait admettre.

Le 23 janvier, Championnat du Limousin de Cyclo Cross à Bonnat. Nouvelle victoire de René Princeau. Nouveau podium pour Marc Durant qui termine 3ème.

Le 6 février, Marc Durant termine 15ème du Championnat de France de Cyclo Cross remporté par Martial Gayant.

Dès le 27  février, Marc Durant se distingue sur le Tour du Haut Var où il prend la 9ème place à 1′ 41″ du vainqueur Joop Zoetemelk.

Le 1er mars, Marc Durant termine 11ème de la Flèche Azuréenne remportée par le coureur de l’équipe Sem Loire, André Chappuis.

Du 9 au 16 mars, Marc Durant participe à Paris Nice où il se montre très régulier et prend la 21ème place du classement général final remporté par Sean Kelly. A noter la 10ème place de Frédéric Brun.

Le 19 mars, Marc Durant termine à la 49ème place de Milan San Remo à 1′ 21″ du vainqueur Guiseppe Saronni.

Le 26 et 27 mars, Marc Durant participe au 52ème Critérium International. Sean Kelly s’impose. Marc Durant termine 37ème à 8′ 49″ de l’Irlandais.

Le 5 avril, Marc Durant termine 20ème de Paris-Vimoutiers épreuve remportée par Christian Jourdan.

Du 3 au 8 mai, Marc Durant retrouve les routes du Nord pour disputer les Quatre Jours de Dunkerque. Il termine au 18ème rang à 11′ 24″ du Hollandais de l’équipe Ti Raleigh, Léo Van Vliet.

Le 29 mai, Marc Durant s’aligne au départ de Bordeaux-Paris. Il termine à une excellente 6ème place à 12′ 28″ du vainqueur Gilbert Duclos Lassalle.  Il n’est pas pour autant satisfait de ce résultat. J’aime cette course parce que chacun a une chance de s’y faire remarquer s’il se présente en bonne forme. C’est lorsqu’il faut rouler que je me sens bien. Je ne suis pas vraiment satisfait de cette 6ème place. En fait, j’ai mal couru, trop fait la course, trop tiré dessus et lorsqu’il a fallu faire la décision, j’ai coincé. 

Du 8 au 12 juin, Marc Durant participe au Tour du Luxembourg sur quatre étapes. Il termine 17ème. L’épreuve est remportée par le Luxembourgeois Lucien Didier devant Charly Mottet.

Du 15 au 19 juin, se déroule le Grand Prix du Midi Libre. La victoire revient à Jean René Bernadeau qui s’est emparé du maillot de leader dès la première étape Bagnols sur Cèze-Mende. Par la suite ses équipiers vont protéger leur leader. Marc Durant va particulièrement se faire remarquer pour l’excellent travail réalisé. Jean René Bernaudeau n’hésitera pas à le souligner.

Le 1 er juillet, à Fontenay sous Bois, Marc Durant accroche le dossard 84 au dos de son maillot pour prendre le départ du 70ème Tour de France qui va être remporté par Laurent Fignon. L’équipe Wolber est composée de Jean René Bernaudeau, Dominique Arnaud, Patrick Bonnet, Marc Durant, Marc Gomez, Graham Jones, Philippe Leleu, Jean François Rodriguez, Christian Seznec, Claude Vincendeau. Pour la 3ème fois, Marc Durant parvient à rejoindre Paris. Il réalise même son meilleur Tour de France en terminant à la 30ème place du classement final. Le 17 juillet, il s’offre un Top 10 lors de l’étape Issoire-Saint Etienne qu’il termine en 10ème position à 1′ du vainqueur Michel Laurent. Cette étape a marqué les esprits par l’abandon de Pascal Simon porteur du maillot jaune mais souffrant de l’omoplate suite à une chute intervenue les jours précédents. Autre particularité de cette étape, le sprint tumultueux entre Michel Laurent et Henk Lubberding. Michel Laurent chute à 10 mètres de la ligne, Henk Lubberding sera déclassé au profit du Français. Le lendemain, Marc Durant termine 22ème au sommet de l’Alpe d’Huez et ceci après avoir protégé son leader, Jean René Bernaudeau  lequel sera malheureusement battu par le Hollandais Peter Winnen. Avec la modestie qu’on lui reconnait, Marc Durant tire le bilan de ce 3ème Tour de France : Le problème du Tour c’est les réserves dont on dispose, les capacités qu’on a à bien récupérer. De ce côté, çà n’a pas été trop mal. J’ai eu quelques occasions de me montrer mais aussi d’autres gars comme Dominique Arnaud et Christian Seznec. En tout cas, ce Tour nécessitait d’avoir quelques références en montagne. Il est certain que l’on a vu un Tour très différent des  15 dernières années. Au total, c’est le plus régulier qui a gagné. La 6ème place de Jean René Bernaudeau n’est pas une déception, loin de là. Le seul regret, c’est la victoire qui lui a échappé à l’Alpe d’Huez. Il en est conscient et ce n’est pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. On s’est expliqué, Dominique Arnaud l’a aidé dans l’Alpe d’Huez, moi dans le Glandon. On a fait ce qu’il fallait et surtout Jean René a eu confiance en lui jusqu’au bout. Jusqu’au bout il a attaqué, il s’est montré tel qu’il est avec panache. Simplement, il a manqué un petit quelque chose dans l’Alpe d’Huez. Peter Winnen était plus fort. 

 

 

 

Marc Durant en seconde position lors du Tour de France. (Photo Sprint International)
La souffrance sur les visages dans les étapes de montagne. Patrick Clerc ravitaille son leader Sean Kelly. Marc Durant au centre. Lucien Didier à gauche. (Photo L'année du Cyclisme 1983)

Le 4 août, Marc Durant conduit à la victoire son leader Jean René Bernaudeau au Bol d’Or des Monédières  et du même coup il prend la 6ème place.

Dernière apparition en Limousin pour Marc Durant, du 18 au 21 août, il participe au Tour du Limousin. Lors de la première étape Limoges-Tulle huit hommes arrivent à Tulle avec 14′ d’avance. La victoire revient à Alain Dithurbide. Le Tour du Limousin semble plié dès la première étape. L’équipe Wolber a placé dans l’échappée Dominique Arnaud et Pierre Raymond Villemiane.  Le lendemain, sur l’étape Tulle-Brive, sept hommes arrivent à Brive avec une nouvelle fois plus de 14′ d’avance. La victoire revient au coureur suisse Jean Marie Grezet. Dominique Arnaud,  a une nouvelle fois pris les bonnes roues mais Pierre Bazzo (La Redoute)  qui était, lui aussi, dans la bonne échappée la veille,  n’a pas raté l’occasion non plus. Dominique Arnaud prend le maillot de leader à égalité de temps avec Pierre Bazzo. Sur les étapes suivantes Marc Durant et ses coéquipiers vont donc faire le travail pour Dominique Arnaud qui va remporter ce Tour du Limousin aux points devant Pierre Bazzo.

Jean René Bernaudeau et Marc Durant tout sourire au départ du Tour du Limousin
Marc Durant salue le commandant des motards de la gendarmerie chargé de la sécurité du Tour du Limousin.

1984 – Changement de sponsor.

Fin 83, la société Wolber a pris la décision de se retirer du cyclisme. Pour Marcel Boishardy c’est un coup dur. La recherche de nouveaux sponsors n’est pas une tâche facile. Les prétendants ne se bousculent pas. Tardivement, Marcel Boishardy, grâce à l’intervention de Jean René Bernaudeau et de Claude Vincendeau, signe un contrat avec la firme Système U. On retrouve dans l’équipe les anciens Wolber, Jean René Bernaudeau, Patrick Bonnet, Marc Durant, Jean François Rodriguez, Christian Seznec, Claude Vincendeau, Graham Jones et Ralf Hofeditz. L’équipe est renforcée par l’arrivée de Patrick André, André Chappuis, Thierry Claveyrolat, Franck Clemente, Martin Ramirez et Yvan Frebert.

La nouvelle équipe Système U au pied de la Tour Effeil. ( Photo Alain Landrain).

Dès la présentation de l’équipe à Paris, Marcel Boishardy annonce la couleur. Les objectifs seront sur les courses nationales et, de ce fait,  l’équipe ne va pratiquement pas courir à l’étranger ceci, en partie, pour répondre aux exigences des Magasins U U. L’équipe ne va finalement comporter que douze coureurs. Franck Clemente qui a été recruté sur avis de Jean René Bernaudeau va vite s’avéré être un mauvais choix. Il démissionnera en cours de saison.

Jean René Bernaudeau est le leader mais il connait un début de saison contrariée par une chute lors de Paris Nice. Dès lors l’équipe ne va pas connaître la réussite escomptée.

De son côté, Marc Durant continue son bonhomme de chemin. Le 24 avril, il participe à Paris-Camembert. Six hommes se présentent ensemble pour la gagne. Marc Durant prend le 6ème place  de l’épreuve remportée par Hubert Linard.

Le 29 avril, Marc Durant termine 9ème du Tour de Vendée remporté par le coureur de Coop Mercier, Claude Moreau.

Le 5 mai, Marc Durant termine 11ème de la Polymultipliée disputée à Chanteloup et remportée par Marc Madiot.

Le 26 mai, Marc Durant  prend, à nouveau, le départ de Bordeaux-Paris. Ils sont vingt à s’élancer sous une pluie glaçante.  A Vivonne, le repos de 45′ est apprécié par l’ensemble des participants.  Une petite toilette et un solide ravitaillement et tout le monde se prépare à la prise des entraîneurs qui doit avoir lieu à une vingtaine de bornes plus loin.  Marcel Tinazzi,  qui pourtant paraissait souffrir, prend les devants dès Chatellerault. Il reste 304 kilomètres à parcourir et personne ne va le revoir.  Marc Durant, au courage, va terminer son 5ème Bordeaux Paris en 11ème position à 22′ 11″ du vainqueur mais,  quelques semaines plus tard, il va gagner une place sur tapis vert suite au déclassement pour contrôle positif de Marcel Tinazzi.  Officiellement, Marc Durant termine 10 ème à 17′ 44″ d’Hubert Linard déclaré vainqueur. C’est donc un second Top 10 pour Marc Durant sur cette épreuve particulièrement exigeante.

Revanchard, Marc Durant s’aligne au départ du Grand Prix du Midi libre qui se dispute du 13 au 17 juin. Son équipier Patrick Bonnet remporte le prologue à Montpellier. Le lendemain, Marc Durant remporte l’étape Montpellier-Mende après 90 km d’échappée en battant au sprint Dominique Garde et Alain Vigneron. Les trois hommes ont laissé le peloton  à 17′.  Auteur d’un meilleur prologue, Dominique Garde s’empare du maillot de leader avec 7″ d’avance sur Marc Durant. Après avoir grappillé quelques secondes supplémentaires sur les étapes suivantes, Dominique Garde remporte le Midi Libre avec 14″ d’avance sur Marc Durant.

Le 24 juin, Marc Durant se rend à Plouay pour participer au Championnat de France des Pros. Au programme, 20 tours de circuit de 12,6 kilomètres. L’équipe Renault en supériorité numérique va contrôler ce Championnat. La bonne échappée se forme au 210ème kilomètre. Marc Durant a pris les bonnes roues. Il retrouve à ses côtés, Bernard Hinault, Jean René Bernaudeau, Eric CaritouxEric Dall ArmellinaFrancis Castaing, Yvan Frébert mais aussi Laurent Fignon qui est accompagné de sept équipiers. Profitant de la loi du nombre, Pascal Poisson s’enfuit à 55 kilomètres de l’arrivée. Bien protégé par ses équipiers, il compte bientôt 1′ d’avance. A 35 km du final, Marc Durant passe à l’offensive.  Laurent Fignon, sentant le danger, se lance à sa poursuite. Il revient dans la roue du Limousin et place de suite un contre. Victime d’une fringale, Pascal Poisson, épuisé, voit fondre sur lui Laurent Fignon. Pascal Poisson, collé au goudron, doit laisser filer son chef de file qui va s’emparer du titre national. Marc Durant, quant à lui, a été repris par les poursuivants. Il termine ce championnat en 17 ème position, à une minute seulement du vainqueur Laurent Fignon.  Sans  l’intervention de Laurent Fignon, Marc Durant aurait  ramené le maillot bleu blanc rouge en Creuse.

Le 29 juin, à Montreuil Sous Bois, Marc Durant retrouvent ses équipiers, Jean René Bernaudeau, Patrick Bonnet, André Chappuis, Yann Frébert, Graham Jones, Martin Ramirez, Jean François Rodriguez, Christian Seznec et Claude Vincendeau pour disputer son 4ème Tour de France. Porteur du dossard 44, Marc Durant va terminer au 37ème rang à 1h 17′ 22″ du vainqueur Laurent Fignon.  C’est pour lui une performance très honorable compte tenu du fait, qu’une fois de plus, il a joué, à la perfection, son rôle d’équipier auprès de Jean René Bernaudeau lequel n’a pas répondu aux attentes de ses supporters. Au final, Marc Durant termine premier de son équipe et ils ne sont plus que quatre sur les Champs Elysées.

Jean Marie Leblanc journaliste pour la revue Le Vélo a demandé à Marc Durant de livrer ses impressions au fil des étapes. Mercredi 4 : J’ai accepté de rédiger mes impressions chaque jour à la demande de Jean Marie Leblanc. Mais les tous premiers jours, je ne savais pas comment m’y prendre. Qu’est ce qu’ils veulent exactement ? Mes états d’âme. Mon opinion sur la course ? Un jugement sur les autres ? Je vais le lui demander demain matin avant le départ du contre la montre et il faudra bien que je me lance. Jeudi 5 : Comme je le sens qu’ils m’ont dit. Alors, allons y ! Dans le fond, çà me fait plaisir. Hier, sur l’étape Cergy Pontoise-Alençon, j’ai tenté de sortir à 25 km de l’arrivée mais, c’est Ludo Peeters, qui est venu me chercher. Me prendrait-on au sérieux ? Aujourd’hui sur le chrono, j’ai réalisé un temps tout à fait moyen. Pourtant j’ai l’impression que je me suis donné à fond et à l’arrivée j’avais mal aux jambes et au dos. Je prends plus de 8′ sur Fignon. Mais comment font ils ?  Vendredi 6 : Cela a roulé très vite et personne n’est parvenu à s’échapper. J’ai l’impression que tout le monde a reçu la même consigne : Pas une échappée sans quelqu’un de chez nous. Depuis l’échappée de Cergy Pontoise, 14 équipes cherchent à gagner et finalement c’est Renault qui croque les marrons tirés du feu par les autres. Personne ne veut patienter un peu. Moi, je me sens concerné mais je ne m’affole pas. J’attends l’ouverture. Samedi 7 : Après quelques heures de route nous sommes arrivés tous groupés à Bordeaux. Mais, beaucoup m’ont paru fatigué. Tout le monde s’est rué sur les boissons à l’arrivée. Les gars sont nerveux. Moi, je ne me sens pas particulièrement nase. Je pense que la préparation pour Bordeaux-Paris m’a servi. Je n’ai pas trop bu et je me suis bien alimenté. Je vais finir par croire que j’aime la chaleur. Je ne me suis pas arrosé une seule fois. Dimanche 8 : La moyenne a été rapide. Mais déjà les fatigues d’hier se sont fait sentir. Il y a eu des groupes d’attardés alors que le parcours n’avait rien de terrible. Je m’aperçois que les fins d’étape ont lieu sur des routes de plus en plus étroites. Ce n’est pas une réussite. Félix Lévitan  nous a supprimé les pavés mais il les a remplacés par cet autre piège qui provoque des chutes. Lundi 9 : Dur ! dur ! Cette première étape de montagne ! Il n’ y a pas eu de bluff possible et quelques leaders ont connu la déroute. Je crois avoir rempli mon rôle d’équipier et Jean René Bernaudeau a été bien.  Il a conquis le maillot de meilleur grimpeur et cela a contribué à détendre l’atmosphère de l’équipe. En ce qui me concerne, je n’avais pas perdu confiance. Je suis un peu fatigué mais je conserve le moral. Chez les autres, j’ai été impressionné par Vincent Barteau et les Colombiens étaient au rendez-vous.  Lundi 10 : Enfin un petit déjeuner normal. Cela fait plaisir de ne pas trouver le steack et les pâtes au beau milieu des croissants ! Cette étape courte Saint Girons-Blagnac a été très animée. Le Blaireau voulait nous épater en flinguant avant le ravito mais il a réussi à piéger un type de son équipe (Niki Ruttimann). Ce n’est pas toujours évident de comprendre ce qui se passe dans la tête de ces gars là. Enfin, c’est encore Guimard et son équipe qui se frisent les moustaches. Lorsque je récapitule les étapes et les vainqueurs je me dis que demain ce sera encore un Renault mais lequel ?  Mardi 11 : Dès que je force j’ai très mal aux jambes. Mais, çà va mieux après avoir transpiré. Dans le Tour plus on fait des efforts mieux on est. Trois minutes après avoir passé la ligne d’arrivée je pouvais répondre aux interviews sans avoir à reprendre mon souffle. Les marques de bronzage sur les bras et les jambes sont de plus en plus impressionnantes. Tout nu on dirait que j’ai un tee-shirt et des socquettes blanches. Drôle de vie ! Jeudi 12 : La fin d’étape au Rouret m’a paru difficile. Mais un homme m’a fait une énorme impression. C’est Laurent Fignon. Quelle fraîcheur ! Quelle lucidité ! Quelle puissance ! J’ai eu la tristesse de voir abandonner mon compagnon de chambre le Colombien Martin Ramirez. Il trainait les séquelles d’une chute dans les Pyrénées. En tout cas, je m’entendais bien avec lui. Il est calme, a du savoir vivre, j’apprécie. Comme je parle un peu Espagnol on peut communiquer encore qu’il y a certaines choses que je tente de lui expliquer et dont je doute qu’il comprenne.  Vendredi 13 : C’est la première fois depuis le départ de Bobigny que le peloton a pris un départ pépère, à l’ancienne. Je veux dire un départ très lent et décontracté. On a enfin pu plaisanter un bon moment. En fait, la course n’a démarré qu’au pied du Col du Rousset et ensuite, j’ai pu me glisser dans l’échappée avec Simon, Arroyo et Caritoux. Mais pendant 40 km je n’ai pas eu à boire. J’étais furieux. Finalement, je finis dans le groupe principal à la 20ème place et je suis content. Mais, dans la descente sur Grenoble j’ai vu glisser et chuter Ludo Peeters ! Impressionnant ! çà descendait à fond et après cela je me suis déconcentré. Vous me comprenez j’espère … Samedi 14 : C’est le premier jour férié de l’année où l’on ne travaille pas ! Se reposer c’est beaucoup dire. En ce qui me concerne, j’ai déjà des départs difficiles alors si je ne vais rouler la veille d’un contre la montre en côte ! Bonjour les dégâts ! Alors au programme, il y a eu deux petites heures de vélo mais avec la montée du Col de la Placette et du Col de Porte.  Trois heures de sieste et attention à ne pas trop manger. Dimanche 15 : Un petit tour le matin pour vérifier que le moteur n’est pas rouillé et en route pour le contre la montre de la Ruchère.  Mais décidément ce n’est pas mon truc. En plus, il n’y a eu qu’une seule averse au cours de l’après midi et c’est au moment où je pars. Après la course, retour à l’hôtel à vélo. J’étais gelé dans la descente et je me suis arrêté à un stand. Les gens ont été sympas, ils m’ont offert un chocolat chaud contre un autographe. A ce tarif là j’en aurais bien donné beaucoup. Mais je plaisante, je ne refuse jamais un autographe même quand je suis de mauvais poil,  çà fait partie du boulot. Lundi 16 : L’Alpe d’Huez, je le connais par coeur : 21 virages numérotés et les trois derniers qui durent une heure chacun ! En bas, on se dit vivement le dernier, alors vous imaginez. Dans cette montée, çà ne parle pas beaucoup Français, il n’y a que des Hollandais ! Et lorsqu’il y a des Français, ils prennent des photos. Les Hollandais, eux, ont une boite de coca à la main, mais si tu tends la main, ils ne te la donnent pas. C’est réservé à leurs coureurs. Mardi 17 : Galibier, Madeleine, La Plagne, grande étape de montagne. Et qui je retrouve avec moi ? Winnen, Breu, Alban, Madiot, Jean René…. les grimpeurs. Aujourd’hui, on a fait l’autobus, çà m’a rappelé le bon temps dans le Tour.  J’ai eu un départ laborieux mais je ne devais pas être le seul.  Les directeurs sportifs disent toujours : Allez devant, c’est plus facile. Mais en montagne, on ne choisit pas, si on est bien, on est devant, sinon faut pas forcer car on explose. Mercredi 18 : Jean René n’est pas reparti. Tout le monde est très déçu et lui, sans doute plus encore que tous ceux qui avaient cru en lui : patrons de la firme, directeur sportif, équipiers, amis, supporters. Ce que je souhaite maintenant, c’est qu’on se serre les coudes sans se critiquer de façon trop négative, ce qui n’arrangerait rien. Gardons confiance et moral. Quant à la course, elle est partie très doucement. L’étape de la vieille avait fait mal aux jambes à tout le monde. Même les gros  car je connais les coursiers, si l’un deux avait été valide, il aurait flingué d’entrée. Comme on a passé les deux premiers cols piano çà voulait dire que tout le monde avait besoin de souffler. Pour ma part, je récupère assez bien et mon moral reste au beau fixe. Jeudi 19 : Trente cinquième de l’étape. Pas si mal. Mais la journée a été chaude. 

Même dans la vallée avant la montée sur Crans Montana, les gars ont roulé à bloc. Sans penser que demain il y a 320 bornes à se farcir. Mais demain, ils se plaindront que c’est trop dur. On est comme çà les coursiers. Imprévisibles. Reste que l’on va achever de s’user pour aller à Villefranche. Faudra que je trouve des potes pour bavarder et passer le temps. Mais savoir que je vais faire dans les 40 premiers à Paris me rend heureux. T’es pas un mauvais Dudu !

Tour de France 1984 - Marc Durant entraîne ses équipiers dans l'étape contre la montre par équipe.
Tour de FRance 1984 : la détermination se lit sur le visage de Marc Durant lors du chrono individuel.

Après le Tour, Marc Durant entreprend la tournée des Critériums et le 29 juillet il s’impose Aux Herbiers en devançant Jacques Bossis et Frédéric Vichot.

Le 2 août, Marc Durant se présente au départ du 19ème Bol d’Or des Monédières en compagnie de deux de ses équipiers, Thierry Claveyrolat et Jean René Bernaudeau.  Marc Durant va être l’animateur des deux derniers tours. après avoir contré dès le 45ème km Onghena et Pierre Henri Menthéour. Il caracole en tête durant une vingtaine de kilomètres. Lorsqu’au 80ème km, Jacques Bossis tente la belle, c’est encore lui en compagnie de Sean Kelly et de Bernard Vallet  qui va ramener le fuyard à la raison. Lors de la dernière ascension du Col des Géants, ils ne sont plus que dix  à espérer la victoire. Parmi eux figurent les deux Limousins  Marc Durant et Frédéric Brun. Eric Caritoux va partir en costaud en compagnie de Frédéric Brun. La dernière montée du bourg permet à Eric Caritoux de s’imposer avec 8 secondes d’avance sur Frédéric Brun.  Marc Durant qui termine en 8ème position se déclare tout de même satisfait : Disons que j’ai sans doute commis une erreur de jugement. Lorsque je me suis retrouvé avec Kelly et Vallet j’ai pensé que c’était la bonne échappée. Mais, à ce moment là, on tous un peu coincé. Lorsqu’ils nous ont contré, je pensais que Pascal Jules ou un autre allait tenter quelque chose et puis à ce moment là, j’ai vu qu’il n’y avait plus rien à faire. Mais, je ne suis pas du tout déçu. Cette course, pardon ce critérium, est très dur et assez long et j’ai toujours été dans la bagarre. 

Le 10 août, à Ussel, Marc Durant prend la 5ème derrière Laurent Fignon, Eric Caritoux, Frédéric Brun et Bernard Hinault.

Toujours sur les routes Limousine on retrouve Marc Durant au départ du 17ème  Tour du Limousin qui se déroule du 23 au 26 août et qui va voir la victoire du Danois Kim Andersen.  Marc Durant termine ce Tour du Limousin à la 42ème place.

 

Marc Durant tout sourire entre Christian Seznec et Philippe Bouvatier lors du Tour du Limousin

Le 28 août, Marc Durant termine 20ème de Paris Bourges remportée par Sean Kelly.

Alors qu’il a beaucoup couru cette saison, Marcel Boishardy, fait tout de même appel à Marc Durant au dernier moment pour participer du 5 au 17 septembre au Tour de l’Avenir qui sera remporté par Charly Mottet. Marc Durant  va être, une fois de plus, l’un des meilleurs représentants de son équipe.

Malheureusement, les semaines suivantes ne sont pas porteuses de bonnes nouvelles pour Marc Durant. Jean Claude Jaunait le PDG de Système U vient d’annoncer son désir de mettre un terme à son partenariat. C’est une grosse déception pour Marc Durant qui se retrouve au chômage et qui croit réentendre les paroles de Christian Jaunait lors de la constitution de l’équipe : Si nous nous lançons dans le cyclisme c’est pour nous y implanter. Il y a des marques qui passent comme des météores, elles passent un an puis disent Coucou, Bonsoir ! Ce n’est pas notre genre. 

Marc Durant qui n’a reçu aucune proposition se confie au journaliste de la revue Vélo, Philippe Bouvet : Je dois dire que moi-même je n’ai contacté personne. Je n’ai pas décroché le téléphone parce que j’estime que si on me reprend dans une équipe c’est qu’on reconnait que j’ai des qualités. Personne ne m’a contacté. J’en déduis que l’on n’a pas besoin de moi. Il me semble pourtant que je n’ai pas trop mal marché. J’ai notamment terminé 10ème Français du Tour et çà prouve que je ne suis pas si mauvais. Je n’ai pas d’amertume juste un peu de mépris, quand même, vis à vis de ceux qui recrutent. Thierry Claveyrolat et Hofeditz ont retrouvé une place, ils n’ont pourtant pas été meilleurs que moi mais ils sont plus jeunes.  C’est très bien pour eux. Bien sûr, des gens du milieu voient mon côté rigolo, mais pas mes résultats. De moi, il reste peut être simplement l’image d’un plaisantin. Mais si les gens n’ont pas compris qu’on pouvait rigoler tout en étant sérieux, alors effectivement çà ne vaut pas la peine de continuer à vivre avec eux. Mon rôle d’équipier ne me sert pas pour retrouver un emploi. Il aurait fallu que je gagne une grande course. Ce qui me gêne dans le vélo c’est que l’on n’est pas considéré par rapport au personnage que vous êtes réellement mais uniquement par rapport aux résultats.A la limite vous pouvez être un hypocrite, le dernier des cons ou un voyou, du moment que vous avez des résultats vous êtes considéré. C’est grâce à Jean René Bernaudeau que j’ai pu courir un an chez Système U mais ce qui m’a gêné chez Jean René ce n’est pas tellement le fait qu’il n’ait pas marché car çà peut arriver.  Mais il a insisté à donner des rendez vous qu’il était incapable d’honorer. En fait, je pense qu’il n’avait peut être plus envie de faire du vélo et quand il était malade ( il l’a souvent été) il n’a peut être pas toujours tout fait pour se soigner. Je sais que par voie de presse, il a affirmé qu’au Midi Libre on avait sacrifié ses chances au classement général pour une simple victoire d’étape, la mienne. C’est sa manière de remettre en cause les choix tactiques de Marcel Boishardy. Ce jour là, j’étais échappé avec Garde et Vigneron et nous possédions plus d’un quart d’heure d’avance. J’ai fait mon boulot. Sur la fin, je me suis débrouillé pour gagner l’étape et çà c’est mes oignons. D’accord, avant le Midi Libre Jean René avait annoncé la couleur, il voulait gagner mais, je peux aussi dire que le dernier jour lorsque Garde était entrain de sombrer dans le col de Jau, Jean René n’était pas là pour m’aider. Il est revenu plus tard lorsque çà ne roulait plus et il a attaqué tout le temps et chaque fois il prenait dix mètres au peloton. Mais, je répète, ce jugement est paru dans la presse et je voudrais bien rencontrer Jean René pour savoir s’il pense vraiment cela. Quand j’ai appris que j’allais être chômeur, ma première réaction ce fut de me dire que j’ai eu tort d’accepter d’aller au Tour de l’Avenir. Je ne voulais pas y aller parce que ce n’était pas à moi d’y aller. J’estime que j’avais fait ma part en cours de saison.  Quand Jean René a abandonné le Tour, il fut le premier à dire qu’il irait au Tour de l’Avenir. Après, il s’est dégonflé. Marcel Boishardy m’a appelé au téléphone et m’a pris au sentiment. Il faut que tu sois reconnaissant m’a t’il dit ! Et quand on joue au sentiment avec moi, c’est toujours pareil, je craque. Alors j’y suis allé.

Quelques semaines plus tard, c’est un Marc Durant plutôt décontenancé qui a répondu favorablement à l’invitation de la télé régionale pour reconnaître les étapes du prochain Tour de France et notamment celle du contre la montre de Vassivière. Lorsque les gars de la télé m’ont demandé de me mettre en selle pour me filmer, et que je me suis vu rouler sur cette étape où le Tour 85 va peut être se jouer, j’ai ressenti une drôle d’impression. Je me disais : mais mon vieux tu n’es même pas sûr de participer au prochain Tour de France, Pire même  peut être que tu ne seras même plus coureur. C’est dommage d’en être arrivé là. Je sentais que je progressais cette saison. J’arrivais même à franchir correctement la montagne. A 29 ans avec six saisons de pros derrière moi, j’ai acquis une certaine expérience qui me permet de sentir les bons coups. Au point du vue publicitaire j’estime même avoir été l’un des plus rentables pour Système U. Luis Ocana m’a contacté sur le Midi Libre pour m’incorporer dans sa future équipe Fagor. Seulement moi je me sentais bien chez Système U. J’en ai parlé à Jean René, il m’a conseillé de rester et aujourd’hui je suis chômeur et Jean René est chez Fagor.  Marc Durant n’en accable pas pour autant Jean René Bernaudeau, il se souvient des bons moments. Sur l’étape du Tour arrivant à Rochefort, nous roulions tous pour lui. A plat ventre sur le guidon. Il y avait comme un courant qui passait entre nous. Nous étions tous sur la même longueur d’onde. Pas un d’entre nous ne songeait qu’il allait peut être payer ses efforts au prix fort. On roulait pour lui, on ne pensait à rien d’autre. C’était formidable. Je crois bien que c’est l’un de mes meilleurs moments de ma carrière.  Ceci dit, je n’ai pas abandonné espoir. Je me dis qu’un jour prochain mon téléphone va sonner.

Ainsi se termine cette saison 1984.

Marc Durant en reconnaissance de l'étape de Vassivière du Tour 1985 en compagnie de Jacques Puygrenier Secrétaire Général du Syndicat Mixte de Vassivière, Robert Lecomte Conseiller Général et Claude Louis CTR.

1985 – Marc Durant chez ZOR.

Début 1985, Marc Durant a retrouvé le sourire. Le boute-en-train des pelotons n’est plus au chomage. C’est une nouvelle fois, son sérieux professionnel et l’amour du métier qui l’ont tiré d’affaire. Marc Durant a été, après le Tour 84, le coureur français qui a participé le plus aux critériums après Bernard Hinault et Laurent Fignon. Jean Claude Cluis, publiciste et organisateur de critériums est intervenu auprès de Luis Ocana pour essayer de lui trouver une place au sein de l’équipe Fagor. L’effectif étant complet, Luis Ocana  conseille à Marc Durant de contacter l’équipe ZOR qui vient de perdre Fernandez, un de ses coureurs, qui vient de connaître une fin tragique dans un accident de la route. L’affaire se conclut. Marc Durant va courir sous le maillot d’un spécialiste du briquet auquel est associée une marque italienne Gemeaz. L’équipe dirigée par Javier Minguez compte dans ses rangs Jésus Alonso Ortéga, Francisco Antequera, Angel Arroyo, Angel Camarillo, Domenico Cavallo, Roberto Cordoba, Juan Fernandez Martin, Anselmo Fuerte, Aladino Garcia, Jesus Ibanez Loyo, José Navarro, Peter Pieters, Alvaro Pino, Jésus Rodriguez, Francisco Rodriguez Maldonado, Faustino Rupérez, Manuel Ramos. Marc Durant est le seul français du groupe.

Après un stage à Font Romeu, il retourne à Guéret mais la météo n’est pas de la partie. La neige a recouvert la campagne Creusoise et c’est sur une nouvelle monture (sa seconde passion), que Marc Durant attend avec impatience le début de saison.

 

Marc Durant sous le maillot ZOR
Marc Durant se ressource à Guéret.

Une nouvelle vie commence pour le joyeux luron du peloton qui a du faire appel à ses souvenirs linguistiques du lycée : Je me fais à la langue surtout si c’est à moi que l’on s’adresse et si l’on prend le temps. Lorsqu’ils parlent entre eux c’est plus difficile. J’arrive à me faire comprendre mais de là à les faire rigoler c’est une autre histoire. Ils m’ont bien accepté. C’est une autre mentalité aussi et je la préfère. Ils se prennent moins au sérieux. 

Le Tour d’Espagne est bien évidemment au programme de Marc Durant. Du 23 avril au 12 mai, il va se dévouer pour son leader, le Colombien, Francisco Pacho Rodriguez Maldonado.  Ce Tour d’Espagne va marquer les esprits et pas toujours dans le respect de l’éthique sportive. Lors des premières étapes un jeune néo pro  Espagnol va porter le maillot de leader, il se nomme Miguel Indurain. Le premier tournant de la course se déroule dans la sixième étape avec son arrivée aux lacs de Covadonga. Après de nombreuses attaques de coureurs comme Luis Herrera ou Robert Millar, c’est Pedro Delgado qui remporte l’étape et s’empare du maillot du leader. Cependant, dès le jour suivant, dans une étape avec de nombreux cols et une arrivée en altitude au Alto Campoo, une échappée avec de nombreux coureurs de valeur se forme, Pedro Delgado perd plus de trois minutes et son maillot jaune au profit de son coéquipier Pello Ruiz Cabestany, qui devance alors Robert Millar de six secondes. Dans les étapes pyrénéennes, Robert Millar réussit à distancer ses principaux concurrents tandis que le Colombien Francisco « Pacho » Rodríguez très bien épaulé par Marc Durant s’adjuge deux étapes. Pedro Delgado continue à perdre du temps au général, tant et si bien qu’après le contre-la-montre d’Alcala de Henares, il accuse un retard de 6′ 13″ sur le leader Robert Millar. À seulement 10 secondes de Robert Millar, se trouve Francisco Rodríguez. Il ne reste que deux étapes, la victoire doit donc se jouer entre ces deux hommes. Dès le lendemain, José Recio et Pedro Delgado réalisent un numéro exceptionnel, dans des conditions météorologiques dantesques et distancent le maillot jaune de près de 7′. Robert Millar totalement livré à lui-même a craqué moralement. A ses côtés, Francisco Pacho Rodriguez a reçu l’ordre de son directeur sportif de ne pas participer à la poursuite derrière Pedro Delgado. Le Colombien écoeuré  obéit aux ordres.  Pedro Delgado remporte la Vuelta avec 36″ d’avance sur  Robert Millar  et 46″ sur l’équipier de Marc Durant, le Colombien Francisco Rodriguez. La presse étrangère va vite juger qu’il y a eu  une entente illicite entre les différents groupes sportifs espagnols pour favoriser la victoire d’un des leurs au détriment d’un coureur de leur propre équipe. Pedro Delgado lui même ne s’en cachera en déclarant dans le journal l’Equipe : Je remercie tous les Espagnols. Je remercie en particulier Javier Minguez (le directeur sportif de l’équipe ZOR) qui a fait perdre à Rodríguez une place très intéressante au classement général pour favoriser la victoire d’un Espagnol. Ma victoire… »

 

Particulièrement satisfait du travail réalisé par Marc Durant, Francisco Pacho Rodriguez l'a invité à rejoindre les lauréats sur le podium final.

La Vuelta à peine terminée,  Pacho Rodriguez s’envole pour la Colombie, non pas pour se reposer dans son pays, mais pour participer du 15 au 20 mai à la Classico RCN et il amène avec lui Marc Durant.  Plus qu’une complicité une véritable amitié est née entre le Guérétois de Saint Sulpice et le Colombien au point qu’ils partagent la même chambre dans tous les déplacements. Marc Durant dit de Pacho : Il est si fort qu’il ne connait pas encore ses limites. Lorsqu’il souffre il se demande, incrédule, pourquoi il a mal. Pacho, de son côté, est admiratif de Marc Durant : C’est un type formidable. Je ne me lasserai pas de parler avec lui. C’est le type même du Pro. Il écrit tout ce qu’il fait en course, ce qu’il mange, ce qu’il ressent. Ce n’est pas un hasard si Minguez va parfois lui demander son avis et si la presse Colombienne l’a baptisé El Capitan ! Dans l’étape contre la montre à la Vuelta, il était plus sûr que moi que j’allais gagner. Avouez qu’il n’y a pas meilleure mise en condition.  Une nouvelle fois, Marc Durant va tout donner pour son leader et ce dernier va remporter la Classico RCN en devançant Luis Herrera de quatre petites secondes à l’issue des six étapes.

Le 8 juin, Marc Durant se rend à Plumelec pour prendre le départ du 72ème Tour de France. C’est sa 5ème participation consécutive et il est prêt à épauler ses deux leaders Angel Arroyo et Francisco Pacho Rodriguez. Sa motivation est décuplée  par le fait que Tour fait escale à Limoges avec cerise sur le gâteau un chrono qui s’annonce décisif autour du Lac de Vassivière. Mais, malheureusement, ce Tour de France ne va pas se dérouler comme souhaité pour les coureurs de l’équipe ZOR. Dès la 1ère étape Angel Arroyo  a des poussées de fièvre inexpliquée, il abandonne. Lors de la 5ème étape Francisco Pacho Rodriguez est victime d’une chute sur les pavés du Nord , il va lui aussi abandonner lors de la 6ème étape. Dès lors, Marc Durant va s’efforcer d’aider Alvaro Pino le mieux placé au classement général.  Alvaro Pino va terminer 19 ème de ce Tour remporté par Bernard Hinault devant Greg Lemond.  Quant à Marc Durant, au départ du chrono de Vassivière, il n’était guère rassuré : Pourvu que je puisse rentrer dans les délais ! Vous savez avec ce diable de genou je ne sais pas comment je vais pouvoir relancer. Ce circuit je l’ai fait, je le connais dans tous les détails. Il est difficile, éprouvant et il ne laisse guère de temps pour récupérer. Ce serait vraiment idiot d’être éliminé la veille de l’arrivée. Marc Durant encouragé par de nombreux supporters va, une nouvelle fois, puiser dans son énergie en ayant hâte d’en terminer : Ouf ! Je n’ai pas réalisé le plus mauvais temps, c’est le principal. Je vais donc terminer le Tour c’est pour l’heure l’essentiel.  En prenant le départ de ce Tour Marc Durant souffrait déjà. Chez lui, il s’était blessé au genou gauche en descendant de son tracteur mais malgré cela,  il a voulu prendre le départ du Tour de France ce qui démontre chez lui, une fois de plus, un courage exemplaire. Le porteur du dossard 122 boucle son 5ème Tour de France à la 64ème place.

L'arrivée de Marc Durant au chrono de Vassivière

En août, A la veille du départ du Tour du Limousin, Marc Durant qui avait trouvé une place dans l’équipe mixte doit déclarer forfait. Son genou est toujours douloureux et comme il le dit : C’est évidemment  lié aux séquelles de mon accident d’avant le Tour de France. Après la Grande Boucle j’aurais dû couper. Mais il faut bien gagner sa vie et j’étais engagé sur quelques critériums. Seulement les soins pour mon genou, c’est le repos et une pommade anti inflammatoire mais surtout du repos. 

 

1986 – Une deuxième saison chez Zor.

C’est sans aucune hésitation que Javier Minguez a renouvelé sa confiance envers Marc Durant.  L’équipe a conservé dans ses rangs Jésus Alonso Ortéga, Francisco Antequera, Angel Camarillo, Juan Fernandez Martin, Anselmo Fuerte, Jesus Ibanez Loyo, José Navarro,  Alvaro Pino, Jésus Rodriguez, Francisco Rodriguez Maldonado. Cinq coureurs Espagnols, tous néo pros sont venus renforcer les rangs  Juan Carlos Rozas, Jésus Cruz Martin Perez, Laudelino Cubino, Casimiro Moreda et Juan Zapateros. Le Belge Guido Van Claster a également signé, de même que le Français Philippe Bouvatier qui a quitté l’équipe Renault et Cyril Guimard. La marque italienne Géméaz s’est également retirée et c’est désormais la marque BH qui figure sur les maillots de l’équipe ZOR.

 

 

 

Marc Durant - Javier Minguez - Philippe Bouvatier

Le 11 avril à La Métairie tout près de Saint Vaury, il neige comme en plein hiver. Marc Durant et chez lui mais ce n’est pas à cause de la neige  qu’il n’est pas sur son vélo, il est en effet au repos forcé. Après avoir parcouru les 4000 kilomètres du Tour pratiquement sur une seule jambe, la sanction est tombée, le genou droit de Marc Durant n’a pas supporté l’épreuve. Durant l’hiver il a été opéré en Espagne, à la clinique Santa Héléna, et son directeur sportif a eu la délicate attention de demander à son masseur de veiller sur lui la nuit suivant l’opération. Marc Durant a apprécié le geste : Au moins dans ce groupe on a de la considération pour les coureurs qui sont des hommes et non pas des matricules. En France, ce n’est pas tout à fait la même chose. Pour l’instant ma rééducation est progressive, je fais des marches dans l’eau de la piscine de Guéret pour hâter la remise en place des ligaments. Chez ZOR ils sont vraiment sympas. Pas de contrôle, ils me font confiance entièrement et çà fait plaisir. Ailleurs, si vous ne courrez pas on vous soupçonne de tirer au flanc. Il ne faut pas être malade dans ce métier. Je regrette bien de n’avoir pas connu une équipe comme çà plus tôt.  Je vais, ce week-end, me rendre à Madrid pour voir le chirurgien en espérant avoir le feu vert pour reprendre le vélo.  Si c’est bon, après quelques courses espagnoles ce sera le Midi Libre, le Tour de l’Aude et le Tour de Colombie. 

Marc Durant  remonte sur son vélo notamment pour participer au Midi Libre  du 11 au 15 juin. Il prend la 36ème place du classement final à 20′ 19″ du vainqueur Claudy Criquielion après avoir travaillé pour le mieux placé de l’équipe, Laudelino Cubino qui termine en 13ème position.

Par la suite, cette saison 1986 va vite se révéler catastrophique. Non retenu, pour le Tour de France Marc Durant participe au Tour des Asturies du 25 juin au 1er juillet mais, malheureusement tout s’arrête brutalement le 28 juin. Un trou au milieu de la chaussée est évité par les premiers du peloton, au milieu du paquet, Marc Durant n’a rien vu, il effectue un douloureux vol plané et se relève avec une fêlure de la rotule. Le genou de Marc Durant va rester plâtré durant un mois.

Marc Durant va faire sa rentrée lors du Bol d’Or des Monédières mais il ne se fait guère d’illusion. Un gros pansement orne encore son genou droit. Il est passé, encore la veille, au CHU de Limoges pour qu’on lui place des bandes de plastique dans le genou car la plaie s’ouvre sans arrêt. N’ayant repris le vélo que le 1er août, dès le 3ème tour de ce Bol d’Or, Marc Durant est dans le dur. Lâché, il effectue un tour supplémentaire puis il abandonne, la mort dans l’âme, avec toutefois un espoir la promesse des responsables de l’équipe ZOR de le conserver dans l’effectif l’année suivante.

Le 19 août, Marc Durant poursuit sa longue rééducation en participant au Critérium de Meymac qui voit la victoire de Ronan Pensec. Sur ce circuit très difficile, Marc Durant termine en queue du peloton à la 32ème place.

Deux jours plus tard, Marc Durant  prend le départ du 19ème Tour du Limousin. Il a trouvé place au sein de l’équipe Mixte avec son équipier Philippe Bouvatier. Lors de la 1ère étape, de Limoges à Saint Yrieix, il termine 84ème au sein du gros du peloton arrivé à Saint Yrieix avec 18′ de retard sur le vainqueur du jour l’amateur Denis Leproux. Sur la seconde étape, Saint Yrieix-Tulle il termine lâché en compagnie de l’amateur Limousin, Dominique Brégaint. Tous deux arrivent  à 8′ du vainqueur Stéphane Joho de l’équipe Kas. Dès que çà accélère je me fais lâcher. Je n’ai plus mal  à mon genou à allure régulière. Je sens seulement une petite douleur lorsque je tire dessus. Je manque de compétition mais je suis rassuré. Avec de l’entraînement je peux revenir. J’espère terminer ce tour. Si j’arrive à Guéret ce sera déjà bien. Non seulement Marc Durant va terminer au sein d’un second peloton à Guéret mais, il va aussi rejoindre Limoges pour la dernière étape. C’est un bilan plutôt encourageant pour lui. Je suis agréablement surpris. J’en ai bavé les premiers jours mais, aujourd’hui je n’ai pratiquement rien senti. J’ai suivi le train et malgré quelques petites douleurs bien normales dans les jambes je ne souffre plus. Cà m’encourage et j’ai retrouvé le moral. 

Photo de famille au départ du Tour du Limousin à Limoges
Coupe du Fair Play pour Marc Durant au Tour du Limousin

Après avoir participé au Grand Prix de Plouay et à Paris Bourges, Marc Durant participe au Tour de l’Avenir, du 10 au 22 septembre, avec ses équipiers, Laudelino Cubino, Philippe Bouvatier, Martin Cruz, Casimiro Moreda, Juan Carlos Rozas. Ce Tour de l’avenir  va être remporté par un jeune espagnol Miguel Indurain. Le meilleur représentant de l’équipe ZOR, Laudelino Cubino termine en 10 ème position.  Autre caractéristique de ce Tour de l’Avenir une épidémie de tourista va décimer le peloton et la météo n’a pas été des meilleures avec notamment le brouillard qui a limité à 5 mètres la vue au sommet de l’Aubisque ce qui va entraîner la chute, dans un ravin, de Pascal Jules.

L’année 1986 restera malheureusement une année noire pour Marc Durant. Les malheurs continuent. En décembre alors qu’il participe à un stage de ski dans la Sierra Névéda, Marc Durant va faire une chute bête en ski de fond.  Les deux ligaments du genou ont craqué. Plâtré dans un hôpital de Madrid, Marc Durant, va devoir observer trois mois d’arrêt rééducation comprise. Vraiment je n’ai pas de pot et c’est toujours la même jambe. Je devrais pouvoir reprendre l’entraînement fin février et les compétitions en mai.

 

1987 – Une dernière saison.

Les responsables de l’équipe ZOR ont tenu parole. Marc Durant fait toujours partie de l’effectif à l’aube de la saison 1987.

Dans les rangs  de l’équipe ZOR BH on retrouve Jésus Alonso Ortéga, Francisco Antequera, Jésus Cruz Martin, Laudelino Cubino, Anselmo Fuerte, Casimiro Moreda, José Navarro,  Alvaro Pino, Philippe Bouvatier, Guido Van Claster, Francisco Rodriguez Maldonado et Juan Carlos Rozas. L’équipe a reçu le renfort de Guillermo Arénas, Jorge Manuel Dominguez, Fédérico Etchavé, Jorge Pérez Rojas, Carlos Piego Lopez, Fernando Quevedo et Juan Zapatero.

L'équipe ZOR BH 1987

Le 1er mai, Marc Durant effectue sa rentrée sur Chateauroux Limoges.  L’épreuve est remporté par Charly Mottet. Pour Marc Durant la reprise est difficile. Il n’est pas dans l’allure. Ses ennuis à répétition l’ont miné. Il va conserver la foi durant toute la saison mais les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances. On le retrouve toutefois au départ du Championnat de France disputé à Lugny où il termine à la 43ème place mais ce jour là, un autre Limousin, fait la une de la presse régionale, Luc Leblanc est passé à deux doigts de battre Marc Madiot pour le titre suprême.

Les Limousins vont avoir l’occasion de revoir Marc Durant sur un vélo au Critérium de Meymac et au Tour du Limousin au sein de l’équipe mixte mais, là encore, le moral est au plus bas. J’aime courir. La passion pour le vélo est toujours là mais, il ne faut pas rêver, pour rester dans ce milieu il faut être au top. Je n’avance pas. J’ai sauté dans la côte de Montbrun, je suis revenu parce que cela ne roulait pas. Comment voulez vous être optimiste dans ces conditions. D’accord, de Saint Junien à Guéret je connais les routes mais croyez vous que cela change quelque chose lorsqu’on ne marche pas.  

Dans sa tête, il n’est déjà plus coureur et c’est peut être avec un certain soulagement que quelques semaines plus tard, il accepte la proposition des responsables de l’équipe La Vie Claire pour assurer les fonctions d’assistant course plus particulièrement attaché au service de Jean François BernardOn était pote avec Jeff, sans doute apprécie t’il ma présence, c’est lui qui m’a contacté. 

Preuve supplémentaire que Marc Durant était très apprécié dans le milieu, les équipes RMO et Peugeot lui avait fait les mêmes propositions. Ainsi donc se termine la carrière de coureur de Marc Durant alors que s’ouvre une carrière qui va  le maintenir dans le milieu pour de longues années puisqu’on va le retrouver directeur sportif de l’équipe Agrigel La Creuse, en 1996, mais on remarquera aussi sa grande silhouette  sur la plupart des épreuves nationales.  Il sera fréquemment sollicité  pour conduire un véhicule des invités  y compris chez ASO et nul doute que tous ceux qui ont pris place dans son véhicule ont passé une très agréable journée.

Marc Durant aura été un très fidèle équipier et il aura marqué le cyclisme par sa bonne humeur, sa convivialité, sa simplicité, son dévouement mais aussi son courage et son sérieux. Il aura connu durant toute sa carrière des très bons moments et des moins bons mais il sera toujours resté le même homme et c’est bien là l’essentiel.

Une des dernières apparitions de Marc Durant en tant que coureur au départ du Tour du Limousin 1987. On reconnait : Marc Durant - Michel Commergnat - Frédéric Brun - Jean Louis Roche - Le Colonel Perrier - Stéphane Boury - Raymond Poulidor - Claude Louis - Luc Leblanc - Pascal Peyramaure -

Sources des données retranscrites : Archives du Populaire du Centre, Vélo Magazine, Miroir du Cyclisme, Sprint International (articles et photos).