Cyclisme en Limousin

Archives cyclistes du Limousin depuis le début du 20ème siècle.

Georges GAY

Georges GAY

Georges Gay est né le 21 mars 1926, à Saint Cirgues (Lot). Il est décédé, à l’âge  de 71 ans, le 8 Juillet 1997, à Toulouse.

Ses clubs amateurs.

En 1946, Georges Gay est licencié au club de Saint Cirgues. En 1947, il rejoint le VC Maurs, dans le Cantal. Après un passage à Paris, puis deux ans comme Indépendant, sous le maillot Métropole, en 1952, Georges Gay signe sa première licence en Limousin à UC Bas Limousin, club basé à Beaulieu sur Dordogne. En 1956, il s’éloigne du Limousin pour s’installer définitivement à Toulouse.

Ses équipes professionnelles.

Georges Gay a accompli sept saisons dans les rangs des professionnels.

De 1953 à 1954, il porte le maillot vert et blanc de l’équipe Terrot. Parmi les coureurs de renom qui composent cette équipe, on retrouve, Jean De GribaldyLucien Teisseire,  Adolphe Deledda, Nello Lauredi, Charly Gaul, Jean Malléjac, Jean Dotto, Jean Robic, Tino Sabbadini ainsi que l’Algérien, Abdel Kader Zaaf. Trois autres coureurs du Limousin portent le même maillot : André Dufraisse, Marcel Guitard et Valentin Huot.

De 1955 à 1957, il endosse le maillot bleu étoilé de l’équipe Rochet Dunlop. Ses principaux partenaires sont alors, Albert Dolhats, Louis Rostollan, Jean Le Guilly, Jean Gainche, Nino De Filippis ainsi que les Limousins Roger Buchonnet  et Valentin Huot.

En 1958,  il est porteur du maillot bleu et jaune de l’équipe Peugeot Dunlop BP.  Sous ces mêmes couleurs, on retrouve  Roger Buchonnet, Eugène  LetendreMarcel Rohrbach  et Roger Walkowiak.

En 1959,  il est membre de l’UCPF, l’Union des Cyclistes Professionnels Français, créée à l’initiative de son secrétaire général, Jean Bobet.

Son début de carrière.

Le début de carrière de Georges Gay remonte à la fin des années 1940. Il est alors licencié dans le Lot. Nous n’avons pas retrouvé la totalité de ses résultats durant cette période. Il a triomphé, toutefois, à Capdenac et au Rouget ainsi qu’au 1er Critérium de Vayrac où il devance Louis Londéro et Hervé Prouzet.  Le critérium  de Vayrac est l’un des rares critériums encore organisé en France en 2024.

A partir de  1952, en signant à l’Union Cycliste du Bas Limousin, Georges Gay fait désormais partie de l’effectif des coureurs Limousins.

Le 27 avril, il remporte le Prix Feldis, à Saint Céré. A l’issue des 100 tours de circuit, soit 150 km, il termine avec un tour d’avance sur le peloton. Le 29 avril, il s’impose au Bugue en devançant André Lesca et Claude Laflaquière.

En mai 1952, Georges Gay est le dernier sélectionné Limousin pour participer à la Route de France, du 4 au 18 mai. C’est la deuxième édition de cette épreuve qui comporte 14 étapes. Elle est  organisée par le Journal Route et Piste.  C’est un mini Tour de France réservé aux coureurs âgés de moins de 25 ans.  Cette course peut être considérée comme étant l’ancêtre du Tour de l’Avenir. Aussi, lorsqu’il apprend sa sélection, Georges Gay se montre très satisfait comme il le déclare dans les colonnes du Populaire du Centre. Je crois bien que jamais je n’ai connu une fête aussi joyeuse. J’apprends ma sélection le jour de la saint Georges. Dire que je ne peux pas l’arroser pour conserver une parfaite condition mais,  je me rattraperai le 18 mai. Actuellement je ne veux faire aucune imprudence qui risquerait de compromettre les chances que je possède de me signaler sur le plan national. Pensez ce que représente cette sélection pour moi qui vais avoir 25 ans donc la dernière année où je puisse être retenu pour la Route de France. C’est une possibilité unique de mieux se faire connaître et qui sait

La suite va lui donner raison. Cette Route de France, dominée par les coureurs Limousins  qui portent le maillot de l’équipe du Centre va être brillamment remportée par André Bernard.  A l’image de ses coéquipiers, Emile Appert, Marcel Guitard,  Georges Aymard, André Lajoinie, Albert Treuil, Maurice Réjasse, Georges Gay va largement contribuer au succès d’André Bernard. Il remporte, avec eux, le contre la montre par équipe disputé entre Lisieux et Caen puis, il termine 9ème de la deuxième étape, 6ème de l’étape contre la montre par équipe  Royan-Cognac, 7ème de la neuvième étape Oloron-Bagnères, 1er de la 11ème étape Tarascon-Le Boulou et ceci après un sprint tumultueux avec le Danois Andresen, 7ème de la 13ème étape Montpellier-Mende. Tous ces très bons résultats le placent à la 14ème place du classement général final.

Le 15 juin 1952, c’est dans la région Périgourdine que se dispute le Championnat du Limousin. Le CA Ribéracois est chargé de l’organisation de cette épreuve patronnée par le Populaire du Centre. Les annonces et interviews sont nombreux dans les colonnes de la presse locale. Chaque jour, durant la semaine qui précède le Championnat, un article y est consacré. Fort du succès de l’édition précédente, le choix d’un parcours relativement long a été retenu et pour la première fois, depuis longtemps, la distance de 200 kilomètres sera atteinte. Les récentes performances réalisées par les coureurs Limousins lors de la Route de France ont donné un formidable élan à la saison cycliste. Jamais la petite reine n’a atteint une aussi grande popularité. Les clubs de Limoges ne se sont pas trompés en mettant un car à disposition des sportifs limougeauds afin qu’ils puissent se rendre à Ribérac.

Georges Gay est le grand favori. Il a terminé la Route de France en excellente condition. Le parcours plutôt roulant doit lui convenir. Son courage est sans borne et son cran extraordinaire. Il doit toutefois se méfier du quatuor redoutable que forment André Bernard, Albert Treuil, Michel Brun et Marcel Guitard.

Il est 12 h 45 exactement, lorsque le départ est donné aux 69 engagés. 200 kilomètres étaient prévus, ils vont en faire 212 ! Aussitôt, le train est élevé. Le peloton conduit par Maurice Réjasse (CRCL) ne musarde pas. Au km 3, Michel Brun (Ribérac) voit son boyau rendre l’âme. Pour lui, une longue poursuite débute ! Au km 8, André Bernard (UVL), Eugène Fourgeaud (UVL), Marcel Boucherie (Pédale Faidherbe) et Abel Durieublanc (Ribérac) lancent la première échappée. A Lajemaye, km 12, André Bernard et Eugène Fourgeaud ont 1′ 15″ d’avance sur Marcel Boucherie, Maurice Réjasse, Marcel Guitard (UVL), Raoul Pouget (Pédale Sarladaise) et Jacques Eble (CRCL). Le peloton est pointé à 1′ 40″. Abel Durieublanc a disparu de la tête de course. A Echourgnac, km 18, les deux hommes de tête n’ont plus qu’une minute d’avance sur leurs poursuivants. Le peloton maintient l’écart. Michel Brun, toujours en poursuite, continue de bouffer du vent, il passe avec 2′ 30″ de retard.

A Montpon, km 53, André Bernard et Eugène Fourgeaud sont pratiquement rejoints. Maurice Réjasse, Marcel Guitard, Raoul Pouget et Marcel Boucherie sont à 10 secondes. Jacques Eble, qui est dans le rouge, passe à 30 secondes. Le peloton est à 1′ 45″ et le pauvre Michel Brun qui continue de se battre pour rentrer, passe à 2′ 45″. A Bénévent, les six hommes de tête se sont regroupés. Jacques Eble a été absorbé par le peloton où figure Michel Brun enfin revenu, mais qui a laissé dans l’aventure beaucoup de plumes. A Mussidan, km 50, les six ont 2′ 20″ d’avance. A Bergerac, km 74, après 2 heures de course, les six de tête augmentent encore leur avance. Robert Rastouil (Belvès) passe à 2′ 30″. Le peloton est à 3′ 10″. Robert Rastouil, en chasse-patate, sert de point de mire au peloton qui se rapproche et à Rossignol, km 110, tout est à refaire. L’échappée de la première heure est terminée. Les favoris André Bernard et Marcel Guitard ont grillé de précieuses cartouches .

Quelques kilomètres après Périgueux, Jacques Brun (Ribérac), Marius Duteil, Georges Tombelaine (UVL) et René Dufour (UVL) décident de mettre le nez à la fenêtre. Sentant le danger, Georges Gay (UC Bas Limousin) entraîne dans sa roue, Michel Tombelaine (UVL), Stéphane Zaccaron (Bergerac), Emile Delmas (Belvès) et Maurice Réjasse. Au moment du regroupement, Maurice Réjasse est victime des silex, il est contraint à l’abandon. A Lisle, les huit hommes de tête précèdent le peloton de 40 secondes. A La Tour Blanche, l’écart est de 1′ 5″ et à Mareuil le peloton passe avec 2 minutes de retard. André Bernard, l’animateur des deux premières heures de course, qui n’a plus d’essence, est irrémédiablement lâché.

Dans la descente de Verteillac, km 190, René Dufour et Georges Gay passent à l’attaque. Le train d’enfer qu’ils ont mené durant les derniers kilomètres a fini par payer. Derrière eux, c’est la débandade. Le concours de grimace est commencé ! Georges Gay et René Dufour avalent les 10 derniers kilomètres. La victoire est au bout. Dans l’ultime ligne droite, René Dufour lance crânement le sprint mais il ne peut rien contre la pointe de vitesse de Georges Gay qui le déborde à 10 mètres de la ligne d’arrivée.

Georges Gay est le nouveau Champion du Limousin. René Dufour, son dauphin, doit se contenter du titre de Champion de la Haute Vienne. Pour la 3ème place, Stéphane Zaccaron prend le meilleur sur Michel Tombelaine. Il est sacré, du même coup, Champion de la Dordogne.

Georges Gay a réalisé la course parfaite. Il n’a pas bougé lorsque André Bernard et Marcel Guitard caracolaient en tête durant une centaine de kilomètres. Il a senti le bon coup partir lorsque le vétéran Marius Duteil s’est porté en tête de course. Dans l’échappée à huit, c’est lui qui a donné le rythme, il ne s’est pas ménagé. C’est un homme particulièrement heureux qui s’exprime dès son arrivée. Comment vous cacher ma joie après cette belle victoire. C’est un peu le couronnement de ma jeune carrière. La course par elle même a été dure d’abord par sa distance ensuite par la chaleur lourde qui tout au long des kilomètres ne nous a pas facilité la tâche. En réalité, j’étais bien, à peine un léger coup de barre à 50 km de l’arrivée. Mais, dans l’ensemble, je me sentais en mesure de répondre à toutes les attaques. Dire que j’ai gagné sans être inquiété serait prétentieux. Je craignais pas mal d’adversaires surtout les Royal Fabric, Brun Duteil et Bernard, qui me marquaient de très près et surtout Dufour qui a fait une sensationnelle fin de course. Je voulais ce succès surtout pour faire plaisir à ma femme et à mes supporters de Saint Céré et à Monsieur Gambade, mon président de club, qui a fait de nombreux sacrifices pour moi. 

Durant la saison 1952, Georges Gay agrémente son palmarès de deux autres beaux succès. Le 3 août, il triomphe à Lapleau et le 17 septembre, près de chez lui, à Bretenoux.

Championnat du Limousin 1952 - Ribérac - Georges Gay savoure sa victoire.

En 1953, Georges Gay franchit un palier.  Du 12 au 15 mars, il participe à Paris-Côte d’Azur au sein de l’équipe d’Auvergne avec Raphaël Géminiani, Roger Buchonnet, Roger Bertaz, André Ruffet, Antoine Gomez, François Bussemey,  et Otto Olsen. La veille du départ, Georges Gay est contacté par le Populaire du Centre  alors qu’il se repose dans son hôtel parisien.  Ca va mieux,  mais cette grippe m’avait mis à plat. Aussi ai-je renoncé au Grand Prix de Cannes pour rentrer, par la route, de Nice à Saint Céré. J’en ai profité pour reconnaître la dernière étape de Paris-Côte d’Azur et notamment le col de Castillon. Cela m’a permis d’ajouter quelques kilomètres à ma préparation. J’en suis à 2000 kilomètres. C’est une grande joie de partir dans une belle épreuve et je vous promets que je vais me mettre à plat ventre pour briller. Depuis que j’ai appris, ce matin, que je faisais partie de l’équipe  de Géminiani cela m’a donné encore un moral plus élevé et je veux me montrer digne d’un tel capitaine.

Sur la 1ère étape, longue de 291 km, entre Paris et Bourbon l’Archambault, Georges Gay va connaître une très difficile journée. Il casse à deux reprises des rayons à sa roue arrière et il est victime d’une crevaison. En quelques kilomètres il doit changer de roue à trois reprises. Son directeur sportif Monsieur Moine, président de l’AC Clermont, le fait attendre deux fois puis doit se résigner à le laisser seul à l’arrière.  Son retard prend des proportions catastrophiques.  Il parvient à passer la ligne d’arrivée mais il est hors délai. Les organisateurs sensibles à son courage le repêchent, dès lors, il va accomplir à la perfection, son rôle d’équipier. Ainsi, il se dévoue lors de la dernière étape pour le mieux placé de l’équipe, Roger Bertaz, qui occupe la 3ème place du classement général. Ce dernier, victime d’une crevaison, doit son salut à Georges Gay qui le ramène au sein du peloton à l’approche de l’arrivée. Au classement général final figurent seulement trois hommes de l’équipe d’Auvergne :  Roger Bertaz, Raphaël Géminiani et Georges Gay qui occupe la 44ème position à 2h 4′ du vainqueur Jean Pierre Munch.

De retour en Limousin, Georges Gay  s’impose à deux reprises. Le 7 avril, à Trémolat,  il termine en solitaire avec 40 secondes d’avance sur un peloton de 84 coureurs. Le 12 avril, il récidive à Maurs où après 100 tours de ville, il termine avec un tour d’avance sur le peloton.

Le 26 avril, Georges Gay participe au Circuit du Cher, une épreuve  longue de 269 km,  remportée par Jean Marie Cieleska.  Georges Gay qui figure dans le groupe de contre à seulement 30 secondes derrière les cinq échappés, prend la 8ème place.

Le 3 mai 53, lors du Circuit de la Baule, entre Nantes et La Baule, Georges Gay termine au 7ème rang à seulement 7 secondes du vainqueur Lucien Teisseire. C’est pour Georges Gay l’occasion de se rendre compte que certains pros ne jouent pas toujours le jeu au grand désespoir des organisateurs comme en témoigne cet extrait de la chronique de Raymond Huttier « Le cyclisme comme il va… » publiée dans Ouest-France du 6 mai 1953. Ce Grand Prix de La Baule, organisé à grands frais avec la coupable complaisance de la FFC qui en fit, de surcroît, une épreuve qualificative pour le championnat de France, eut d’ailleurs l’aspect d’une véritable farce. Le brave Lucien Teisseire, nouveau « casseur de baraque », refusa d’entrer dans le jeu des vedettes qui voulaient se promener tranquillement… Précisons que Coppi, Koblet, Plattner, Piazza, Van Steenbergen, Poblet, Bobet, se retirèrent plus ou moins discrètement avant la fin. Mais ils n’auront sans doute pas oublié de passer à la caisse avant de filer vers d’autres théâtres d’opérations. Est-il besoin de faire d’autres commentaires ?

Le 14 mai, Georges Gay s’illustre, près de chez lui, en remportant au sprint la très difficile épreuve du Trêfle Argentacois.

Le 8 juin, échappé avec Valentin Huot, il s’impose, une nouvelle fois, au sprint, à Bussière Galant.

Le 13 juin, Georges Gay remporte, à Pau, le Grand Prix du Commerce et de l’industrie.

Le lendemain  14 juin, il figure dans le peloton des 42 coureurs qui se disputent la victoire du 22ème Paris-Limoges. Charles Coste se montre le plus rapide. Georges Gay est classé 6ème ex aequo. C’est une bonne performance d’autant plus qu’il a été victime d’une chute dans la montée de Bessines.

Le 22 juin, trois coureurs Limousin, participent au Circuit Pyrénéen, une difficile épreuve comportant trois étapes. Georges Gay termine second de la 2ème étape, battu, au sprint, par Joseph Pagotto.  Il termine 5ème de la 3ème étape remportée par le coureur de Belvès, Emile Delmas. Au classement général final, Joseph Pagotto remporte l’épreuve, Emile Delmas termine 5ème, Marcel Guitard 6ème et Georges Gay 9ème.

Le 28 juin 1953, l’UC Brive organise, à Brive, la finale du Championnat du Limousin qui se dispute contre la montre.

La formule pour désigner le Champion du Limousin a de nouveau changé. Durant deux ans, le titre a été attribué à l’issue d’une course d’un jour mais, malgré le succès sportif de cette formule, le Comité du Limousin a décidé de revenir à la formule par points. Les organisateurs des épreuves qualificatives ont très certainement encouragé ce retour en arrière, chacun espérant attirer, ainsi, plus de concurrents au départ de leur épreuve.

Georges Gay, le tenant du titre aborde cette finale contre la montre sans trop de stress. Cette finale a, en effet, perdu un peu de son intérêt puisque, Georges Gay, le leader du classement aux points après les épreuves qualificatives est déjà sacré Champion du Limousin. Personne ne peut le rattraper. Reste cependant à désigner les représentants pour aller disputer le Championnat de France, ce sera chose faite à l’issue de ce contre la montre de 73 km qui va conduire les 17 participants à Marcillac, Les 4 Routes d’Albussac, Beynat, Lanteuil, Malemort et Brive.

Valentin Huot, la figure montante du cyclisme régional, est le grand favori de cette finale. Il n’y aura guère de surprise, Valentin Huot va gagner l’épreuve d’une seule jambe. Il a fait étalage d’une grande classe qui fait de lui un des prétendants sérieux au Championnat de France qui doit se disputer, le 12 juillet, à Lyon. Il a toujours été en tête à tous les pointages. Il a fait le forcing vers le 30ème kilomètre pour, ensuite, terminer à sa main. Georges Gay prend la seconde place à une minute. Le Creusois, Marcel Clément termine 3ème à deux minutes. Les trois qualifiés pour le Championnat de France des Indépendants sont donc : Valentin Huot, Georges Gay et Marcel Clément.

Les jeux sont faits. Georges Gay remporte pour la deuxième année consécutive le Championnat du Limousin.

Le 12 juillet, Georges Gay, accompagné de Valentin Huot,  fait le déplacement à Lyon pour disputer le Championnat de France des Indépendants. Le mauvais état des routes va provoquer de nombreuses crevaisons. Valentin Huot  en est l’une des victimes, il est contraint à l’abandon. Plus chanceux, Georges Gay va réaliser une performance en terminant au pied du podium après avoir battu au sprint un certain Jacques Anquetil.

Le 6 août, on retrouve Georges Gay au départ du second Bol d’Or des Monédières. Fausto Coppi l’emporte en donnant, comme l’écrit le Populaire du Centre, un véritable récital de cyclisme, mais, Georges Gay qui a été un des derniers à lui résister, obtient une très belle 4ème place.

Toujours en Corrèze, Georges Gay s’impose, le 13 août, au 1er Grand Prix de Treignac. Sur un circuit de 1,7 km très spectaculaire, Georges Gay s’est dégagé au 50ème des 60 tours prévus et c’est avec plus de 30 secondes d’avance qu’il franchit la ligne d’arrivée devant des coureurs  talentueux comme Félix Bermudez, Roger Walkowiak et André Darrigade.

La fin de saison approche et Georges Gay se déplace, à nouveau à Lyon, le 14 septembre, pour disputer la Poly de Lyon. Il obtient une très belle 4ème place, la victoire revenant à Jean Forestier.

Après avoir terminé, le 20 septembre, 12ème du Tour de la Corrèze, après 246 km de course, Georges Gay remporte le lendemain une victoire à domicile, à Saint Céré, sous une pluie battante.

Le 4 octobre, Paris-Tours est l’une des dernières courses à laquelle Georges Gay va participer sous le statut d’indépendant. Il franchit la ligne d’arrivée en 67ème position.

Sa carrière pro.

1954 marque le début d’une nouvelle aventure. Georges Gay rejoint le milieu Pro en signant chez Rochet.

Du 10 au 14 mars, Georges Gay participe au 12ème Paris Nice. L’équipe Rochet est composée de Louis Caput, Yves Cohen, Emile Baffert, Albert Dollhats, Armand Papazian et Henri Surbatis. Le Belge, Georges Impanis remporte l’épreuve. Après cinq étapes, Georges Gay termine à la 36ème place.

Le 28 mars, il termine 3ème de Bordeaux-Saintes remporté par Maurice Nauleau.

Le 18 avril, direction Lorient pour disputer le Circuit du Morbihan. Après 285 km de course, Jean Gueguen s’impose au sprint. Georges Gay est classé 6ème ex-aequo.

Du 21 au 27 mai, Georges Gay participe à sa deuxième course par étapes importante de la saison, le Tour du Sud Est qui se déroule en 7 étapes. Au sein de l’équipe Rochet, il retrouve Louis Caput, Albert Dolhats, Armand Papazian et Henri Surbatis. Robert Chapatte, Germain Jouffrey et le Limousin Roger Buchonnet complète l’équipe. Jean Dacquay remporte l’épreuve. Georges Gay se classe 42ème.

Le 20 juin, pour sa deuxième participation à Paris-Limoges, Georges Gay réalise un final de premier plan. Valentin Huot et Jean Forestier passent à l’attaque dans l’ascension de la côte de Morterolles. Georges Gay sort seul en contre. A Razès, Valentin Huot est seul en tête, il possède deux minutes d’avance sur Georges Gay. Le peloton suit à trente secondes. A La Crouzille, Georges Gay est repris par le peloton mais à 15 kilomètres de l’arrivée, alors que Valentin Huot a course gagnée, il se glisse dans un groupe de contre composé de Martin Van Geneugden, de Tino  Sabbadini,  de Maurice Quentin et de Robert Varnajo. Le groupe est à nouveau repris par le peloton. Georges Gay, intenable, ressort, à La Bastide, à l’entrée du Limoges et plonge vers le vélodrome André Raynaud en entrainant dans sa roue, Martin Van Geuneugden, Tino  Sabbadini et Robert Varnajo. La seconde place se joue au sprint. Georges Gay s’offre une très belle 4ème place.

Sept jours plus tard, le 27 juin, sur les terres corréziennes, Georges Gay passe tout près de la victoire au Tour de la Corrèze.  Il est seulement devancé par la puce du Cantal Louis Bergaud.

Malgré ces bons résultats, Georges Gay ne va pas disputer le Tour de France.

Le 4 août, il remporte le Critérium d’Ussel. Il a moins de chance le lendemain au Bol d’Or des Monédières où une crevaison ruine tous ses espoirs.

Les 7 et 8 août, Georges Gay est présent au Tour de la Manche. Très régulier il termine 7ème du classement général final après avoir terminé 7ème de la 1ère étape Cherbourg-Torigni sur Vire, longue de 211 kilomètres et surtout 1er de la 3ème et dernière étape Pont Hébert-Cherbourg.

Georges Gay enchaîne par le Tour de l’Ouest, grande course par étapes, du 10 au 18 août. A ses côtés, dans l’équipe Rochet on retrouve : Emile Baffert, Robert Chapatte, Eugène Letendre, Max Cohen, Yves Cohen, Albert Dolhats et Francis Raul. Il termine 5ème de la 1ère étape Le Mans-Lisieux longue de  225 km remportée par son coéquipier Albert Dolhats,  4ème de la 6ème étape Quimper-Lorient remportée par Roger Hassenforder. Au classement général final, Georges Gay occupe la 44ème position.

Le 29 août se dispute le 2ème prix de la Renaissance d’Oradour sur Glane. Cette épreuve  deviendra par la suite le Critérium d’Oradour sur Glane, tourniquet d’une centaine de kilomètres avec comme tous les critériums parfois quelques arrangements entre coureurs et organisateurs pour déterminer le vainqueur. Mais pour l’heure ce sont 200 kilomètres en ligne qui sont au programme de la journée.  Tout se joue à la pédale. Valentin Huot remporte l’épreuve. Georges Gay se classe 11ème mais il est resté en dedans afin de ne pas trop puiser dans ses réserves en vue de sa participation à la grande classique nationale qui doit se dérouler le 5 septembre, le 54ème derby Bordeaux-Paris. Georges Gay est le premier Limousin à prendre part à cette épreuve redoutée de tous avec ses 572 km à accomplir. Le Français Bernard Gauthier triomphe devant Win Van Est et Florenzo Magni. Georges Gay parvient à rejoindre la capitale. Il se classe 10ème à 37 minutes du vainqueur.

Le 13 septembre, Georges Gay remporte le Grand Prix du Chasselas à Cazès Mondenard, petite commune du  Tarn et Garonne,  puis il termine sa saison en disputant, le 10 octobre, Paris-Tours qu’il termine en 27ème position.

En 1955, Georges Gay accomplit sa deuxième saison chez les pros toujours avec l’équipe Rochet.

Du 12 au 16 mars, il participe à sa première course par étapes de la saison, le 13ème Paris-Nice. L’équipe Rochet est composée de Roger Buchonnet, Georges Gay, Valentin Huot, Max Cohen, Albert Dolhats, Valentin Huot; Jean Le Guilly et Jean Jacques Wisinski.  Après 5 étapes seuls Roger Buchonnet, Max Cohen et Georges Gay terminent l’épreuve. Georges Gay se classe 34è me à 14′ 12″ du vainqueur Jean Bobet.

Les kilomètres de Paris-Nice ont payé, le 19 mars, Georges Gay réalise une très belle performance en terminant 17ème de Milan-San Remo.

Le 27 mars, Georges Gay s’impose à Libourne et le lendemain il termine 3ème de Bordeaux Saintes derrière Jean Dacquay  et Jacques Lemaitre.

Autre bon résultat pour Georges Gay, le 3 avril il se classe 12ème du Critérium International qui a vu la victoire sur la piste du Parc des Princes de René Privat.

Georges Gay enchaine les classiques, le 10 avril il termine 63ème de Paris-Roubaix  remporté par le Français Jean Forestier. Deux jours plus tard, il termine 5ème ex-aequo de Paris-Camembert dans le même temps que le vainqueur Jean Marie Cieleska.

Le 23 avril, après quatre années d’interruption le Tour d’Espagne renait. C’est un grand jour pour Georges Gay qui prend le départ de son premier grand Tour. Porteur du dossard 58, il fait partie de l’équipe France-Sud Est. Il a comme coéquipier Philippe Agut, Louis Caput, Jean Carle, Apo Lazaridès et le Limousin Jacques Vivier. A l’issue des 15 étapes, Georges Gay s’offre un top 10 en terminant 10ème de l’épreuve à 9′ 44″ du vainqueur Jean Dotto. A noter que c’est la première fois qu’un Français remporte le Tour d’Espagne. Cette 10ème place obtenue par Georges Gay est le reflet d’une grande régularité : 11ème de la 3ème étape Bayonne-Pampelune, 9ème de la 5ème étape Zaragosa-Lerida, 3ème de la 9ème étape Tortosa-Valence, 2ème de la dernière et 15ème étape sur le circuit de Bilbao derrière Florenzo Magni.

Après cet excellent résultat, Georges Gay retourne en Limousin pour disputer, le 19 mai, le Tour de la Corrèze qui va être dominé par les poulains de l’équipe Rochet. Valentin Huot s’impose en solitaire, Georges Gay termine en 5ème position.

Georges Gay a immigré à Toulouse mais n’ayant pas oublié ses deux titres de Champion du Limousin, il revient courir régulièrement dans la région. Ayant appris sa sélection  pour disputer le Tour de France, le 26 juin il se présente très serein au départ du Critérium du Vigenal. Ne prenant pas de risques, il termine 6ème de l’épreuve que remporte le Bergeracois Raymond Chaminaud.

Après le Tour où il a été désigné l’un des plus courageux (voir paragraphe Georges Gay et le Tour de France) Georges Gay étoffe son palmarès en remportant deux autres beaux succès, le 15 août, le Critérium d’Aubusson et le 30 août, le Prix Fénelon à Périgueux.

Début 1956, Georges Gay attaque sa troisième saison avec les professionnels. Il porte toujours le maillot de l’équipe Rochet.

Du 13 au 19 mars avec Roger Buchonnet, Max Cohen, Marcel Dussault, Jean Gainche, Georges Meunier, Francis Siguenza, et Arthur Bihannic, il prend le départ de Paris-Nice. Il se distingue lors de la 3ème étape Saint Etienne-Vergèze en prenant la 3ème place dans le même temps que le vainqueur le Belge Germain Derijcke. Au classement général final, il occupe le 13ème rang, à 9′ 22″ du vainqueur Alfred De Bruyne.

Le 8 avril, Georges Gay termine Paris Roubaix en 78ème position, l’épreuve étant remportée par Louison Bobet.

Sur Paris-Bruxelles, disputé le 22 avril, il termine 73ème. Rik Van Looy remporte l’épreuve.

Georges Gay semble un peu marquer le pas. Lors du 8ème Midi Libre, disputé 17 mai en une seule étape de 280 km entre Béziers et Nimes, il abandonne et le 17 juin, il termine 21ème de Paris Limoges à 40 secondes du vainqueur Claude Le Ber.

Malgré ses résultats en retrait, Georges Gay obtient son billet pour disputer son second Tour de France (voir paragraphe Georges Gay et le Tour de France).

Après le Tour, on retrouve Georges Gay en Limousin, le 25 août, au Prix de la Libération, à Guéret où il prend la 2ème place derrière Maurice Lampre.

En 1957, Georges Gay retrouve une meilleur condition.

Il participe comme les années précédentes à Paris Nice qui se déroule du 12 au 17 mars,. Il est  toujours dans l’équipe Rochet. Il a comme partenaires Alves Barbosa, Francis Siguenza, Gérard Bousquet, René Genin, Eugène Letendre, Nino Defilippis et Jean Lerda.  Jacques Anquetil remporte l’épreuve. Georges Gay se classe 38ème.

Le 14 avril, il termine à la 13ème place du Tour du Vaucluse.  Couru en une seule étape à Cavaillon, cette épreuve est remporté par Jean Dotto.

Du 9 au 15 mai, Georges Gay participe au 1er Tour de l’Aude. disputé en quatre étapes. Sur la 1ère étape Carcassonne-Mirepoix, 205 km, Georges Gay rate la victoire de très peu, battu seulement au sprint par Isaac Vitré. Sur le premier tronçon de la 2ème étape disputé contre la montre sur 39 km entre Mirepoix et Castelnaudary, Georges Gay obtient la 3ème place. Il prend une éclatante revanche en s’imposant l’après midi sur le second tronçon Castelnaudary-Limoux ce qui lui permet d’endosser le maillot de leader. Bien que terminant 9ème de la 3ème étape Limoux-Lézignan il doit laisser le maillot de leader à André Dupré. Ce dernier va le conserver jusqu’au bout. Georges Gay termine 4ème du classement général final.

Du 30 mai au 2 juin, Georges Gay participe au Tour de l’Ariège disputé en 4 étapes. Gérard Saint remporte l’épreuve Georges Gay prend la 8ème place.

En préparation pour le Tour de France, Georges Gay participe du 8 au 16 juin au 11ème Dauphiné Libéré. L’équipe Rochet est composée d’André Auquier, de Gérard Bousquet, d’André Genin, de Jean Laroy, de Jean Lerda, d’Albert Baldassaronni et de Victor Wartel.  Georges Gay prend la 6ème place du premier tronçon de la 3ème étape Villeurbanne-Tournon. Au classement général final il occupe une honorable 11ème place. L’épreuve est remportée par Marcel Rohrbach.

Le 23 juin, Georges Gay se rend à Chateaulin pour disputer le Championnat de France. Il fait partie des 50 coureurs qui ont été sélectionnés. C’est le Limousin Valentin Huot qui endosse le maillot tricolore. Georges Gay termine 15ème à deux minutes du vainqueur.

Quatre jours plus tard, Georges Gay se présente à Nantes pour prendre le départ de son 3ème Tour de France. (voir paragraphe Georges Gay et le Tour de France).

En 1958, Georges Gay change d’écurie, il rejoint l’équipe Peugeot.

Il débute l’année 1958 dans les sous-bois et il se montre à la hauteur en revenant triompher sur ses terres à Saint Céré, le 2 février.

Le 12 mai, il revient dans la région où il termine second à Montluçon au prix du Quartier de Ville Gozet battu au sprint par Louis Kosec.

Sur le plan national Georges Gay continue de prendre part aux importantes courses par étapes. Du 24 au 26 mai il participe au 10ème Grand Prix du Midi Libre disputé sur 4 étapes.  Au sein de l’équipe Peugeot, il est entouré par Richard Van Genechten, Edgar Sorgeloos, Maurice Meuleman, Mario Bertolo, Eugène Letendre, Marcel Rohrbach, Pierre Rossi, Pierre Ruby et Camille Le Menn. La victoire revient à Francis Pipelin. Georges Gay termine 31ème.

Du 15 au 18 mai, Georges Gay participe au difficile Tour de l’Ariège qui comporte six étapes. L’équipe Peugeot domine les débats avec Camille Le Menn qui remporte  la 4ème étape et la 6ème étape et Louis Kosec la 5ème. Georges Gay décroche le gros lot en remportant la 3ème étape et surtout le classement général final devant Barthélémy Risso et Louis Kosec.

Le 22 juin 1958, sur le circuit de la Brèche, à Belvès, long de 10,280 km à parcourir 20 fois, Georges Gay participe au 47ème Championnat de France. Valentin Huot réussit l’exploit de remporter le titre pour la 2ème année consécutive. Georges Gay, quant à lui est allé chercher une honorable 14ème place.

Cinq jours plus tard Georges Gay prend le départ de son 4ème Tour de France (voir paragraphe Georges Gay et le Tour de France).

En 1959,  Georges Gay n’a pas été maintenu dans l’effectif de l’équipe Peugeot. Faute d’employeur, il reste pro en étant membre de l’Union des Cyclistes Professionnels Français.

Du 24 au 26 avril, il participe au Tour de l’Aude disputé sur quatre étapes. Il termine 9ème de la 3ème étape Lézignan-Quillan remportée par Jean Mosello puis 4ème de la 4ème étape Castelnaudary-Carcassonne remportée par Mohamed Ben Brahim. Au classement final, Georges Gay occupe la 6ème place, la victoire revenant à Jean Plaudet.

Au Tour de l’Ariège, disputé sur deux étapes, les 7 et 8 mai, Georges Gay remporte la 2ème étape. Il se classe 8ème du classement général final que remporte Raymond Mastrotto.

Du 16 au 18 mai, l’UCPF a engagé une équipe au 11ème Midi Libre. Georges Gay fait partie de cette équipe. Il est entouré de Stanilas Bober, Marcel Dussault, Francis Siguenza, Maurice Lampre, Guy Million, Jean Rouel, Manuel Folch et Claude Barmier. Seuls Maurice Lampre et Georges Gay vont terminer l’épreuve remportée par Jean Brankart. Sur la 4ème étape Espéraza-Perpignan Georges Gay a pris la 6ème place de l’étape gagnée par Robert Cazala. Au classement général final Georges Gay termine 19ème.

Du 9 au 13 juin, c’est au Tour de Champagne que l’on retrouve Georges Gay. A l’issue des 5 étapes, Robert Cazala remporte l’épreuve. Georges Gay termine 23ème.

Dès le lendemain, il participe aux Boucles de la Seine. Les coureurs ont 276 kilomètres à accomplir. Roger Hassenforder s’impose. Georges Gay prend la 17ème place.

Le 21 juin, Georges Gay n’est pas à Montlhéry pour disputer le championnat de France. Il n’a pas obtenu les points nécessaires et ne figure donc pas sur la liste des 50 coureurs qualifiés. Autre déception, il n’a pas été retenu non plus pour disputer le Tour de France.

Sa fin de carrière approche.  Il va faire une de ses dernières apparitions en Limousin au Prix de la Saint Jean à Bourganeuf où le 26 juin il termine 2ème derrière Marcel Buzzy.

Tour de France 1957 - Georges Gay aux côtés de Jacques Anquetil dans l'Aubisque.

Georges Gay et le Tour de France.

Le 7 juillet 1955, au Havre, Georges Gay prend le départ du 42ème Tour de France. Porteur du dossard 127, il fait partie de l’équipe Sud Ouest dirigée par Paul Maye.  A ses côtés, on retrouve, Valentin Huot, Philippe Agut,  Louis Bergaud,  Robert Desbats, Jacques Dupont, André Dupré, Marcel Fernandez, Jacques Vivier et Maurice Lampre. Il ne seront que deux à rallier Paris. Georges Gay  termine 43ème à 2h 36′ du vainqueur Louison Bobet et Philippe Agut termine 52ème. Georges Gay s’est illustré lors de la 13ème étape, Millau-Albi.  Au sprint pour la deuxième place, il n’est devancé que par le rapide André Darrigade. Le vainqueur, Daan De Groot, auteur d’une longue échappée en solitaire, avait franchi la ligne 20 minutes plus tôt. Au cours de ce Tour, Georges Gay termine également 13ème de la 15ème étape Ax Les Thermes-Toulouse à l’issue d’un sprint massif remporté par Rick Van Steenbergen. Crevaisons et chutes n’ont pas épargné Georges Gay durant ce Tour au point que les suiveurs l’ont désigné comme le coureur le plus courageux. Ce Tour de misère a rendu plus populaire encore Georges Gay.

Le 5 juillet 1956, c’est à Reims que Georges Gay accroche le dossard 114 au dos de son maillot avant de prendre le départ de son deuxième Tour de France. Il est, à nouveau, membre de l’équipe Sud-Ouest avec Philippe Agut, Pierre Beuffeuil, Albert Dolhats,  Robert Gibanel, Marcel Guitard, Valentin Huot, Maurice Lampre, Tino Sabbadini et Jacques Vivier. A l’image de sa saison 1956, Georges Gay n’est pas  dans une forme exceptionnelle. Il obtient un seul top 20 lors de la 7ème étape Lorient-Angers et il va quitter le Tour lors de la 11ème étape Bayonne-Pau, étape qui comporte l’ascension du Col d’Aubisque.

Le 27 juin 1957, pour la 3ème année consécutive Georges Gay prend le départ à Nantes de son 3ème Tour de France. Il est porteur du dossard 104. L’équipe du Sud-Ouest, à laquelle il appartient, est composée de Jacques Bianco, Claude Colette, André Dupré, Robert Gibanel, Valentin Huot, Maurice Lampre, Marcel Queheille, Tino Sabbadini, André Trochut.   Georges Gay a l’honneur des communiqués dès la 3ème étape Caen-Rouen. Après le contre la montre par équipes du matin et un court déjeuner, les 105 coureurs prennent le départ de la deuxième demi-étape. La bonne échappée se dessine au km 35. Elle est à l’initiative du maillot jaune René Privat.  Rapidement 13 hommes se retrouvent à l’avant et parmi ceux-ci figurent Jacques Anquetil, Federico Bahamontes, Gaston Nencini  et Georges Gay. Dès lors, l’avance du groupe de tête ne fait qu’augmenter pour atteindre 7 minutes au km 94. Les échappés ne seront pas revus. Sur le Grand-Cours de Rouen, le long de la Seine, Federico Bahamontes lance le sprint mais Jacques Anquetil fonce sans se retourner et décroche tout le monde. Il s’impose devant la foule des grands jours et devant ses parents. Georges Gay prive Gaston Nencini de la 2ème place et des 30″ de bonification.

Lors de la 8ème étape disputée entre Colmar et Besançon, sous une chaleur caniculaire, Georges Gay se met à nouveau en évidence. Dès le 20ème kilomètre, il lance la bonne échappée. 14 autres coureurs lui filent le train et parmi eux Jean Forestier, 3ème du classement général. A 90 kilomètres de la ligne d’arrivée, les 15 fuyards possèdent 7 minutes d’avance sur un paquet de 35 coureurs parmi lesquels figurent Jacques Anquetil, Federico Bahamontes, et Gaston Nencini. Bien que le rythme ne soit pas très élevé, les écarts grandissent. Georges Gay connait un coup de moins bien dans les derniers kilomètres mais, il se reprend et parvient à revenir sur la tête de course et les 15 hommes de tête se disputent la victoire au sprint sur le vélodrome de Besançon. L’italien Pierino Baffi s’impose. Georges Gay termine à la 9ème place. Jean Forestier s’empare du maillot jaune avec une confortable avance.

Lors de la 16ème étape entre Barcelone et Ax Les Thermes, les 66 coureurs rescapés vont connaitre une difficile journée avec l’ascension des cols de Tosas et de Portet-Puymorens et surtout une météo changeante : temps chaud et globalement ensoleillé en Espagne, brouillard dans la descente de Puymorens puis pluie battante à l’arrivée. Georges Gay va, une nouvelle fois, être un des principaux animateurs de l’étape. Au km 39, il attaque en compagnie de Marcel Queheille. Les deux hommes traversent Aiguafreda avec 15 secondes d’avance sur l’avant garde du peloton où l’on retrouve Gaston Nencini, Jan Adriaenssens et le porteur du maillot jaune Jacques Anquetil. Une dizaine d’hommes va venir renforcer ce groupe maillot jaune. Georges Gay et Marcel Queheille sont absorbés également. C’est le moment que choisit Jean Bourlès pour passer à l’attaque. Au sommet du Col de Tosas (km139), les positions sont les suivantes : Jean Bourlès est seul en tête. Marcel Queheille et Mario Bertolo passent à 8′ 15″. Le peloton est à 14 minutes. Les coureurs entrent en France au bas de la descente et embrayent directement sur l’ascension du col de Puymorens. Au sommet (km 192), les écarts se resserrent. Jean Bourlès n’a plus que 5’25″ sur Marcel Queheille et le peloton précédé par Jozef Planckaert, Louis Bergaud et Georges Gay pointe à 12 minutes..
Jean Bourlès n’a plus qu’à assurer sa descente sur Ax-les-Thermes. Il arrive en solitaire devant Marcel Queheille à 4’03″, Arrigo Padovan à 9’19″, Jozef Planckaert à 10’07″. Georges Gay de son côté précède le peloton de quelques secondes. Il obtient une méritoire 6ème place. Cette étape aura été malheureusement marquée par un tragique accident. Tombés dans un ravin, cinq kilomètres avant le ravitaillement de Ripoll (km 99), le reporter Alex Virot et de son motard Richard Wagner qui avaient bouclé 10 tours de France ensemble n’ont pas survécu à leur blessures.

On retrouve Georges Gay à la pointe du combat lors de la 18ème étape Saint Gaudens-Pau avec l’ascension des cols du Tourmalet et de l’Aubisque. Ce jour là, Jacques Anquetil, privé de ses équipiers, touchés par des problèmes gastriques, a du puiser dans ses réserves pour conserver le maillot de leader. Tout va se jouer dans la montée du col d’Aubisque. Au pied du col, Jean Dotto et Jesus Lorono se détachent. La sélection s’opère, Jan Adriaenssens, Gaston Nencini, Marcel Rohrbach, Georges Gay, Adolf Christian et Marcel Janssens sortent du peloton.  Jacques Anquetil s’accroche pour prendre les roues. Au col d’Aubisque (km 150), les passages sont les suivants : Jean Dotto en tête, à 34 secondes Jesus Lorono, à 1’45″ Jan Adriaensens, à 3’18″ Gaston Nencini, à 3’53″ Marcel Rohrbach, à 3’54″, Georges Gay, à 3’59″, Adolf Christian, à 4’09″, Marcel Janssens, à 4’37″ et Jacques Anquetil, à 4’46″. Gaston Nencini qui au passage s’est attribué définitivement le classement du meilleur grimpeur se lance dans la descente en entraînant avec lui Jan Adriaenssens, Georges Gay, Marcel Janssens et Adolf Christian. Ces deux derniers étant les plus sérieux adversaires de Jacques Anquetil. Le groupe de Gaston Nencini va fondre sur les deux hommes de tête et  sur le circuit automobile de Pau, Gaston Nencini va s’imposer au sprint devant Georges Gay et Marcel Janssens.
Jacques Anquetil qui a passé la journée à chasser derrière les attaquants concède plus de deux minutes. Le Belge Marcel Janssens et l’Autrichien Adolf Christian en profitent pour monter sur le podium. On retrouvera les mêmes sur le podium à Paris où Georges Gay va occuper une très honorable 22ème place, sa meilleure performance sur le Tour de France.

Le 28 juin 1958 le porteur du dossard 146, Georges Gay se présente, à Bruxelles, au départ du 45ème Tour de France, le quatrième consécutif en ce qui le concerne. Il fait partie de l’équipe Centre-Midi dirigée par Adolphe Deledda. Cette équipe est constituée de Henri Anglade, Mario Bertolo, Emmanuel Busto, Claude Colette, Jean Dotto, Raphaël Géminiani, Jean Graczyk, Pierre Polo, Marcel Rohrbach, Antonin Rolland et Roger Chaussabel. Georges Gay va quitter le Tour lors de la 19ème étape Carprentas-Gap. Il va toutefois avoir l’honneur des communiqués à trois reprises. Sur la 10ème étape entre Saint Nazaire et Royan, Georges Gay se glisse dans un groupe de contre lancé en poursuite des échappés. La poursuite est longue mais au 112ème km les deux groupes se rejoignent et l’on retrouve 20 hommes qui vont se disputer la victoire au sprint alors que le peloton est repoussé à plus de 5 minutes. La victoire revient à l’italien Pierino Baffi. Georges Gay termine à la 10ème place. Lors de la 14ème étape entre Pau et Luchon avec les ascensions d’Aspin et de Peyresourde Georges Gay fait partie des premiers attaquants dès les premiers kilomètres. Il sera repris et devra se contenter de la 49ème place. Enfin lors de 15ème étape entre Luchon et Toulouse, un peloton de quarante hommes se présente à l’arrivée au sprint. Le très rapide André Darrigade triomphe. Georges Gay termine 9ème.

L’essentiel de son palmarès.

1946

4ème – Cajarc.

6ème – Maurs.

8ème – Aurillac – Prix de la République.

1947

1er – Vayrac.

1er – Capdenac.

1er – Le Rouget.

2ème – Maurs.

3ème – Aurillac Salers et retour.

5ème – Saint Constant.

7ème – Saint Céré.

1948

3ème – Aurillac.

4ème – Capdenac – Prix des Salaisonniers..

5ème – Prix d’Ouverture du Vélo Montagnard.

1949

5ème – Critérium de la Montagne – Puy Mary.

1951

4ème – Egletons – Prix de la Gare.

1952

1er – Route de France – Etape Lisieux-Caen.

1er – Route de France – Etape Tarascon-Le Boulou.

1er – Championnat du Limousin.

1er – Lapleau.

1er – Brethenoux.

1er – Beaulieu sur Dordogne.

1er – Le Bugue.

1er – Saint Céré – Prix Feldis.

2ème – Cyclo-cross de Tulle.

2ème – Biars sur Cère.

3ème – Latronquière.

3ème – Allassac.

4ème – Meyssac.

4ème – Champagnac Les Mines.

5ème – Championnat du Limousin des Sociétés.

5ème – Clermont.

6ème – Route de France – Etape Royan-Cognac.

6ème – Malemort.

7ème – Championnat du Limousin de Cyclo-cross.

7ème – Route de France – Etape Oloron-Bagnères.

7ème – Route de France – Etape Montpelier-Mende.

8ème – Thiviers.

9ème – Route de France – Etape Caen-Dinan.

9ème – Brive – Prix du Salan.

9ème – Limoges – Prix du Populaire du Centre.

14ème – Route de France.

1953

1er – Trémolat.

1er – Maurs.

1er – Argentat.

1er – Bussière Galant.

1er – Championnat du Limousin.

1er – Treignac.

1er – Saint Céré.

2ème – Cyclo-cross de Brive.

2ème – Siorac en Périgord.

2ème – Brive – Prix de la Victoire.

2ème – Brive – Prix du Salan.

2ème – Brive – Dernière épreuve du Championnat du Limousin.

2ème – Circuit des cols Pyrénéens – 2ème étape.

3ème – Couze.

4ème – Championnat de France des Indépendants.

4ème – Bol d’Or des Monédières.

4ème – Moly de Lyon.

5ème – Coux et Bigarroque.

5ème – Circuit des cols Pyrénéens – 3ème étape.

6ème – Critérium du Quercy – 2ème étape.

7ème – Nantes-La Baule.

7ème – Championnat du Limousin des Sociétés.

8ème – Circuit du Cher.

8ème – Saint Yrieix La Perche.

8ème – Critérium de Brive.

9ème – Bellac – Prix de la Ville et des Commerçants.

9ème – Circuit des cols Pyrénéens.

12ème – Tour de la Corrèze.

44ème – Paris-Côte d’Azur.

67ème – Paris-Tours.

1954

1er – Critérium d’Ussel.

1er – Tour de la Manche – 3ème étape.

1er – Cazès Mondenard.

1er – Pau.

1er – Championnat du Limousin.

2ème – Tour de la Corrèze.

2ème – Lagorce Laguirande.

3ème – Bordeaux-Saintes.

4ème – Paris-Limoges.

4ème – Tour de L’Ouest – 6ème étape.

5ème – Tour de L’Ouest – 1ère étape.

6ème – Saint Léonard de Noblat.

6ème – Circuit du Morbihan.

6ème – Saint Léonard de Noblat.

7ème – Tour de la Manche – 1ère étape.

7ème – Tour de la Manche.

10ème – Bordeaux-Paris.

27ème – Paris-Tours.

36ème – Paris-Nice.

42ème – Tour du Sud Est.

44ème – Tour de l’Ouest.

1955

1er – Libourne.

1er – Critérium d’Aubusson.

1er – Périgueux – Cours Fénelon.

2ème – Tour d’Espagne – 15ème étape.

3ème – Bordeaux-Saintes.

3ème – Tour d’Espagne – 9ème étape.

3ème – Tour de France – 13ème étape.

5ème – Tour de la Corrèze.

5ème – Fursac.

5ème – Paris-Camembert.

6ème – Limoges – Prix A Dony.

6ème – Limoges – Le Vigenal.

7ème – Circuit Boussaquin.

7ème – Arnac Pompadour.

9ème – Tour d’Espagne – 5ème étape.

10ème – Aurillac.

11ème – Tour d’Espagne – 3ème étape.

11ème – Tour d’Espagne – 3ème étape.

12ème – Critérium International.

17ème – Milan-San Remo.

34ème – Paris-Nice.

35ème – Tour de l’Oise.

43ème – Tour de France.

63ème – Paris-Roubaix.

1956

2ème – Guéret – Prix de la Libération.

2ème – Bessereix.

3ème – Paris-Nice – 3ème étape.

7ème – Saussignac.

10ème – Aurillac.

11ème – Polymultipliée.

13ème – Paris-Nice.

21ème – Paris-Limoges.

73ème – Paris-Bruxelles.

78ème – Paris-Roubaix.

1957

1er – Tour de l’Aude – 3ème étape.

2ème – Tour de l’Aude – 1ère étape.

2ème – Tour de France – 3ème étape.

2ème – Tour de France – 18ème étape.

3ème – Tour de l’Aude – 2ème étape.

4ème – Boucles du Bas Limousin.

4ème – Tour de l’Aude.

6ème – Dauphiné Libéré – 3ème étape.

6ème – Tour de France – 16ème étape.

8ème – Tour de l’Ariège.

9ème – Tour de l’Aude – 4ème étape.

9ème – Tour de France – 8ème étape.

11ème – Dauphiné Libéré.

13ème – Tour du Vaucluze.

15ème – Championnat de France.

22ème – Tour de France .

38ème – Paris-Nice.

1958

1er – Cyclo-cross de Saint Céré.

1er – Tour de l’Ariège.

1er – Tour de l’Ariège – 3ème étape.

2ème – Montluçon – Ville Gozet.

6ème – Objat.

7ème – Cahors.

9ème – Tour de France – 15ème étape.

10ème – Tour de France – 10ème étape.

14ème – Championnat de France.

31ème – Midi Libre.

1959

2ème – Bourganeuf.

4ème – Tour de l’Aude – 4ème étape.

6ème – Midi Libre – 4ème étape.

6ème – Tour de l’Aude.

9ème – Guéret.

9ème – Tour de l’Aude – 3ème étape.

17ème – Boucles de la Seine.

19ème – Midi Libre.

23ème – Tour de Champagne.

 

Sources des données retranscrites : Archives Populaire du Centre, Route et Piste. Site : Mémoire-du-cyclisme.

Maquettes des maillots : Mémoire-du-cyclisme. Jean Louis Bey.