Cyclisme en Limousin

Archives cyclistes du Limousin depuis le début du 20ème siècle.

André LAROUDIE

André Laroudie a débuté sa carrière en 1961  dans la catégorie des Cadets. Il porte alors les couleurs du Cyclo Racing Club Limousin. Durant toute sa carrière il va rester fidèle au club limougeaud.

Pour sa première année de compétition, André Laroudie ne réalise pas une saison exceptionnelle même s’il remporte plusieurs places d’honneur sur route où il a comme principal adversaire le coureur de l’UVL, Daniel Lavergne. En fin de saison, c’est en cyclo cross qu’il remporte ses premiers bouquets toujours dans la catégorie des cadets. C’est ainsi qu’il s’impose le 31 décembre, à Grammont   et le 3 décembre, à Bonnac la Côte où il fait cavalier seul durant les 8 km de l’épreuve courue sous une pluie diluvienne. Le Populaire du Centre titrera « Laroudie sur les traces de Dufraisse ».

L’année suivante, en janvier et février, il termine sa saison de cyclo cross en cadets et il obtient 2 nouveaux succès à Croyer et à Nexon.

Le 5 janvier 1962, il prend la 5 ème place du Championnat du Limousin de Cyclo Cross Cadets disputé à Limoges au stade municipal de Beaublanc. Le titre revient à Daniel Lavergne que l’on retrouve sur la photo en compagnie d’André Dufraisse qui vient de s’octroyer un 10 ème titre de Champion du Limousin chez les seniors.

Le 4 mars 1962, il est sélectionné pour participer au Championnat de France officieux de Cyclo Cross, en lever de rideau du Prix Martini, à  Paris. Il est accompagné par Daniel Lavergne de l’Union Vélocipédique Limousine et par Antoine Carillero du Cyclo Racing Club Limousin. Beau tir groupé pour nos limousins qui terminent tous les 3 dans le top 10. Daniel Lavergne : 2 ème – Antoine Carillero : 6 ème – André Laroudie : 7 ème.

En mars 1962, André Laroudie débute la saison sur route en catégorie Junior.

Le 1 er avril 1962, il prend la 3 ème place de l’éliminatoire de la Haute Vienne du Premier pas Dunlop disputé sur le parcours sélectif  : Limoges Avenue Jean Gagnant, Ambazac, Saint Laurent Les Eglises, Le Pont du Dognon, Saint Martin Terressus, Saint Priest Taurion, Le Palais, Limoges Avenue Jean Gagnant. C’est sur ce parcours que va se dérouler, le 9 septembre 1962, le Championnat de France Cadets. La Finale Régionale du Premier Pas Dunlop se déroule le 7 avril 1962.  Cette épreuve est, en quelque sorte, le véritable Championnat du Limousin Juniors. André Laroudie échoue au pied du podium battu au sprint pour la 3 ème place par le coureur de l’Union Vélocipédique Limousine, Bernard Monnerie. Durant de très nombreuses années, la Finale Régionale du Premier Pas Dunlop va se dérouler sur le même parcours. Départ et Arrivée à Limoges Avenue Jean Gagnant, Ambazac, La Jonchère, Saint Sulpice Laurière, Le Bois des Echelles, Saint Léger La Montagne, Sauvagnat, La Jonchère, Saint Laurent Les Eglises, Saint Martin Terressus, Saint Priest Taurion, Le Palais.

En 1963, André Laroudie débute la saison en 4 ème catégorie. Le 3 février à Croutelles, il participe, avec les seniors, au Championnat du Poitou de Cyclo Cross. Il prend la 5 ème place derrière les meilleurs spécialistes de l’époque.  Le Comité du Limousin étant dissout, les coureurs de la Haute Vienne ont disputé le Championnat avec ceux de la Charente Maritime, de la Charente, de la Vienne et des Deux Sèvres.  Sur route, les premières victoires s’enchaînent en 3 ème et 4 ème catégorie : Couzeix, Saint Martin Terressus, Rancon, Cognac Le Froid.

En 1964, il accède à la 2 ème catégorie mais, déjà, il se frotte régulièrement aux premières catégories.  Le 28 juin 1964, il va chercher une belle 9 ème place au Championnat du Poitou disputé sur 150 km à Lussac Les Châteaux.

Après un an d’inactivité, on retrouve André Laroudie au départ des courses, début 1966, toujours en 2 ème catégorie. Le 26 juin, il participe au succès du Cyclo Racing Club Limousin, au Championnat du Limousin à Bellegarde en Marche où il rentre dans le top 10 en prenant la 9 ème place.

1967 marque un tournant dans sa carrière. Désormais, il commence à rivaliser avec les meilleurs amateurs de la région.  En Cyclo Cross, le 15 janvier, il monte sur la 2 ème marche du podium du Championnat du Limousin disputé à Bussière Galant Gare où le « miaulétou » Albert Peter a fait un véritable cavalier seul en l’emportant avec plus de 5 minutes d’avance. Sur route, le 25 juin à Brive, il termine 3 ème du Championnat du Limousin derrière les Uvélistes Daniel Samy et Yves Rault. Faisant preuve d’une excellente faculté de récupération, dès le lendemain, il prend une belle revanche en s’imposant à La Coquille devant les meilleurs régionaux, sur un circuit très sélectif où la bataille a été impitoyable. Le 14 juillet, il triomphe à Saint Junien au 3 ème Prix Raymond Bisserieix où il laisse son second, Robert Ratinaud, lui aussi du CRCL, à 2′. Le 9 septembre, c’est sur la traditionnelle Ronde des Coutures, disputée en nocturne à Limoges, qu’il obtient son plus beau succès de la saison. Dans cette course ouverte aux hors catégories, il s’impose en solitaire après 60 tours de circuit. En bouclant seul les 13 derniers tours et en montant en puissance l’Avenue des Coutures, André Laroudie a réalisé une belle performance annonciatrice de nombreux autres succès.

Début 1968, il attaque une nouvelle saison tambour battant. Le 10 mars, il s’impose à Vaulry sur la 2 ème course de classement du Cyclo Racing Club Limousin. A cette époque, les principaux club ouvraient la saison en organisant des épreuves réservées à leurs licenciés. Le Cyclo Racing Club Limousin organisait ainsi 3 ou 4 courses durant le mois de mars avec un classement général. Le club limougeaud avait le privilège d’aligner au départ de ces épreuves plus de 70 coureurs. André Laroudie se montre, en 1968, le plus régulier ce qui lui permet d’occuper la 1 ère place du classement général. Le 28 avril 1968, à la veille du départ du Tour du Limousin, il se montre le meilleur sur le Grand Prix de Couzeix. Sur les 10 tours du circuit vallonné  passant par le Villageas et l’hippodrome, il bat au sprint les 2 clermontois, Daniel Barbry et Gérard Fiacre et son coéquipier du CRCL, Raymond Breuil. Il faut attendre 8′ pour assister à l’arrivée du 5 ème.

André Laroudie en compagnie de son second Daniel Barbry.

Le 29 avril, André Laroudie prend le départ du 1 er Tour du Limousin . Il rentre à 2 reprises dans le Top 10. Lors de la 1 ère étape, Limoges Tulle, il prend la 7 ème place et lors de la 2 ème étape, Tulle Ussel, il pointe à la 5 ème place.  Le 3 mai, lors de la 1 ère étape du Tour de Combraille, Saint Eloy Les Mines-Montluçon, il prend la seconde place derrière le Hollandais Daan Holtz.  Le 15 juin 1968, à La Souterraine à l’occasion de la 3 ème nocturne de la Fête Dieu, André Laroudie réalise un véritable exploit. Il s’échappe dès le 1 er tour et il va parcourir les 50 tours en solitaire, en s’offrant le luxe de prendre un tour au peloton.  Cette victoire en nocturne est la première d’une longue série. Le 23 juin à Chéronnac, au Championnat du Limousin, archi dominé par les coureurs du CRCL, il prend la 6 ème place. Ce jour là, les coureurs du CRCL occupent 4 places dans les 6 premiers. Le 13 juillet, il triomphe à Guéret lors de la 3 ème nocturne de la ville. Au 9 ème des 50 tours, Michel Roudier de Saint Léonard prend les devants. Il est rejoint au 24 ème tour par l’Aubussonnais, Valentin Rigaud. C’est le moment que choisit André Laroudie pour se lancer dans une course poursuite qui sera couronnée de succès 15 tours plus tard. Les 3 hommes se départagent au sprint et c’est André Laroudie qui se montre le plus puissant au sommet de la côte de la rue J. Moreau.

Michel Roudier et André Laroudie à l'heure des récompenses

8 jours plus tard, le 21 juillet, André Laroudie remporte le 2 ème Circuit des Etangs à Roussac. Cette épreuve va devenir une épreuve phare de la Haute Vienne  jusqu’en 1989. Le parcours traverse les communes de Saint Symphorien, Saint Pardoux, Compreignac, Thouron, Nantiat, Le Buis, Roussac. Chaque année les lieux de départ et d’arrivée changent de localité. Sur ce parcours très sélectif avec les côtes du Buis et celle de Gatebourg, à l’entrée de Compreignac, avec une pente à 13%, André Laroudie s’impose devant les Uvélistes Jean Pierre Guitard et Claude Savignat. Le 29 juillet 1968, il ajoute à son palmarès un autre grand monument du cyclisme régional : le Grand Prix d’Oradour sur Vayres. Les coureurs doivent accomplir 2 grands tours puis 12 tours du circuit final habituel avec la difficile montée du bourg d’Oradour sur Vayres. Les hommes du CRCL dominent cette épreuve. André Laroudie et Roger Demartin font partie du groupe de 7 coureurs qui se présente pour l’emballage final. Les 2 verts et rouge s’adjugent les 2 premières places. Le 18 août, à Saint Yrieix le Déjalat, André Laroudie s’échappe au 5 ème des 16 tours du circuit très sélectif. Il va faire cavalier seul jusqu’à l’arrivée en laissant le second, le coureur d’Aix en Provence, Jean Claude Barbaroux à plus d’une minute.  Les 3 ème et 4 ème, les coureurs de Civray, Jean Louis Jagueneau et Daniel Barjolin sont à plus de 5′. Nouvel exploit, le 9 septembre, lors du Grand Prix de Chalus disputé sur 60 tours de circuit. André Laroudie se permet le luxe de mettre un tour à tout le monde, y compris au Champion de France des Hors Catégories, Pierre Matignon. Le 15 septembre, il remporte le 12 ème Grand Prix du Mas Neuf à Limoges. Le circuit très sélectif débute par la longue montée du Mas Neuf jusqu’aux 4 routes de Beaubreuil. Les coureurs prennent ensuite la direction du Petit Tourmalet bien connu des cyclistes limougeauds avec la montée de l’usine du Palais. Le retour sur Limoges se fait par les Casseaux et la côte du Pont Saint André. André Laroudie bat dans l’ordre Claude Savignat, Bernard Viroulaud, Jean Pierre Guitard et Raymond Breuil. Que du beau monde !

André Laroudie reçoit la coupe SPAR

En 1969, André Laroudie obtient à nouveau de très bons résultats. Il s’impose, sous une pluie battante, à Fontanières, le 25 mai,  où il bat son compagnon d’échappée Alain Escudier. Le 1 er juin, il remporte le titre de Champion du Limousin des Sociétés, à Chéronnac, avec ses partenaires de club, Jean Claude Sansonnet, Tony Lebourg et Christian Thimonnier. Une boucle de 24 km passant par Vayres et Saint Gervais est à accomplir à 4 reprises. La lutte pour le titre va se résumer à un duel UVL, CRCL. Le CRCL boucle le premier tour avec 7 petites secondes d’avance sur l’équipe de l’UVL composée de Yves Rault, Jacques Guillou, Jean Bernaben et Claude Savignat. Au second passage, les deux clubs sont à égalité de temps. Le 3 ème passage voit le CRCL reprendre l’avantage avec 22 secondes d’avance. A l’arrivée, le CRCL devance l’UVL d’une minute trente secondes.

Le Président Perrier remet le trophée Mourier à André Laroudie, Jean Claude Sansonnet et Tony Lebourg.

Le 9 juin, nouvelle victoire pour André Laroudie à Bussière galant. Le 21 juin, il ajoute à son palmarès  une nouvelle nocturne, celle du Quartier Beaublanc à Limoges. Après de nombreuses minutes de retard due à une panne d’éclairage, le départ est donné à 32 coureurs. Dès le 1 er tour, André Laroudie tente la belle mais, il faut attendre le 21 ème passage pour voir la bonne échappée se dessiner avec 4 hommes en vue dès le début de la course : André Laroudie, Daniel Boine, Jean Claude Sansonnet et Jean Bernaben. Ce quatuor ne va pas cesser d’augmenter son avance et c’est au sprint, devant un public venu en masse qu’André Laroudie va s’imposer.

Le speaker Maurice Jouhault avec à ses côtés le commandant Perrier et le vainqueur de la soirée André Laroudie.

Le 13 juillet, André Laroudie confirme être un coureur spécialiste des nocturnes en s’imposant à Saint Sulpice Les Feuilles. Après être revenu sur les premiers attaquants, Jean Pierre Parenteau et Joseph Asselot, il va, avec eux, prendre un tour au peloton avant de repartir seul pour triompher en grand champion. Le 20 juillet, à Saint Symphorien sur Couze, sous une chaleur torride, il remporte pour la 2 ème année consécutive le Circuit des Etangs. Le 22 septembre à Bonnat, André Laroudie ne fait pas dans le détail. Echappé dès le premier des 40 tours de circuit,  en compagnie de Michel Baudry, il va mener cette échappée jusqu’à son terme en battant au sprint son compagnon de route et ceci, malgré une forte réaction du peloton qui ne termine qu’à 10 petites secondes.En toute fin d’année 1969, le 28 décembre, André Laroudie retrouve le chemin de la victoire dans les sous bois. Autour de l’étang du Cheix, à La Souterraine, associé à Jean Pierre Ditlecadet, il remporte ce premier cyclo cross à l’américaine, disputé sur 34 tours d’un circuit de 600 m. Sous un froid très vif, les 2 coureurs du CRCL, laissent leurs suivants immédiats à un tour.

Le 11 janvier 1970, sur le célèbre circuit du Chatelard, à Saint Junien, André Laroudie monte sur la 2 ème marche du podium du Championnat du Limousin de Cyclo Cross, remporté pour la 5 ème fois par le Saint Juniaud, Albert Peter. Ce dernier victime d’un bris de selle va changer de matériel ce qui va provoquer une petite polémique mais M Genin, directeur de course y mettra fin en indiquant que le règlement autorisait bien ce changement de matériel. Sur route, André Laroudie marque un peu le pas par rapport aux 2 précédentes saisons. Il remporte toutefois la 3 ème course de classement du CRCL, disputée à Saint Laurent sur Gorre , à l’issue d’un sprint de 7 coureurs. Il se montre aussi régulier tout au long de la saison puisqu’il termine second du Challenge du Limousin. Ce challenge mis en place sur 10 épreuves porte le nom de Paul Mazabraud, coureur cycliste du début des années 1900. La finale du Challenge se dispute contre la montre à Saint Bonnet Briance le 6 septembre. André Laroudie termine en 9 ème position mais auparavant il avait cumulé des points, le 21 juin, à Dompierre Les Eglises où il termine 7 ème, le 19 juillet, au Circuit des Etangs où il prend la 5 ème place mais surtout, aussi, à Saint Yrieix Le Déjalat, le 22 aoùt où il triomphe pour la seconde fois en 3 ans.

Début 1971, André Laroudie remporte le classement général des courses de classement du Cyclo Racing Club Limousin. Sans réussir à s’imposer, il s’est montré le plus régulier sur les 3 épreuves, Couzeix, Jourgnac et Saint Priest Taurion. Le 27 mars, il est battu au sprint par Francis Duteil lors du 62 ème Limoges Saint Léonard et retour. Un orage de grêle va perturber la course au passage dans la cité des massepains. C’est sur le chemin du retour que la décision s’opère à 10 km de l’arrivée. Francis Duteil et André Laroudie s’extirpent de ce qui reste du peloton et ils ne seront plus rejoints.

Roger Fayol - André Laroudie - Le Président Perrier - Francis Duteil

Le 23 mai 1971, André Laroudie fait partie de l’équipe victorieuse du Championnat du Limousin des Sociétés disputé à Marsac sous la pluie. Il faut accomplir 2 tours de circuit par Bénévent l’Abbaye, Montaigut, Grand Bourg, Fursac et Paulhac. L’équipe du Cyclo Racing Club Limousin composée d’André Laroudie, de Daniel Savary, de Jean Pierre Ditlecadet et de Philipe Décima, possède 45 secondes d’avance au 1 er passage sur l’Union Vélocipédique Limousine. Après 103 km de course l’écart sera de 1 minute 5 secondes.

On reconnait : Le secrétaire du CRCL, Jacques Guillot - Jean Pierre Ditlecadet - M Laclautre - Philippe Décima - Daniel Savary - André Laroudie.

En 1972, André Laroudie débute la saison sur les chapeaux de roues. Au mois de mars, il remporte le classement général des courses de classement du CRCL après s’être imposé sur les 3 épreuves à Feytiat, à Aixe sur Vienne et à Villefavard. Le 10 mai, le spécialiste des nocturnes fait une fois de plus étalage de sa classe au 27 ème Prix de la Victoire à Brive. Il attend sagement le 41 ème des cinquante tours de boulevards pour porter son attaque. Malgré la réaction du peloton, il va réussir à franchir la ligne d’arrivée en solitaire. Le 8 juillet, nouvelle victoire en nocturne pour André Laroudie, à Limoges, lors de la 2 ème nocturne de Limoges Carnot. Cette épreuve a vu le jour sur l’initiative du dévoué dirigeant du CRCL, Jean Louis Bélair. 30 tours de circuit sont à accomplir avec la sévère montée de l’avenue Adrien Tarrade et du Faubourg Montjovis et avec la particularité de la descente de l’avenue Emile Labussière totalement pavée. Echappé dès le 4 ème tour, André Laroudie va faire un récital. Malgré une réaction du périgourdin Claude Hue et de l’auvergnat Guy Mazet, ‘Dédé’ comme le surnomment ses admirateurs ne va pas cesser d’augmenter son avance pour atteindre plus de 4 minutes au 27 ème tour, moment où il se permet le luxe de doubler tous les autres concurrents.

André Laroudie au micro du speaker Paul Perrier

Toujours très à l’aise sur les tourniquets, André Laroudie lève à nouveau les bras le 26 août, au Prix du Conseil Municipal de Saint Yrieix La Perche.  L’échappée décisive prend forme au 20 ème kilomètre sur l’initiative d’André Laroudie qui entraîne avec lui le jeune briviste Alain Buffière et Daniel Savary, licencié, cette année là au CSM Puteaux. Malgré l’allure vive du peloton, les 3 hommes de tête ne seront plus rejoints. Daniel Savary et Alain Buffière font une bonne collection de primes sous le regard d’André Laroudie qui attend son heure. A 5 km du final, il porte l’estocade. Alain Buffière tente vainement de réagir alors que Daniel Savary est victime d’une crevaison.

Alain Buffière est au micro du speaker Jacques Pascal alors qu'André Laroudie reçoit le bouquet du vainqueur des mains d'une jeune arédienne.

Le 2 septembre, c’est sur le Prix Bourillon, à la 7 ème édition de la Ronde des Quatre Ponts à Guéret qu’André Laroudie démontre son talent sur les 50 tours du circuit.  A 15 tours de la fin, il s’échappe à compagnie de Norbert Montlaron et au sprint il ne laissera aucune chance au cousin de Raymond Poulidor. Dès le lendemain, ces 2 hommes se retrouvent échappés au Grand Prix de Saint Bonnet Briance. Ils sont, cette fois, accompagnés par Raymond Breuil et une nouvelle fois André Laroudie devance Norbert Montlaron.

Le 18 juin 1972, André Laroudie se retrouve au départ du Championnat du Limousin à Fresselines. Depuis un mois, il prépare ce championnat mais il sait combien il lui sera difficile de contrer ses 2 camarades de club, Francis Duteil et Francis Dubreuil. Echappé peu avant la mi course, il va porter son avance à plus de 2 minutes. Son attaque a provoqué de nombreuses cassures et même des effondrements au sein du peloton. Il va ainsi faciliter la victoire de Francis Dubreuil. Au courage, il va aller chercher une méritoire 4 ème place.

L'échappée d'André Laroudie à Fresselines

Le 21 janvier 1973, André Laroudie retrouve les sous bois et les labours à Saillat sur Vienne lors du Championnat du Limousin de Cyclo Cross. La lutte est âpre entre Jean Pierre Ditlecadet, le tenant du titre et Philippe Barraud de l’AS Saint Junien. Jean Pierre Ditlecadet va écoeurer Philippe Barraud en le déposant lors d’un passage à pied. Philippe Barraud va rapidement regagner les vestiaires. laissant ainsi la voie libre à Jean Pierre Ditlecadet qui va aller chercher un second titre. Le Cyclo Racing Club Limousin réussit à placer un 2 ème homme sur le podium en la personne d’André Laroudie tout heureux d’obtenir sa qualification pour les Championnats de France.

Le beau doublé du Cyclo Racing Club Limousin avec André Laroudie et Jean Pierre Ditlecadet

Sur route, le 22 juillet 1973 lors du Championnat du Limousin disputé sur le très sélectif circuit de Razès, André Laroudie se retrouve parmi les meilleurs. Après une sélection impitoyable, ils ne sont plus que 4 à pouvoir prétendre au titre en bas de l’ultime ascension de la côte de Razès. Alors que le sprint se prépare entre Francis Duteil, Alain Buffière, Jean Claude Courteix et André Laroudie, ce dernier est victime d’un bris de cale-pied. Dans l’impossibilité de se mettre en danseuse, il doit renoncer à disputer le sprint final. Il échoue ainsi pour la 2 ème année consécutive au pied du podium.

En mars 1974, André Laroudie démontre d’entrée qu’il est toujours un des fers de lance du Cyclo Racing Club Limousin. Il remporte 3 des 4 courses de classement de son club. C’est ainsi qu’il triomphe successivement, au Chalard, à Oradour sur Glane et à Magnac Laval.

En 1975, la FFC a mis en place la catégorie unique. André Laroudie va en tirer profit en cumulant les succès. Le 16 mars à Panazol il remporte la 2 ème course de classement du CRCL. Le 23 mars, il s’impose au 2 ème Prix des Rameaux à Saint Maurice Les Brousses. Après une échappée en solitaire de 60 km, il est repris par Christian Thimonnier de l’UVL et par Serge Besse de l’UC Confolens. Malgré cela, il trouve la ressource nécessaire pour s’imposer au sprint. Nouvelle victoire le 25 mai à Oradour Saint Genest où il bat au sprint Bernard Riauté du VC Le Blanc. Le 6 juin, André Laroudie s’aligne au départ de la 21 ème Ronde du Vigenal à Limoges. L’enfant de ce quartier de Limoges n’a jamais pu s’imposer sur cette épreuve malgré de nombreuses participations. En épinglant son dossard qui porte le numéro 13, il déclare : ce dossard va me porter chance, je vais gagner ! A 10 tours de la fin soit à 20 km du but, André Laroudie s’extirpe du peloton en compagnie de Francis Duteil. Les 2 hommes semblent bien partis pour l’emporter mais Guy Mazet de l’UV Saint Eloy Les Mines et surtout Roger Saladié de Vic Fezensac, un autre grand spécialiste des nocturnes parviennent à rentrer sur les hommes de tête à 3 tours du final. Au moral, André Laroudie parvient toutefois à prendre une cinquantaine de mètres d’avance dans le dernier tour. Il franchit la ligne en vainqueur sous les acclamations d’un public tout acquis à sa cause.

Guy Mazet - Roger Saladié - André Laroudie.

Fin juin 1975, André Laroudie ajoute à son palmarès deux nouvelles victoires, le Grand Prix de Chateauroux le 21 juin et la nocturne de Saint Pierre de Fursac le 29 juin .  Trois ans après sa première victoire acquise en 1971, il remporte à nouveau la nocturne de Limoges Carnot. C’est sous un nouveau circuit que se déroule cette épreuve. Les coureurs empruntent la rue François Chénieux, la rue Valentin Lemoine, la place des Charentes puis terminent par les rues du Mas Loubier, Fizot, Hyacinthe Faure et Crucifix. ‘Dédé’ connait parfaitement ce circuit puisqu’il y réside. C’est pour lui une source de motivation supplémentaire comme il l’a déclaré à son secrétaire de club Jacques Guillot, la veille de l’épreuve. ‘Je serai présent à Carnot non pas pour figurer mais pour gagner. Je suis le régional, je ne peux pas décevoir les supporters de mon quartier’. Il a tenu parole malgré une chute sans gravité en début de course et un bris de cable de dérailleur. A mi course,  André Laroudie se porte à l’avant, il entraîne avec lui les 2 coureurs du VC La Trimouille, Raymond Perrin et Michel Maubois et le coureur du Cycle Poitevin Lucien Saumur. C’est la bonne échappée. Alors qu’il reste 20 tours sur les 60 à accomplir André Laroudie se débarrasse de ses adversaires et motivé par un admirateur qui offre une prime rondelette au coureur qui va franchir la ligne d’arrivée avec plus d’une minute d’avance, il appuie encore plus fort sur les pédales. C’est finalement avec 90 secondes d’avance qu’il va lever les bras sous les applaudissements nourris du public limougeaud.

Raymond Perrin et André Laroudie qui répond aux questions du speaker Jean Louis Gauthier.

Le 6 juillet 1975, André Laroudie  se retrouve au départ du Championnat du Limousin des Sociétés dans la charmante cité corrézienne d’Objat. Il a comme partenaire, Francis Duteil, Michel Dupuytren et Jean Bernaben. 2 tours de 50 kms par Saint Bonnet La Rivière, Juillac, Pompadour, Troche, Vigeois et Voutezac sont à accomplir. Le Cyclo Racing Club Limousin occupe la pôle position à l’issue du premier tour mais 5 équipes sont pointées à moins d’une minute. L’AC Bussière Poitevine n’est qu’à 7 secondes, l’UC Corrèze à 13 secondes, le VC Tulle à 48 secondes et l’ASPTT Guéret à 56 secondes. Si le VC Tulle et l’UC Corrèze perdent du temps lors du second tour, l’ASPTT Guéret composée de Jean Pierre Louis, Christophe Beaubrun, Claude Aumenier et Marc Durant réalisent le meilleur temps. Les hommes du CRCL vont conserver 42 secondes d’avance au final pour la plus grande joie d’André Laroudie et de ses partenaires.

Le 31 août, il participe au Prix de Saint Julien Le Petit. 10 tours d’un circuit de 10 km sont à accomplir. A la mi course, il rejoint Jean Claude Courteix qui, dès le premier tour, avait tenté la belle. Les 2 hommes ont du mal à creuser l’écart sur ce circuit sélectif. Leur avance n’atteindra jamais la minute et ce n’est qu’avec 15 petites secondes d’avance sur l’avant garde du peloton que les deux homme se présentent ensemble pour la gagne. Faisant parler, une nouvelle fois, sa pointe de vitesse, André Laroudie s’offre une nouvelle victoire.

En 1976, André Laroudie continue sur sa lancée. Le 16 mai, il remporte la Nocturne de Moulins. Huit jours plus tard, il prend le départ du Championnat du Limousin des Sociétés, au Dorat, avec Francis Duteil, Michel Dupuytren et Jean Bernaben. Le CRCL fait figure de favori. Sous la chaleur, 21 équipes s’affrontent dont 15 équipes seniors. Les hommes du Président Jammet ne font pas dans le détail. Dès la première boucle, les coureurs du CRCL comptent 2 minutes d’avance à l’issue des 46 premiers kilomètres. Lors de la seconde boucle, André Laroudie  est victime d’une crevaison, il va perdre un minimum de temps et c’est encore lui qui dans le final, avec Francis Duteil, va conduire son équipe vers la victoire pour la 2 ème année consécutive. C’est le 3 ème titre de Champion du Limousin des Sociétés pour André Laroudie.

Le 11 juin, il retrouve son quartier pour tenter le doublé, lors de la 22 ème édition de la nocturne du Vigenal à Limoges. Il y parvient après avoir distancé dans les deux derniers kilomètres, ses compagnons d’échappée, Christian Thimonnier de l’UVL et Jean Yves Lebreton de l’ASPTT Nantes.

Le 14 juillet, en fin d’après midi, sur les 50 tours d’un circuit sélectif et parfois acrobatique, il s’impose à Bellac lors du 6 ème Critérium de la Ville. Profitant d’une importante prime à la mi course, il fausse compagnie au peloton en compagnie du confolentais Yves Cardinal. A 10 tours du final, les deux hommes possèdent une minute d’avance. Au sprint, André Laroudie ne laisse aucune chance au charentais. Le 29 août, il triomphe à Budelière.

Dès le début de la saison 1977, André Laroudie réponds à nouveau présent. Le 13 mars il s’impose à Chalus lors de la 2 ème course de classement du CRCL et grâce à sa régularité, (3 ème à Nexon, le 6 mars et à Rochechouart, le 27 mars, 5 ème à Balledent le 20 mars) il remporte, à nouveau, le classement général des courses de classement du CRCL. Ce début de saison en fanfare va malheureusement être écourté par un contrôle antidopage positif qui va l’écarter de toutes compétitions cyclistes durant un an. C’est au championnat du Limousin disputé à Faux La Montagne qu’il fait son retour dans les pelotons. En se lançant dans une échappée dès le début de l’épreuve, André Laroudie a surtout pour objectif de démontrer qu’il est encore capable de faire la course. Cette échappée suicidaire va toutefois lui permettre d’accéder au Top 10 en prenant la 10 ème place. Il lui faut cependant attendre le 14 août pour qu’il retrouve le chemin de la victoire sur le difficile circuit du Mont Gargan à Sussac où il devance le coureur de l’UVL, Guy Biojout.

En 1979, André Laroudie démontre qu’il est encore un homme fort du Cyclo Racing Club Limousin. Malgré son travail, qu’il exerce de nuit au sein des Etablissements Pomona, il continue de vivre sa passion en faisant preuve d’une grande volonté. Après avoir remué les caisses de fruits et légumes durant la nuit, on le retrouve l’après midi au départ des courses et avec la même volonté farouche de l’emporter. C’est ainsi qu’il triomphe à Nieul le 18 mars, au Chatenet en Dognon, le 25 mars. Le 6 mai, à Tulle, sur son terrain de prédilection, 80 tours d’un circuit de 900 m, il domine l’épreuve. Echappé avec le briviste Bernard Goupil et l’aubussonnais Denis Priouret, il préfère terminer en solitaire en s’isolant à 3 tours du final. Le 20 mai, il triomphe pour la seconde fois à Moulins. Le 14 juillet, il domine la Nocturne de la Ville d’Ussel. Le circuit est difficile avec la montée de l’avenue Carnot qui opère une sélection impitoyable. André Laroudie prend le large dès le premier tour. Il amène avec lui le corrézien Pascal Demichel et le coureur de l’UC Saint Pourçain, André Champion. Au 23 ème tour, Pascal Demichel rend les armes et les deux hommes de tête prennent un tour au peloton. André Laroudie n’en reste pas là, il se glisse habilement dans un groupe de contre et c’est avec plus d’une minute d’avance qu’il va franchir la ligne d’arrivée en grand vainqueur.

En 1980, comme les années précédentes, André Laroudie est en forme dès le début de saison. Il se montre le meilleur sur les 3 épreuves de classement du Cyclo Racing Club Limousin., le 9 mars à Folles,  le 16 mars à Nieul, le 23 mars au Buis. Le 31 mai, il s’aligne au départ de la 2 ème Route Limousine avec ses coéquipiers, Michel Duprat, Jean Bernaben, Bernard Jude et Alain Raymondaud. Cette épreuve qui porte le nom de Souvenir Jean Ségurel, sillonne les routes de la Corrèze. Elle a été créée dans le but de permettre à des jeunes coureurs encadrés par des coureurs plus chevronnés, de se familiariser avec les courses par étapes. Elle permet aussi aux dirigeants de se rassembler sur une week end et d’améliorer ainsi les relations entre les différents clubs du Comité. André Laroudie joue à la perfection son rôle de capitaine de route. Lors de la 1 ère étape Tulle Naves, il attaque de très loin malgré les difficultés du parcours et notamment le Col du Lestard. Cette échappée au long court aurait mérité de connaître un meilleur sort mais au courage, il va résister à la meute pour l’emporter avec 4 petites secondes d’avance sur Pascal Léobet et Jean Morange tous les deux de l’AC Limoges Bussière Poitevine. Le gros du peloton termine à 30 secondes. Grâce à la victoire de Michel Duprat lors de la 3 ème étape, le CRCL remporte haut la main cette 2 ème Route Limousine.

André Laroudie remporte la 1 ère étape de la 2 ème Route Limousine Souvenir Jean Ségurel

En 1981, la classification des coureurs est, une nouvelle fois, modifiée. Aux 2 catégories A et B est rajoutée la catégorie intermédiaire A’.  Cette catégorie regroupe les coureurs qui ont un niveau inférieur à la catégorie A mais qui dominent la catégorie B. André Laroudie va effectuer toute la saison en catégorie A’. Il s’impose sur les courses de classement du CRCL, le 15 mars à Folles et le 22 mars à Cussac. Le 18 juillet, il ne sont que 13 courageux à se présenter au départ de la semi nocturne d’Ussel. André Laroudie est de ceux-là. Le temps frais et pluvieux a rebuté un certain nombre de participants et ce, malgré les 3000 francs de primes attribués aux coureurs. 60 tours sont à couvrir et dès le 5 ème passage, 4 hommes se portent à l’avant. André Laroudie est accompagné de Bernard Gaillard du CS Corrézien, de Roger Fages de l’UC Brive et de Denis Roux de l’UC La Bourboule qui par la suite effectuera une honorable carrière chez les pros. Au 34 ème passage, les 4 hommes prennent un tour d’avance. André Laroudie saisit l’occasion pour s’isoler et c’est en solitaire qu’il va aller chercher un nouveau succès, 2 ans après sa victoire de 1979. C’est tout heureux qu’il va livrer ses premières impressions au micro du speaker Jean Tamain. Le 2 août, André Laroudie se montre le meilleur à Nedde.

André Laroudie (1er) - Gilbert Mallet (Speaker) - André Pressicaud (1 er B)

Après une saison en demi teinte en 1982, André Laroudie retrouve le chemin de la victoire en 3 ème catégorie, en 1983.  C’est ainsi qu’il s’impose le 12 juin à Saint Agnant de Versillat et le 11 septembre sur les 24 tours du Circuit des Grangettes à Aixe sur Vienne. Il se détache à 2 tours du final et il va résister au retour du peloton, fort de 40 unités, lancé à ses trousses.

La bise au vainqueur sous le regard du speaker Jean Louis Roche.

En 1984, le 12 juin, il obtient son dernier succès au 3 ème Prix de la Pentecôte au village de Brugéras près d’Ambazac. Cette épreuve regroupe les meilleurs 3 ème catégorie, tous venus pour se disputer les très nombreuses primes récoltées par le dévoué dirigeant de l’Union Vélocipédique Limousine, René Just. André Laroudie accuse alors 39 piges et il va tenir tête aux jeunes loups. La bonne échappée va prendre forme au cours du 6 ème tour sur l’initiative du bellachon, Jean Luc Pluquet. Ils se retrouvent 7 en tête. A 12 km du but, André Laroudie et l’Uzerchois, Michel Masdupuy quittent leurs compagnons d’échappée et dans la rude bosse du Bussignet, le vieux s’enfuit seul pour la gagne.

André Laroudie va mettre fin à sa longue carrière durant la saison 1985.  Durant 24 saisons,  sa voix nasillarde et son franc parler  mais aussi surtout ses qualités de battant auront marqué les esprits des connaisseurs.

Photo prise lors de la nocturne des coutures disputée à Limoges le 19 juin 1976